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EAN : 9782494473003
288 pages
Jeanne & Juliette (26/05/2023)
4.06/5   47 notes
Résumé :
Une plongée étourdissante dans l’intime des harems entre sororité, rivalité et opulence.

1810. Après son naufrage sur les côtes d’Afrique du Nord, Héloïse, une vivandière de l’armée napoléonienne, se retrouve enfermée dans le harem du dey d’Alger. Arrachée à Louis, son compagnon, la jeune fille est contrainte de devenir Alev, une concubine parmi d’autres.

Forcée d’adopter une nouvelle identité, une nouvelle langue, une nouvelle religion... >Voir plus
Que lire après Les fleurs du sérail. HéloïseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Les fleurs du sérail est la suite de la Prisonnière de la mer. Cependant, les deux livres peuvent se lire de manière indépendante. En effet, dans ce nouvel opus, l'héroïne, Héloïse confie ses pensées sur son passé, sur sa captivité sur l'île de Cabrera. En 1809, après la défaite des troupes napoléoniennes, 5 000 soldats furent déportés, par les Espagnols, sur cette île hostile. Parmi eux, vingt et une femmes. Héloïse était l'une d'elles. Quatre ans séparent mes lectures des deux tomes, aussi, j'ai apprécié les rappels.

Alger, le 2 novembre 1810. Héloïse et son compagnon, Louis, sont enfin libres. Avec d'autres prisonniers de Cabrera, ils sont parvenus à s'échapper de leur geôle à ciel ouvert en construisant une chaloupe. « Survivre à Cabrera, survivre à l'enfer sur terre. » (p. 17) Après cinq jours de traversée, ils accostent une terre inconnue. Héloïse se demande quel accueil leur sera réservé ? « Barbarie ou hospitalité ? » (p. 18) Escortés par des indigènes, ils rejoignent une cité. Sur un bâtiment, Louis reconnaît le symbole de l'Empire ottoman. Ils atteignent, ensuite, une forteresse dans laquelle des gardes les forcent à pénétrer.

Ils sont alors reçus par le pacha. Louis lui décrit leur situation et lui demande son aide. le dey accorde sa protection aux hommes et promet d'organiser leur rapatriement, mais ordonne qu'Héloïse intègre le harem. La jeune femme est arrachée à son compagnon. Elle est renommée Alev et devient une concubine du sultan. Elle est guidée dans son apprentissage par Leïla, qui devient son amie. Dans cette communauté féminine, dans laquelle règnent la solidarité et les rivalités, Héloïse est forcée de se plier aux règles, mais ne rêve que de s'enfuir. Elle est révoltée par la soumission imposée aux femmes. Pourtant, elle comprend le désir de certaines d'être la favorite du dey : c'est la seule manière d'exister qu'elles connaissent et qui leur est accessible. Dans sa prison luxueuse, Héloïse, elle, n'aspire qu'à la liberté.

Elisa Sebbel dépeint la vie du harem, à Alger, au XIXe siècle. Malgré son jeune âge, son héroïne a déjà connu plusieurs vies, aussi, sa perception est complète, sincère, objective et aiguisée. Héloïse décrit les parfums, les lieux, les saveurs, les sensations, l'atmosphère intimiste et, cependant effervescente de jalousie et de sororité, etc. Elle montre la soumission apparente, opposée à la révolte intérieure, l'espérance couplée au désespoir. Elle exprime sa compassion envers les maîtresses du pacha et les esclaves. Alors qu'elle affûte ses armes (celles de l'esprit), elle veille à protéger ses consoeurs. Elle sait que ses actes peuvent rejaillir, dramatiquement, sur elles. Son récit est empreint de compréhension et de résistance, de douceur et de flamme. Ses confidences semblent susurrées à notre oreille, dans le secret des alcôves. Il est dangereux pour elle de parler, mais elle nous offre sa confiance. Cette narration intimiste nous la rend plus proche.

J'avais eu un coup de coeur pour La prisonnière de la mer. Il est encore plus grand pour Les fleurs du Sérail.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Je connais déjà Elisa Sebbel car j'ai eu le plaisir de lire son premier roman La Prisonnière de la mer, paru en 2019 aux éditions Mazarine. Je la connais même encore d'avant, lorsque ce premier roman s'appelait le rocher, en 2018. J'avais été passionnée par l'histoire d'Héloïse, captive sur l'île de Cabrera. Elle s'est retrouvée parce qu'elle a suivi son mari qui était soldat dans les troupes napoléoniennes et qui, en 1809, après une défaite, s'est retrouvé déporté par les Espagnols, sur cette île avec 5000 autres soldats. Parmi eux, vingt et une femmes, dont Héloïse, vivandière dans l'armée. Je m'étais régalée avec cette histoire, qui mêlait avec finesse la grande Histoire à la fiction. Les faits sont réels, ils ont vraiment existé, et cela en était encore plus troublant. Plusieurs années après la lecture de ce livre, je me souviens encore parfaitement de tout ce qu'a vécu Héloïse et ses compagnons lors de cet emprisonnement sur l'île, je m'étais fort attachée à elle. Alors quand j'ai su que j'allais pouvoir la retrouver et continuer à vivre avec elle des aventures, j'étais ravie. En plus, les éditions Jeanne et Juliette est une toute jeune maison d'édition, qui promet et qui est spécialisée dans les romans historiques avec des femmes au fort caractère. La couverture est magnifique et représente à la perfection le roman. 


Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire, car elle se vit en direct, au fur et à mesure de la découverte. Un premier chapitre résume ce qu'il s'est passé dans le roman précédent. Il est donc très facile de lire ce roman sans avoir lu le précédent. Ils se lisent très bien indépendamment. Mais si vous décidez de lire La Prisonnière de la mer, je trouve plus judicieux de le lire avant Les fleurs du sérail, car celui-ci spoile un peu certains événements importants  passés sur l'île de Cabrera. 

J'ai donc retrouvé avec grand plaisir Héloïse, elle arrive avec ses compagnons sur les côtes africaines, et plus particulièrement à Alger. Ils rejoignent la cité, escortés par des indigènes. Là, ils seront accueillis par le sultan d'Alger, à qui Louis demande son aide. le pacha promet aux hommes d'organiser leur rapatriement, mais en contrepartie, ordonne que Héloïse intègre son harem. La jeune femme se retrouve arrachée à son compagnon, elle est rebaptisée Alev et intègre le harem du sultan en devenant une de ses concubines. Elle va apprendre les rites et coutumes de ce lieu, elle va apprendre leur langue. Heureusement, elle se fera une amie en la personne de Leïla, qui est la favorite du pacha. Mais Héloïse n'aspire qu'à la liberté. Même si sa prison est dorée, même si elle a tout le confort, des massages, de la bonne nourriture, elle n'a qu'un seul désir, retrouver Louis. Elle n'est pas au bout de ses peines, le chemin va être long et semé d'embûches.



J'ai ainsi suivi Héloïse dans ce nouveau lieu. Autant à Cabrera, elle souffrait de la misère, autant ici, dans ce harem, l'opulence est de mise, mais c'est toujours une prison, tout comme l'île. Elle n'a pas le droit de sortir des murs, elle vit un second emprisonnement. le parallèle entre les deux lieux est troublant, on peut se sentir prisonnière, même avec de la liberté. Héloïse va connaitre les deux façons de vivre son manque de liberté. Elisa Sebbel décrit à la perfection les lieux, les décors, les rites, les habits, la nourriture, les parfums. Elle sait mettre le lecteur dans l'ambiance. J'avais déjà remarqué cette qualité d'écriture dans le premier roman, là, elle confirme ce talent qui est vraiment plaisant à lire. On sent tout le travail qu'elle a dû faire en amont pour rendre son récit si juste et si réel. J'ai appris plein de choses sur les harems, leurs lois, leur hiérarchie. Les femmes ne sont pas tendres entre elles, alors qu'elles devraient être plus fortes si elles s'unissaient. Héloïse en fait la remarque à un moment, mais c'est vrai. Elles passeraient moins de temps à se chamailler la place de favorite près du sultan, à essayer d'avoir la plus belle toilette, ou de donner naissance à un héritier, et plus de temps à s'unir pour trouver un moyen de mieux vivre, de ne plus être battue au moindre mot de travers, ou tout simplement s'unir pour revendiquer sa liberté, leurs vies seraient bien différente. Héloïse, elle, a décidé de se battre, même si elle comprend que certaines n'en aient pas l'envie. 

Je me suis attachée à nouveau d'Héloïse très vite. J'ai retrouvé son caractère, sa personnalité avec grand plaisir. Elle n'a que vingt ans mais c'est comme si elle avait déjà vécu plusieurs vies, vu tout ce qui lui est déjà arrivé entre l'île de Cabrera et le harem. Elle a du caractère, et même lorsque plus fort qu'elle essaie de la soumettre, elle ne le fait jamais totalement, elle garde en elle une part de rébellion qui n'a pas de mal à se manifester. J'aime sa volonté, et aussi son extrême gentillesse et empathie vis-à-vis des autres femmes qui vivent avec elle, même si celles-ci ne sont pas toujours très sympas en retour. La condition de la femme est à nouveau le pivot central de ce roman, tout comme le précédent. L'autrice en parle très bien, et on arrive à faire des parallèles avec nos conditions féminines actuelles, où il ne faut pas grand chose pour que tout bascule à nouveau. La partie historique se fond dans l'histoire d'Héloïse, c'est fait avec beaucoup de minutie par l'autrice, et ne se ressent pas à la lecture. Pas de chapitres ou pages barbant sur un fait historique précis, ici, tout se mélange, et se lit facilement. 

Je suis à nouveau tombée sous le charme de la plume d'Elisa Sebbel. J'aime la poésie de ses mots, sa façon de décrire des scènes, des personnages, des lieux. J'ai ressenti les parfums, j'ai vu les belles couleurs des tissus, gouté les fruits gorgés de soleil ou les pâtisseries au miel. J'ai vécu un dépaysement complet et j'ai adoré ça. Tout est toujours fait sans lourdeurs de la part de l'autrice, le style reste très fluide, une fois commencé, j'ai eu bien du mal à poser le livre. D'ailleurs, je n'en avais pas envie, je voulais rester le plus longtemps possible avec Héloïse. J'ai été triste de la quitter à la fin, mais une phrase m'a consolée, un troisième tome est prévu pour 2024, et vu la fin de celui-ci, j'ai déjà hâte d'en savoir plus. Où va-t-elle être, que va-t-elle défendre... Les émotions ont été très fortes, j'ai eu peur pour l'héroïne, j'ai tremblé avec elle, j'ai été triste avec elle, mais aussi heureuse, car tout n'est pas noir pour elle. le choix narratif de l'autrice amplifie toutes ses sensations. Elle a en effet utilisé la première personne du singulier. J'aime l'emploi de ce "je" qui me permet de rentrer dans la peau du personnage, dans sa tête et d'être au plus près de son ressenti, de ses pensées. Pendant quelques moments de la journée, j'étais Héloïse, dans un harem dans un pays chaud. Un dépaysement total, très immersif et qui fait un bien fou. le tout est mené comme un livre à suspense, j'avais tellement envie de savoir ce qui allait arriver à l'héroïne, que je tournais les pages avec addiction, et plus j'arrivais sur la fin et des moments cruciaux, moins il ne fallait me déranger. 

J'ai passé un excellent moment avec ce roman. Je ne peux vraiment que vous le conseillez. J'ai vécu un moment de lecture intense, j'ai réussi à tout m'imaginer dans ma tête, rendant ainsi le tout encore plus réel. Si vous avez lu La Prisonnière de la mer, ce  nouveau est dans la même veine, et c'est pour moi également un beau coup de coeur. Les lieux ont changé, mais l'histoire est toujours aussi intense. Je vous invite à découvrir Elisa Sebbel si vous ne la connaissez pas encore, et si vous aimez les sagas historiques, n'hésitez pas non plus à découvrir les premiers romans des éditions Jeanne et Juliette. 
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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La saga "Héloïse" se déroule pendant les guerres napoléoniennes au début du XIXe siècle. Dans le prequel sorti chez Belfond puis au livre de poche "la prisonnière de la mer", Héloïse toute jeune mariée suit son époux dans son régiment où elle officie en tant que vivandière, seul rôle possible pour une femme. Malheureusement arrêtés par les espagnols, ils sont retenus prisonniers sur une île peu accueillante.

Dans "les fleurs du sérail", nous sommes en 1810. Héloïse et ses compagnons réussissent à s'échapper sur une embarcation de fortune et débarquent à Alger, alors régence turque. Elle est immédiatement séparée des hommes et amenée au harem où elle deviendra concubine du pacha. C'est là que se déroule le roman.

J'ai tellement aimé retrouver Héloïse, mais je vous rassure, ce roman est écrit pour pouvoir démarrer la saga avec lui. Quel personnage incroyable ! Et quelle originalité d'écrire une saga sur la période napoléonienne. Je ne connais rien à l'Empire et j'apprends tellement !
Héloïse est donc enfermée dans un harem et va découvrir son fonctionnement de l'intérieur. Les rivalités entre femmes, les jalousies, l'envie de plaire au pacha et de devenir sa favorite, le but ultime d'avoir un fils de lui, les alliances, les esclaves, les rituels, tout est passionnant ! Héloïse est privée de liberté et espère qu'on viendra la libérer mais en attendant, elle ne peut qu'obéir sous peine d'être jetée à la mer. Elle apprend la docilité, la solitude, à plaire à un homme, à danser, à prier 5x par jour, à parler et écrire le turc...

Ce roman est fantastique, j'ai tout aimé et j'ai hâte de retrouver Héloïse en 2024 ! J'apprends beaucoup avec cette saga et c'est ce que j'aime dans les romans historiques, en plus de la fiction, il y a tout le contexte passionnant ! le fonctionnement d'un harem, les luttes de pouvoir, les femmes prisonnières venues d'un peu partout, les mariages arrangés, etc. Et puis il y a l'Orient, les senteurs de jasmin, le hammam, les fleurs colorées .

C'est la première publication de Jeanne et Juliette, une toute nouvelle maison d'édition spécialisée dans les sagas historiques.
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1810. Alger. Avec quelques compagnons d'infortune, Héloïse, vivandière de l'armée de Napoléon, a fui l'île de Cabrera, au sud de Majorque, où elle était retenue par les Espagnols (voir La prisonnière de la mer). Après de longs mois à survivre dans des conditions d'hygiène déplorable et sans rien à manger, accoster sur ce rivage africain a le goût suave de la liberté. Pourtant, Héloïse a un sombre pressentiment. Accrochée au bras de Louis, son amant, elle arrive dans la cité. Encerclés par des gardes, ils pénètrent sous bonne escorte dans un immense édifice. Une prison ? Non, le palais du Sultan. Ce dernier leur offre sa protection. le soulagement est de courte durée. le pacha annonce en effet sans transition que la femme doit intégrer le harem. Sans protestation possible, Héloïse est alors séparée de ses compatriotes sous le regard impuissant et rageur de l'homme qu'elle aime. Ignorante du sort qui lui est réservée, isolée, Héloïse est contrainte de suivre les femmes qui s'agitent autour d'elle. Leïla parle français, elle la guide. Après des années de toilette succincte, Héloïse découvre le hammam avant d'intégrer le quartier des femmes. Commence alors un rude apprentissage, où le mot émancipation s'éloigne de jour en jour. La jeune femme va-t-elle parvenir à résister à cette nouvelle épreuve ?
Après le huis clos aride de cette île maudite, battue par les vents, où Héloïse, dans le dénuement le plus total, a dû lutter pour sauver sa peau, nous voici aux confins de l'Empire Ottoman, dans la chaleur parfumée du harem. On peut lire Les fleurs du sérail sans avoir découvert le premier épisode des aventures d'Héloïse. Elisa Sebbel fait référence régulièrement au passé, avec une précision qui permet au néo-lecteur de s'y retrouver sans lasser ceux qui connaissent l'histoire. Elle nous enferme dans une tout autre atmosphère mais avec toujours autant de talent. Une profusion de parfums, jasmin et épices mêlés, charge l'air souvent étouffant du quartier des femmes. La sensation de réclusion est accentuée par la description des ouvertures grillagées. L'héroïne, affublée d'un nouveau nom, doit apprendre une langue, découvrir une autre religion. Qui sont les rivales, qui sont les amies, dans cette communauté oscillant entre bienveillance et cruauté ? L'auteur noue habilement les intrigues, créant une tension grandissante au fil des pages, entre soumission et rébellion. A travers cette fresque flamboyante, elle aborde des sujets graves comme
l'identité, la sororité, la maternité. Dans la hiérarchie du harem, surgissent des alliances salvatrices, se dévoilent des failles et, par petites touches, des complicités allant jusqu'au sacrifice. La liberté s'obtient de différentes manières. Un roman addictif que je n'ai pas pu lâcher, une écriture qui met nos sens en éveil, du murmure des prières à l'explosion des couleurs en passant par le goût sucré des pâtisseries orientales, les effluves de rose, d'ambre et de musc et le toucher délicat des étoffes précieuses.


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Quel honneur de découvrir l'un des premiers romans édités par la toute nouvelle maison d'édition Jeanne et Juliette!

Deux romans sont déjà dans les librairies comme le très bon "Héloïse, les fleurs du sérail" d'Elisa Sebbel.

Si tu me suis un petit peu, tu sais que j'ai déjà lu et chroniqué le premier roman de l'autrice "La prisonnière de la mer" publié en 2019 chez Marazine et à présent disponible au livre de poche.

"Héloïse, les fleurs du sérail" n'est rien moins que la suite de ce roman historique basé sur des faits réels. Dans ce deuxième tome, le lecteur retrouve la jeune vivandière fraîchement échappée de l'île de Cabrera.

Le sort n'est visiblement pas avec Héloïse. Échouée sur une plage aux portes d'Alger, elle se retrouve contre son gré dans le harem du dey de la ville...

Ce roman raconte la vie de la jeune française au sein du sérail. le récit est très détaillé et permet de bien comprendre les us et coutumes du quartier des femmes.

L'autrice a clairement fait un travail de recherche consciencieux afin de retranscrire avec exactitude les conditions de vie de l'époque.

La vie dans un harem étant fort paisible, l'histoire manque un peu d'action.

Il y est plus question de relations entre les femmes, de l'adaptation d'Héloïse à son nouvel environnement, des obligations liées à sa présence dans le harem, de son adaptation à son nouvel environnement.

J'ai aimé me retrouver dans cet univers féminin et oriental que je n'avais plus côtoyé depuis "Angélique, marquise des anges".

L'écriture d'Elisa Sebbel est toujours aussi agréable. Pas de longueurs. Une réelle volonté de proposer un récit plaisant et tenant la route.
C'est toujours un plus d'apprendre tout en prenant plaisir à lire!

Une chose est certaine. Malgré une langueur certaine, j'ai durant toute ma lecture été très intéressée par le sort d'Heloïse. Elle était dans ma tête entre les lectures...

En sera-t-il de même pour toi?

Note que même si tu n'as pas lu "La prisonnière de la mer", tu pourras lire sans aucune difficulté ce roman!

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On aimait ses enfants, ses parents, en revanche, l'on devait apprendre peu à peu à chérir son mari. L'amour n'était pas là une chose instinctive, mais une œuvre de construction. Geste après geste, comme pierre après pierre, on bâtissait la cathédrale solide et durable de l'amour conjugal. Un homme respectueux, affectueux et généreux, comme l'avait été le prophète Mahomet - et était tenu de l'être tout musulman - et une femme aimante, douce et obéissante trouveraient la sérénité d'un attachement profond.
Ces principes auraient bien plu à ma mère qui les partageait aussi. Moi, j'avais un cœur différent. Il battait quand bon lui semblait, sans raison, et terminait par tout emporter.
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Je me réveillai ce matin-là avant tout le monde. La nuit avait été si agitée que même nos esclaves dormaient encore. Il avait cessé de pleuvoir. En ce tout début de décembre, la fraîcheur matinale piquait la chair. Je me saisis d'une couverture en cachemire et descendis dans la cour vide et silencieuse, salie par la tempête et les feuilles boueuses de jasmin que le vent avait emportées. Le ciel s'offrait à moi dans son cadre bien carré tel le tableau d'un grand peintre. L'horizon infini m'était désormais interdit. Les nuages gris s'étaient éparpillés et laissaient entrevoir des coups de pinceau bleu sombre. Peu à peu, ils s'embrasaient, mêlant le rose à l'orange doré d'une main féerique… Comme chaque jour, le monde renaissait. Comme chaque jour, la vie reprenait. La lumière éclaboussait l'ombre. Rien n'était immuable, tout changeait.
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Suis-je revenue une seule fois sur cette décision-là ?
Non, jamais. Ni les marches interminables de Bayonne en Andalousie, ni les fusillades, ni les carnages à tout croisement, ni le gel, ni la pluie, ni la chaleur insupportable, ni la nourriture qui diminuait, ne pouvaient dissiper le bonheur de partager chaque instant avec lui : chaque baiser le soir sous le bivouac, chaque regard apeuré le matin des combats, chaque effleurement des doigts quand je lui tendais une tasse d'eau-de-vie pendant les batailles. Le simple son de sa voix suffisait à me faire supporter les engelures, la toux continuelle, la fatigue, les puces, les poux. J'étais devenue vivandière, la seule fonction autorisée dans l'armée avec celle de blanchisseuse.
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Le plus dur était le silence absolu. Était-ce le jour ? Était-ce la nuit ? En collant mon œil contre la fente sous la porte, je pouvais parfois distinguer un trait de lumière au loin. On s'habitue à l'obscurité. On ne s'habitue pas au silence. Il fait naître en nous les bruits les plus affreux, ceux des démons enfouis au plus profond de soi. Le roulement des tambours, le sifflement incessant des balles, la détonation sourde des canons, les sabots des chevaux au galop martelant le sol dur, puis le tintement strident des épées et le hurlement des hommes blessés.
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On s'habitue à l'obscurité. On ne s'habitue pas au silence. Il fait naître en nous les bruits les plus affreux, ceux des démons enfouis au plus profond de soi.
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