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Critiques de Eric Holstein (32)
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Fées dans la ville

Ce que j’ai ressenti:



Les fées se nourriraient-elles de la poésie de la nuit urbaine, du gris métallique des pavés, de ces moments de solitude extatique que seuls les citadins connaissent, de cette impression d’infini dans des rues aux immeubles tellement hauts qu’il faut trouver des buttes pour voir le ciel? (Anne Fakhouri ).



Enfin, j’ai trouvé un recueil de nouvelles qui m’a enthousiasmée, charmée, émue! Enfin….Et bien dis donc, c’est pas trop tôt!!!!! Souvent, je reste sur ma faim avec les nouvelles, car leur format très court, m’empêche de ressentir pleinement les émotions: ici ce n’est pas le cas! Je vais le garder bien précieusement, et me dire que j’ai bien fait de poursuivre dans ce genre de lectures!



Parce qu’il est complètement décalé, et hautement inspiré, parce que les fées qu’on trouve ici, sont inattendues, et surtout parce que cette réunion d’auteurs de talents sont regroupés dans cette anthologie, la magie opère…



J’ai aimé l’originalité de ses textes, leurs forces, leurs engagements. Les fées dans la ville, ont leur pouvoir certain, n’en doutez plus, même entourée de grisaille, elles savent faire naitre un petit coté enchanteur. Le gros point positif de cette lecture, c’est leur touche vivante de contemporain, on se prend en pleine poire nos problèmes de sociétés, on souffre de voir dans l’intelligence de ces écrits, les dangers criants d’aujourd’hui…

•Magie Verte, Jack Vance, nous emmène dans un monde parallèle où l’intelligence et le savoir sont infinis. Cette plongée ne se fera pas sans conséquence, mais cette virée, pourrait être plus enrichissante et au delà même de ce qu’un humain peut supporter…

•Le Mur des Lilas, Tony ‘Nym’ Robillard nous fait prendre conscience que la Magie protège ses portes, même en milieu urbain. Ce n’est pas parce que le macadam l’entoure qu’elle veut y perdre tout son charme!

•A la croisée, Eric Holstein, c’est souvent aux carrefours, que joue le destin, mais surtout les acteurs de la vie aux dents carnassières.



—-} J’ai adoré celle ci, car il y a une atmosphère tenace et envoutante, et j’en ai eu les larmes aux yeux sur la fin…



•Le sceau d’Alphonse, Jeanne-A- Débats nous ouvrira sur un monde de superstitions et de dieux vengeurs, avec pour décor une décharge. Ce mix nous donne un fantastique conte ou magie et urbanisme font un ménage en couches culotte.



—-}Magique!



•L’histoire commence à Falloujah, Karim Berrouka, Un Djinn qui apparait au milieu des décombres en temps de guerre. De la noirceur et des cendres nait la poésie et la compassion.



—-}Superbe!!!!Gros coup de cœur pour celle ci!



•J’veux un dragon, Olivier Getcher, on est loin des fées, mais pas de la féerie! Ce dragon incroyable né d’un vœu d’une enfant aura une existence un peu spéciale, autant que sa nourriture.

•La fée du miroir, Marie-Lé Camillle, cette fée là, est loin d’être elfique, et pourtant, elle protège de sa magie, cette petite fille des mauvais filets.



—-} Dérangeante et triste, mais j’ai aimé l’originalité du texte et sa fée!



•Fée des râles, Laurent Fetis, une envolée marrante entre fée et poudre.



En bref, je les ai toutes aimé ces nouvelles, mais celles que j’ai commenté après les flèches auront ma préférence dans cette belle anthologie.


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D'or et d'émeraude

Il y a des romans très peu connus, qu’on finit par repérer, qu’on peut parfois oublier dans sa « Pile à Lire », et qu’on redécouvre avec plaisir au moment de la lecture. D’or et d’émeraude est de ceux-là et nous offre une uchronie en trois temps.



Un récit attachant

Dans ce roman, Éric Holstein nous conte un retour au paus sous forme de conte fantastique attchant. En effet, Simon, 25 ans, est un Français adopté ; il revient en Colombie, à Bogota plus précisément, pour renouer avec ses racines. En passant dans son acien orphelinat et en se faisant quelques amis locaux, il réapprend la culture locale. Ce faisant, la difficile réadaptation est accentuée par les différences dans les habitudes et dans la situation économique entre le pays qui l’a vu naître et le pays qui l’a accueilli. Le récit se fait parfois cru dans quelques scènes choisies, afin de donner une impression de choc culturel, de moment crucial dans la vie de ce jeune adopté. Au cours de sa quête intime, en traquant son origine, Simon est plusieurs fois renseigné sur la légende locale de Bochica, héros divinisé, mystique et conquérant du peuple des Muiscas dont Simon serait un des derniers membres.



Une uchronie en marche

Dans sa deuxième partie, D’or et d’émeraude narre carrément une uchronie en train de se former à propos d’un matériau historique trop peu usité en France. 1537, les conquistadores espagnols explorent, façon « clinquante et sanglante », l’Amérique du Sud. Justement, héritières de celles de Cortès, de Pizarro et de quelques autres dont les exploits motivent de nouvelles conquêtes sur des territoires censés regorger de richesses, les troupes de Quesada font à leur tour parler d’elles en passant de village en village, dominant et tuant des Muiscas, le peuple local, par centaines. Ce peuple semble à la fois ouvert envers les explorateurs et retors dès que ceux-ci se retrouvent dans la jungle. Le mystère monte quand la résistance à l’envahisseur s’organise. La subtilité des uchronies est toujours de montrer que l’Histoire n’est faite que de choix successifs, que de situations où les décisions des individus prennent toute leur importance ; ici, justement, cela met bien en avant le côté humaniste de l’uchronie.



D’or et d’émeraude autour de l’utopie

L’ultime partie de ce roman présente cette fois une uchronie accomplie qui donne tout le sel à l’ensemble. Le lecteur aura été en droit d’attendre un certain changement tout du long, c’est le moment de le servir. Et il l’est. Éric Holstein fait des choix intéressants, qu’il dévoile tranquillement, sans précipitation, rendant le tout plus curieux encore. Il réutilise habilement et de façon constructive des récits relatant l’origine de l’uchronie, textes qui ne sont ni plus ni moins que des extraits des deux premières parties. C’est bien vu. Dans son esprit et son principe, ce roman peut sembler proche de Ariosto Furioso, qui mettait le Renaissance en abîme dans une épopée de fantasy rédigée dans un monde uchronique, grâce à une double imbrication historique. Après, le lecteur voit peu à peu les conséquences uchroniques sur ce « Nouveau Monde » et constate que l’auteur se fait plaisir, à raison, en modifiant l’histoire des autres régions et continents que nous connaissons aujourd’hui.



Cette « uchronie en marche » qu’est D’or et d’émeraude vaut donc le coup, c’est à lire sans a priori.



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Fées dans la ville

Fées dans la ville est un recueil composé de 8 nouvelles bien différentes mais qui nous plonge au cœur de la féerie urbaine.



Magie verte de Jack Vance nous conte l'histoire d'Howard Fair qui souhaite agrandir ses connaissances et notamment apprendre la magie verte. Mais l'être humain étant un éternel insatisfait, il ne saura pas choisir sa place entre le royaume vert et la terre. Son choix aura certaines conséquences sur son avenir...



Le mur des Lilas de Tony'Nym'Robillard nous relate un monde magique au coeur d'une ville que seuls les humains ayant "la Vue" peuvent voir. Murlot, le gardien de ce mur, va tout faire pour préserver ce mur avec l'aide d'une petite fille pauvre, Ada, mais cela ne sera pas chose aisée...



A la croisée d'Eric Holestein est l'histoire d'un homme blanc qui veut s'emparer de l'esprit du blues. A la croisée des chemins, cet esprit rend célèbre les hommes noirs qui passent devant lui en leur faisant signer des contrats. Il va se retrouver dans une situation inversée quand l'homme blanc va réussir à le percer à jour.



Le sceau d'Alphonse de Jeanne-A Debats est une jolie nouvelle où un djennoun est retrouvé au milieu d'une décharge. Pour le rendre à sa famille et à son royaume il faudra faire appel à des invocations qui dévoileront certaines vérités et conséquences...



L'histoire commence à Falloujah de Karim Berrouka c'est l'apparition d'un djinn par temps de guerre qui va tout faire pour sauver Amelle...



J'veux un dragon d'Olivier Getcher est le résultat du vœu d'une petite fille qui souhaite plus que tout avoir un dragon. Mais un dragon dans une ville n'est pas sans préjudice...



La fée du miroir de Marie-Le Camille va protéger une petite fille d'un dangereux pervers qui habite en face de chez elle...



Fée des râles de Laurent Fetis : attention une poudre de fée qui va vous faire voyager...



Pour ma part mon préféré sera "J'veux un dragon" que j'ai trouvé très beau et attendrissant et où l'on retrouvait tout l'espoir d'une petite fille face à la magie des livres.

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Utopiales 2011 : Anthologie

Le Radeau du Titanic – James Morrow (50p) *****



Dans une ligne historique parallèle – une uchronie – le Titanic fait naufrage... façon « la Méduse » ! Par journal de bord interposé, voici le récit des survivants, d'avril 1912 à novembre 1914.

Quelle agréable surprise d'entamer ce recueil d'aussi belle manière ! Après un démarrage un tantinet laborieux du fait des nombreux personnages et d'une chronologie peu claire – défauts qui s'estompent rapidement, la lecture devient rapidement plaisir, soutenue par un style à l'ancienne irréprochable, parfaitement adapté à l'époque ciblée. Les évènements s'enchainent au rythme fluide des pages du journal. Progressivement, le récit d'aventures classique fait place au récit de survie glauque, qui lui-même se mue en récit décalé et comique où l'ironie, la satire et l'absurde font merveille.

D'une façon étonnamment similaire à ce que propose José Saramago dans L'Aveuglement, l'auteur exploite une situation chaotique artificielle pour donner libre cours à sa critique des mœurs humaines. C'est drôle et dérangeant à la fois.

Note : un récit très, très anglo-saxon. Dans le style, les personnages, les références, la culture. Je ne suis pas un expert, mais je pense que cette nouvelle vaut le détour rien que pour cela.

Thèmes abordés : uchronie, naufrage, roman d'aventures maritimes, guerre mondiale, survie, critique de la société, lutte des classes, politique, pouvoir, humour.



Le Train de la réalité (fragment) – Roland C. Wagner (40p) *



Note : le texte est présenté comme un « spin off » du roman « Rêve de Gloire ».

« Ceuc qui t'disent queul' la casbah dans les soixante c'était l'pied d'acier, y z'en rajoutent tous un sacret paquet, genre cadeau d'Noël mais en p'us gros, tu vois ? »

Bon, c'est comme ça 40 pages...

Pour donner une idée, on est tout à fait dans le type de récit et le style des films biographiques sur les groupes ou les stars de la musique. C'est donc du pur récit, des tranches de vie qui de succèdent, remplies d'anecdotes croustillantes, de confessions. Il y a souvent de nombreuses pointes d'humour (les scénaristes y veillent pour maintenir l'intérêt).

Ce texte est le récit – par l'un de ses survivants – d'un des rares groupes de rock français du réseau underground qui réussit à traverser toute la décennie des années 60.

Au contraire des films du genre que j'ai pu voir, j'ai trouvé ce récit plat, sans humour, finalement peu intéressant et surtout pénible.

Enfin, je n'ai pas compris le choix de ce texte dans une collection consacrée aux littératures de l'imaginaire...

Thèmes abordés : rock français, 60s, sexe, drogue, musique, circuit underground.



L'Invention du hasard – Norbert Merjagnan (40p) ***



Dans un avenir relativement proche où le capitalisme atteint des sommets, une jeune fille accepte la proposition d'un vieillard immensément riche d'échanger leurs corps et... leur vie.

Du bon et du mauvais.

L'écriture est singulière. Évocatrice et puissante. Un style prononcé que j'ai trouvé parfois excessif. De la recherche dans les images, mais au prix d'une lecture alourdie.

L'atmosphère futuriste est très bien rendue.

Par contre j'ai trouvé que le message se perdait dans les divers thèmes explorés. La chute n'améliore pas ce problème.

Thèmes abordés : biotechnologie, critique de la société, capitalisme, lutte des classes



Lignes parallèles – Tim Powers (20p) ***



Deux vieilles femmes, jumelles. L'une meurt, mais persiste à communiquer avec les vivants.

Une petite nouvelle sans prétention, mais correctement construite, avec une chute qui fonctionne.

On nage dans le fantastique ici, avec un thème ultra-classique et des ressorts tout aussi classiques.

Thèmes abordés : fantastique, gémellité, phénomènes paranormaux, communication avec les morts, domination



K**l me, I'm famous ! – Eric Holstein (10p) ****



Décidément, un recueil très rock !

Cette fois-ci, nous voilà plongés dans les années 70, et c'est le récit d'un journaliste de la presse spécialisée qui nous est conté.

Véritable antithèse du texte «  Le Train de la réalité », on a le droit ici à une nouvelle de très bonne facture. Courte et agréable à lire, croustillante, avec une chute sympathique. Une touche de fantastique.

Thèmes abordés : rock, 70s, sexe, drogue, dépendance, musique, fantastique.



Salvador – Lucius Shepard (40p) ***



Une unité combattante américaine se retrouve engluée dans la jungle du Salvador.

Je connais trop peu l'histoire de cette région du monde pour savoir si la nouvelle ici contée s'inscrit dans une réalité historique.

Quoiqu'il en soit, l'auteur a été correspondant de guerre au Vietnam, et il semble avoir beaucoup à dire de ce type de guerre. Et il en parle bien.

Ce qui frappe dans ce texte, au-delà de l'écriture agréable et fluide, c'est la qualité d'immersion. On s'y croirait, à la place de ces jeunes guerriers américains.

Pour ce qui est de l'histoire, j'ai apprécié l'intrigue et les thèmes, mais je n'ai pas été tout à fait convaincu par le traitement global, ni par la chute.

Thèmes abordés : guerre du Salvador, drogue de guerre, hallucinations, chamanisme, antimilitarisme



Pragmata – David Calvo (10p) **



Un jeune homme – un cas social – raconte son quotidien sur une très courte période, façon journal intime.

Sur le thème de la procrastination, l'auteur brode un court texte qui fait très improvisation. Le style est fluide, agréable et très moderne. On se reconnaitra... ou pas dans le personnage-narrateur.

C'est un style qui me fait penser aux Bridget Jones autres romances (en plus cru), auxquelles on aurait jeté la part romance pour ne conserver que la part réflexion/monologue.

Un texte détente sympathique, avec pas mal d'humour qui fonctionne, mais qui me paraît trop éloigné de la forme de la nouvelle pour figurer dans ce recueil, sans parler du fait qu'il n'incorpore aucun élément de littérature de l'imaginaire...

Thèmes abordés : procrastination, dépendances, cas social, humour.
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D'or et d'émeraude

Je vous avoue que j’avais débuté ma lecture avec un peu d’appréhension! En effet, j’ai proposé ce roman à gagner dans le cadre de mon concours des quatre ans de blog (d’ailleurs, un grand merci à Jérôme et Gaëlle des éditions ActuSF pour l’envoi des exemplaires) mais je ne l’avais pas encore lu. Pour mon choix, je m’étais uniquement basée sur le résumé qui me plaisait bien et la chronique du Bibliocosme qui m’avait beaucoup intrigué (blog avec lequel, je partage régulièrement le même ressenti sur nos lectures communes). Finalement, j’ai bien fait de le proposer car j’ai beaucoup aimé D’or et d’émeraude!



Voyage dépaysant dans la Colombie du XXIème siècle



Adopté par un couple de français alors qu’il était encore enfant, Simon Achard ne se rappelle pas de son pays qui l’a vu naître, la Colombie. Aussi, quand à vingt-cinq ans, il décide d’y retourner, il surprend beaucoup ses proches car il avait toujours rejeté cette partie de son passé allant même jusqu’à refuser d’apprendre l’espagnol. A Bogota, il prend alors contact avec l’orphelinat La Casa pour lire son dossier et tenter de retrouver ses géniteurs. Une fois arrivé sur place, Simon va faire de curieuses rencontres…



Mon immersion en Colombie a été totale : je n’ai jamais visité ce pays mais l’auteur donne tant de détails que l’on s’y croirait que ce soit au niveau de la morphologie urbaine de Bogota, la répartition spatiale de sa population, ses principaux monuments, les us et coutumes, l’histoire, le folklore, la langue, etc… Comme Simon, le lecteur découvre en même temps que lui son pays d’origine et j’ai trouvé cela très dépaysant. D’après les remerciements présents à la fin de l’ouvrage, il semblerait que l’auteur connaisse bien la Colombie mais c’est surtout la bibliographie présente qui montre combien Eric Holstein s’est également beaucoup documenté. J’ai également beaucoup apprécié le double niveau de lecture de cette première partie car il ne s’agit pas seulement de la quête des origines de Simon ; en effet, l’auteur en profite également pour aborder d’autres sujets comme les discriminations qui opposent les minorités ethniques indiennes comme les Muiscas aux populations dites Hispaniques.



Plongée dans l’Amérique du Sud du XVIème siècle



En 1537, cela fait un an que Gonçalo Jiménez de Quesada a quitté la côte à partir de Santa Marta avec ses six cents hommes pour s’enfoncer dans le continent. Son but est de revendiquer au nom de la couronne d’Espagne toutes les terres « découvertes » et de faire des populations autochtones les sujets de sa majesté, Charles Quint. Mais, ses hommes mal préparés au terrain tombent les uns après les autres que ce soit en raison de la malaria, des animaux sauvages ou des attaques répétées des populations locales qui refusent cette invasion. Or, les plus dangereux d’entre elles sembleraient être les Farcachas, de redoutables guerriers furtifs et efficaces…



Après m’être bien attachée au personnage de Simon Achard pendant une petite centaine de pages, la seconde partie m’a complètement prise au dépourvu avec cette plongée dans la Colombie du XVIème siècle et le début de la colonisation du pays par les Espagnols. Là encore, j’ai été séduite par la reconstitution du contexte historique que ce soit par l’emploi de vocabulaire spécifique espagnol ou indien mais surtout par la mentalité des hommes de l’époque. En gros :

– les Espagnols prennent les Indiens comme des personnes stupides et superstitieuses qu’il faut éduquer à la « vraie Foi ».

– les Indiens d’abord impressionnés par les armes et les chevaux des Conquistadors, se rendent compte finalement qu’ils ne sont que des hommes mortels avides et cupides.

Là encore, le récit prend un double niveau de lecture car l’auteur souhaite ainsi montrer que de l’incompréhension et de l’intolérance, naît la violence et que si cette dernière n’est pas arrêtée, elle engendrera encore plus de violence génération après génération. Les scènes d’exaction des Espagnols dans les villages locaux sont d’ailleurs très crues et difficiles tout comme les scènes de répression des Farcachas à l’encontre des envahisseurs.



Une fin surprenante



Je vais rester la plus vague possible afin de ne pas vous dévoiler une partie de l’intrigue mais sachez que cette troisième et dernière partie revient dans un XXIème siècle un peu changé. En effet, c’est bien une uchronie aussi surprenante soit-elle qui prend place dans le récit. Le point de rupture se situe au XVIème siècle et la Colombie est désormais connue sous le nom de Chibchauaia. J’avoue que j’ai été très surprise par les révélations et les rebondissements présents dans l’intrigue qui ont abouti à cette uchronie, je ne m’y attendais absolument pas. Et mes collègues du Bibliocosme ont raison de le signaler mais c’est un roman à lire sans à priori.



En conclusion, j’ai beaucoup apprécié ma lecture D’or et d’émeraude : si Eric Holstein ancre ses deux premières parties dans une réalité bien documentée, dépaysante et crédible dans la Colombie contemporaine puis dans celle du XVIème siècle, c’est pour mieux déconstruire nos connaissances et nous surprendre dans une troisième partie uchronique. Bref, si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas à participer au Concours des quatre ans de mon blog pour tenter de gagner un exemplaire.
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Le Guide de survie en territoire ado

Petite précision importante, ce livre est un tout petit format...carré. Donc ne vous étonnez pas en commandant votre livre, c'est vraiment une petite chose à glisser dans une poche.

La couverture est franchement sympa, et bien réalisée. ça donne envie !



Passons au contenu. Honnêtement, la première fois que j'ai entendu parler de ce livre, la couverture m'a un peu inquiétée. Je m'explique, si vous regardez attentivement, vous verrez des titres YA comme "Quatre filles et un Jean", mais aussi des séries qui n'ont rien à voir avec la littérature ado/YA comme "Danny Valentine" ou "True Blood". Qu'on ne se méprenne pas, ce n'est pas par snobisme ou quoi, j'aime bien ces dites séries, néanmoins leur contenu les classes résolument dans un genre plus adulte.

Si des ados veulent lire des livres adultes c'est leur droit, je l'ai moi-même fait très tôt, mais les ados ont également le droit de ne pas tomber sur ce genre de livre si ce n'est pas leur but.



J'ai donc trouvé dommage de trouver dans ce guide des séries qui ne sont pas estampillées YA ou ado. Je répète, on peut lire de la littérature présentant des scènes un peu olé olé ou dures à lire (franchement Danny Valentine c'est très sombre) mais les lecteurs le feront en se disant "le genre YA ne me convient plus ou pas assez et donc je vais voir ailleurs". Je n'aimerai pas qu'un adulte bien attentionné prenne ce livre et l'offre à un ado qui est plutôt du style "Quatre Filles".



Néanmoins, ce livre présente une petite fiche présentant la série et surtout, surtout, des séries ou romans "proches" de façons à orienter les recherches. C'est un bon plus, surtout si vous cherchez à faire des cadeaux.

Il y a également, disséminés au milieu des fiches, des petites pages présentant les genres ou les blogs spécialisés. C'est bienvenue. Comme le dit Taly

"L’auteure passe en revue les principaux thèmes et formes, et leur définition, (Bit-Lit, Historique, Social, Aventure, Action, Steampunk, Dystopie, Témoignages, Fantasy et Romans, BDs, Mangas ou Comics)"



Donc pour qui est ce guide ? Les lecteurs qui sont encore un peu perdus parmi la masse de publication disponible et qui n'ose pas réellement se lancer sur la blogosphère pour demander conseil, ou les adultes qui souhaient découvrir (pourquoi pas) ou même offrir des livres en cadeaux. Ce petit guide vous permettra d'en savoir un peu plus et de vous orienter dans vos recherches.

Evidemment, cela ne vous dispensera pas de demander de l'aide aux libraires qui saurant vous orienter via des questions plus précises.



Donc une bonne idée, encore peut-être à creuser, mais un bon point de départ tout de même.


Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
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Le Petit Guide à trimbaler de la Fantasy - 2011

Un petit guide bien sympa.



Se lancer dans la lecture de la Fantasy quand on n’y connait rien, ça peut paraitre un peu compliqué surtout que les publications sont très nombreuses. Donc être les sorties récentes et les « classiques », pas toujours facile de s’y retrouver.

Le petit guide à trimbaler de la fantasy, bien que non exhaustif, permet un premier débroussaillage.



L’ouvrage propose des fiches auteur.e.s avec une courte bio, les ouvrages de référence ainsi que des renvois vers des ouvrages similaires. L’ensemble est assez bien foutu.



Le livre que je possède est une seconde édition et le nombre d’auteur.e.s francophones à presque doubler en comparaison de la première. Mais, au jour d’aujourd’hui, je me demande si un petit guide de ce type ne pourrait pas être entièrement consacré aux auteurs francophones (incluant Belges et Canadiens).



J’avoue qu’en dire plus sur ce titre est difficile, car mes connaissances dans le domaine sont très réduites. Mais les noms et les livres cités circulent régulièrement à mes oreilles : bref, pas d’illustres inconnus au bataillon.



Juste une remarque : dans les livres « si vous avez aimé, alors essayez », il y a un titre dont je trouve la présence… douteuse dirons nous. J’ai lu le livre en question et dans le genre sombre bouse abyssal, j’ai rarement lu pire ! Bref…



Quoi qu’il en soit, c’est un bon petit livre, facile à emporter partout !
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Utopiales 2011 : Anthologie

7 textes pour cette anthologie 2011 des Utopiales. 7 textes sur la thématique "Histoires", ce qui laisse le champ large aux auteurs choisis pour cette nouvelle édition de la désormais traditionnelle anthologie publiée chez ActuSF. Le livre est très joli, avec sa couverture à l'image de l'affiche du festival, qui m'avait tapée dans l'oeil dès mon arrivée. Seule bizarrerie : le format est légèrement plus petit que celui de l'an passé, ce qui ne facilite pas le rangement harmonieux en bibliothèque.



Globalement, les textes sont de très bonne facture même si j'ai été moins enthousiasmée que pour l'anthologie 2010, qui il est vrai, avait été un coup de cœur. Mais ne soyons donc pas trop durs.



Le radeau du Titanic, James Morrow. Une nouvelle uchronique humoristique sur le naufrage du Titanic. La nouvelle n'est pas très réaliste et fait un peu blague de potache. Amusant mais pas impérissable et surtout trop long.



Le train de la réalité (fragment), Roland C. Wagner. Une nouvelle qui se passe dans l'univers de l'uchronie Rêves de Gloire, du même auteur. Si l'écriture "langage parlé" ne m'a pas rendu facile la lecture de cette nouvelle, j'ai tout particulièrement apprécié la chute.



L'invention du hasard, Norbert Merjagnan. Je ne suis pas arrivée à accrocher à cette nouvelle. Je n'ai pas tout compris, je crois.



Lignes parallèles, Tim Powers. Caroleen et BeeVee sont jumelles. Lorsque BeeVee meurt, elle se met à écrire avec la main de Caroleen. Ce qui va causer quelque quiproquo avec la jeune voisine qui venait souvent aider les deux vieilles jumelles. Nouvelle sympathique.



K**l me, I'm famous, Eric Holstein. Une histoire de musique rock et de vampires. Sympa mais vite oublié on va dire.



Salvador, Lucius Shepard. Une nouvelle fantastique sur la guerre qui retourne bien son lecteur. Glauque à souhaits.



Pragmata, David Calvo. Amis procrastinateurs de tous poils et de tous horizons, cette nouvelle est faite pour vous. Ne retardez pas encore le moment de la lire. Jouissif. Allez, un petit extrait :



"J'ai établi plusieurs grands principes aggravant la procrastination.

- la branlette

- le pétard

- Wikipedia / Twitter

- Les jeux vidéos

- La douche

- Dormir.

Je me demande ce que je vais sacrifier en premier."



Le nouvelle est disponible en son intégralité sur le site d'Angle Mort. Cessez de retarder l'échéance, vous n'avez AUCUNE excuse. Toi, là dans le fond, éteins cette console immédiatement !
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Utopiales 2011 : Anthologie

Publié en extension au festival de Sciences-Fiction de Nantes, portant le même nom, ce recueil de 7 nouvelles, certaines assez brèves, nous emporte dans des univers hétéroclites.

Le thème de base, "histoire(s)", est ici pris au sens très large, et on y retrouve un peu à boire et à manger. Chacun y trouvera, sans doute, son compte à un moment ou un autre, le "défaut" étant qu'on risque de ne pas accrocher à toutes les histoires. Ce fut mon cas.

J'ai lu avec un vrai bonheur l'uchronie de James Morrow, bien écrite, amusante et teintée de nostalgie. Où l'art de faire survivre les passagers du Titanic avec brio.

J'ai apprécié le récit de David Calvo, sur la procrastination, même si ça ressemble un peu à un exercice de style.

J'ai été interpellé par le récit étrange de Lucius Shepard sur la guerre au Salvador.

Je n'ai, par contre, pas accroché du tout à l'histoire de Roland C. Wagner, avec son écriture parlé des 60's assez insupportable à mes yeux (pourtant j'aime en général quand on joue avec la langue), ni à celle de Norbert Merjagnan beaucoup trop décousue à mon goût.

Les 2 autres histoires m'ont été sympathiques, mais vite oubliées.

Au final, une expérience à tenter, chacun réagira selon sa sensibilité, vu l'étendue des univers proposés.
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D'or et d'émeraude

Grand connaisseur de la Colombie, Éric Holstein livre, avec « D'Or et d'émeraude » une relecture de l'histoire de l'Amérique du Sud, teintée d'uchronie et de magie.

On y suit Simon, Colombien de naissance, Muisca d'origine, mais adopté par un couple de Français lorsqu'il était enfant, qui, à 22 ans, décide de découvrir le pays qui l'a vu naître et, pourquoi pas, ses parents biologiques. On y suit également Gonzalo Jiménez de Quesada qui, au XVIe siècle, revendique dans le sang les territoires et les populations d'Indiens muiscas, au nom de la couronne d'Espagne et de Dieu...

Forcément, les deux histoires finissent pas se croiser, dans une relecture historique intelligente, documentée et très consciente des enjeux politiques et économiques.

Malgré une belle écriture et une thématiques originale, je n'ai pas réussi à me laisser porter par cette uchronie. J'ai été submergée par l'exactitude et la précision historiques et, de fait, moins envahie par le récit romanesque.

Quant à la touche magique, bien menée par ailleurs, elle nécessite cependant quelques connaissances de base... que je n'ai pas.

Beaucoup de regrets donc, car j'ai conscience d'être passée à côté de quelque chose.
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Le Petit Guide à trimbaler de la Fantasy - 2011

Le petit guide à trimbaler de la fantasy fait partie de la collection de guides de lecture que les éditions ActuSF proposent. Il y en a quatre pour le moment (mais un guide sur Philipp K. Dick ne va pas tarder à paraitre).



Je ne m'étais jamais vraiment intéressée à ces guides jusqu'alors. En effet, le format (plus petit qu'un livre de poche) et le nombre de pages me donnaient à penser que le contenu serait trop superficiel pour moi.



Finalement, j'ai acheté Le petit guide de la fantasy parce qu'en page 20, sous un titre parlant de la fantasy sur Internet, on peut y voir cité différents blogs, dont le mien. Et tant qu'à faire, je me suis dit que j'allais le lire.



Force est de constater que le contenu n'est pas forcément des plus intéressants pour quelqu'un qui lit déjà de la fantasy et se renseigne un petit peu sur l'actualité et les auteurs. Tout au plus vous découvrirez l'une ou l'autre info inconnue jusqu'alors ou un auteur qui avait échappé à votre attention.



Néanmoins, je pense que ce bouquin est très bien fait pour un lecteur qui découvre tout juste la fantasy et ne sait pas trop comment orienter ses lectures. Pour chaque auteur, on aura droit à une petite présentation, ses livres-phares et quelques infos supplémentaires en bonus. Également, et ce qui est ma foi assez intéressant, quelques titres d'autres auteurs sur le modèle "si vous avez aimé Bidule, lisez ..." .



Outre les auteurs, sagement rangés par ordre alphabétique, on trouvera des explications sur le milieu de la fantasy, comme par exemple: Les éditeurs de fantasy en France, La fantasy en BD, La fantasy jeunesse, etc.



Par des infos simples mais qui donnent envie d'aller plus loin ainsi qu'un choix pertinent d'auteurs (une cinquantaine, tout de même), le livre donne des clés au lecteur néophyte pour découvrir ce genre si riche qu'est la fantasy.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Fées dans la ville

Des fées des temps modernes...



Ce recueil est le résultat de plusieurs regards, très différents, sur le fantastique, la fantasy et l'urban fantasy. J'ai été étonnée, sans me l'expliquer, de voir des auteurs ingénieurs, ou dans d'autres métiers purement scientifiques, faire de la fantasy parfois assez proches des contes de fées plutôt que tombant dans la SF.



Cette anthologie est vraiment une belle découverte!
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D'or et d'émeraude

D'or et d'émeraude est sorti en poche, chez Hélios, en 2017. L'histoire de ce roman est intéressante car il est né suite à la suggestion de Thibaud Eliroff (éditeur chez J'ai Lu et Pygmalion) : il a proposé à Eric Holstein d'écrire un récit se déroulant en Colombie.



En outre, ce livre a reçu les conseils avisés de figures de l'imaginaire comme Xavier Mauméjean et Audrey Petit, ainsi que l'encadrement de Nathalie Weil (directrice des éditions Mnémos) lors de sa première publication.





Avec D'or et d'émeraude, on embarque pour la Colombie pour y retrouver Simon qui vient d'arriver à Bogotá. Adopté 25 ans plus tôt par un couple de Français, il compte sur ce retour aux sources pour en savoir plus sur ses parents. Bien qu'handicapé par sa non-maîtrise de la langue espagnole, il va tout de même très vite nouer des liens qui vont l'éclairer - et même plus encore - sur ce qu'il est venu chercher.



A travers la quête d'identité d'un homme, Eric Holstein met en lumière la terrible destinée d'un peuple qui subit les outrages d'un colonialisme violent.



De son récit s'élèvent de nombreuses voix qui prennent la parole chacune à leur tour pour nous conter un peu de leur destin, toutes intiment liées à l'histoire de la Colombie. Ainsi, on passe un certain temps en compagnie de Gonzalo Jiménez de Quesada et de ses hommes au moment où ils accèdent, en 1537, à l'Altiplano cundiboyacense (Cordillère orientale des Andes située entre les actuels départements de Cundinamarca et de Boyaca). Par ce choix, l'auteur inscrit son récit dans une uchronie en mettant en exergue l'expédition des conquistadors espagnols qui soumirent brutalement les Muiscas (appelés aussi les Chibchas).



Or, c'est bien cette communauté précolombienne qui est au cœur de ce livre. Elle est à l'origine du mythe d'Eldorado après lequel courraient justement les Espagnols. Eric Holstein nous immerge ici dans leur us et coutumes en nous faisant partager leur quotidien ainsi que celui des colons. Les rites et les traditions y sont importants comme celle de l'intronisation de chaque nouveau souverain. Recouvert de poussière d'or, ce dernier doit plonger dans le lac sacré de Guatavita pendant que la foule y jette des objets de valeurs, comme de l'or et des émeraudes. A l'image des croisades de ses prédécesseurs, Quesada espère aussi y trouver des terres fertiles et des richesses.



D'or et d'émeraude dessine une histoire qui s'est écrite dans le sang. L'auteur mêle habilement fiction et réalité pour rendre hommage à une Colombie oubliée.



Il s'appuie sur la mythologie chibcha et notamment la divinité Bochia pour faire jaillir le fantastique dans son texte accordant à certains de ses personnages des pouvoirs surnaturels.



Avec D'or et d'émeraude, Éric Holstein signe un roman inattendu pour le genre, autant pour le choix de l'histoire que le lieu de l'action, mais qui est aussi saisissant de vérité que d'émotion... plus d'infos sur Fantasy à la Carte.
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Utopiales 2011 : Anthologie

Pour son édition 2011, le festival des Utopiales (festival international de science-fiction de Nantes) a choisi la thématique « Histoire(s) ». Cette anthologie regroupe 7 nouvelles, hétéroclites dans les thèmes abordés, l’imaginaire auxquelles elles renvoient, ainsi que le style.

Le lecteur côtoie tour à tour les nombreux survivants du Titanic qui ont pris place sur un immense radeau et dérivent jusqu’au carrefour de la première guerre mondiale, ou encore des vampires à la beauté aussi redoutable que la soif inextinguible de sang humain. Ce peut être aussi des militaires américains qui perdent le sens de la réalité dans les forêts du Salvador.

Si des 7 auteurs présentés ici, je connaissais Tim Powers et son célèbre roman « Les Voies d’Anubis », cette anthologie m’a donné l’occasion de découvrir des auteurs au talent indéniable. J’ai adoré l’imaginaire et la plume de Norbert Merjagnan dans « L’invention du hasard » qui met en scène, avec beaucoup d’humour et une inventivité géniale un échange de corps sur fond d’une loterie du chaos. « Pragmata » de David Calvo est une nouvelle aussi déconcertante que géniale, construite sur une habile mise en abyme du travail d’écriture. Enfin, « Le train de la réalité (fragment) » de Roland C. Wagner est une nouvelle loufoque et décapante sur le thème de la musique, de la France des années 60 et de la guerre d’Algérie.



Une anthologie en forme de puzzle aux morceaux hétéroclites qui composent un ensemble inédit, rempli d’un talent créatif indéniable ! C’est une œuvre protéiforme qu’on peut avoir du mal à classer dans un genre : science-fiction, uchronie, fantastique ? Peut-être un peu tout cela…
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Utopiales 2011 : Anthologie

Le thème de cette antho est Histoire(s). Et nous commençons par une nouvelle de James Morrow intitulée Le Radeau du Titanic. Partant du célèbre naufrage, l’auteur imagine une autre issue à cette catastrophe maritime majeure. Au lieu de ce réfugier dans des canots trop peu nombreux, les naufragés construisent un immense radeau capable de les accueillir tous. Et c’est là, je trouve, que ça commence à se gâter. Non seulement ils réalisent en deux ou trois heures un radeau capable de supporter plus de 2500 personnes et du matériel, mais ce radeau navigue pendant plus de deux ans sans encombres. Permettant ainsi aux passagers du Titanic de se forger un autre avenir, de se construire une utopie flottante. L’une des premières batailles navales de 14/18 se déroulant à proximité du radeau, plusieurs centaines de marins anglais et allemands y trouvent refuge. Bref, pour moi c’est du grand n’importe quoi. Le style de Morrow est très agréable, mais ces invraisemblances ne me donnent vraiment pas envie d’essayer autre chose de cet écrivain que je ne connaissais pas.



Là, je zappe Le Train de la réalité (fragment) , la nouvelle de Roland C. Wagner. Déjà que je n’appréciais pas l’écriture du langage parlé, mais au bout d’une dizaine de pages, je suis tombé sur L’une des grandes différences.... Stop ! N’en jetez plus la cours est pleine. Faut choisir, mon bon. Où le narrateur écrit comme ça se prononce, et dans ce cas-là ce genre de tournure n’a pas sa place, ou on limite ce style à quelques passages tels les dialogues. Et puisque l’histoire ne m’intéressais pas... Au suivant !



Ce n’est pas L’invention du hasard qui me donne envie de lire autre chose de Norbert Merjagnan. L’idée de base est bonne mais pas originale : Deux individus échangent leurs corps ; un homme très riche et une jeune fille paumée. Ça aurait pu être intéressant, voire passionnant. C’est plat, sans intérêt. Dommage.



Lignes parallèles, de Tim Powers, est une perle fine dans ce recueil. Une très bonne histoire de communication avec l’au-delà. Bien ficelée, sans longueur. Je me suis même pris à regretter qu’elle ne soit pas plus longue (ce qui eut été dommageable) pour voler un peu de place aux médiocrités de ce volume.



Avec K**l me, I’m famous ! , Éric Holstein a écrit une nouvelle comme je les hais. Courte, elle est affublée d’une intro à rallonge qui représente les deux tiers de l’ensemble. Beurk ! Je n’en dis pas plus. Dommage cette histoire de succube aurait pu être intéressante. Dernière précision : L’auteur a été co-fondateur de ActuSF(l’éditeur de ce bouquin).



Salvador, de Lucius Shepard. Est-ce la peine d’en dire plus ? À elle seule, elle excuse certaines médiocrités du volume... J’ai découvert cette nouvelle il y a de très nombreuses années dans un des volumes de la collection Présence du Futur [2]. Il n’y a rien d’autres à en dire que LISEZ ! C’est impératif. Il ne faut pas passer à côté de ce texte superbe sur les méfaits de la guerre type Guerre du Vietnam. On y retrouve le même genre de fantastique que dans Kalimantan.



Malheureusement, ce recueil de nouvelles se conclut sur Pragmata de David Calvo. Pourquoi malheureusement ? Parce que ce texte est remarquable par son manque d’intérêt. D’une écriture plutôt agréable, il ne raconte rien, n’est pas fantastique [3], n’est pas de S.F. (tout genres confondus).



En bref : vous l’avez compris. Seules les nouvelles de Tim Powers et Lucius Shepard ont retenu mon attention dans le bon sens. Les autres me donnent envie de ne pas lire les anthologies des Utopiales. J’en ai pourtant encore deux en attente.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le petit guide à trimbaler de la SF étrangère

Voilà un petit guide à mettre entre toutes les mains, des fans de SF, comme des néophytes ! Clair, complet, bien fait, il est d'un feuilletage très agréable, et donne envie de lire une foultitudes d'ouvrages !
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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Le petit guide à trimbaler de la littérature va..

J’ai été enchantée de découvrir le dernier petit guide édité par ActuSF, qui m’a donné envie de lire plein de nouveaux bouquins. A chaque page on découvre un roman abordant le mythe du vampire sous un aspect différent, et tout le monde y trouvera son compte étant donné la diversité des genres littéraires représentés. Un guide qui va au-delà de la tendance bit-lit actuelle et nous pousse à découvrir la vision d’autres auteurs sur ces vampires qui nous fascinent tant.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Fées dans la ville

Fées des villes est un recueil lu il y a déjà quelques années, et la nouvelle qui m'avait le plus marqué (enfin, la seule que j'aie retenue!) était celle de Jeanne-A Débats, "le sceau d'Alphonse", un biker qui appelle à l'aide Déborah, une vieille dame sorcière et sa nièce Céline pour trouver qui est l'étrange bébé bleu trouvé il y a quelques jours dans la décharge par son pote Tafa. En manipulant de grandes forces magiques, ils découvriront vite l'identité de la mère, furieuse de l'enlèvement de sa progéniture, mais échapperont-ils à sa colère, et surtout aux manigances du véritable responsable de la situation? Cocasse et intelligent, j'ai aimé le relire!



Sinon, les autres nouvelles, malgré mon oubli, sont loin d'être déshonorantes: en commençant par "Magie verte" de Jack Vance, sur la désillusion d'un homme qui a voulu apprendre trop de magie, est assez plaisante. Dans le registre de l'humour, " J'veux un dragon!" peut en faire rire certains (je l'ai personnellement peu appréciée), tout comme "A la croisée", avec son technomancien à la fois poli et importun face à un esprit du blues exaspéré... "La Fée du miroir" est par contre bien plus tragique, parlant de pédophilie. "Le Mur des lilas" est sympathique, mais j'ai trouvé qu'il manquait au texte un petit quelque chose pour être mémorable; son happy end est peut-être un peu trop artificiel? Ses personnages trop survolés? "L'histoire commence à Falloujah" est une nouvelle très poétique, traversée de couplets, qui pleurent la guerre et célèbrent l'amour comme un espoir, mais c'est peut-être celle qui m'a le moins plu... "Fées des râles", qui clôt ce recueil, plaira à ceux qui aiment les relectures de grands classiques de la littérature, mais peut-on dire que c'est une nouvelle... à chute?



La couverture n'est pas trop mal, en bichromie floue comme une photo volée, mais je regrette l'absence d'illustrations à l'intérieur même du recueil (comme par exemple dans Aventures Oniriques et Compagnie , fanzine de nouvelles SFFF édité par Présences d'Esprits).

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Utopiales 2011 : Anthologie

Dans l'ensemble, je garde une impression positive de ce recueil. La diversité des nouvelles fait sa force, et l'on apprécie bien de ne pas trop savoir sur quoi on va tomber. Un peu comme la boîte de chocolats de Forrest Gump !
Lien : http://unpapillondanslalune...
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D'or et d'émeraude

Après un premier roman vampirique de facture plus classique et moins ambitieuse, Eric Holstein nous livre avec D'or et d'émeraude une belle et dense réflexion sur la façon dont le temps tord, efface avec la lente efficacité de l'entropie, aplanit, les petites histoires des hommes, pour en faire l'Histoire avec sa majuscule ; l'Histoire arrêtée, figée, unique, linéaire, logique. Au bout de ce processus, que reste-t-il de moi, des valeurs que j'ai incarnées, comment perpétuer une tradition, une identité ?



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