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Citations de Elsa Marpeau (233)


La tonte, c'était le crime d'honneur des Français de l'époque. Une punition symbolique, qui se réincarne au fil du temps. Pour lui, toutes les religions, musulmane, juive ou catholique, s'en sont prises à la chevelure féminine.
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Berrier lâcha les poignets d'Alex pour tirer sur son pantalon. L'autre en elle, la brutale, serra fort la pierre dans sa main et frappa l'écrivain à la tête. Il ne desserrait pas son étreinte. Elle frappa à nouveau. Une fois, deux fois, jusqu'à ce qu'elle sentît enfin les mains de l'homme relâcher leur étau.
Dans un étrange mouvement d'abandon, il bascula en arrière. Livrant son corps gigantesque aux étoiles, à l'herbe tendre et aux ténèbres.
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...mais fuck les psys ! Quoique… En fait, ce que j’adore chez eux, c’est qu’ils nomment tout mais ne résolvent rien. Ils vous aident à mettre un mot sur une pathologie qu’ils sont impuissants à soigner.
« Vous avez déjà vu un type être guéri après vingt ans d’analyse ? Moi, jamais ! Il explique juste que maintenant, il “se comprend mieux”.
« Mais à quoi ça sert de se comprendre ? C’est comme expliquer l’infection de son conduit auditif à un mec qui souffre d’une otite sans lui filer d’antibios ! Il va continuer à avoir mal, pas vrai ? Au fond, les psys sont encore plus inutiles que nous autres, écrivains
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Incipit :
L’Hermitage, 24 août 1944
Marianne court sur la route de l’Ecarris. Ses pieds la font souffrir, des poumons la brûlent. Derrière elle gronde la rumeur de la foule à ses trousses. Ils sont une vingtaine, peut-être davantage. Au début, ils étaient plus nombreux mais certains, les gamins les plus jeunes, les vieilles, les mères avec leur bébé, ont fini par battre en retraite. La plupart de ces gens connaissent Marianne, au moins de vue, mais leur acharnement en est décuplé. Elle revoit leurs visages enflammés par la haine. Leurs gueules ouvertes, prête à mordre. Leurs hurlements de bêtes. Ces cris de la meute, quand elle s’embrase. Une rancœur du fonds des âges, du fonds des tripes.
Ils rugissent et elle fuit. Heureusement elle est solide. Endurante à l’effort. A la peine. Dans sa course effrénée , elle perd une chaussure. Cette fraction de seconde peut lui coûter sa superbe, et bien davantage – leur rêve de départ, leur voyage au bout du monde, là où leur amour ne sera plus interdit. Alors, même si elle manque de se tordre la cheville, elle se rétablit et court de plus belle, l’un de ces pieds désormais nu. Ce moment de défaillance a permis à ses assaillants de se rapprocher. Ils la talonnent. Ils vont la toucher. L’agripper. La tordre. Heureusement qu’ils vomissent leur amertume, cela leur fait perdre du temps. Ils s’essoufflent, la colère les consume.
Son pied nu se heurte contre une pierre. Elle ravale un sanglot. Elle ne leur donnera rien. Ni sa fierté ni sa toison . Si elle se demandait pourquoi elle court, elle s’arrêterait sans doute. Elle les laisserait venir et se jeter sur elle. Elle les laisserait la saisir et la tondre.
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Les gens pensent qu'on parle du temps pour meubler la conversation : on voit qu'ils sont pas chasseurs, ou pire, qu'ils aiment pas la nature. Est-ce qu'il reste des crétins qui savent pas, ou qui se foutent de savoir, que les pluies détruisent les portées, les couvées trop précoces, mais qu'elles permettent le développement des invertébrés, qui font la pâture des canards, que le temps, enfin, c'est ça qui fait naître ou mourir les animaux, réussir ou échouer une vendange, une moisson ? Et on parlerait du temps pour combler les blancs de la conversation ! Il y a vraiment des gars qui ont pas les yeux en face des trous.
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C'est pareil : les femmes, faut avoir l'œil, savoir les reconnaître. Y a la jeune et la vieille, la molle et la dure. Y faut mater ce gibier-là comme un autre.
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Les prisonniers, donc, se divisent pour moi en deux catégories : les bons et les mauvais. Les bons, c'est ceux qui comme moi, mais agressifs, ont refusé le système ; les mauvais, c'est les tueurs d'enfants, ceux qui violent une petite fille de 4 ans, ceux qui noient leur propre rejeton dans l'eau, je vise personne mais j'oublie rien : les coupures de journaux, les entrefilets, les trois lignes écrites en minuscule, j'oublie rien de ces salauds qui ont égorgé leur nouveau-né, qui ont étranglé leur gamine de 6 ans, qui ont emmuré vivants leurs trois petits, qui ont attaché à un pied de table un môme de 3 ans et, avec une cigarette, lui ont brûlé les épaules, le ventre, le dos et les mains.
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Le fusil représentait mon passage à l'âge adulte, un permis de tuer, mon attachement pour mon père, les liens insécables du sang.
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Le chasseur chasse là où se trouve le gibier, et le gibier choisit pas forcément les frontières tracées sur les actes de vente, on s'en doute, il choisit d'autres frontières, celles d'un monde différent, qui nous appartient durant toute une saison. Les gens se plaignent qu'on tire sur leurs terres, ils nous trouvent dangereux : moi je parle pas pour les autres, c'est vrai que j'aime les armes, le bruit des balles dans le silence des forêts, j'aime viser le canard en vol, ses plumes qui brillent, et le voir tomber dans un nuage de poussière, les grains de poussières couvrant ses ailes d'un voile, certaines ont des plumes bleutées, que je ramenais à Paul quand il était gosse, après ça l'intéressait plus alors je les laissais retomber au sol. J'aime aussi la redistribution des richesses et des hiérarchies, être roi d'un domaine instable, qui change selon les saisons et le hasard, être roi, pas de la terre, mais de sa surface, de ses animaux, de son ciel.
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Le découpage des terres, dans les villes de campagne, ça relève toujours de l'aberration, des parcelles d'un mètre carré de large, striant votre terrain, mais appartenant à un gars qui loge à deux bornes de distance. Des fois, le gars accepte de vous revendre à prix d'or la parcelle qui lui revient, mais qu'il peut pas franchir parce qu'il faudrait piétiner votre terrain, dont vous pouvez lui interdire l'accès ; d'autres fois, il refuse de vous la rendre, rien que pour vous emmerder, et on se retrouve dans des situations pendables ; d'autres fois encore, on veut se porter acquéreur des languettes de terre qui jalonnent son propre jardin, mais le propriétaire a disparu, peut-être mort, il faut alors lancer une procédure coûteuse pour retrouver ses héritiers.
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Avant j'étais dévoré de curiosité. Maintenant, j'ai peur de savoir.
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La brune existe donc non pas uniquement dans la réalité, mais aussi dans la littérature. Figure charnelle et champêtre. La déesse que l'on implore possède des cheveux d'or, mais la paysanne avec qui l'on se plaît à batifoler a des tresses de châtaigne. Alfred Hitchcock n'a donc rien inventé, lorsqu'il accuse les cheveux noirs d'évoquer trop directement la sexualité. Le lieu commun date de plusieurs siècles.
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Les hommes préfèrent les blondes ? C'est normal, ils les ont faites ainsi. Tel Frankenstein, ou Pygmalion, ils ont construit des femmes artificielles. Des beautés selon leurs désirs. Ils sont pris des brunes, ils les ont décolorées, ils les ont dénudées et ils en ont fait des stars.
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