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Critiques de Eric Powell (209)
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Chimichanga, tome 1

« Lula est une adorable petite fille très spéciale. Elle arbore une barbe dont elle est très fière et vit parmi les gens du cirque itinérant du Père La Ridule. Un jour, elle échange une mèche de sa barbichette magique contre un bien étrange œuf qui se transforme en un énorme monstre poilu, et foncièrement gentil, qu’elle baptise Chimichanga. Elle ne se doute pas qu’elle vient de mettre la main sur l’attraction qui peut sauver le cirque de la faillite. En revanche, elle a également attiré l’attention d’un homme d’affaire peu scrupuleux qui s’en prend à elle. Mais Chimichanga veille au grain… » (Quatrième de couverture).



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On plonge très vite dans l’univers imaginé par Eric Powell, un univers décalé – pour ne pas dire déjanté – doté de dialogues politiquement incorrects et peuplé de marginaux. Eric Powell (l’auteur de The Goon) campe rapidement une ambiance digne des univers de Tim Burton en imposant des personnalités fortes et atypiques, à commencer par celle de la jeune Lula, une gamine effrontée et barbue, dotée d’un certain sens de la répartie, d’un franc-parler redoutable et d’une bonne humeur communicative. Un rayon de soleil perdu au milieu des loosers, aux faciès parfois difformes, qui composent la troupe du cirque : Randy « l’homme de 70 kg qui a la force d’un homme de 75 kg », Horace « l’homme qui a vu Elvis (à la télé) » ou Freddy Ficelle-Raide « champion de yo-yo truqué »…



A la lecture des bonus de l’album, on apprend qu’Eric Powell s’est attelé à l’écriture de Chimichanga pour assouvir la curiosité de ses enfants, fortement intrigués par les croquis qu’il laissait traîner çà et là. Un album jeunesse qui ravira un large lectorat !



Au contact de ces mines patibulaires, le lecteur va pourtant s’enfoncer avec plaisir dans cette intrigue extravagante. On s’attache à des individus antipathiques que l’on aurait eu tendance à mépriser dans d’autres circonstances ; ils ne sont pas réellement attractifs, loin (très loin) d’être en capacité de proposer du spectaculaire aux badauds venus assister à leurs représentations. Eric Powell a créé de toutes pièces un cirque miteux et crade.



« Les caisses sont à sec. Si Chimichanga ne fait pas un tabac, on pliera le chapiteau pour de bon »…



Ces propos du Père la Ridule ne font que confirmer un constat que l’on avait déjà posé. D’ailleurs, c’est à se demander si sans l’intervention de ce généreux chef de troupe, figure paternelle très crédible, ces « artistes » ne seraient pas en train de traîner dans un caniveau quelconque à la recherche d’une piécette misérable, l’haleine chargée d’un fort relent d’alcool… On se convainc de l’existence d’une fibre artistique en chacun d’eux et on se plaît malgré tout à l’idée de déambuler dans les allées qui mènent à leur chapiteau. Car si ce cirque en est arrivé-là, c’est qu’ils sont en capacité de convaincre quiconque de payer pour profiter du spectacle. Du moins, l’auteur nous en persuade facilement… la preuve en est : l’avidité avec laquelle on tourne les pages pour découvrir ce que le sort réserve à la troupe… et à Lula plus particulièrement.



Côté graphique, on appréciera la précision et le soin accordé à chaque illustration. Les teintes sépia servent parfaitement le côté décalé de l’univers. Eric Powell accorde beaucoup d’attention au moindre détail visuel et met en scène des personnages on ne peut plus expressifs. Sans trop exagérer le trait, il fait évoluer une palette d’individus hors normes, aux personnalités bien trempées. L’ambiance de l’album repose entièrement sur les épaules de la fillette dodue (et barbue !) ; sa présence donne du peps à cet étrange microcosme. A ses côtés, on remarque bien sûr la présence de Chimichanga, imposante créature aussi touchante que terrifiante, et celle du Père La Ridule, généreuse figure paternelle qui apporte un peu d’humanité dans cet univers déjanté.
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Chimichanga, tome 1

Lula est une petite fille de caractère qui travaille au sein du cirque du père La Ridule. Sa particularité : orner une belle barbe noire dont elle est très fière ! Un jour, en revenant d'acheter son snack préféré, le chimichanga, elle récupère un étrange œuf en échange de quelques poils de barbe auprès d'une sorte de sorcière. Bientôt, l’œuf éclot et le monstre qui en sort est tout de suite adopté par Lula qui le prénomme Chimichanga. Alors que ce dernier devient la nouvelle attraction du cirque sous les yeux désapprobateurs des autres employés jaloux, Lula ignore encore qu'elle va être kidnappée à cause de sa barbe dont les poils sont les ingrédients indispensables d'une mixture anti-flatulence !



Eric Powell, dessinateur et scénariste dans le monde des comics (The Goon, entre autres) nous offre ici une histoire bien différente de ce à quoi il nous avait habitué. Destiné initialement à un projet de dessin animé pour enfants, l'histoire de Chimichanga resta dans les placards un moment. Mais l'attrait de ses propres enfants pour les personnages poussa notre auteur à ne pas l'abandonner.

Et de fait, Chimichanga est une belle réussite !

Ce conte tout public nous plonge dans le monde du cirque et des freaks plus précisément. Le cirque La Ridule emploie des acteurs aux particularités aussi délirantes les unes que les autres : Lula donc et sa fameuse barbe, un poisson à visage humain qui parle, une voyante qui prédit l'avenir grâce à sa chèvre borgne à deux yeux, un hercule de 70 kgs doté de la force d'un homme de 75 kgs, ... ! Malgré ses phénomènes de foire, le cirque est en perte de vitesse. L'arrivée de l'effrayant monstre de Lula relance l'activité mais génère la jalousie des autres acteurs qui craignent pour leur situation. Ces derniers s'emploient donc à évincer le dit Chimichanga. En parallèle, la vieille sorcière qui a récupéré les poils de Lula découvre que sa potion se révèle un heureux antidote à ses flatulences intempestives ! Cette dernière s'empresse de vendre sa recette à une multinationale pharmaceutique dont le problème est désormais d'avoir à disposition un grand stock de poils de barbe... Je vous laisse imaginer la suite !



Totalement réjouissante, cette histoire ravit tout d'abord pour sa galerie de personnages hors normes ! Malgré leurs spécificités monstrueuses, les acteurs du cirque sont très attachants. Lula convainc par sa simplicité, sa manière d'assumer sans honte sa différence et surtout par son fort caractère qui lui permet de tenir tête à quiconque vient l'ennuyer. De fait, elle protège son gros Chimichanga poilu qui met le désordre dans la communauté et gobe des bestioles et autres joyeusetés à tout va ! Les répliques de la petite fille sont bourrés d'humour et sont à l'image du récit qui joue sur la loufoquerie et le fantastique.

Pour autant, Chimichanga n'est pas un simple récit humoristique. A travers l'histoire de Lula et de ses amis, Eric Powell pointe du doigt sans avoir l'air d'y toucher le problème de la différence et de son acceptation. Si Lula accepte sans se poser de questions l'arrivée d'un nouveau "monstre", les autres freaks rejettent avec beaucoup d'intolérance ce dernier, à l'image peut-être de ce qu'ils ont subit de leur pairs. Plus loin, on découvre également une critique assez violente des sociétés pharmaceutiques qui sont ici décrites comme le summum de l'hypocrisie, n'hésitant pas à vendre de faux médicaments provoquant certains maux qui engendreront à leur tour la vente massive de médicaments !

Graphiquement, c'est tout aussi chouette ! Le trait plutôt cartoon et arrondi, les couleurs très douces, les personnages très expressifs, donnent un univers fantasque où on sent que l'auteur s'est beaucoup amusé



Tout concourt à faire de cette histoire un truc à la fois barré et mignon, entre fantastique et conte pour enfants. Une histoire qui mélange poésie et univers freaks avec beaucoup d'habileté.

Bref, une petite perle à ne pas rater !
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The Goon, tome 10 : Malformations et déviances

Je n'ai pas du tout aimé ce tome, pourtant j'ai adoré les premières aventures du Goon.

J'ai trouvé que tout y était poussif, grossier. Je n'ai pas souri, j'ai plutôt poussé des soupirs excédés.

Je ne suis pas sure de continué l'aventure...
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The Goon, tome 9 : Calamité de conscience

enfin le retour des histoires fun, grades et débiles (à la recherche du zizi perdu :p)! l'histoire devenait trop sérieuse à mon goût...
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Une lecture qui ne laisse pas indifférent, et qui dérange.

Lorsqu'un fait divers en apparence anodin fait surgir toute l'horreur d'un désaxé.

Entre les recherches de Harold Schechter, l'axe de narration choisi ou encore le coup de crayon d'Eric Powell, ce roman graphique est une pure merveille de la première ligne jusqu'au dernier trait.
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The Goon, tome 8 : Le bal des damnés

Le précédent volet se concluait sur le retour inattendu de Labrazio, rebondissement que je trouve être une excellente idée. Ce 8ème volet vient confirmer la pertinence de ce nouveau développement, permettant de renouveler le récit. Mais le gros morceau de ce « bal des damnés » est la seconde partie de l’album entièrement consacrée à Busard. Pourtant, j’étais plutôt sceptique à l’idée de cette sorte de spin-off. J’aime beaucoup Busard et je comprends tout à fait qu’il ait du succès auprès des lecteurs mais j’avoue que je ne l’imaginais pas autrement qu’en personnage secondaire. Je dois reconnaitre que je me trompais. L’histoire centrée sur Busard est très réussie. L’esprit est évidemment différent de la série principale, ici pas d’humour mais une tonalité vraiment tragique et sombre. Powell est décidément très fort, il a encore réussi à m’émouvoir. On sent que l’auteur aime profondément ses personnages et ça fait plaisir.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Éric Powell, à qui l’on doit les comics The Goon ou HillBilly, nous livre un ouvrage en noir et blanc, centrée sur les visages des personnages qui atténuent les représentations par le simple biais de leur expression comme celle de cet inspecteur tenant la boîte contenant ces macabres trophées.
Lien : https://www.actuabd.com/Ed-G..
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Tout d'abord un grand merci à Masse critique pour cette découverte.

Je dois tout d'abord faire un aveu je ne suis pas consommatrice, ni passionnée de bandes dessinées. Lorsque j'ai postulé pour ce masse critique c'était avant tout parce que la thématique du tueur en série fait partie de mes domaines de prédilection. Lorsque j'ai feuilleté l'ouvrage j'ai eu peur de ne pas savoir apprécier le graphisme et l'histoire dans le même temps, que quelque part ces deux éléments soient comme l'huile et l'eau. Une peur notamment nourrie par le fait que les bulles sont très généreuses ... Et puis stupeur les deux se sont parfaitement mariés.

En somme j'ai été happée du début à la fin par l'histoire de ce tueur en série dont je ne connaissais pas l'existence jusqu'alors. En lisant le quatrième de couverture j'ai même appris avec stupeur que c'est Ed Gein qui a inspiré Thomas Harris pour la création du personnage Buffalo Bill dans le silence des agneaux ... Le silence des agneaux ... ce livre que j'ai lu deux fois et qui m'a marquée à jamais. Bref, je m'égare.... Ed Stein c'est d'abord donc l'histoire de ce tueur en série ... L'ouvrage réussi cet exploit de nous brosser en quelques pages l'histoire de ce personnage aussi énigmatique, intriguant, déroutant que .... rebutant ... Le rythme cadencé par des chapitres eux même agrémentés d'articles de presse, le tout servi par des dialogues percutants donnent à cet ouvrage une dynamique nous poussant à vouloir sans cesse poursuivre la lecture .. Mais, et alors là c'est un comble pour une lectrice comme moi qui se pensait peu sensible au graphisme ... c'est avant tout ce graphisme qui m'a le plus déboussolée. Et surtout l'usage du noir et blanc, ce jeu d'ombres et de lumières donnant aux personnages une profondeur indicible.... Souvent la mère de Ed Stein m'a effrayée .... la puissance du noir et blanc sur la couleur .... le travail sur les reliefs que ce choix a entraîné m'a hypnotisée du début à la fin...

J'ai donc été emportée par cet ouvrage.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

J’ai adoré ma lecture. Je n’ai pas l’habitude de ce genre de format mais pour ce thème la présence de pas mal de texte n’est pas du tout désagréable. Attention ce n’est pas pour tout public, surtout si vous êtes sensibles à cela.

Les illustrations sont dingues, on ne confond pas les personnages. Je vous le recommande vraiment !
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Depuis très longtemps, je suis passionnée par les tueurs en série. Entendez par là que non, je ne suis pas en admiration devant leur fait hein, soyons clairs, mais que j’ai toujours été passionné par la psyché humaine de ces gens. Tenter de savoir ce qui se passe dans leur tête pour en arriver là… Bref. Je me souviens qu’il y a un moment, j’ai lu un livre de poche sur Ed Gein. Mon premier livre sur le sujet. Alors quand le roman graphique Ed Gein – Autopsie d’un tueur en série de Harold Schechter et Eric Powell a débarqué chez Delcourt, je n’ai pas pu résister…



Alors bien sûr, c’est un ouvrage pour un public averti, c’est pas le truc qu’on lit le soir à ses enfants hein, sauf si on ne les aime pas et qu’on souhaite les traumatiser… Et ça ne serait vraiment pas sympa ! Je connaissais donc déjà bien ce charmant personnage qu’est Ed Gein donc je connaissais bien l’histoire avec les détails et le reste et du coup, on peut dire que ce roman graphique est super bien documenté. Et que l’histoire soit dessinée, ça l’a rend encore plus terrifiante ! On découvre comment ce gentillet du village est devenu l’un des plus terrifiant et sordide tueurs en série des Etats-Unis. On retrace sa vie de son enfance dans une famille ô combien aimante et équilibrée (vous le sentez le second degré ou pas ?) entre un père absent, alcoolique et j’en passe et une mère, ma foi, assez spéciale… A vous de le découvrir ! Mais moi, elle m’a terrifié !



La suite :
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ed Gein, si vous ne le connaissiez pas encore, cette BioBD pourra vous en dire plus sur ce terrifiant tueur en série Américain qui a inspiré plusieurs personnages de cinéma, tel que Norman Bates dans psychose, ou même Bates motel.



Ce recit nous plonge dans l'enfance et la vie de famille d'Ed Gein, malade mentalement et sous l'emprise d'une mère tyrannique et possessive.



Ed Gein n'a pas eu la vie facile, mais est-ce que cela veux dire que ses actes sont pardonnables ?



Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu une BD, et j'étais vraiment contente quand l'édition Delcourt a accepté ma demande sur Netgalley. Une BD qui retranscrit la vie d'un des tueurs les plus célèbres... Je ne pouvais pas passer à côté !



Comme dit l'éditeur " La qualité du travail de journaliste d’investigation mené par Harold Schechter - spécialiste du True Crime - et la maestria graphique démontrée par Eric Powell (The Goon, Hillbilly) font de ce roman dessiné un événement en soi. "



On sent le travail fourni par les deux auteurs, tant sur la documentation et l'écriture que sur le graphisme hyper réaliste !



J'ai beaucoup aimé la mise en scène de chaque début de chapitre illustré par un gros titre sur un journal.

À la fin de la bande dessinée, l'auteur nous explique chaque fait décrit dans son récit avec ses sources et des annexes, c'était très intéressant.



Alors si comme moi la vie des tueurs en série vous intrigue foncez lire cet ouvrage vraiment très bien réalisé !
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Hillbilly, tome 3

Et c'est ici que tout se lie. Les aventures fantastiques et formidablement écrites des deux tomes précédents nous amènent vers un arc plus long, couvrant tout ce troisième tome.



Tout les indices font corps, et les éclats d'horreur grotesques (au sens noble) illustrés juste comme il faut laissent place à la renaissance d'une épopée, à la réalisation d'une légende prophétique.



On y retrouve tout ce qui fait le charme de Powell. Les dessins cartoon qui paraissent parfois empruntés à une audacieuse campagne de com', un bonhomme malabar qui bénéficierait d'un background simple mais fort, percutant, déformé. Tout les personnages ont leur identité, les dialogues bien que parfois volontairement exagérés, sonnent juste jusque dans les reflets caricaturaux qui donne une belle couleur au face à face entre un ignare à mèche blond plus influent que les autres et une jeune femme à tresse venant prévenir de l'apocalypse à venir. La magie du cartoon encore une fois.



Donc oui, l'humour, l'histoire glauque de magie et de viles créatures dans la lignée d'un Corben, des personnages bien écrits et de la caricature. Pas de quoi remuer un lecteur assidu de Powell.



Sauf qu'ici, le format d'un récit courant sur 4 chapitres permet de développer l'épique. Le légendaire, l'évocation, l'union des forces de tous les péquenots contre les péquenots encore plus moches qui cherchent à les bouffer. Chaque page est une bouffée non plus seulement de Fantastique, mais aussi de fantasy héroïque.



On peut facilement reprocher la conclusion abrupte et peu subtile de quelques trames narratives de second plan qui, parfois, m'ont fait un peu buter la lecture par un coté ficelle de marionnettiste de 5 centimètres de diamètre. Mais malgré tout, ça fonctionne.



Je vous encourage donc à lire non pas seulement Hillbilly 3, mais aussi les autres travaux d'Eric Powell, notamment The Goon qui est réédité sous format intégrales.



Bon bain de boue à tous !
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Chimichanga, tome 1

Une sympathique pochade au cynisme débridé, oscillant entre le potache et le cinglant.



Un cirque et ses freaks d'un côté. Un labo pharmaceutique de l'autre. Une sorte de sorcière bas-de-gamme entre les deux.

Rajoutez une fillette à barbe qui trouve et adopte un gros monstre poilu, et vous êtes prêt pour le Chimichanga Show.



La galerie des personnages du cirque est savoureuse entre sa chèvre borgne à deux yeux, son monsieur muscle de 70kg ayant la force de quelqu'un de 75kg ou son poisson à visage humain.



C'est parfois très potache. Ça mitraille sévère sur les firmes pharmaceutiques (amusant à lire en ce moment covidien). C'est distrayant sans être transcendant.
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The Goon, tome 13 : Malchance, impair & man..

Beaucoup de frustration pour cette série. La frustration d'avoir du passer par 3 tomes très moyens à mon goût (10, 11 et 12) pour arriver à ce dernier tome qui est superbe.

En un tome, Powell me donne une claque sur le développement de ses personnages, sur sa construction narrative sur le titre et sur l'évolution de sa série (passée de chapitre "sketch" à un fil rouge avec une vraie profondeur).

Certes le tome ne manque pas de défaut, un côté convenu, une approche vue et revue, mais cela n'enlève en rien une très bonne exécution de sa part.

Rien à redire sur les dessins, dans la continuités des derniers tomes, par contre le travail sur les couleurs est excellent. C'est ces dernières qui nous plongent directement dans le titre et on est en immersion dans le récit.
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The Goon, tome 11 : Complaintes et lamentat..

Un début de tome poussif qui ressemble au tome précédent : c'est-à-dire du remplissage à mon goût. le tout pour faire patienter le lecteur.

Mais la seconde partie est bien plus pertinente avec un discours sous-jacent sur l'Amérique, la place de la sexualité, le regard d'autrui,...

Une seconde partie beaucoup plus sociétale et beaucoup plus fine dans l'écriture comme en est capable Powell.

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The Goon, tome 10 : Malformations et déviances

Un tome moins passionnant que les précédents et plutôt répétitif. Le prochain arc narratif devrait être la conclusion de la série et ce tome semble être du remplissage pour patienter.

Un tome à oublier pour ma part mais je garde cette envie de savoir comment va avancer le fil rouge.
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The Goon, tome 2 : Enfance assassine

En résumé, un deuxième tome du Goon moins régressif, plus humoristique, moins transgressif aussi, et un peu plu novateur dans sa forme.



Novateur dans sa forme, car on alterne des épisodes de la vie du Goon, de son enfance, avec des fausses pubs en rapport avec les histoires, des photos, et même une sorte de roman-photo où un gosse découvre un pulp qui relate en fait un épisode du Goon. Drôle et décalé.



Moins transgressif que le tome 1 qui ne l'était déjà pas beaucoup. Peu de questionnement sur l'Amérique, les valeurs, les dysfonctionnements. C'est du premier degré.



Moins régressif, car on cherche à comprendre la manière don le Goon s'est formé, créé, ainsi que son amitié avec Franky. C'est même parfois tendre, on a un friselis d'émotion d'enfance. Voir ce gavroche du Midwest avec sa casquette trop grande et son marcel souillé, cela provoque quelque émotion. Tout cela est vite balayé par les coups de poings violents que distribue le Goon, bien sûr. Cela n'a pas changé.



Plus humoristique. On a davantage d'humour second degré, des références, de l'auto-dérision. Comme quand Eric Powell fait dire au Goon ou à Franky qu'au moins "dans ce tome-ci, on n'aura pas de tronçonneuse qui parle" (en référence à un épisode du tome 1). Idem dans une page "off", où Franky se la coule douce parce que "maintenant on est édité par Delcourt"... merci au traducteur, by the way.



On passe un bon moment. Et on attend la suite. Donc, c'est plutôt bon signe en ce qui me concerne.
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The Goon - Dark Horse 15 : Once Upon a Hard..

Ce tome fait suite à Occasion of revenge (minisérie de 2014) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015, écrits, dessinés et encrés par Eric Powell, avec une mise en couleurs réalisée par lui-même. Powell a également réalisé le lettrage. Ce tome comprend également un épilogue de 2 pages annonçant la prochaine série de Powell (The Lords of misery), ainsi qu'une histoire de 11 pages (Colonel Nosferatu's underground soirée), initialement parue dans le Free Comic Book Day 2015.



Après les événements du tome précédent, Goon est dans une mauvaise passe, d'un point de vue psychologique. Il se rend devant l'établissement de Madame Elsa dont il défonce la vitrine avec une brique. Il va y chercher une créature à l'intérieur, la sort sur la voie publique, et lui défonce sauvagement le crâne à grands coups de parpaing. 2 personnes ayant pointé le bout de leur nez à la vitrine, il les abat froidement avec un revolver. Sa basse besogne ainsi achevée, il descend toutes les bouteilles d'alcool qu'il peut trouver chez Madame Ilsa, puis il va écluser quelques gorgeons supplémentaires chez Norton.



Franky constate avec inquiétude la dégradation de l'état d'esprit de Goon, de plus en plus violent et brutal, y compris avec ses amis. Il écoute le Prêtre Zombie lui prédire que les attaques vont s'intensifier contre Goon et que ce dernier réagit exactement comme ses ennemis s'y attendent. Goon appelle Don Rigati pour lui expliquer qu'il ne cèdera pas. Il a également décidé de s'attaquer une bonne fois pour toute à la Congrégation des Pies (Arab, Longfingers, Stone, Spindle, Spade, Rake), cette assemblée d'êtres surnaturels qui semblent faire peser une malédiction sur la ville. Pour cela il a besoin de la coopération du prêtre Zombie et de l'aide Willie Nagel le mort-vivant.



Dans le tome précédent, Eric Powell avait pris ses lecteurs par surprise en ramenant son récit sur l'intrigue principale, et en révélant beaucoup d'éléments sur les origines des créatures surnaturelles. Il continue dans ce tome en consacrant la majeure partie de l'épisode 3 aux origines du chapeau du Prêtre Zombie, et ses relations avec Longfingers et Jinofri (2 des pies). Le lecteur apprend ce qu'il en est de la malédiction qui pèse la ville et de l'histoire qui lie la Congrégation des Pies à cette ville alors que l'auteur relie les points des différents mystères qui nimbaient encore les relations sous-jacentes entre les personnages.



Eric Powell commence par établir clairement l'état d'esprit de Goon, entre dépression et rage meurtrière, avec une bonne dose d'autodestruction. Il n'est plus question pour lui d'empathie, mais de rendre les coups et d'exterminer ceux qui l'ont mis dans cette situation. Le lecteur sent souffler un grand vent de ménage. Effectivement la conclusion laisse supposer qu'il s'agit de la dernière histoire du Goon avant quelques temps et qu'il a soldé des comptes avec ses principaux ennemis de longue date (comme le Prêtre Zombie), comme plus récent (Don Rigati). Le lecteur s'immerge donc dans une atmosphère pesante et noire, dans laquelle il voit le personnage principal déterminé jusqu'à l'obsession. Eric Powell met lui-même en couleurs ces épisodes, à l'aquarelle avec des teintes grises et marron, sombres sans être très foncées. Comme à son habitude il dispose 4 ou 5 cases par page pour que la carrure de Goon ait la place de s'imposer. La violence est froide et efficace. L'artiste a un peu diminué le niveau graphique de violence par rapport à Big Man Plans, par exemple le massacre de la tête de la première créature n'est pas montrée, le cadrage restant sur Goon. Cela ne diminue en rien l'impact des coups, l'image montrant toute la force qu'y met Goon. L'impact des balles n'est pas montré, par contre le lecteur voit en gros plan un bras arraché par la suite.



Eric Powell ne se limite pas à une suite de séquences dans laquelle Goon défonce tout le monde. Il le montre également en train de parler à Franky, le visage ravagé par la consternation et l'absence d'espoir. Le lecteur pense alors que le récit est sur des rails pour une suite de confrontations aussi violentes que mécaniques pour Goon. Il est totalement pris par surprise quand Goon commence à lire L'île du docteur Moreau (1896) d'Herbert George Wells, et que le comics en raconte l'histoire pendant une quinzaine de page. L'adaptation est fidèle et respectueuse du thème principal, et elle agit comme un miroir de ce qu'est en train d'endurer Goon. Les dessins sont réalisés en crayonnés non encrés, avec une apparence brute collant parfaitement à la fragile humanité de ces animaux hommes. Même quand il ne s'agit plus que d'ombres chinoises rapidement noircies au crayon noir, ces images ne perdent rien en puissance d'évocation, en sauvagerie. Le retour à un encrage traditionnel pour les dernières pages n'en est que plus saisissant, établissant le comparatif entre la sauvagerie animale primale, et la sauvagerie humaine, toujours présente sous le vernis de la civilisation, et d'autant plus horrible.



Le troisième épisode mélange à nouveau ces 2 techniques de dessin : dessins encrés de manière classique pour le temps présent, et crayonné sans encrage pour le temps passé. L'artiste établit ainsi la différence temporelle de manière visuelle. Cet épisode comporte à nouveau son lot d'horreurs physiques. À nouveau cet épisode est à déconseillé aux cardiaques et aux âmes sensibles. Eric Powell ne se complaît pas à passer d'une horreur à l'autre, mais il ne se montre pas hypocrite non plus. Il montre soit le résultat d'une action sadique (une main clouée à une table avec des clous dans les doigts, sans être photographiques l'image présente une force de conviction dérangeante), ou d'une action violente en train de se produire (un visage transpercé par des doigts aux ongles effilés, ou encore l'origine de la peau de visage qui orne le chapeau du Prêtre Zombie). L'artiste présente ces moments de manière factuelle, avec une forte logique visuelle, et un sens du détail qui fait mal, qui fait ressortir la souffrance, les chairs déchirées.



Powell réussit de manière tout aussi convaincante des moments plus intimes, comme celui où Goon prend un thé avec madame Norton, dans son estaminet. Les images s'attardent aussi bien sur un geste banal (le liquide coulant de la théière dans la tasse) que sur un visage (celui de madame Norton). Le lecteur ressent la normalité du geste anodin, mais aussi la présence corporelle de madame Norton, une femme évoquant son passé essayant de se faire comprendre de son interlocuteur, laissant entrevoir sa personnalité, son esprit sous ses vêtements et son apparence. Eric Powell sait conférer une incroyable présence de ses personnages sur la page, sait faire passer leur caractère, convainc le lecteur que ces individus ont une histoire personnelle riche et tragique, tout en n'en laissant entrevoir qu'une faible partie.



Avec le quatrième épisode, le temps est venu d'ultimes confrontations et d'une résolution. Le lecteur éprouve l'impression que l'auteur souhaitait en terminer avec son récit, qu'il avait exprimé out ce qu'il avait à exprimer sur leur situation et qu'il boucle ça en quelques pages, avec la participation de Kid Gargantua un personnage assez récent. Ce n'est pas tant que l'épisode est anti climatique, c'est plutôt qu'après de nombreux épisodes passés à établir le contexte et l'ambiance de cette ville sous le joug d'une malédiction, la résolution semble bien rapide pour tout régler, même si le prix à payer est terrifiant. Goon reste terrifiant dans sa résolution d'aller jusqu'au bout, toujours sans aucune empathie. Par contre l'intervention de Kid Gargantua laisse un peu rêveur quant à la technique qu'il emploie comme si Eric Powell avait voulu trouver un deus ex machina qui lui permette de faire aboutir la confrontation en un temps record. En fonction de ce que le lecteur attendait du récit, il grimacera plus ou moins devant cette méthode. Fort heureusement, l'épilogue permet de revenir à l'univers classique du Goon.



Cette histoire de Goon vient mettre un terme aux intrigues secondaires présentes dans la série publiée par Dark Horse, pratiquement depuis son début en 2000. Le lecteur apprécie de pouvoir découvrir les mystères des personnages récurrents, ainsi que d'assister à une résolution définitive (même si l'intervention de Kid Gargantua laisse songeur). Il apprécie toujours autant la narration visuelle impeccable, sèche et expressive, brutale et sophistiquée. 5 étoiles pour une conclusion pleine de tension et d'émotion, même si la structure du récit laisse à penser que le créateur était peut-être un tantinet pressé d'en finir.



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- Colonel Nosferatu's underground soirée (11 pages) - Voyageant avec un cirque itinérant, Goon & Franky finissent par arriver dans la ville de Redwitch. Franky houspille les filles du cirque pour être plus vivantes et plus aguichantes sur scène. Goon se dirige vers la demeure du Colonel où semble-t-il le petit garçon Roscoe (qui voyageait avec eux) a été emmené.



Eric Powell raconte une histoire courte avec une bonne d'humour, aussi bien noir que franc, et visuel. Le lecteur sent un franc sourire se dessiner sur son visage en voyant Franky mimer aux filles comment elles doivent se trémousser pour mettre leur poitrine et leur postérieur en avant. Il jubile d'avance en voyant Goon s'introduire à la soirée privée du conte. Effectivement la bagarre qui s'en suit dégage un bon niveau de violence second degré, et tout est bien qui finit bien.
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Billy the Kid's Old Timey Oddities, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient une histoire complète qui fait office de première saison. Il a été réédité avec les 2 saisons suivantes dans Billy the Kid's old timey oddities Omnibus. Ce premier tome contient les 4 épisodes de la minisérie parue en 2005, écrite par Eric Powell (le créateur de The Goon, voir par exemple The Goon: Chinatown), dessinée et encrée par Kyle Hotz, avec une mise en couleurs d'Eric Powell.



L'histoire, tout le monde la connaît. Dans la nuit du 14 au 15 juillet 1881, Pat Garrett attend Billy the Kid (William Henry McCarty de son vrai nom) dans la chambre de Pete Maxwell. Lorsqu'il pénètre dans la pièce plongée dans l'obscurité, il l'abat froidement. En fait, non, les choses ne se sont pas passées comme ça, Billy the Kid s'en est sorti et a pu s'enfuir. Il mène une vie de vagabond itinérant.



Lors d'un ces voyages, à bord d'un train, il est abordé par Fineas Sproule, directeur d'un cirque de monstres, qui le convainc de l'accompagner pour écouter son offre d'emploi. Il souhaite que le Kid intègre sa troupe de monstres pour aller récupérer une gemme précieuse, ayant servi à animer un golem, et désormais détenue par Viktor Frankenstein. Cette foire aux monstres compte en particulier Aldwin Callahan (l'homme alligator), Isadora Mavrites (recouverte de tatouages des pieds à la tête), Wild Man (un indigène d'Afrique s'exprimant par borborygmes et cris), Jeffrey Tinsle (un jeune adolescent lilliputien), Hector Delgado (à la pilosité tellement abondante qu'il ressemble à un chien) et madame Tinsle (la mère de Jeffrey, voyante).



Après tout pourquoi pas ? Pourquoi ne pas donner sa chance à cette histoire réalisée par un scénariste connu pour son humour noir et moqueur (et qui aime le cirque et ses artistes mis au ban de la société, voir Chimichanga, la fillette à barbe) ? Pourquoi bouder les dessins de Kyle Hotz, même s'ils sont dérivatifs de ceux de Kelley Jones (eux-mêmes dérivatifs de ceux de Bernie Wrightson) ? Certes le point de départ est lui-même dérivatif, avec un Billy the Kid qui aurait survécu aux circonstances de sa mort, des monstres de foire plus archétypaux qu'originaux, et une quête mélangeant allègrement le folklore juif (le golem), avec le roman de May Shelley.



D'un autre côté, avec le résumé, le lecteur sait qu'il met les pieds dans un récit où sa suspension consentie d'incrédulité sera mise à contribution, avec certainement une dimension parodique. De fait, Eric Powell déroule une intrigue linéaire, assez classique dans laquelle Fineas Sproule et son équipe doivent se rendre en Europe, jusqu'à la demeure reculée du baron Frankenstein, à l'écart d'un petit village d'individus aux morphologies vraiment bizarres. Le bon docteur continue ses expériences sur les êtres humains, et les aventuriers ne sont pas bien accueillis par la populace locale. Malgré tout, comme le scénariste écrit son intrigue au premier degré, le lecteur se laisse porter par ces péripéties un rien prévisibles.



Les dessins de Kye Hotz sont un peu lourds en encrage, ce qui leur donne un relief particulier qui attire l'œil, en donnant l'impression de petites zones d'ombre dans chaque case, comme si la réalité était légèrement grignotée par une noirceur provenant de toute part, des individus, comme des objets ou des vêtements eux-mêmes. Ce dessinateur prend également un malin plaisir à déformer légèrement la morphologie des individus (un peu plus allongés ici, un peu trop musculeux là), ainsi que leurs visages (un peu caoutchouteux, un peu trop marqués).



Alors que le lecteur pourrait craindre que la composante horrifique (les déformations) et la composante caricaturale (les mêmes déformations) aient des effets qui s'annulent, il n'en est rien. Hotz réussit à trouver un point d'équilibre tel que ces personnages sont à la fois horribles, et empreints d'une forme d'humour noir. Il est à la fois possible de les prendre en pitié, et à la fois possible d'apprécier la dimension moqueuse et second degré. Cette narration donne une toute autre saveur à l'intrigue qui suit son cours linéaire, tout en dégageant un parfum de parodie.



À partir de là, les personnages acquièrent une rare épaisseur grâce à leur apparence. Hector Delgado (l'homme chien) est à la fois repoussant avec son apparence de chien mouillé, mal toiletté, et à la fois comique dans ses mimiques forcées. Isadora Mavrites est à la fois une femme aux courbes séduisantes, et une femme tragique à cause des images se forment sur sa peau. Jeffrey Tinsle est à la fois un enfant que l'on a envie de protéger, et une source de comique à vouloir se débrouiller tout seul dans un monde d'adultes, trop grand pour lui. L'homme alligator est assez repoussant du fait de ce que le lecteur soupçonne être une maladie de peau aggravée, et touchant dans sa résignation à sa solitude forcée.



Kyle Hotz ne s'économise pas sur les détails, ce qui participe beaucoup à immerger le lecteur dans un monde très palpable. La première apparition d'un humain amélioré par le docteur Frankenstein laisse une impression durable du fait de sa forme torturée, et de la texture de la peau, proche de la carapace d'un insecte. Il soigne également ses décors et ses personnages secondaires. Ainsi la première vision du cirque et de ses artistes occupe un dessin sur une double page, mariant à nouveau horreur physique, et parodie, le contraste entre les 2 lectures renforçant d'autant chacune interprétation. Il a également passé du temps pour représenter les roulottes, les tuiles en bois de leurs toits, et les roues en bois cerclées de fer.



Le lecteur découvre avec amusement le château improbable du docteur Frankenstein calé au pied d'une montagne, au fond d'une vallée, avec les maisons en arc de cercle autour. Il y a à nouveau une dimension comique dans ce château à mi-chemin entre une vision de Walt Disney, et une réflexion sur la manière dont ses tours s'imbriquent dans le flanc rocheux de la montagne. Il y a aussi une forme de constat social dans la façon de l'urbanisme de la ville est entièrement dicté par l'emplacement du château. Enfin, Kyle Hotz représente la texture de la fumée ou des nuages en leur donnant une étrange consistance qui participe à une dimension gothique de l'ambiance.



Le divertissement du lecteur est bien présent grâce à une narration visuelle riche personnelle, et humoristique. L'intrigue avance sans grande surprise. Par contre, le lecteur se rend compte qu'Eric Powell a un petit faible pour son personnage principal. Conformément à sa légende, Billy the Kid est un jeune adulte, mal poli, enclin à la violence et surtout soucieux de sa propre personne. Le lecteur suit attentivement la tactique de Fineas Sproule pour retenir son attention et le convaincre de rejoindre son cirque. Il voit comment ce monsieur sait manipuler le Kid, en jouant sur son arrogance et son avenir bouché.



Tout aussi inattendu, le scénariste s'amuse à rapprocher ce hors-la-loi qui a déjà tué et qui apprécie les plaisirs de la vie (femmes et alcool), du très jeune Jeffrey Tinsle, encore un enfant, encore innocent des choses de la vie. Bien sûr au début, il s'agit pour Billy d'épater cet auditoire facile et de se vanter de ses hauts faits. Mais Powell a introduit une dimension tragique dans le Kid, maltraité dans son enfance, traumatisé par son enfermement dans une malle, traumatisme qui a laissé des traces indélébiles. Si Jeffrey est encore assez innocent, il n'en est pas un idiot pour autant, ou une victime toute désignée. Avec une certaine rouerie, le scénariste rapproche ces deux individus de manière inattendue et organique.



À l'issue de ce premier tome, le lecteur constate que le divertissement était au rendez-vous et que les auteurs utilisent une narration au travers de laquelle leurs personnalités transparaissent. L'amour des monstres d'Eric Powell est présent à chaque page, le penchant pour le grotesque d'Hotz imbibe chaque page. L'histoire en elle-même est aussi vite lue qu'oubliée, par contre les personnages restent en mémoire, ainsi qu'un franc sourire sur les lèvres du lecteur 4 étoiles et l'envie de lire les 2 tomes suivants.
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The Goon - Dark Horse 10 : Death's Greedy C..

Ce tome fait suite à Calamity of conscience (épisodes 18 à 31, parus en 2009). Il contient les épisodes 32 & 33, ainsi que les 3 épisodes de la minisérie dédiée à Buzzard, parus en 2010.



Épisode 32 - Franky a organisé une fête d'anniversaire en l'honneur de Goon, chez Norton, avec même un gorille violeur et le passage de Frank Darabont (scénariste et réalisateur hollywoodien). Mais Goon n'a pas le coeur à la fête.



Dans cette première partie, Eric Powell (scénario et dessins) s'en donne à coeur joie pour mêler la détresse psychologique de Goon (voir les tomes précédents), les délicates attentions prévues par Franky (avec la surprise de Mabel), la déchéance du Priest, l'apparition d'un monstre dont Powell a le secret, et les conseils de Frank Darabont (réalisateur de La Ligne verte et de quelques épisodes de The Walking Dead) qui vient donner des conseils à Eric Powell sur le potentiel comique d'un gorille violeur. Powell fait le grand écart narratif entre un humour noir et absurde, et des émotions intense, avec une facilité apparente qui fait que tous les éléments disparates s'intègrent dans une narration fluide, vive et drôle. 5 étoiles.



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Épisode 33 - Une jolie jeune femme a fait son apparition au bar de Norton. Un inconnu patibulaire arrive en ville pour la dessouder. Goon et Franky vont devoir y mettre bon ordre. Cette histoire présente la particularité d'être narrée sans texte.



Cet épisode est un régal de bout en bout et une démonstration exemplaire des talents de conteur d'Eric Powell. L'absence de tout texte permet de mettre en évidence (pour ceux qui ne l'avaient pas encore remarqué) la verve graphique de Powell. Uniquement par le biais de savoureuses illustrations, Powell raconte en 22 pages une histoire de vol, de vengeance, de manipulations, tout en incluant les états émotionnels de chacun des personnages. Non seulement chacun dispose d'une apparence graphique soignée comme d'habitude, mais en plus Powell trouve des idées visuelles à la pelle pour une histoire poignante, brutale et rapide. Une leçon de bande dessinée. 5 étoiles.



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Minisérie Buzzard - Buzzard a décidé de reprendre la route et de trouver une solution à son état. Il arrive à proximité d'un château où il a des visions de l'avenir. Puis son périple l'amène dans un village subissant l'assaut chronique de créatures monstrueuses. Buzzard accepte de leur venir en aide en se rendant près du dieu de ces créatures.



Lors de la pause de la série "The Goon", Eric Powell a pris le temps de concocter une histoire de Buzzard. Le premier épisode permet de rappeler qui est Buzzard, de quelle malédiction il est la victime, et d'expliquer comment il acquiert une vieille rosse pour voyager. La première couverture est magnifique, Eric Powell reprend le célèbre Death Dealer de Frank Frazetta, en mettant Buzzard à sa place. Les illustrations du récit reprennent les codes établis par Powell lui-même lorsque Buzzard expose son point de vue : des cases sans beaucoup de décors où Powell privilégie l'ambiance au travers d'un schéma de couleurs sophistiqué.



Powell construit son récit sur la base d'un schéma très classique de quête : Buzzard accepte d'aider les villageois, il voyage avec un gamin pour lui montrer le chemin et il croise une belle dame à sauver, avant d'affronter le gros monstre. À l'évidence l'intention de Powell est de mener un récit dépouillé, réduit à sa plus simple expression, de la même manière que Buzzard ne s'intéresse qu'à l'essentiel, bannissant toute fioriture. Il reste donc à apprécier le point de vue de Buzzard sur ses compagnons de route et son véritable objectif. Ce dernier a déjà été évoqué dans des épisodes de la série "The Goon", il ne constitue donc pas une surprise. Ses relations avec l'enfant et la femme sont elles aussi ténues puisqu'il souhaite maintenir une distance par rapport à eux, et éviter toute implication émotionnelle.



Au final, ce parti pris narratif de ne conserver que l'essentiel, de viser un récit dépouillé est un pari risqué puisqu'il n'est pas sûr que le lecteur y trouve suffisamment de quoi se divertir. À l'arrivée le résultat est mitigé. Powell réussit parfaitement à faire passer l'état d'esprit de Buzzard, ses motivations et sa fatigue existentielle. Le garçon et la femme ont assez d'épaisseur pour avoir un début de personnalité, mais guère plus. Le classicisme de la quête rend son déroulement trop prévisible, trop famélique, mais la personnalité de Buzzard évite l'ennui. Les dessins possèdent toujours cette intelligence et cette sensibilité qui font de Powell un illustrateur exceptionnel, mais ils ont perdu en substance et trop souvent les personnages semblent évoluer dans un espace mangé de brouillard ou sans consistance. Ce tome contient également une magnifique couverture alternative de Richard Corben pour l'épisode 1 de Buzzard. 3 étoiles.



Eric Powell reprend le cours de la série mensuelle dans The deformed of body and devious of mind (épisodes 34 à 37, + 2 histoires courtes).
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