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Citations de Emmanuel Chaussade (61)


Allemand, première langue. Cette langue lui fait peur. Il n’en connaît pas un mot.
Tout le monde parle anglais dans la mode. Il veut apprendre l’anglais. Déroger à la tradition familiale. Le grand-père et le père ont appris l’allemand. La sœur et le frère aussi. Es ist eine Bestellung !
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Il a enfin une chambre pour lui tout seul. Découvrir son corps qui se transforme. Quelques poils ont commencé à pousser au-dessus de son sexe qu’il n’arrête pas de regarder, de toucher, de malaxer. Érections jour et nuit bien malgré lui. Il est en apprentissage de son intimité. Il fait claquer sa bite tendue contre son ventre. Il enroule sa queue autour d’un stylo. Il étire ses couilles jusqu’à hurler en silence. Il a enfin une chambre pour lui tout seul. Trouver les réponses aux questions qu’il se pose à l’infini. Il a enfin une chambre pour lui tout seul. Se révolter. Être déboussolé. Être bouleversé. Adolescence entre vivre et mourir. À onze ans, il vit, il n’existe pas encore.
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Il pourrait être un bon élève, au-dessus de la moyenne, disent les professeurs. Il retient seulement les matières qui l’intéressent. L’histoire, la géographie et la littérature. Il a de l’imagination. Beaucoup. Il rêve et il dessine de plus en plus dans les marges pour s’évader. Plus seulement des formes géométriques et des fleurs, mais aussi des yeux, des bouches et des têtes de femmes. Des femmes-fleurs qui rient. Des femmes sans hommes. Des femmes heureuses.
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Sept ans, l’âge de raison. L’âge de devenir enfant de chœur. C’est une tradition dans la famille. Il porte une robe, une aube. À l’église, les garçons sont en robe. Une religion de travestis. Une croix autour du cou. La sienne vient de Syrie, en bois d’olivier blond avec des incrustations de nacre gravées. Encore différent des autres.
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De génération en génération. » Elle, l’idéaliste optimiste, l’intelligente pure. Elle a souri quand il lui a dit que l’intelligence le faisait bander. Carambolage de pensées, de mots derrière sa tête. « Le fond du problème enfoui chez l’homme est la peur de l’abandon. Reconnaître leur souffrance vous permettra d’abandonner la vôtre.
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Les chiens sont gentils. Pas comme le loup qui rôde. Le loup qui chasse le gibier, pas toujours sauvage. Il se cache du prédateur en mettant ses mains devant ses yeux. Personne ne comprend pourquoi l’enfant refuse de l’embrasser. Il se lève très tôt car il a peur du loup. Le loup aux yeux bleu acier. Il se lève au petit matin et suit l’arrière-grand-mère qui va dans son jardin potager.
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Des yeux noirs. Très noirs. Des yeux qui le transpercent. Des yeux qui plongent au fin fond de son être. Des yeux qui le pénètrent, là où personne n’ose aller. Elle allume une cigarette. Elle expire une bouffée de fumée. « Alooooors, racontez-moi ! » La première fois, sensation irrationnelle, en sortant de chez elle, que sa vie vient de basculer. Il y aura un avant et un après. Deuxième séance, lui allongé devant elle, sur un divan de velours rouge, elle assise derrière lui, dans une méridienne de cuir havane. Une oreille à cœur ouvert qui va écouter.
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Il confond tout. Il prend les coups pour des marques d’amour. Ils font attention à lui, puisqu’ils le cognent. Les coups, c’est sûrement ça l’amour. Il est debout, face à eux, face à leur violence. Il a décidé de ne pas tomber. Il ne se plaint pas. Même pas mal. Ce qui lui fait mal, ce n’est pas leur violence, ce sont leurs mots. Tous ces mots qu’ils lui crachent dessus. Tous ces mots qu’ils vomissent et qu’il ne comprend pas toujours. Mots qui ne sont d’aucun secours. Mots sans amour. Mots en rafale. Mots blessants. Il reçoit leurs mots et leur répond par des sourires insolents.
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Le grand-père souffre de la sécheresse de sa femme qui lui reproche de trop boire. Il se console dans les bras d’autres femmes. C’est un sacré queutard. Il ne peut résister aux charmes de ces dames, pourtant il a un physique ingrat et un visage qui n’est pas harmonieux. C’est un notable et il a de l’argent, cela suffit pour gommer ces défauts et que s’ouvrent de nombreuses cuisses. C’est un homme lunaire et généreux qui, comme son épouse, a ses propres bonnes œuvres. À la différence de sa femme, il aime les enfants. Il rend souvent visite aux enfants abandonnés de l’hôpital Notre-Dame.
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La mère a une qualité qu’il ne connaît à aucune autre. Sa force. Avant d’être une mère forte, elle a été une jeune fille courageuse, une femme déterminée. Elle a une capacité à s’adapter et à surmonter les épreuves qui jalonnent sa vie. Sa force morale. Une force de l’âme, surtout une grande force de caractère. Plusieurs fois, au cours de sa vie, il l’a vue tomber, être anéantie, dévastée, mais elle a toujours fait face, elle s’est toujours relevée. Cette force est la plus belle chose qu’elle lui ait transmise. Il ne sait pas pourquoi mais il veut croire que la sienne lui vient de sa propre mère. Force de vie. Force de survie. Cette envie de vivre plus forte que tout leur est commune à tous les trois. Force qui passe de génération en génération. De mère en fille, de mère en fils.
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La mère ne ment pas. C’est sa vérité. Elle s’est arrangée avec son histoire pour pouvoir continuer à vivre. Elle s’est réinventé un passé pour exister. Elle ne lui a jamais menti. Elle en est bien incapable. Quand elle ne veut pas dévoiler une vérité gênante, elle se tait.
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La mère n’a aucune aversion. La mère aime d’instinct. Elle aime comme un animal. Sans réfléchir. Tout de suite, jamais ou pour la vie. Elle aime d’un amour vrai, d’un amour pur. Elle aime sans distinction. À vie. Elle aime sans différence. Enfants et amis aimés de la même façon. Aimés sans avantage. Elle est incapable d’aimer autrement. Elle écarte les gens toxiques. Des gens nuisibles lui sont imposés.
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Aimer sans plus, aimer sans moins. Aimer tout simplement. Aimer sans jugement aucun. Amour égoïste. Aucun gagnant, aucun perdant. Aimer pour être libre, tout simplement.
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Une mère peut-elle aimer du même amour inconditionnel tous ses enfants ? Une mère peut-elle ne pas aimer ses enfants ? À voir les autres mères, le fils s’est souvent posé la question. Est-ce que la mère a aimé tous ses enfants sans différence aucune ? Il l’ignore, elle le sait. Certains disent qu’il était son préféré. Le favori des quatre. L’élu. Un amour sans condition. Il a voulu en avoir le cœur net. Il lui a demandé si elle l’aimait. Elle lui a répondu « Oui, bien sûr, je t’aime bien. »
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La mère est asexuée aux yeux du fils. Il se rappelle lui en avoir voulu d’avoir découvert qu’elle aimait un autre homme que lui. Le mari. Le père. Le fils a eu du mal à accepter le rival, à accepter leur couple. Un couple sans paire. Un couple sans repère. Sans père ni mère. Un couple qui s’appartient.
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Elle entretient son apparence avec des vêtements qui conviendraient mieux à une jeune fille qu’à une jeune mère. Chaussures plates, socquettes roulées, jupes plissées et polos sans manches sur un corps androgyne. Corps sans hanches ni taille marquée, peu de poitrine et une dégaine de garçon manqué. Féminité en sourdine, pour ne pas se faire remarquer. Visage ni masculin ni féminin. Sans fard. La mère n’a jamais maquillé les vérités et les mensonges de sa vie. Incapable de mentir. De l’eau pour nettoyer les salissures. Une peau lavée, récurée, poncée plusieurs fois par jour. De l’eau pour faire disparaître les souillures de la vie. Beauté au naturel. Quelques gouttes de parfum. Artifice olfactif en guise de protection.
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Elle est la mère mais elle est restée une petite fille. Une petite mère à protéger et à gâter. Pour ses cinquante ans, le fils lui a dessiné et fait réaliser un bracelet en or gravé des prénoms entrelacés des êtres qui lui sont chers. Plus de trois cents grammes d’amour, trop lourds pour elle toute seule. Insupportable. Menottes d’amour impossible. Bijou jamais porté. Elle ne le mérite pas. La mère indigne donne à sa fille tous ces noms gravés dans l’or. Le fils en est blessé, non pour le prix du cadeau mais parce qu’il comprend qu’il s’est trompé. Ce symbole de la famille est illusoire. La mère l’a compris bien avant lui. Elle sait que cette famille n’existe pas.
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La mère éprouve depuis toujours un sentiment d’infériorité qu’elle cherche constamment à surmonter. État d’insécurité qu’elle a transmis au fils. Détresse qui empêche de grandir et d’avoir confiance en soi. À deux, ils sont plus forts. Elle est sa reine. Il est son chevalier. Il veut la défendre contre ce qu’il ne sait pas. Preux chevalier qui affronte les fantômes du passé. À deux, ils ont moins peur. La mère a du mal à lui donner sa confiance, à se livrer sans fard. Il veut l’aider pour ce qu’il ne comprend pas. À deux, il est plus facile de s’affranchir du passé, de surmonter les tempêtes à venir.
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La mère se plaint de choses sans importance, de celles qui sont apparentes. Le fils sent bien qu’elle lui cache ses douleurs les plus profondes, celles que personne ne soupçonne. La mère ne se lamente jamais sur les épreuves de sa vie. Au contraire, elle enjolive ses souffrances pour les rendre plus acceptables. La mère ne lui masque pas son histoire, elle la déguise.
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Il n’entendra plus jamais la voix de la mère au téléphone. Il les regrette déjà, ses coups de fil presque quotidiens qui souvent l’exaspéraient. « Allô, c’est moi » était le sésame commençant un long, très long soliloque. Toujours les mêmes lamentations sur la tyrannie de sa belle-mère. Toujours les mêmes plaintes sur ses rapports conflictuels avec son mari. « Oh, tu sais, ton père… » Toujours les mêmes reproches vis-à-vis de sa fille et de son fils aîné. « Tu sais, si je ne les appelle pas, ils ne me téléphonent jamais. » Ils ne donnent aucun coup de fil puisqu’elle ne peut résister plus d’une semaine sans prendre de leurs nouvelles. Des heures à raconter les riens du quotidien. Des peu qui sont des tout. Des heures à écouter pour soulager.
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