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Critiques de Emilie de Turckheim (364)
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Le prince à la petite tasse

Ce roman écrit comme un journal de bord nous livre la vie de Reza/Daniel, jeune afghan migrant qui va s'installer 1 an chez Émilie De Turckheim et sa famille.



C'est un récit rempli d'humanité que nous livre Émilie De Turckheim, qui ne tombe jamais dans le pathos mais qui déborde d'émotions. C'est une histoire qui relate les moments de partage en famille, de jeux, d'histoires, de peurs, de rencontres, de dialogues avec la barrière de la langue, d'amitié.

Si Reza/Daniel a connu les pires misères de l'humanité, il n'en est pas moins le premier à avoir le cœur sur la main, à dépenser son maigre salaire pour distribuer des tentes aux sans abris, aux autres migrants.

Oui parce que le mot migrant pour lui n'a aucune connotation négative, pour lui il s'agit du mot qui lui a permis d'être encore en vie et d'échapper à la guerre. Ce mot est l'espoir d'une nouvelle vie.

Moi par exemple, j'ai peur des araignées et du vide. Mais je ne connais pas cette peur de marcher dans la rue en étant à l'affût du moindre bruit ou mouvement suspect, la peur de traverser la mer de nuit, la peur de me cacher sous un camion pendant des centaines de kilomètres, la peur d'arriver dans un pays dont je ne connais absolument rien.

C'est aussi ce qu'Emilie de Turckheim arrive à faire dans ce court roman, remettre les mots à leur juste place.
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Lunch-box

Un incipit intrigant en forme de poème, suivi d’un premier chapitre sur M. Patok plutôt désarmant. J’avoue que si je n’avais pas lu tous ces avis positifs sur ce roman, je ne suis pas sûre que j’aurais poursuivi ma lecture. Et j’aurais eu tort. Quel texte fort. Intense. Hypnotique. J’ai vibré au fil de ces 250 pages de colère, de tristesse et de culpabilité. j’ai ressenti le chagrin de cette famille endeuillée par la mort de leur petite fille, et j’ai éprouvé la meurtrissure de cette professeure, meurtrière par accident. J’ai été tour à tour Sarah, l’enseignante coupable et Solène la mère orpheline de fille. Et comme elles, je me suis questionnée : comment continuer à vivre après un tel drame ?

C’est vraiment un très beau texte sur les aléas de la vie. L’écriture, la narration, l’aspect introspectif du récit m’ont totalement envoûtée. Une belle surprise. Une lecture marquante

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Lunch-box

La lunch-box, cette petite boîte qui contient le repas de midi est au cœur du drame de ce roman, elle brisera la vie de plusieurs personnages.

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. Côte Est américaine, milieu des années 80, une communauté d’expatriés y affiche sa réussite sociale et familiale parfaite. Les enfants étudient à l’école franco-américaine. On rêve « le » rêve américain. Masques. illusions. Hypocrisie. Non-dits. Jusqu’au drame qui fait tomber les masques et nous montre le vrai visage de cette communauté.

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. Il y a l’avant, il y a l’après.

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. Le roman s’ouvre sur un fait-divers burlesque et improbable mais attention pas impossible. Cette ouverture est incroyable!

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. Le procédé narratif très maîtrisé de l’auteure est une merveille, une belle écriture, toute en longueur et qui imposera une certaine lenteur. Lancez-vous, ne cherchez pas à comprendre, vous vous sentez perdu(e)s dans cette première partie, c’est normal. Où nous mène l’auteure? Patience tout monte en puissance. Tout prend forme progressivement dans ce roman polyphonique où la culpabilité n’a pas forcément à voir avec la chose commise. Où la vie se réorganise. Où on se délecte du malheur des autres. Où on commet les pires indélicatesses. Ce jeu autour du malheur de l’autre et du pouvoir qu’on a sur lui. Deuil. Mutisme. Culpabilité.

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. Loin de son apparente légèreté, Lunch-box nous parle de thèmes universels et tout sonne juste.
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Le prince à la petite tasse

Un récit autobiographique très touchant et criant de vérité.

Un très léger ton moralisateur par moment à refroidi un peu mon enthousiasme, dommage.

Accueillir un étranger quel qu'il soit chez soi n'est pas chose facile, j'ai trouvé cette histoire très belle.
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Lunch-box

C’est un roman au sujet difficile que nous livre ici Émilie de Turckheim.

À l’aide d’une narration inversée (on connait la fin tout au début), elle nous raconte l’accident tragique qui a bouleversé la vie de Sarah.

Elle écrit sans pathos, avec sobriété et analyse avec précision les différentes émotions qui entourent un deuil dont on se sent responsable.



Après le drame, chacun montrera son vrai visage et une fois encore tous les sentiments seront très bien décrits.



C’est un roman qui se lit en apnée car on veut comprendre. C’est très émouvant, plein d’empathie et, malgré le sujet, à aucun moment on ne tombe dans la noirceur.



Vous connaissez la plume d’Émilie de Turckheim ? Ce roman vous tente ?


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L'enlèvement des Sabines

Ce livre est complètement déjanté et loufoque au possible.

Impossible de vous en restituer mon ressenti tant je ressors déboussolée par cet étrange livre. Moi qui ai tant aimé les deux derniers romans d’Emilie, Lunch-box et Le prince à la petite tasse, j’avais envie de découvrir ses anciens opus.

Me voilà donc à lire L’enlèvement des sabines.



Une poupée gonflable en guise d’au-revoir pour Sabine qui quitte son entreprise pour se lancer dans la poésie, c’est original comme cadeau. Ça devient surtout très gênant quand il faut voyager dans le train avec cette poupée sexy.



À côté de cette autre Sabine parfaite il y a un petit monde qui gravite. Tous cinglés. La mère de Sabine qui m’a bien fait rire tant elle est maboule à s’exciter sur la boîte vocale de sa fille à tout bout de champs. 2’ pour laisser un message à sa fille alors qu’un condamné à mort a tout le temps qu’il veut pour son dernier message. Pauvre mère.



Puis il y a le mari de Sabine, Hans, metteur en scène. On ne sait pas trop ce qu’il fait là ni à quoi il sert mais bon les présentations sont faites.



Ce roman s’articule autour de multiples formes de narration: des dialogues scènettes pour Hans et Sabine, un monologue déjanté quand c’est la mère qui gueule, des lettres que Sabine écrit à sa poupée, et bien d’autres formes.



Bref, c’est un roman qui m’a semblé très brouillon sans fil conducteur avec un mic mac de style en tout genre. J’ai retrouvé certes avec plaisir l’humour singulier de cette auteure. Mais c’est à peu près tout. Ses derniers romans sont bien plus aboutis selon moi. Encore heureux.
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Lunch-box

Véritable institution aux États-Unis, la Lunch-box est ce que le jambon-beurre est au déjeuner des français. C'est donc au cœur d'une ville de fiction qu'Emilie de Turckheim a choisi de nous la faire découvrir. Là, dans la baie de Long Island, les familles sont heureuses. Beaucoup de français s'y sont installés. L'école est donc bilingue. Les mamans passent leur temps à confectionner des gâteaux et à s'investir dans la vie scolaire de leurs enfants. Ces familles semblent vivre dans un monde idéal, préservées de tout, jusqu'au drame de la Lunch-box. Le vrai visage des uns et des autres va-t-il enfin se révéler ?



Lunch-box est un récit choral binaire. Il y a l'avant et l'après le drame.

En premier lieu, l'auteure nous plonge dans l'ambiance. Tout commence avec la gourmandise de M. Patok. Un vieux Monsieur prêt à tout, notamment à traverser la ville, pour se délecter de son péché mignon, un gâteau à la noix de pécan. Malheureusement, il meurt foudroyé alors qu’il n’y avait objectivement aucune raison qu'il soit touché par la foudre. Les présentations se poursuivent via une voix off qui nous campe les personnages ainsi que leur lieu de vie idyllique. Immédiatement, la tonalité m'a fait penser à Amélie Poulain. J'allais me délecter de cette Lunch-Box. Je n'en ai pas eu le temps. Question de tempo, d'accident. Si le décor reste le même, l'ambiance a littéralement changé. Nous voici propulsés dans ces lotissements typiquement américains à la Desperate Housewives. À la magie de la première partie succède une atmosphère plus superficielle, déliquescente. Les masques tombent, la vérité claque. Et à partir de cet instant, l’auteure m’a tenue à distance. En disséquant la tragédie, elle m'a projetée dans un monde dénué d’empathie, d’humanité. C'est vraiment dommage car mélanger l’univers poétique d’Amélie Poulain et celui plus superficiel des Desperate était une idée très originale.



Quoi qu'il en soit, Lunch-box reste un roman très original pour aborder la question du deuil. De plus, Emilie de Turckheim a une belle plume et a su composer un menu tout en finesse. Alors, vous lirez bien Lunch-box pour votre déjeuner ?


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Popcorn Melody

« Popcorn Melody » est un joli roman très original qu’a écrit Emilie de Turckheim.

Je suis enchanté de découvrir cette jeune auteure, à la plume très pétillante et qui dans ce récit, invente une petite mine d’or de mots parfois poétiques, tendres et plein d’humour.





Emilie de Turckheim n’est pas tombée dans la caricature de ses personnages qu’elle décrit avec tendresse. C'est une belle galerie de portraits très colorés, profonds, attachants et pour certains loufoques et drôles que j'ai trouvé dans ce récit.





L’auteure s’est mise dans la peau de ce rouquin de Tom, le personnage central du roman. Un peu rêveur, il écrit des poèmes et aime en secret d’un amour impossible la belle Emily.

Emilie de Turckheim a situé son histoire à Shellawick, un petit village paumé et déserté du Midwest, un un lieu où les blancs ont détruit les civilisations indiennes et ont parqués le restant des indiens.





Tom, après la mort tragique de son père le barbier du village, a ouvert une superette « le Bonheur » pas tout à fait comme les autres et vivote en vendant des produits des plus divers, de l’alimentation, au ruban tue-mouche.

Il est aussi le seul qui a suivi des études universitaires, ce qui lui a permis de ne pas déserter son bled des sables brûlants du « le Pierrier » et de ne pas rejoindre comme beaucoup, l’usine de popcorn Buffalo Rocks.

Tom n’est pas seulement de patron de son épicerie, il est aussi l’oreille attentive, il est le confident de ses clientes et clients. Tous les habitants de ce « trou » qui, sous le prétexte d’acheter une bricole, viennent s’épancher, viennent faire des confidences et raconter leurs histoires, leurs déboires et leurs espoirs aussi.





Et puis c’est le drame. Un hypermarché ultramoderne s’installe de l’autre côté de la rue, face à la superette de Tom.

Tom va-t-il lutter contre ces nouveaux adversaires ?

Va-t-il déserté comme tant de villageois l’ont fait avant lui ?

Les habitants resteront-ils solidaires de lui ?

Ce sera le début d’une autre aventure…

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Lunch-box

Rentrée littéraire hiver 2021

« Promesse inouïe d’une vie de pique-nique éternelle, la lunch-box offre un bonheur nomade qui dure tant que dure l’enfance. Chaque jour, c’est la renaissance du miracle. Ouvrir la lunch-box et reconnaître le visage de la mère qui s’est penchée sur elle-même. »

Sarah surnommée Jézu habite au Mans. Elle tombe sur des coupures de presse rangées dans une boîte à chaussures : s’ouvrent les réminiscences d’un autre monde.

On se retrouve à Zion Heights, aux États Unis. Sarah est professeur de chant dans une école où les expat français scolarisent leurs enfants.

On y rencontre David, Solène, Laetitia et Clovis qui vont voir leurs vies s’émiettées. Sarah n’a pas compté jusqu’à six…

« Un accident est un problème de tempo. Un décalage. Il aurait suffi d’un battement supplémentaire de métronome pour que nos vies soient sauvées ».

Et si…

Ils vont devoirs apprendre à survivre, se laisser porter par le cycle de la vie où les enfants peuvent disparaître.

Il est agréable de voir la fatalité être interrogée avec une telle finesse d’écriture et une construction raffinée reliée grâce à ce fil rouge, vous l’aurez compris, la lunch-box.

Allez… un petit bémol : je n’ai pas ressenti grand chose… mais cela reste néanmoins un livre à découvrir.

Gallimard
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Lunch-box

Merci mmme de Turckheim ,j’ai aimé votre écriture dans ce livre choral .

Nous sommes aux États Unis dans les années 1980 , suite à un accident de voiture, une petite fille meurt .Chacun apporte son ressenti , la conductrice , la maman de cette petite fille et le papa dont la conductrice était amoureuse .Et puis chacun essaie de comprendre, chacun refait le fils et si rien n’était aussi simple et si d’autres personnes portaient une culpabilité

Un beau moment de lecture, un livre intense qui m’a apporté une belle dose d’émotion

C



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Lunch-box

Je reste mitigée suite à la lecture de ce livre. Peut-être qu’il fait trop résonner en moi mon quotidien de française expatriée en Amérique du Nord.... j’ai aimé le style du livre, son coté un peu cynique. Mais en contrepartie, tous les personnages sont assez antipathiques d’où ce sentiment partagé en fin de lecture...
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Le prince à la petite tasse

Il y a ceux qui parlent d'aider les autres et puis il y a ceux qui le font, réellement, concrètement. C'est ce que font Emile, son mari et ses enfant.

Accueillir un inconnu chez soi c'est plus qu'ouvrir ses portes. C'est ouvrir son coeur, son esprit, son horizon. Bien sûr il y a des doutes, des peurs, des angoisses. Il y a la barrière de la langue, les différences culturelles, les différences tout court.

Reza, bientôt renommé Daniel, est en quelque sorte un hôte parfait, discret, poli, curieux d'apprendre.

Les enfants aident beaucoup à créer un lien, par leur franchise, par leur simplicité. Là où leur mère n'oserait pas, eux ne se soucient pas des questions embarrassantes, des remarques qui peuvent créer un malaise.

J'ai beaucoup aimé les moments de partage.

Pour ceux qui auraient peur de plonger dans un récit politisé et/ou larmoyant, soyez rassurés. Il y a de l'émotion bien sûr mais il y a aussi de la légèreté. Comment expliquer à Reza la signification de certains mots, tel que "hop" ? Pas un ou une hop, juste hop. Ou comment expliquer à Reza que sa façon de cuisiner n'est pas très bonne pour la santé ?



Le seul bémol, à mes yeux, est que j'ai eu l'impression que le mari d'Emilie était quasi inexistant. Un peu comme si Emilie avait beaucoup fait pour son hôte et que son mari rien du tout. Mais peut-être est-ce une volonté du mari de ne pas prendre trop de place dans le récit.



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Lunch-box

En avant-propos, un poème dont on ne comprendra le sens que plus tard mais tout ou presque y est dit.

Je me suis ennuyée avec l'histoire de Monsieur Patok.(je ressens ce chapitre comme inutile)

L'histoire commence vraiment au chapitre suivant:Sarah, surnommée Jezu, est institutrice, prof de musique dans une école bilingue et aime monter des spectacles(notamment le terrible Sa Majesté des Mouches). Six des élèves de l'école habitent dans sa rue et une mère (Solène) lui demande d'emmener les enfants dans son van deux fois par semaine.

Auparavant, Sarah a heurté David (le mari de Solène et père de Laëtitia) lors d'un incident et rêve de lui. Lui décide de reprendre le piano grâce aux leçons que donne Sarah, Clovis (un des six gosses) les observe en attendant son cours. Sarah s'imagine dire à Solène qu'elle est amoureuse de David qui éprouve les mêmes sentiments mais elle renonce.

Solène, française, parle de la lunch box que tous les enfants possèdent et que les mères remplissent chaque jour. La mère de Clovis et d'Emilie, saoule David de paroles et s'étonne qu'il soit seul avec sa fille pendant que Solène est partie en France voir sa famille. Il est particulièrement nul, ne sait même pas cuire des pommes de terre, du coup il emmène sa fille au restaurant chinois ou au Mac Do.

En France, Solène retrouve un ancien petit ami qui lui promet de passer prendre un petit déjeuner aux EU. De retour aux States, elle n'en parle pas à David. Le matin où Solène attend son ancien fiancé, Laetitia se plaint, mal à la tête, peut-être un peu fiévreuse mais pas question de la garder à la maison quand elle attend Yvan! Un coup de fil apprend que Laëtitia est décédée, écrasée par le van.

Fin de la première partie qui a campé les personnages, rien de bien passionnant...sauf l'annonce brutale de la mort de la petite fille. Sarah est entendue par la police; on lui recommande de se tenir éloignée.Le directeur la congédie. Les élèves abandonnent les cours de piano, David aussi, ne reste que Clovis (cet enfant a tout vu de la scène de l'accident.) Solène exprime sa douleur, elle vit mal tous les euphémismes, elle attend le mot "mort". Une semaine après elle a des hallucinations; elle est sous calmants et antidépresseurs et est submergée par sa haine pour Sarah, la meurtrière. Le désarroi des deux femmes est terrible: pour une mère quoi de pire que de perdre son enfant mais pour une femme quoi de pire que d'avoir tué un enfant.

La vérité va finir par éclater par la bouche de Clovis...

L'émotion vive que provoque le drame rend acceptable la construction pas évidente du récit et l'amoncellement d'anecdotes. Le livre est assez court mais j'y ferai volontiers des coupes pour mieux faire ressortir le drame des deux femmes qui revivent sans arrêt les derniers moments avec la petite fille.

La souffrance du père est évidente aussi; les maladresses de tous car que peut-on dire !

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Lunch-box

Aux US, Sarah est professeur de musique et organise des spectacles fabuleux en fin d’année, nés de son imagination, de son talent, de sa vie solitaire et de ses lectures. Et puis il y a David et Solène, les parents de Laetitia, 8 ans qui vont prendre la parole tour à tour dans ce roman chargé d’émotions. Tellement de tendresse, tellement de douleur au fil des pages puisque le sujet tourne autour de l’accident qui coûte la vie à la petite fille. Les jours qui mènent au drame et ceux qui suivent. Et comment ne pas avoir le cœur serré quand on suit Laetitia, « ma roussette », si vive et aimée. Comment ne pas se reprocher chaque geste qui mène à l’inévitable ? et comment survivre ? Pourtant, ne vous dites pas, ce n’est pas pour moi, sujet trop grave, pas envie de cela. Non, parce ce que ce n’est pas un roman sur la mort, le déchirement de la perte non plus ou plutôt, ce n’est pas que ça, c’est la vie, l’amour, la tendresse, la musique, les choix, le microcosme de société de ce quartier plutôt huppé où ont lieu des garden-parties : « une mère raconte qu’elle a vu un enfant de dix-huit mois (car une mère sait différencier un enfant de dix-huit mois d’un enfant de deux ans… ». Et l’ensemble donne un roman très « humain » avec une belle lumière en demi-teinte.

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Lunch-box

Dès les premières pages, je suis entrée dans ce livre, dans cette histoire, aux côtés de Sarah Hopkins, surnommée "Jézu", professeur de chant dans une école bilingue, aux Etats-Unis. Adorée par ses élèves, elle monte chaque année des comédies musicales peu ordinaires. Deux fois par semaine elle accompagne 6 enfants dans son van, de chez eux à l'école. Elle donne aussi des cours de piano, à des enfants et à des adultes. Sarah est lumineuse et bienveillante, jusqu'au jour où il se passe un drame à cause d'une lunch-box. Sarah est amoureuse de David à qui elle donne des cours. David lit beaucoup de livres, se coupant des autres, ayant du mal à communiquer, s'éloignant de plus en plus de Solène sa femme.

L'accident va bouleverser la vie de nombreuses personnes, qui vont se sentir coupables et réagiront différemment : douleur, haine, rejet, exclusion de la "coupable".

Emilie de Turckheim a écrit un roman lumineux, bouleversant, qui ne se lâche plus une fois commencé. Elle aborde de nombreux sujets : la fatalité, le deuil, la culpabilité et dépeint une communauté d'expatriés français vivant aux Etats-Unis, qui m'a rappelée l'univers des romans de Liane Moriarty qui eux se déroulent en Australie ("Le secret du mari", "Petits secrets et grands mensonges", "Un peu, beaucoup, à la folie" et "A la recherche d'Alice Love").
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Lunch-box

J'ai attendu un peu avant de faire un retour sur cette lecture. Je ne savais pas comment aborder mon émotion sur la question. Dès qu'il est question d'enfance, de parentalité j'ai quelques blocages. J'ai toujours peur de ne pas être assez sensible pour avoir un avis.

Ici malgré la dureté du sujet - une enfant morte écrasée par maladresse/négligence - c'est abordé avec beaucoup de délicatesse. D'abord du point de vue de la conductrice, également maîtresse d'école, puis un peu plus de la maman après les faits.

Comment tout peut basculer sur un enchaînement de petits gestes insignifiants. Une distraction malvenue.

C'est aussi le traitement de la société face à ce genre de "faits divers" le traitement de la "coupable" comme celui des parents qui ont perdu leur enfant. L'impatience, l'hypocrisie parfois. Les mères de familles dans les écoles américaines. Emilie de Turckheim nous dresse un portrait amère de ces vies qui basculent. Parfois acide sur les comportements sociétaux.

C'était mon premier livre d'elle. J'en tenterai d'autres, je suis intriguée sans être emballée.
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Lunch-box

Nous voici au sein d'une communauté d'expatriés français aux Etats-Unis. Sarah, 21 ans, la professeur de musique, star du lycée grâce à ses spectacles de fin d'année scolaire, a tué accidentellement Laeticia, 8 ans, fille de Solène et David.

J'ai eu un mal fou à rentrer dans ce roman avec des premiers chapitres qui semblent sans lien les uns avec les autres (une bestiole qui pique, l'histoire de Mr Patok tué par la foudre en pleine rue...). En fait, l'auteur commence par la fin sans que nous le sachions et on ne le découvre que petit à petit. Ce procédé narratif, quand il n'y a pas d'indice pour nous l'indiquer, me perturbe car, à essayer de comprendre, je passe à côté de l'émotion, de la saveur du texte et de la beauté de l'écriture.

Le roman bascule au moment de la mort de Laeticia et ce n'est qu'à partir de là que j'ai commencé à ressentir des émotions face à la douleur déchirante de Solène, la mère, au désarroi plein de culpabilité et à la solitude de Sarah, tenue éloignée de la communauté, à l'insupportable superficialité de l'organisatrice du buffet de la fête.

J'ai été ravie de découvrir, à travers ce roman, une auteure que je ne connaissais pas et dont je lirai probablement un ou plusieurs des opus antérieurs.
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Lunch-box

Déroutant, captivant. Un début où la concentration doit être de mise parce qu’on a un peu de mal à voir où l’auteur veut en venir, avec tous ces personnages.

Et l’intrigue nous happe et on ne peut plus s’arrêter. La mort de l’enfant est glaçante,angoissante.

Comment survivre à un tel drame

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Lunch-box

C'est un roman lumineux, magnifique qui nous parle d'un sujet très dur mais universel.



Le récit commence au Mans en France, Sarah Hopkins nous raconte à rebrousse temps son histoire, le drame de sa vie.



Flash-back dans les années 80, Sarah alias Jézu enseigne la musique dans l'école primaire franco-américaine de Zion Heights dans la splendide baie du détroit de Long Island. Elle emmène à l'école six enfants dans son Van deux fois par semaine.



Sarah est un peu la "star" de l'école. En effet, elle est célèbre pour ses comédies musicales, le spectacle de fin d'année, le moment fort de l'école.



Dans la première partie du roman, Emilie de Turckheim, dans ce récit inspiré d'un souvenir d'enfance, nous raconte la vie de cette petite communauté de français expatriés vivant dans un cadre idyllique, une vie un peu à la "Desperate Housewives". Les familles organisent des garden-parties entre voisins, s'investissent pour la fête de l'école, ce sera à qui rivalisera avec ses meilleures pâtisseries, c'est un milieu féminin, les hommes étant souvent absents pour leur boulot. Des couples s'ennuient, d'autres se forment,.. et les mères passent leur temps à remplir les "lunch-boxes" de leurs enfants. La vie... quoi !



Jusqu'au jour de l'irrémédiable, du drame, de l'accident...



C'est un roman polyphonique où chaque personnage a une voix bien spécifique, associée à un style d'écriture. La narratrice principale est Sarah ou Jézu comme vous préférez, elle se rémémore la fatidique journée, l'avant, l'après. Sa culpabilité la torture mais aurait-il pu en être autrement ?



Les masques tombent et chaque narrateur va montrer son vrai visage, sa vraie nature. Tout est dépeint avec beaucoup de psychologie, de finesse, de vraisemblance.



Ce sera la colère, la douleur, la haine, l'acceptation, le cheminement du deuil mais encore l'exclusion, le rejet mais aussi la fatalité, le destin, l'inéluctable.



L'écriture est remarquable, originale, musicale. C'est un récit que l'on lit en apnée.



C'est une caricature de la société américaine, de la vie de femmes esseulées, vivant en vase clos dans un décor de rêves mais aussi la descente aux enfers pour Sarah qui sera rejetée, montrée du doigt, bannie de la société.



Que peut-on faire contre l'inéluctable est la question. Ce récit c'est la peur de chaque mère, l'histoire de la vie synonyme dès le départ de la mort. Le sujet est difficile mais universel et c'est écrit de manière tellement belle, c'est émouvant, touchant.



Touchée en plein coeur , un gros coup de coeur que je vous recommande vivement.



♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Lunch-box

Quand j'ai emménagé en Belgique, j'ai découvert ce monde étrange de la lunch-box, de l'absence de cantine ou des parents qui alors qu'il y a une cantine et que leur enfant n'a pas d'allergie préparent, le matin !, la lunch box de leurs enfants. Quand il a fallu à mon tour que je m'y attelle, j'ai cuisiné deux fois plus chaque soir, pour préparer en même temps, dîner du jour et lunch-box du lendemain, pestant et soufflant. Ici, ce n'est pas le propos de Emilie de Turckheim, mais elle consacre quand même un petit moment à comparer parents français et parents américains sur le devoir de cette lunch-box, j'ai ri, j'ai ri ! Tout est là. Les commentaires sur le message que j'avais posté sur instagram https://www.instagram.com/p/CLsCFoKlNc8/ mêlant des mères de tous pays (USA, Japon, Belgique, France...) ont abondé dans son sens, merci à l'autrice donc.

L'histoire racontée dans Lunch-box est moins drôle, je ne spoilerai rien en disant qu'on y parle de la mort d'un enfant, le livre est prenant, intéressant, mais laisse une boule dans la gorge.
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