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Citations de Elisa Sebbel (24)


Avec l'arrivée des gradés et la venue du printemps, les cœurs s'allégèrent. Les jours s'allongeaient, le paysage verdissait. Le spleen et l'apathie fondaient sous la douce chaleur des premiers rayons de soleil.
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Les femmes étaient interdites dans l'armée : seules les cantinières pouvaient accompagner leur régiment. Sinon leur punition était dure. J'en avais vu une qu'on avait déshabillée, rasée partout, passée au cirage et forcée à défiler ainsi devant tous les soldats avant d'être chassée.
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Oublier le passé, c'était la clef. Il fallait effacer hier et ne vivre qu'aujourd'hui, se perdre dans les méandres du présent. Ma vie d'avant n'avait été qu'une route bien droite, sans courbe, ni dévotion. Ici les jours étaient si imprévisibles et si inquiétants. On prenait un sentier le matin et devait s'en écarter le lendemain. Souvent on tombait, et on avait à peine le temps de se relever avant qu'une autre pierre ne nous fasse trébucher.
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Pour la première fois depuis des mois, je respirai à pleins poumons et fermai les yeux un instant. Le sable doux glissait sous mes pieds, l’eau fraîche et vive me ramenait à la vie. Sur la plage, les soldats étaient ivres d’air frais et d’espace. Certains s’allongeaient, voulant ressentir ce sol ferme sous leur corps tout entier. D’autres couraient, sautaient, s’embrassaient. Fous de vie, fous d’espoir, fous de terre. Les officiers laissèrent leurs hommes s’abandonner à cette liesse soudaine. Ils se faisaient peu d’illusions, mais à quoi bon leur refuser ce petit moment de bonheur ?
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" la seule manière de survivre était d'oublier le passé, de ne pas songer à l'avenir et de se concentrer sur ces cadeaux que nous livrait le moment présent "
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La variété des formes et des couleurs me surprenait toujours : la blancheur d’une fleur pareille à notre rose sauvage, le rose vif des chardons ou le jaune brillant du chasse-diable. Je savourais ce moment unique où la nature me faisait oublier notre dure réalité.
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Ce qui est passé a fui, ce que tu espères est absent, mais le présent est à toi
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On aimait ses enfants, ses parents, en revanche, l'on devait apprendre peu à peu à chérir son mari. L'amour n'était pas là une chose instinctive, mais une œuvre de construction. Geste après geste, comme pierre après pierre, on bâtissait la cathédrale solide et durable de l'amour conjugal. Un homme respectueux, affectueux et généreux, comme l'avait été le prophète Mahomet - et était tenu de l'être tout musulman - et une femme aimante, douce et obéissante trouveraient la sérénité d'un attachement profond.
Ces principes auraient bien plu à ma mère qui les partageait aussi. Moi, j'avais un cœur différent. Il battait quand bon lui semblait, sans raison, et terminait par tout emporter.
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On s'habitue à l'obscurité. On ne s'habitue pas au silence. Il fait naître en nous les bruits les plus affreux, ceux des démons enfouis au plus profond de soi.
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Peu à peu, cette vivandière dépourvue de grâces physiques, si ce n'est une poitrine généreuse qu'elle n'hésitait pas à mettre en avant sous une chemise bien serrée, avait gravi les rangs de l'armée pour finir en compagnie d'un apothicaire membre du conseil des prisonniers.
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Pendant quelques infimes secondes, l'agitation alentour sembla s'être figée et, au contact de cette main rugueuse, un léger frisson remonta le long de mon bras pour s'epandre en vagues dans mon dos.
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Il nous enseigne bien des choses. Mais la principale leçon que j'en ai retirée est que la parole vaut plus que la force. Qu'avec les mots, on peut tout changer !
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Les mots soignent les maux.
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"Vous les femmes, vous êtes plus fortes que nous, plus courageuses, moins abattues. Vous avez une énergie hors du commun et un moral à toute épreuve. La vérité, c'est que je vous admire."
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Je me réveillai ce matin-là avant tout le monde. La nuit avait été si agitée que même nos esclaves dormaient encore. Il avait cessé de pleuvoir. En ce tout début de décembre, la fraîcheur matinale piquait la chair. Je me saisis d'une couverture en cachemire et descendis dans la cour vide et silencieuse, salie par la tempête et les feuilles boueuses de jasmin que le vent avait emportées. Le ciel s'offrait à moi dans son cadre bien carré tel le tableau d'un grand peintre. L'horizon infini m'était désormais interdit. Les nuages gris s'étaient éparpillés et laissaient entrevoir des coups de pinceau bleu sombre. Peu à peu, ils s'embrasaient, mêlant le rose à l'orange doré d'une main féerique… Comme chaque jour, le monde renaissait. Comme chaque jour, la vie reprenait. La lumière éclaboussait l'ombre. Rien n'était immuable, tout changeait.
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Le plus dur était le silence absolu. Était-ce le jour ? Était-ce la nuit ? En collant mon œil contre la fente sous la porte, je pouvais parfois distinguer un trait de lumière au loin. On s'habitue à l'obscurité. On ne s'habitue pas au silence. Il fait naître en nous les bruits les plus affreux, ceux des démons enfouis au plus profond de soi. Le roulement des tambours, le sifflement incessant des balles, la détonation sourde des canons, les sabots des chevaux au galop martelant le sol dur, puis le tintement strident des épées et le hurlement des hommes blessés.
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Dans le village, on nous avait surnommés les Armandises, quand l'un apparaissait, l'autre n'était pas loin. À sa mort, j'avais été amputée. Comment continuer à vivre sans ma moitié ? Je m'étais promis de ne plus m'attacher à personne.
Le prix de la perte était trop dur à payer. Henri s'avérait le compagnon idéal, un partenaire pour me protéger, sans l'aliénation des sentiments.
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Suis-je revenue une seule fois sur cette décision-là ?
Non, jamais. Ni les marches interminables de Bayonne en Andalousie, ni les fusillades, ni les carnages à tout croisement, ni le gel, ni la pluie, ni la chaleur insupportable, ni la nourriture qui diminuait, ne pouvaient dissiper le bonheur de partager chaque instant avec lui : chaque baiser le soir sous le bivouac, chaque regard apeuré le matin des combats, chaque effleurement des doigts quand je lui tendais une tasse d'eau-de-vie pendant les batailles. Le simple son de sa voix suffisait à me faire supporter les engelures, la toux continuelle, la fatigue, les puces, les poux. J'étais devenue vivandière, la seule fonction autorisée dans l'armée avec celle de blanchisseuse.
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J'affectionne moi aussi la lecture. Elle nous permet de devenir mille hommes et de vivre mille vies
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Les Espagnols nous déchargèrent rapidement à quelques mètres de la rive. Nos geôliers avaient hâte de nous quitter, car le soleil s’abaissai sur l’horizon.
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