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Citations de Emmanuel Carrère (1634)


Reste la charité, dont saint Paul dit qu'elle est la plus importante des trois, et là, que dalle. Pas de charité. Pas la moindre inclination à faire ne serait-ce que ces petits gestes d'attention qui valent mieux que déplacer des montagnes. La rencontre avec Dieu a changé mon esprit et mes opinions, pas mon coeur. Je continue à n'aimer que moi - et bien mal.
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Ayant trouvé ce nouveau truc pour se rendre intéressant à ses propres yeux : être chrétien, commenter dévotement l'évangile, prendre l'air doux et bénin et compréhensif, et là-dessus , avec sa bonne femme, complotant d'appeler la police pour au milieu de l`hiver faire foutre à la porte de leur chambre de huit mètres carrés avec les chiottes sur le palier une pauvre grosse vieille routarde en déroute, et renonçant à le faire non par charité mais parce que cela pourrait attirer l'attention du propriétaire et que leur joli appartement plein de livres, ils le sous-louent, alors pas de scandale, pas de vagues. A se demander ce qu'ils auraient fait, tous les deux, si elle avait été juive pendant l'Occupation.
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On fait semblant de travailler, et eux, ils font semblant de nous payer.
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Après 5 heures de délibération, Jean-Claude Romand a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Si tout se passe bien, il sortira en 2015, âgé de soixante et un ans.
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« Celui qui veut restaurer le communisme n’a pas de tête. Celui qui ne le regrette pas n’a pas de cœur »
Poutine
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Pierre n'est donc pas seulement, comme chacun le sait, la pierre sur qui Jésus veut bâtir son église, mais aussi le caillou dans sa chaussure. Il est les deux : la pierre inébranlable, le caillou qui pourrit la vie. Tous, nous sommes les deux, pour nous-même et pour Dieu, si nous croyons en Dieu. Cela aussi me rend Pierre très aimable et très proche.
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Non, je ne crois pas que Jésus soit ressuscité. Je ne crois pas qu'un homme soit revenu d'entre les morts. Seulement, qu'on puisse le croire, et de l'avoir cru moi-même, cela m'intrigue, cela me fascine, cela me trouble, cela me bouleverse - je ne sais pas quel verbe convient le mieux. J'écris ce livre pour ne pas me figurer que j'en sais plus long, ne le croyant plus, que ceux qui le croient et que moi-même quand je le croyais. J'écris ce livre pour ne pas abonder dans mon sens.
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Est-ce cela, perdre la foi ? N'avoir même plus envie de prier pour la garder ? Ne pas voir dans cette désaffection qui s'installe jour après jour une épreuve à surmonter, mais au contraire un processus normal ? La fin d'une illusion .
C'est maintenant, disent les mystiques, qu'il faudrait prier. C'est dans la nuit qu'il faudrait se rappeler la lumière entrevue. Mais c'est maintenant aussi que les conseils des mystiques apparaissent comme du bourrage de crâne, et que le courage semble être de renoncer à les suivre pour affronter le réel.
Est-ce que le réel, c'est que le Christ n'est pas ressuscité ?
J'écris cela le vendredi saint, moment du plus grand doute.
J'irai demain soir à la messe de Pâques orthodoxe, avec Anne et mes parents. Je les embrasserai en disant Kristos voskres, "le Christ est ressuscité", mais je ne le croirai plus.
Je t'abandonne, Seigneur. Toi, ne m'abandonne pas.
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Un athée croit que Dieu n'existe pas. Un croyant sait que Dieu existe. L'un a une opinion, l'autre un savoir... (...) La foi consiste à croire ce que l'on ne croit pas, à ne pas croire ce que l'on croit" (phrase de Lanza del Vasto). (...) Aujourd'hui je m'avise qu'elle ressemble en à peine moins drôle à celle de Mark Tain : "La foi, c'est croire en quelque chose dont on sait que ce n'est pas vrai".
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"Le Christ selon la chair", comme il disait, il ne tenait pas à le connaître - un peu comme ces critiques qui préfèrent ne pas lire les livres ou ne pas voir les films dont ils rendent compte, pour être surs que leur jugement n'en soit pas influencé.
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La cellule cancéreuse est la seule chose vivante qui soit immortelle.
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"L'homme qui se juge supérieur, inférieur ou même égal à un autre homme ne comprend pas la réalité."
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Le malheur émousse le sens du ridicule, il tourne vers Dieu : c'est même à cela qu'il sert, selon les chrétiens.
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Toutes ces histoires de l’Eglise primitive, qu’il rapportera dans la première partie des Actes, Luc a dû les apprendre petit à petit, au fil de ses conversations avec Philippe. Mais je pense qu’il a ressenti très tôt, auprès de lui, une sorte d’ébranlement. Qu’auprès de lui il a pris conscience du fait que ce Christ dont Paul parlait continuellement, ce Christ qui vivait en Paul et que Paul faisait grandir à l’intérieur de chacun, ce Christ dont la mort et la résurrection allaient sauver le monde et même temps précipiter sa fin, ce Christ avait été un homme de chair et de sang, qui avait vécu sur cette terre et marché sur ces chemins même pas vingt-cinq ans auparavant.
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Je raconterai plus loin dans ce livre la tragique révolte des Juifs et la part qu’y a prise Josèphe. Il suffit pour l’instant de savoir qu’après la chute de Jérusalem, en 70, il a écrit un livre appelé « La Guerre des Juifs », grâce auquel l’histoire de la Judée au 1er siècle nous est mieux connue que celle de tout autre peuple de l’Empire, Rome exceptée. Cette chronique, totalement indépendante des Evangiles, en est le contrechamp, la seule source permettant de les recouper, ce qui explique la passion que lui portent les spécialistes des origines du christianisme. De fait, quand on se met à travailler là-dessus, on ne tarde pas à s’apercevoir que tout le monde exploite le même filon, très limité. D’abord, les écrits chrétiens du Nouveau Testament. Ensuite, les apocryphes, plus tardifs. Les manuscrits de Qûmram. Quelques auteurs païens, toujours les mêmes : Tacite, Suétone, Pline le Jeune. Enfin, Josèphe. C’est tout, s’il y avait d’autres sources on le saurait, et ce qu’on peut leur faire dire est limité aussi.
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Si différents qu'ils aient été des Grecs et des Romains, les Juifs les rejoignaient là-dessus. Ils appelaient leurs Enfers le Sheol et ils ne l'ont pas décrit davantage parce qu'ils n'aimaient pas davantage y penser.
Ils priaient pour que Dieu établisse son royaume "durant notre vie, durant nos jours", pas après. Ils attendaient du Messie qu'ils restaure la gloire d'Israël sur cette Terre, pas au ciel.
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Grecs et Romains croyaient les dieux immortels, pas les hommes.
"Je n'existais pas. J'ai existé. Je n'existe plus. Quelle importance?"; lit-on sur une tombe romaine. Ce qui leur tenait lieu d'au-delà, et qu'ils appelaient les Enfers, les Anciens se le représentaient comme un lieu souterrain où les ombres des hommes traînent une sorte de demi-vie, ralentie, comateuse, larvaire, à peine consciente d'elle-même.
Ce n'était pas un châtiment d'échouer là, c'était la condition commune des morts, quels qu'aient été leurs crimes ou leurs vertus.
Personne ne s'intéressait plus à eux.
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Même les plus assurés d'entre nous, je pense, éprouvent avec angoisse le décalage entre l'image qu'ils s'efforcent tant bien que mal de donner à autrui et celle qu'ils ont d'eux-mêmes dans l'insomnie, la dépression, quand tout vacille et qu'ils se tiennent la tête entre les mains, assis sur la cuvette des chiottes.
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Nous éprouvions que nos corps étaient fragiles. Je regardais celui d’Hélène, si beau, si accablé de fatigue et d’effroi. Je n’éprouvai pas de désir mais une pitié déchirante, un besoin de prendre soin, de protéger, de garder toujours. Je pensais : elle pourrait âtre morte aujourd’hui. Elle m’est précieuse. Tellement précieuse. Je voudrais qu’un jour elle soit vieille et continuer à l’aimer. Ce qui avait eu lieu durant ces cinq jours et qui prenait fin là, à ce moment précis, nous a submergés. Une vanne s’ouvrait, libérant un flot de chagrin, de soulagement, d’amour, tout cela mêlé.

Le lendemain, au petit déjeuner, elle a ri, vraiment ri et m’a dit : je te trouve drôle. Tu es le seul type que je connaisse capable de penser que l’amitié de deux juges boiteux et cancéreux qui épluchent les dossiers de surendettement au tribunal d’instance de Vienne, c’est un sujet en or. En plus, ils ne couchent pas ensemble et, à la fin, elle meurt. J’ai bien résumé ? C’est ça, l’histoire ? J’ai confirmé « c’est ça. »
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Or, après cinq petites années d'expérience démocratique, tous les sondages concordent et il faut se rendre à cette troublante évidence : les gens n'en peuvent tellement plus, de la démocratie, du marché et de l'injustice allant avec, qu'ils s'apprêtent à voter massivement pour le Parti communiste.
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