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Critiques de Elizabeth Strout (219)
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Amy et Isabelle

Une relation mère fille dans le décor provincial American way of life avec leur petite ville, le centre commercial, les réunions hebdomadaires à l’église, les mœurs puritaines à l’hypocrisie ravageuse. Les deux femmes en sortent vainqueur. Chacune dans la logique de sa génération.





































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Amy et Isabelle

Nous faisons la connaissance d'Amy et Isabelle lors du premier jour des vacances d'été. Une distance, une atmosphère froide : colère, rancœur, tristesse, non-dit, se sont accumulés les uns après les autres pour former un gros nœud qui est loin de se démêler. Nous suivons simultanément le passé et le présent. Qu'est-ce qui a amené cette mère et sa fille à se détester et à la fois à s'aimer ? Petit à petit le tableau prend forme et se dessine. Cette alternance temporelle est intéressante et embarque le lecteur dans son intrigue. Il le fait patienter lors des moments au présent et il a très vite envie de retourner dans le passé pour avoir tous les éléments clés. Le passé nous aide à comprendre le présent et à mieux cerner les personnages et plus précisément la relation mère-fille.



Lors de ma lecture, j'avais envie de savoir, de comprendre et de voir l'évolution des personnages. J'avais envie de poursuivre ma lecture, ce qui a fait qu'elle s'est faite rapidement et de manière fluide. Je me suis interrogée tout le long de ma lecture à la fois sur les personnages, sur leurs réactions mais aussi sur ma propre relation avec ma mère. Cette lecture nous amène à réfléchir sur les choix qu'on est mené à faire dans la vie.



Cependant, il y a différentes choses qui m'ont dérangé durant ma lecture... Tout d'abord, un ressenti durant ma lecture que je n'arrive toujours pas à expliquer même après avoir terminé le roman... J'étais comme gênée, mal à l'aise notamment vis-à-vis d'Isabelle et de ses pensées face à Amy... Certains actes ou manière de se comporter me dérangeait. J'ai eu du mal à la cerner et à comprendre ses réactions, son attitude... Elle veut tout contrôler, tout gérer, elle ne laisse rien passer. Tout doit être en ordre et comme elle veut. Je peux dire que ce n'est pas un personnage que j'ai apprécié. Elle m'a été antipathique. Il n'y a que dans les quarante dernières pages, au moment où tout s'éclaire, que j'ai commencé à ressentir de la sympathie pour elle. Quant à Amy, c'est une adolescente paumé, qui manque de confiance en elle et qui vit dans la peur du regard des adultes. ​



C'est bizarre comme sensation à la fin d'une lecture quand tu ne sais pas si tu as apprécié le récit ou non... Je me suis à plusieurs reprises demandée où l'auteure voulait en venir. Les personnages m'ont été, la grande majorité de ma lecture, antipathiques, même si Amy m'a fait de la peine... Cependant, je retiens les dernières pages qu'ont su retenir toute mon attention et qui éclaire le récit. Au final, le récit est fluide, se lit très facilement et on a envie de savoir et à la fois, je ne saurai pas expliquer mon ressenti. La lecture est intéressante, mais peut-être ne l'ai-je pas lu au bon moment ?
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Amy et Isabelle

Un beau livre qui se lit d'un trait. Des personnages complexes et attachants.
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Amy et Isabelle

Alors qu’une canicule touche la petite ville et pèse sur sa population, l’intérieur de la maison d’Isabelle est glaciale et oppressant. Lorsque son regard se pose sur fille, elle ne peut pas s’empêcher de ressentir de l’amertume et de la colère face à « sa faute ». Quant à Amy, elle-même a des ressentis envers sa mère qui ne semble pas la comprendre. L’ambiance est bien pesante et chacune aimerait pouvoir être loin de l’autre pour échapper à cette tension. Mais partageant le même toit et Amy travaillant cet été dans le même bureau qu’Isabelle, il ne semble pas avoir d’échappatoire… Pourtant, cet été va s’avérer, être pour la mère et la fille, une transition importante pour l’avenir de chacune…



La dynamique de ce roman se passe à travers la relation entre Amy et Isabelle:

– Isabelle est une femme qui, habitée par le poids d’un passé qu’elle veut dissimuler, a peu de vie sociale. Elle rêve surtout d’avoir un foyer plus chaleureux auprès d’un mari aimant et transpose cette image idyllique sur son patron. Elle continue à voir Amy comme une petite fille.

– Amy, quant à elle, est une adolescente timide qui a aussi du mal à s’intégrer et se sent à l’écart des autres élèves pensant qu’ils la trouvent étrange. Elle a pour seule amie Stacy, une camarade avec qui elle fume en cachette et écoute avec envie ses sorties, sa relation familiale bien plus vivante et ses histoires d’amour.



Dès les premières pages, l’autrice nous impose cette ambiance pesante. Puis nous avons un retour au passé qui nous dévoile la cause de cette situation qui s’est déroulée sur plusieurs mois. La relation entre la mère et la fille avait déjà quelques fissures, mais celle-ci explose durant ce fameux été. L’amour va alors se mêler à la haine. Pour Amy, sa mère l’étouffe et ne la comprend pas, quant à Isabelle, elle ne reconnaît plus sa petite fille dans cette adolescente qui devient femme et éprouve une certaine jalousie à son égard.

Autour d’elles, plusieurs autres figures féminines vont marquer leur présence dans la vie de nos deux protagonistes. Elles ont aussi leurs petits secrets, des chagrins qui perdurent et quelques amertumes. Certes, ce sont quelques touches de drame rajoutées dans ce récit, mais bien plus encore, elles montrent, à travers certaines, la force du soutien entre femmes.



Pour ce qui est des personnages masculins, le peu que nous voyons, ils n’ont guère le beau rôle au point que je suis venue à ressentir une certaine animosité à leurs égards… Surtout lorsque je pense à ce Mr Robertson dont je pense que vous aurez aussi envie de massacrer. Et je pèse mes mots. Bref ! On pourrait penser à un parti pris de la part de l’autrice. Mais ce n’est pas le cas, car tous les personnages féminins ne sont pas toutes positives. Il est plutôt à souligner qu’il y’a un large éventail de personnalités pour celles-ci.



Ce roman est loin d’être une simple histoire sur une relation entre une mère et sa fille adolescente comme on a l’habitude le voir, car elle est bien plus profonde avec d’autres thèmes qui s’y mêlent parfaitement :

– Il y’a cette distance entre la classe « ouvrière » et celle des « cols blancs » ;

– Le fossé entre deux générations: à la fin des années 60 et débuts des années 70, la société américaine connaît des bouleversements avec, pour exemple, le mouvement des Droits Civiques, celui des hippies, les groupes féministes etc… Ceux-ci prennent écho auprès des adolescents américains de cette époque

– Il y ‘a l’appropriation de son corps après une lourde opération chirurgicale…

Et bien d’autres thèmes qui enrichissent ce récit et son thème et dont je vous laisse le plaisir de découvrir.



Conclusion:

« Amy et Isabelle » a été une de mes belles surprises de ces dernières semaines.

D’une plume agréable, l’autrice arrive à nous faire partager les sentiments de ses personnages, oppressés par la chaleur qui met leurs nerfs à fleur de peau, mais aussi le poids de leurs secrets. De plus, elle arrive finement à entrelacer une touche de mélancolie, avec une pointe d’humour pour enfin finir sur une touche d’espoir.



Le thème de la « transition » a été richement traité que ce soit à travers la mère et la fille, au sein de l’usine, auprès des collègues, les saisons qui passent, même la météo… Bref ! Tous les éléments présents renvoient subtilement à cette thématique.

Si vous appréciez les romans contemporains avec une grande galerie de personnages féminins et que vous ayez l’occasion de le lire, n’hésitez pas !
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Amy et Isabelle

Dans les années 60, dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, Isabelle vit seule avec sa fille adolescente, Amy.

Très soucieuse du qu’en-dira-t-on et du respect des bonnes manières, Isabelle va être mise face à ses contradictions lorsque sa fille va connaître ses premiers émois de jeune fille.

Ce roman est celui d’une relation mère-fille qui mêle dans la souffrance déni et amour fusionnel, introversion et fantasmes.

Elizabeth Strout a le chic pour décrire les subtilités de ces liens si spéciaux qui emmêlent parfois jusqu’à l’étouffement les mères et leurs filles.

De très beaux portraits également des personnages secondaires et d’un état d’esprit de province.

Le très beau premier roman d’une auteure qui a reçu par la suite le Prix Pulitzer.

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Amy et Isabelle

Un début difficile… mais une fin des plus magnifiques !



Un livre qui n’a pas plus d’une fois fini de me surprendre ! Si le début était long à entrer dans l’histoire, l’intrigue a fini par s’installer: un milieu du récit fort en émotions, une fin tragique néanmoins intéressante à exploiter selon divers points de vue.



Certains passages étaient parfois de trop: ils laissaient à désirer.



Je trouve que la description de certains personnages était pesante. Trop de détails inutiles. La narrateur devrait d’avantage se concentrer sur nos principales héroïnes.



De plus, plus de passages sur Amy aurait été la bienvenue. Il y a eu une trop grande partie de l’histoire centrée sur Isabelle. De mon point de vue, Amy serait le personnage principal.



Le personnage d’Isabelle m’a beaucoup déplu: une mère froide, distante avec sa fille qui ne lui pas donné suffisamment d’amour. Elle m’a déçue d’un point de vue psychologique. Isabelle a rendue sa fille peureuse, en manque de confiance en elle et renfermée sur elle même. Elle ne l’a pas ouverte au monde et ne lui a pas inculqué les dangers de la vie. Ainsi, Amy n’a pas été guidée dans son adolescence et ses amours : elle a fait confiance à un homme qui l’a utilisé pour ses propres besoins sexuels. Elle a donc menti à sa mère pour préserver sa vie amoureuse. Une erreur grave, qui a malheureusement mal tourné pour Amy.



Elle a infligé à sa fille la pire torture au monde pour les femmes: elle lui rasé sa précieuse chevelure aux belles nuances de blond. Une faute impardonnable de la part d’Isabelle.



Isabelle était jalouse de sa fille: elle même n’a pas pu connaître l’amour et les plaisirs sexuels.



(Alerte spoil ) : Cela a fait ressurgir sa propre histoire, déchirante et difficile à accepter pour Isabelle. Égoïste, ne voulant pas que sa fille fasse la même erreur qu’elle quand elle était jeune, candide, et pleine d’espoir, elle a interdit à sa fille de revoir son professeur de mathématiques. Elle a demandé au professeur de sa fille de quitter la ville et ne plus entretenir aucun contact avec Amy. Une menace directe de la part d’ Isabelle. Mais qui a malheureusement atteint Amy : elle n’a jamais pu pardonner à sa mère, et ne le fera sans doute jamais.



Une relation mère-fille rafraîchissante, émouvante. Difficile d’élever sa fille seule n’étant encore qu’une jeune fille. Difficile de faire face à un quotidien répétitif, avec un boulot des plus décevants et fatiguant. Un train-train , une routine éprouvante. Heureusement qu’Isabelle peut compter sur leurs amies-collègues: Bev (« bouboule »), Dottie et Stacy.



Mon personnage préféré est bien sûr celui d’Amy: je me suis identifiée à elle, je m’entrevoyais en elle. Je l’ai comprise à 100 pourcents. Je l’ai suivie dans ses hauts et ses bas dans l’histoire. J’ai ressenti son chagrin quand elle s’est fait couper les cheveux par sa mère. Une haine et une tristesse profonde envers sa mère. J’ai compris son envie de liberté et d’entrevoir une lueur d’espoir pour elle et sa mère. Elle m’a fait entrevoir et des bouts de sa vie en me décrivant son quotidien et ses malheurs. Je la soutiens, au dessus des lignes. Ce qu’elle a dû endurer dans sa vie d’adolescente. Elle ne s’est jamais sentie à sa place. Perdue, elle ne savait pas ce que signifiait l’amour et a ouvert son cœur à la mauvaise personne. Elle ne s’est pas protégée.



En bref : une histoire touchante qui m’a marquée en tant que lectrice ET adolescente.



Il ne fait pas partie de mes lectures préférées, mais reste un beau livre à lire pour découvrir la vie quotidienne dans une ville de la Nouvelle-Angleterre.
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Amy et Isabelle

Au cours d'un été sec et caniculaire, Isabelle, comme toujours depuis 15 ans, est à son poste de secrétaire dans une usine, se pensant amoureuse (sans espoir) de son patron, essayant de garder ses distances avec ses collègues bavardes dont elle se sent (discrètement) supérieure. Isabelle a en effet fréquenté l'université, mais a dû abandonner ses études pour s'occuper d'Amy , son bébé. Pleine d'espoir d'une vie meilleure, elle s'est installée à Shirley Falls, échouant par ailleurs à s'intégrer pleinement dans l'église congrégationaliste.



Amy est lycéenne et a obtenu un petit boulot d'été à cette usine. Mais entre elle et sa mère règne silence, hostilité et froideur. A la maison, elles se côtoient, sans plus.

La raison? Un certain Robertson, professeur de mathématiques d'Amy pour un remplacement. Tiens, pour une fois dans un roman ce n'est pas un professeur de lettres... Mais Robertson saura plaire à l'adolescente en lui parlant poésie, ouf, les traditions sont respectées. Sauf que là l'histoire va aller un poil trop loin!



Voilà un roman sur les relations mère/fille. Isabelle a reproduit avec Amy ce qu'elle a vécu enfant et adolescente, à savoir peu d'ouverture vers l'extérieur. Mais d'autres personnages gravitent autour d'elles, et c'est tout un petit monde que le lecteur souvent omniscient découvre. Une petite ville avec des quartiers bien séparés, des classes sociales aussi. Une fin magnifique ouvre l'avenir sur de nombreuses années futures.

Au cours du roman Isabelle va évoluer, découvrir la chaleur de l'amitié avec quelques collègues à qui elle dévoile quelques pans de son passé. Il me reste à m'interroger sur Robertson, au départ même s'il avait été une femme enseignante j'aurais trouvé son comportement inapproprié à l'égard d'une adolescente peu sûre d'elle, mais ensuite en tant qu'homme mûr il est inexcusable.
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Amy et Isabelle

Isabelle a 34 ans et Amy en a 16. Mère et fille, elles ont toujours vécu uniquement à deux dans une petite ville où tout le monde se connaît. Un été, tout bascule lorsqu'Isabelle découvre que sa fille est tombée amoureuse de son professeur de mathématiques et qu'ils ont entretenu une relation cachée.



Premier roman d'Elizabeth Strout, Amy et Isabelle a aussi été pour moi le premier de cette auteure et une totale découverte.



Nous entrons dans le quotidien et dans la relation d'Isabelle et Amy. Nous en comprenons la raison quand Amy est amoureuse de son professeur et nous assistons aux changements que cela entraîne surtout quand la vérité éclate. Nous en comprenons la raison quand Amy est amoureuse de son professeur et nous assistons aux changements que cela entraîne surtout quand la vérité éclate.



C'est dans une relation mère/fille que le lecteur s'immisce. Une relation profonde, intense et forte, mais qui évolue. Amy et Isabelle sont assez différentes l'une de l'autre et surtout à mesure qu'elle grandit, Amy a de plus en plus de mal à apprécier sa mère telle qu'elle est et lui trouvant de plus en plus de défauts (un peu comme chaque ado non ?).



Au fil des pages, on assiste petit à petit à une véritable rupture entre les deux femmes. On les apprécie autant l'une que l'autre et on se sent parfois tiraillé entre les deux. Laquelle soutenir ? Laquelle a raison ou tort ? On se pose ces questions au fil des situations et surtout, on les comprend toutes les deux entre Amy qui souhaite être une vraie jeune fille bien dans sa peau, qui se sent importante grâce à l'attention particulière qui lui porte son professeur et qui voudrait que sa mère la lâche un peu ; et Isabelle qui veut toujours autant protéger sa fille, qui fait tout pour elle et qui ne veut surtout pas se faire remarquer.



Amy et Isabelle est un roman dont l'histoire est assez linéaire, mais dont l'atmosphère change au fil des pages. Point de grand suspens ni d'intrigue qui tient en haleine, mais pourtant ce roman réussit à faire en sorte que le lecteur veut toujours en savoir plus.



Pour un premier roman, Elizabeth Strout fait preuve d'une écriture profonde, parfois lourde et tantôt teintée d'angoisses, de secrets et de rancœurs. Amy et Isabelle réussit à nous entraîner dans une histoire familiale où tout bascule et où chacun en ressort différent.



Je vous invite vraiment à découvrir Amy et Isabelle d'Elizabeth Strout et à découvrir l'évolution de leur relation...



Amy et Isabelle d'Elizabeth Strout est disponible aux Éditions Archipoche.
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Amy et Isabelle

Je n'ai retenu que l'atmosphère étouffante.....
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Amy et Isabelle

Elizabeth Strout n’a pas son pareil pour offrir une fabrique du quotidien qui marque l’imaginaire. Les petits détails qui prennent toute la place, l’impression de faire partie du décor, d’avoir de nouveaux amis (es), de vivre dans la galerie de personnages du roman; l’auteure nous sert une soupe dans laquelle on bouillonne à son rythme.

Cette fois-ci, elle présente l’éveil à la sensualité d’une jeune adolescente Amy, fille unique d’Isabelle, elle-même fille unique.

Amy vient d’avoir 16 ans et tout l’ennui, en particulier sa mère qui lui apparaît terne et autoritaire. Elle flirte avec le nouveau professeur de maths qui profite de la situation et lui donne confiance en elle, même si cela l’oblige à mentir à sa mère, ce qu’elle n’a jamais fait. Amy découvre l’amour.

Le lien mère-fille s’effrite.

Isabelle découvre que sa fille a fauté et qu’elle a failli comme mère.

On ne connaît jamais vraiment son enfant pense-t-elle.



« La découverte de la vérité était vraiment quelque chose d’effrayant pour elle. Non seulement tous les souvenirs de ce printemps heureux devenaient pernicieux, à mesure qu’elle imaginait les scènes qui avaient réellement eu lieux, mais celles-ci la poursuivaient partout. »



La chaleur est un acteur principal, celui qui active les passions. La découverte du lien d’Amy avec le professeur ramène Isabelle à son propre passé et au fait qu’elle a elle aussi fauté, par amour, et la conséquence en fût sa fille.



« Nos actes ont de l’importance, se disait-elle indéfiniment, comme si elle découvrait enfin, à son âge, cette vérité. »



Isabelle, grâce à ses amies du travail, accepte de s’offrir une nouvelle chance dans la vie et rétablit les liens affaiblis avec sa fille.



«Tout l’amour du monde ne pouvait empêcher cette terrible vérité : on transmet ce qu’on est. »



Ce roman offre une fine psychologie d’une relation jamais simple, celle d’une mère avec sa fille. Des non-dits pour protéger l’autre, du quotidien qui prend toute la place au risque d’empiéter sur l’amour. Je suis encore remplie de cette ville américaine typique, du rôle important de la religion et du bien paraître qu’il impose. De la nature incolore, ou du moins pas colorées, de la nomenclature des fleurs, de la renaissance de la nature au printemps, de la vie quoi! Ce roman est intelligent et sensible, vraiment.

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Amy et Isabelle

Whouah la claque littéraire!

*

Mère et fille, c'est compliqué

*

Cette auteure, cette mme Strout, encore un roman brillamment écrit!

J'avais tellement apprécié @olive kitteridge (qui a eu le prix Pulitzer d'ailleurs) qu' à la très bonne critique lue de @kloliane , j'ai ouvert celui-ci sans réfléchir.

J'ai pris 5 longs jours à le lire, le déguster, le digérer, l'analyser.....

*

Une histoire intime et pudique de deux femmes. Une maman et sa fille.

(ça me parle, tiens!)

Un récit polyphonique où se croisent essentiellement des figures féminines, qui gravitent autour de ce tandem.

Dans une bourgade (fictive) de l'état du Maine, Shirley Falls, un fleuve serpentant autour de forêts de conifères.

Des petits et grands évènements que l'auteure met en lumière dans un été caniculaire. Une période comme suspendue dans la trame du temps.

*

Des évènements qui vont transformer la vie (à tout jamais) d' Isabelle la mère et d'Amy sa fille de 16 ans.

De premiers émois en chagrin d'amour, Amy en verra de toutes les couleurs. Elle n'arrivera pas à raconter, à se confier à sa mère.

Isabelle, mère célibataire, renfrognée et aigrie, ne pensera qu'à son propre malheur si douloureux.

*

Un panel intéressant aussi par les personnages secondaires. Des petits détails du quotidien qui rendent ce récit si vivant, si "vrai". (par exemple la météo qui est présente tel un écho à l'humeur des protagonistes)

Isabelle devra prendre des décisions difficiles et assumer les conséquences. Se libérer, se "dépouiller de sa sombre guenille qui lui avait enserré le corps depuis de nombreuses années".

Je me rappellerais longtemps de ce petit bijou.

*

PS: Pour avoir les 2 chroniques complètes (dont celle de ma fille de 15 ans, rendez-vous sur notre blog mère & fille:

https://red2read.wordpress.com/2018/04/06/amy-and-isabelle-delizabeth-strout/


Lien : https://red2read.wordpress.c..
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Amy et Isabelle

L'histoire d'une mère, trentenaire encore jeune mais pétrifiée dans son rôle de mère-courage et vertueuse, et de sa toute jeune fille, sortant à peine de l'adolescence. La sensualité de la jeune fille s'éveille sous le regard terrifié et réprobateur de cette femme, marquée par son passé.

Les hommes n'ont pas le beau rôle dans ce roman, leurs faiblesses et leur lâcheté étant parfois décrites avec un certain parti pris.

Cependant, les rapports entre mères, filles, amies, collègues et ennemies sont extrêmement bien dépeints et donnent une vraie profondeur au livre. Les dialogues sont justes.

C'est parfois très noir mais non sans espoir. J'ai beaucoup aimé.

Lisez aussi "Olive Kitteridge", plus subtil peut être.
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Je m'appelle Lucy Barton

Lucy Barton est étonnée et émue de trouver sa mère à son chevet dans cet hôpital de New-York où elle est hospitalisée depuis plusieurs semaines.

Les deux femmes se sont perdues de vue et Lucy est légèrement inquiète, reprendre un dialogue interrompu, sans avoir réellement commencé, s’avère difficile pour la jeune femme.



"A la voir ainsi devant moi, à l' entendre utiliser ce surnom que je n'avais plus entendu prononcer depuis une éternité, je me sentais envahie d'une sorte de chaleur liquide. Comme si toute la tension accumulée en moi avait formé un bloc compact, et que ce bloc n'existait plus".



Peu à peu les souvenirs affleurent, l’enfance blessée, la pauvreté, la honte à l’école lorsqu’on lui disait « ça pue chez vous ».

Toutes deux vont se remémorer leur vie, les non-dits qui peu à peu ont creusés un gouffre entre elles, jusqu’à les rendre étrangères l’une à l’autre.



Lucy se confie sur sa vie, son mari, ses filles, sa passion pour l’écriture dont elle a fait son métier.



Cette relation mère-fille est magnifiquement relatée par Elizabeth Strout qui a l’art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages. Elle nous fait partager les émotions qui les assaillent sans jamais tomber dans le larmoyant.



Il se dégage beaucoup de nostalgie de ce livre. On se prend à songer à toutes les erreurs que nous avons commises, tous les mots que nous n’avons pas su ou pas voulu dire.

Et si on y pensait avant qu’il ne soit trop tard !

Une belle lecture pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Fayard.

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Je m'appelle Lucy Barton

***

Loin des siens, Lucy Barton vit entourée de son mari et de ses deux filles. Alors qu'elle est hospitalisée pendant plusieurs semaines suite à une opération, elle reçoit la visite de sa mère. Au cours des quelques jours où elles seront toutes les deux, Lucy se souvient de son enfance. Et alors que sa mère lui donnent des nouvelles des personnes qu'elles ont côtoyés par le passé, les deux femmes semblent tisser des liens bien fragiles...

J'attendais plus de ce roman... Pourquoi, je ne sais pas : la quatrième de couverture peut être, le prestigieux pris Pulitzer en 2009 reçu par l'auteur... Mais je n'ai pas été conquise par l'écriture. Il y avait pourtant tellement matière à faire de la vie de Lucy Barton un roman passionnant !!! On sent bien que son histoire de famille est compliquée mais on la survole. On comprend que la relation avec ses parents est quasi inexistante mais on n'en connaît pas les raisons. On partage sa solitude et sa souffrance mais on ne s'émeut pas.

Les 200 pages se lisent, sans supplice, sans accroc mais aussi sans frisson...
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Je m'appelle Lucy Barton

Et si c'était en fait un livre sur le pardon ? Sur la légèreté de l'acceptation, l'accueil de la douleur et des souvenirs et la capacité à renouer et à aimer sans rien demander en retour? Sur la maternité donc, et sur la filiation, les poids qu'on porte en tant qu'enfant d'un père ou d'une mère aussi, les non-dits familiaux et la guérison de ces derniers tout en sachant qu'on en guérit pas à 100 pour cents, mais que c'est ça la vie. La vie qui éclate, qui effleure et qu'on raconte, celle qui nous demande d'avancer armés d'une délicatesse impitoyable. Un chef d'œuvre !
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Je m'appelle Lucy Barton

Qu’est-ce qui nous définit en tant que personne ? Qu’est-ce qui définit le regard que l’on porte sur autrui ? Quel impact ont nos souvenirs et expériences d’enfance sur notre vie d’adulte ? À travers un texte intimiste, Elizabeth Strout nous parle de ce qui nous façonne et de l’importante complexité des liens qui peuvent unir les gens.



Suite aux complications d’une simple opération de l’appendice, Lucy se retrouve hospitalisée quelques semaines. Dans sa chambre d’hôpital, elle reçoit la surprenante visite de sa mère qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années. Cette petite chambre d’hôpital surplombée par les lumières du Chrysler Building devient, le temps de cinq jours, le théâtre des retrouvailles entre mère et fille, un catalyseur pour Lucy, qui replonge dans son enfance.



On y découvre les conditions dans lesquelles elle vivait avec sa famille, la pauvreté, les humiliations subies à l’école, le rejet, la dureté du regard des autres, autant de blessures encaissées petite fille qui ont durablement marqué la personne qu’elle est devenue adulte.



Ces retours dans le passé se mêlent aux échanges entre Lucy et sa mère, d’étonnantes conversations souvent à sens unique et pleines de non-dits qui reflètent cet amour imparfait entre mère et fille. Les deux femmes sont touchantes autant dans leur façon de s’aimer à distance que dans leurs rares moments de complicité commune.



On se prend d’une tendresse sincère pour le personnage de Lucy, pour sa sagesse toute mesurée dans son rapport à ce qui l’entoure, dans le récit des rencontres qui ont marquées sa vie, pour la sincérité avec laquelle elle nous présente son histoire à mesure que, en tant qu’écrivain, elle tente d’en faire son premier roman. Proche de l’oral à bien des moments, le lecteur se rapproche peu à peu de Lucy, auditoire privilégié tandis qu’elle met ses pensées à l’écrit avec une pudeur et une délicatesse frappantes.



Je m’appelle Lucy Barton fait partie de ces livres qui se dévorent en en savourant la moindre page. L’écriture toute en simplicité et pleine d’humanité d’Elizabeth Strout font de ce nouveau roman un récit poignant, de ceux qui chamboulent un instant et reviennent souvent à l’esprit.
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Je m'appelle Lucy Barton

Lucy vit à New York. Elle est romancière, mariée et maman de deux fillettes. Lucy avait tourné le dos à son passé car son enfance dans l'Illinois ne fut pas heureuse, mais marquée par une extrême pauvreté, un père violent et une mère distante. Alors qu'elle est hospitalisée suite à une péritonite, contre toute attente, sa mère vient à son chevet, ayant répondu à la demande de son gendre. Lors de ces quelques jours, mère et fille renouent le lien qui avait été malmené par les non-dits et les malentendus. Elles se livrent chacune à leur manière, avec délicatesse, maladresse parfois mais énormément d'amour. Un roman puissant et très émouvant, comme le précédent que j'ai lu et également savouré: "Olive Kitteridge". Elizabeth Strout est définitivement une grande romancière.
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Je m'appelle Lucy Barton

J'avais adoré cet été "Olive Kitteridge" du même auteur, j'étais donc très impatiente de me lancer dans la lecture du dernier livre d'Elizabeth Strout, "Je m'appelle Lucy Barton".

Lucy est sur son lit d'hôpital, clouée au lit par une maladie inconnue qui la tient éloignée de son mari et de ses enfants. Elle nous raconte sa vie par brides, de manière décousue, jusqu'à l'arrivée inattendue de sa maman qu'elle n'a pas vu depuis des années et qui vient lui tenir compagnie. Elles évoquent alors ensemble d'autres souvenirs, et l'on comprend ainsi peu à peu que Lucy revient de loin...

J'adore les autobiographies, alors quand un personnage, même fictif, raconte la sienne, je le suis. Le problème c'est qu'ici les souvenirs sont racontés dans le désordre. Parfois ils résonnent les uns par rapport aux autres (comme dans "Olive Kitteridge"), et c'est puissant ; parfois ils ne trouvent pas d'écho, et c'est dommage. J'ai ainsi été moins emballée, et elle a même fini par m'énerver un peu, cette Lucy, à ne pas vraiment savoir ce qu'elle veut ! Bref, moyen.
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Je m'appelle Lucy Barton

Dans Tout est possible Lucy Barton revenait dans la petite ville de son enfance, mais là cela se passe bien avant. Alors qu’elle est hospitalisée durant de longues semaines, à New York où elle habite avec son mari et ses deux petites filles, elle reçoit la visite de sa mère. Les deux femmes parlent, les questions de Lucy n'ont pas toujours de réponses. Les souvenirs d'une enfance dure reviennent. La mère préfère lui apprendre ce que sont devenus des habitants de sa ville.

Par ailleurs Lucy nous parle de ses voisins, de son désir d'écrire.



Cela se dévore, n'est pas d'une gaieté folle, mais est bourré d'humanité, de subtilité, de non dits...



Lors d'un stage avec un auteur, son avis sur ce qu’elle est en train d'écrire:

"... c'est très bon. ce sera publié. Mais les gens vous reprocheront de parler à la fois de la pauvreté et de la violence domestique. (...) Les gens vous diront qu'on peut très bien être pauvre sans être violent, et vous ne leur répondrez jamais rien. Ne défendez jamais votre travail. Votre historie parle d'amour, vous le savez bien. C'est l'histoire d'un homme qui, tous les jours de sa vie, a été tourmenté par ses actions pendant la guerre. C'est l'histoire d'une femme qui est restée avec lui, parce que c'est ainsi que se comportaient la plupart des femmes de sa génération, et qui vient voir sa fille à l'hôpital. Elle se met à parler de façon compulsive de tous les couples qui vont mal autour d'elle, mais elle ne s'en rend pas compte. Elle ne se rend mêem pas compte de ce qu'elle fait. C'est l'histoire d'une mère qui aime sa fille. D'un amour imparfait. Parce que nous aimons tous d'un amour imparfait. Mais si, en écrivant, vous vous surprenez à protéger quelqu'un, alors ayez cela bien à l'esprit : vous faites fausse route."

"Vous n'aurez jamais qu'une histoire à raconter. Et vous l'écrirez de différentes façons. Ne vous tracassez jamais pour votre histoire. Vous n'en avez qu'une."
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Je m'appelle Lucy Barton

Retenue à l’hôpital par une complication postopératoire, Lucy voit arriver à son chevet, sa mère qu’elle n’avait plus vue depuis ses études à la fac. En tête à tête pendant cinq jours et cinq nuits, elles vont se remémorer des personnes connues autrefois et se réapprivoiser peu à peu. Pour Lucy, cette présence est aussi un douloureux retour dans une enfance qui fut loin d’être heureuse. Ces échanges, sorte de catalyseur pour la narratrice, lui permettront de mettre des mots sur les souffrances passées et la convaincront que l’envie d’écrire qu’elle avait en elle depuis toute petite n’est pas un rêve vain.



Quelques années plus tard, devenue écrivain, Lucy raconte ces cinq jours qui ont vu toute une vie se déployer entre les murs d’une chambre d’hôpital. Constamment en équilibre entre amertume et espoir, ressentiment et amour, elle retrace le chemin qui l’a menée à New York, loin de sa petite ville natale, où ne poussait que le maïs à perte de vue. Point de départ de son récit de vie, cette période d’introspection sera aussi le déclencheur d’une série de choix qui façonneront sa vie, ses relations aux autres et sa détermination impitoyable à atteindre ses objectifs.



Ce roman nous présente deux portraits de femmes, particulièrement intéressants. D’un côté, il y a la mère, fière d’être descendante des colons qui ont fait de l’Illinois une riche terre de culture et qui garde la tête haute malgré la misère, le regard des autres et les difficultés de la vie. Droite, dure, déterminée, elle ne s’apitoie pas sur elle-même ; besogneuse, elle fait de son mieux pour élever ses trois enfants dans les valeurs et convictions qui sont les siennes. Il n’y a pas de place pour les déclarations d’amour ou les marques d’affection, l’important, c’est la survie quotidienne. De l’autre, il y a la fille, enfant solitaire, mise à l’écart à cause de la pauvreté de la famille et qui reste tard à l’école pour faire ses devoirs car il y fait chauffé, quand chez elle on meurt de froid. Consciente que la réussite de ses études l’aidera à mieux vivre, amoureuse des livres qui lui donnent envie d’écrire à son tour, elle trace son chemin avec la même ténacité que sa mère, pour s’éloigner le plus possible de cette vie de labeur et de souffrance.



L’hôpital est lui aussi un personnage de l’histoire. La chambre d’abord, confessionnal où mère et fille se confient, séparées par le rideau qui isole la malade et permet à chacune d’oublier la pudeur et la retenue que leur éducation a toujours imposées entre elles. Sa fenêtre donne sur le Chrysler Building, tout illuminé de nuit, sorte de balise et d’espoir pour Lucy. Cité sept fois dans l’histoire, sa description ponctue les moments cruciaux de leurs échanges. Le médecin ensuite, dont la visite quotidienne interrompt rituellement le tête-à-tête mère-fille. Sa présence et son regard qui en dit long réconfortent Lucy chaque soir un peu plus. Si sa mère est un lien vers son passé, le médecin la relie à l’avenir qui s’ouvre à elle.



Les deux tiers du livre racontent ce huis-clos à l’hôpital. Cela pourrait sembler long mais la plume alerte et précise de l’auteure nous entraine au fil des pages. Il est, de plus, un passage obligé dans la recherche d’identité à laquelle se livre Lucy. La femme qu’elle est trouve ses racines dans son enfance et elle ne pouvait simplement l’esquisser. Lucy a besoin de savoir d’où elle vient pour décider ce qu’elle deviendra.



Premier de la rentrée que je lis, ce roman est une très belle découverte. Non seulement pour l’histoire servie par une belle écriture mais aussi pour l’auteure que je ne connaissais pas et qui maitrise parfaitement son sujet. Une belle histoire de femmes !



Merci aux éditions Fayard et à Netgalley pour ce moment.

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