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Critiques de Eric Powell (209)
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Fascinant et révélateur, ce récit offre une plongée profonde dans la psyché d'un individu aux pratiques aussi horribles que macabres, telles que la découpe de ses victimes pour se confectionner un sinistre costume.



L'analyse de ces comportements aberrants suscite une réflexion sur les rouages complexes qui peuvent mener un homme à de pareils extrêmes.



Saluons également l'effort de recherche accompli pour présenter une approche aussi factuelle que possible de ce cas emblématique. En effet, la notoriété de l’affaire Gein a engendré une multitude d'œuvres culturelles qui s'en sont inspirées, comme "Psychose", "Massacre à la tronçonneuse" et "Le Silence des agneaux". Cette influence manifeste dans la culture populaire souligne l'ampleur de l'impact de cette histoire sur l'imaginaire collectif, tout en marquant l'importance de contextualiser et de comprendre ces événements pour mieux appréhender les aspects les plus sombres de la nature humaine.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ce roman graphique est réalisé tel un documentaire sur la vie de Ed Gein. Il relate les faits depuis son enfance en passant par les éléments le faisant basculer dans le meurtre et autres horreurs commises et enfin, jusqu'à la découverte de ses crimes.

Le graphisme est plutôt réaliste en noir et blanc.

Le récit est coupé en chapitres. L'histoire, bien qu'horrible, est prenante. D'autant plus terrible que cette histoire est vraie et que ce meurtrier n'a jamais été jugé pour ses crimes.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ce roman graphique est une somme, c'est une brique pour laquelle deux heures m'ont été nécessaires afin d'en venir à terme (ce qui est rare pour une BD "classique" qu'on lit généralement en 30 à 45 minutes).

Dense, complète sur le sujet, un dessin, un découpage et surtout un scénario qui ont contribué à me rendre cette oeuvre très lisible et captivante.

Alors oui, c'est vrai que ça ne respire pas la joie de vivre et qu'il faut vraiment avoir une drôle de curiosité pour être absorbé, captivé de la sorte par les chroniques d'un type aussi "monstrueux".

Notre attirance pour ces êtres que les choix de vie ont amené aux marges de l'humanité n'est plus à démontrer ou à expliciter : c'est ainsi (hélas ?...).

Que n'aurais-je lu un biopic sur mère Teresa, Gandhi ou Pic de la Mirandole : j'y aurais appris plus de belles choses sur ce que la nature humaine produit de meilleur...



Roman graphique très bien documenté, on réalise que le travail de restitution a été solidement étayé, notamment la dernière partie, dévolue aux considérations juridiques, mais aussi aux répercussions sociétales induites par l'approche journalistique qui en a été faite à l'époque.

Le lecteur passe de la stupéfaction à la sidération.

Enfant d'un couple mal assorti, Ed Gein a baigné dans la violence intra-familiale, l'alcoolisme du père aidant, la bigoterie excessive de sa mère très possessive (voire castratrice). La cellule familiale comme "incubateur de folie" pure (comme il est si bien dit dans la BD).



La conclusion est que cette sordide histoire d'être déviant (le premier a avoir choqué l'Amérique des années 50) est à l'origine de la fascination états-unienne pour la figure du tueur en série psychotique - notamment dans la culture populaire - à l'origine du roman "Psychose" qui a donné naissance au film que vous savez, lui-même matrice des "Massacre à la tronçonneuse", "Silence des agneaux" et bien d'autres encore.



Il est à préciser qu'il s'agit d'une lecture pour lecteurs avertis.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Je vais passer pour un monstre sans cœur, mais nous proposer l'autopsie d'un tueur en série qui n'a "que" deux meurtres reconnus à son actif, c'est léger. Voilà bien la plus courte série de meurtres possible.

Il n'en reste pas moins qu'Ed Gein aura marqué plusieurs générations. Et ceci plus grâce à ses déviances et autres perversités que par son irrépressible envie de tuer.

Les auteurs nous offrent ici un voyage aux origines du mal , une immersion totale au cœur d'une machine à fabriquer des monstres: Augusta Gein. Car on ne va pas se mentir, si Ed n'a pas eu une enfance facile, il le doit en grande partie à sa maman. et de nous demander ce qu'il serait advenu si le père et le frère n'avaient décidé, chacun à sa manière, de fuir cet atmosphère un poil oppressant.

On en oublierait presque de noter le travail de desseins tellement celui ci s'efface devant la complexité des personnages. Comme le signalent les auteurs en annexes, seuls les faits rien que les faits nous sont relatés dans cette autopsie, et le graphisme simple et épuré vient contrebalancer la gravité du propos.

C'est un vrai coup de cœur que j'ai eu pour cette BD.

Bonne lecture.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Avec son histoire, Ed Gein est l'homme qui a inspiré des films tels que "Psychose", "Le silence des agneaux" et "Massacre à la tronçonneuse".



Dit "Le boucher", Ed Gein est né en 1906 dans le Wisconsin, sa mère est une croyante fanatique, dominatrice, méprisante et dure. Elle sera la personne la plus importante pour son fils et sa mort sera son grand drame. Ed Gein se retrouve tout seul et ne sachant pas exciter sans cette figure dominatrice, sa tristesse et sa confusion sont grandes... C'est après, que des découvertes effroyables vont avoir lieu...



Sentiment de malaise dans cet univers froid et dangereux. Le récit et le dessin nous prennent rapidement aux tripes pour nous emmener vers des événements devenant de plus en plus dérangeants et malsains.



C'est une lecture glaçante qui nous fait entrer dans l'univers d'un tueur en série.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ed Gein tueur en série a defrayé la chronique et inspiré les personnages de Norman Bates et de Leatherface.

Fils d'une mère castratrice et bigote c'est à sa mort que se déchaine sa folie meurtrière.

En apparence tranquille voir même "idiot du village" Ed Gein n'en est pas moins un serial killer.



Ames sensibles s'abstenir, cette BD vous glacera le sang et vous montrera le mal sous une forme cruelle, froide, perverse et dérangée.

Les illustrations sont à la hauteur de l'histoire teintées de couleurs sombres et froides.



Cette BD est dérangeante mais passionnante. Découvrir Ed Gein nous pousse à nous interroger sur la noirceur de l'âme humaine et montre surtout que tout ce qui briller n'est pas d'or, car au-delà de l'horreur ce que je retiens c'est qu'avant d'être découvert, les voisins d'Ed Gein lui auraient donné le bon Dieu sans confession.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ed Gein est un tueur en série. Peut-être un des plus connus même si son nom ne vous dit rien. C'est lui qui a inspiré le personnage de Norman Bates du roman Psycho et de son adaptation par Hitchcock. C'est lui également qui prête sa psyché torturée au tueur du Silence des agneaux adapté au cinéma par Jonathan Demme.

Son histoire est sordide et a terrifiée l'Amérique profonde du milieu du XXè siècle qui s'est rendue compte que ce type de psychopathes pouvait être le voisin d'à côté, un gars sans histoire, un type qu'on aurait certainement pas imaginé confectionner des abats-jours avec de la peau humaine en tout cas...

Bref je ne vous spoiles pas plus l'histoire d'Ed Gein, si comme moi cette thématique vous interroge, vous trouverez entre ces pages une horreur froide sans pseudo-analyse, sans suspense, une simple reconstitution des faits, l'autopsie au sens métaphorique du terme de ce qui a fait de cet homme ce qu'il est devenu et qui a défrayé la chronique.

Ames sensibles s'abstenir, même si on nous épargne pas mal de violence (je pense), il n'en demeure pas moins que la description des crimes et des sévices endurés par le tueur enfant sont très dérangeants (d'autant qu'on sait qu'il ne s'agit pas d'une fiction).

Une très belle découverte BD ! Le thème, les graphismes, les dialogues, j'ai TOUT aimé !

Merci à Net Galley et aux Editions Delcourt de m'avoir permis de découvrir ce titre dont j'ai vraiment trouvé la lecture passionnante et terrifiante.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

💫 Ed Gein. Autopsie d’un tueur en série, Harold SCHECHTER & Eric POWELL

💫 Éditions Delcourt

💫 242 pages



🍁 Roman graphique🍁



🍁 On va suivre le parcours du tueur ayant inspiré de nombreux films comme Psychose ou encore Le silence des agneaux.

Ed Gein et son histoire familiale, son rapport à la fratrie, à la mère… les origines du mal.

Comment le petit Ed se construit au sein d’une famille dysfonctionnelle et bigote? Comment en vient-il à enlever, torturer et mutiler des femmes?

Les dessins sont hyper réalistes et illustrent bien les personnalités des personnages, le temps qui passe etc… c’est un très beau rendu.



🍁 J’ai beaucoup aimé ce roman graphique qui retrace l’enfance, l’adolescence et la vie d’adulte d’un tueur en série.

Il rend compte de la structuration psychique d’un enfant dans un environnement familial dysfonctionnel.

Ed Gein est l’un des premiers serial killer repéré aux USA, en fait un monsieur tout le monde… ce qui alimente forcément les angoisses et donc les rumeurs societales.

Cet ouvrage est plutôt bien documenté et riches d’informations. J’ai passé un excellent moment de lecture.

merci beaucoup à #netgalleyfrance et les #editionsdelcourt
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Je ne connaissais pas du tout Ed Gein et son lien avec le film Psychose.

J’ai découvert son nom il y a deux jours en découvrant la couverture de la bande dessinée sur NetGalleyFrance. Le titre est le résumé on suffit pour me donner envie de lire et je remercie Delcourt pour cette lecture.



Le livre en lui-même est très beau, même si je ne l’ai vu quand version numérique et que j’ai hâte de pouvoir le feuilleter en librairie. Les illustrations en noir et blanc ainsi que les traits des personnages, très bien travailler, nous plonge tout de suite dans l’ambiance.

Le récit qu’en à lui est très fluide et le découpage des chapitres nous aide à comprendre comment Ed Gein a pu devenir le monstre connu sous le nom du “Boucher fou de Plainfield”.



J’ai beaucoup aimé découvrir la vie de Ed Gein à travers ce roman graphique et aussi beaucoup aimé les documents en annexes et le carnet de croquis.



Cette bande dessinée est un très bel ouvrage, tant du point de vue graphique, que du point de vue de l’écriture et je la recommande à 100% à tous les fans de true crime.

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Les seigneurs de la misère

"Les Seigneurs de la Misère" ressemble à un titre de transition de la série "The Goon" d'Eric Powell, un hors série qui pourrait bien être un nouveau départ. Eric Powell est un touche à tout, il dessine, contribue aux couleurs de ses livres, ces dialogues sont une malle à citation, avec une remarquable conduite des personnages et de l'humour.

Le personnage principal, The Goon est accompagné par son fidèle ami Franky, et du jeune Roscoe, tout ce petit monde évoluent dans un univers entre polar et aventure fantastique, fait de zombies nazies, et de surnaturel avec une copie de vampire emprunt de Dracula.

La lecture et le graphisme sont captivant et magnétique, toujours aussi percutant et efficace, les planches sont pertinentes, dans un style reconnaissable, et la colorisation finalise et complète le bon fonctionnement.

Le tome commence par un court chapitre sur La Diabla, son origine, son histoire et sa légende, vaguement racontées par des protagonistes à qui je ne confirai pas mon portefeuille.

Un autre personnage vient compléter l'équipe des seigneurs de la misère, il reste à découvrir sa véritable implication dans cette aventure...

Pour conclure rien de bien nouveau dans le pays du Goon, si ce n'est le plaisir de retrouver un personnage culte mené de main de maitre par son créateur.
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The Goon, tome 11 : Complaintes et lamentat..

Attneiton, voilà un tome du Goon à ne pas mettre entre toutes les mains. Très grivois, scatologique à "souhait" (et pourtant je suis assez blindé), ultra pasticheur, dérangeant tant dans les dialogues que dans le dessin... Eric Powell y flirte avec la décence (et le bon goût, mais ça, on en a l'habitude) et le politiquement correct (ça aussi, c'est fréquent) à un degré jamais atteint.



On démarre avec l'évocation assez trash déjà de Lizzie, artiste de cirque ayant recueilli le Goon. On continue avec un mélange de super héros et de Magicien d'Oz, avec le Goon et Franky en slip moulant, tortillant du croupion en mode gay à donf, avec blagues salaces et sous-entendus visqueux. Fer Blanc est de la partie (pour ne pas dire de la jaquette).



Ensuite, Powell évoque le bayou et le moonshine, ce tord-boyaux distillé dans les marais... renommé pour la circonstance "Goonshine"... On a une course de hot rods, bien évidemment.



La pièce tombe à ce stade du tome... Eric Powell se moque de ce qui "fait" l'Amérique. Il se gausse des stéréotypes dans lesquels il est également enfermé par la bien-pensance moralisatrice. Et plutôt que de s'assagir, il prend le contre-pied et en remet non pas une, non pas deux, mais trois bonnes grosses couches de glauque et d'obscène...



On poursuit avec le pasteur qui loue ses talents de sorcellerie. et un bébé satan "chié du cul", et là, on navigue dans les fondements (c'est le cas de le dire) de la scatologie la plus franche.



Le tome se conclut par une galerie de tronches... gueules immondes et patibulaires mais presque (dixit Coluche), au rang desquelles on a ... eric Powell lui-même. C'est là le grand talent de Powell: se servir à lui-même les pires abominations qu'il sert à tout le monde. Rien n'échappe à sa plume acérée, pas même lui.
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Hillbilly, tome 1

"HillBilly Tome 1" d'Eric Powell chez @DelcourtBD



Synopsis :



"Rondel est un vagabond aveugle, qui en réalité comprend et voit le monde bien mieux que le commun des mortels. Rondel est un solitaire, armé d'un hachoir géant qui est finalement plus à l'aise auprès des créatures magiques et des sorcières. Il est même devenu pour beaucoup un héros de folklore pour ceux qui errent à l'orée du monde des rêves. Mais Rondel est également bien plus que cela."



Vous l'aurez compris, notre héros de ce jour n'en est pas vraiment un, mais il répond à l'appel des braves gens lorsque ceux-ci sont confrontés à la magie noire des sorcières, des trolls, gobelins et autres créatures démoniaques. Ayant secouru un corbeau, qui s'est révélé être une sorcière, il fut récompensé en acquérant un couperet bien particulier. Particulier, car il est capable de découper la couenne des engeances maléfiques, car c'est Lucifer lui-même qu'il l'a maudit afin d'être le Maître incontesté. Encore un qui souffre d'un ego surdimensionné associé à un complexe d'infériorité prononcé. Joli tableau donc. Notre héros, sus-nommé Rondel (jeux de mots interdit, merci) part donc en chasse de toutes les sorcières existantes sur les routes plus ou moins accueillantes et peuplées du monde dans lequel il vit, car il a juré de se venger de celle qui causa la perte de sa moman adorée. Hillbilly est bien sympa de les aider, car c'est un peu à cause des bouseux de son village que sa mère et lui on était chassé et mis au banc de la société. Tout ça, parce qu'il est né sans yeux, pffff quelle bande de ploucs je vous jure. Malgré ça, il parcourt sans relâche les différents chemins qui s'ouvrent à lui, accompagné par une Grizzli gigantesque du nom de Lucille (non ce n'est pas la batte de Neagan) et de sa meilleure amie Esther, garçon manqué qui fut la seule personne à accorder de l'attention à Rondel et à sa mère lors de leur exil forcé



Qu'est-ce que j'en pense de ce tome ? :



C'est une p****n d'agréable surprise qu'est ce "Hillbilly" de Monsieur Powell. L'histoire et les différentes péripéties s’enchaînent avec harmonie et justesse. Le dessin est fluide, beau et adapté au thème de l'histoire. Les personnages sont attachants, drôles et bourrins à souhait. Le fait que Lucifer se soit fait voler un de ses joujoux, qui est utilisé au final pour tuer les engeances démoniaques est burlesque et vous fait passer un très bon moment en compagnie de Rondel le tueur de Sorcière. C'est donc, encore, un opus que je vous conseille de découvrir.



Note : 15/20.

 

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Hillbilly, tome 1

Hillbilly : Habitant des montagnes. Argot - Bouseux, Péquenot.



Il y a des relents de western dans Hillbilly.

D'ailleurs Powell l'explique dans la création de son personnage : au début il le voyait avec un mousquet, en coureur de brousse. Et puis il a changé son arme, et il l'a vieillit. Mais il lui a laissé sa peau de bête, son air de trappeur et son cœur froid. De cette sensibilité renfermée que possède les habitants des montagnes, ceux qui parcourent les forêts et grimpent les roches pour trouver l'aventure. Ou l'inverse.



Et ça tombe bien : Rondel (c'est son p'tit nom) se fait poursuivre sans cesse, parce qu'il chasse les sorcières. Un peu à la manière d'un Hellboy des temps anciens, il poursuit les absurdités du monde parallèle pour les renvoyer en enfer, armé de son hachoir et aidé de ses amis.

Et d'une ourse au caractère de vieille fille ronchon.



Hillbilly c'est très bien. le trait est chouette, les nuances de couleurs toutes dans les sombres mais rehaussé de rondeur, c'est un comics qui sent la bande dessinée européenne. Ou l'inverse, on ne sait pas bien. Et dans les faits, on s'en fout un peu parce que c'est bien (très, si t'as suivi), et c'est tout ce qui compte.



Je vous laisse, j'ai le tome deux à ouvrir.
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Hillbilly, tome 2

Ce tome fait suite à Hillbilly, tome 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre qui sont les personnages. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2017, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Eric Powell. Les épisodes 2 et 4 bénéficient d'une histoire courte supplémentaire écrite par Powell, dessinée par Steve Mannion pour la première, et par Simone di Meo pour la seconde. Ces 4 épisodes constituent autant d'aventures indépendantes mettant en scène Rondell le bouseux, dans chaîne de montagnes des Appalaches, armé du couperet du diable.



Dans la première histoire, Rondell vagabonde dans la forêt et arrive à proximité d'une maison isolée devant laquelle se tient un homme armé d'un arc, au bord de l'épuisement, n'ayant pas fermé l'œil depuis plusieurs nuits. Il perd littéralement conscience dans les bras de Rondell qui le ramène dans sa cabane. Le trappeur explique qu'il est harcelé par une créature surnaturelle appelée Tailypo dont il a eu le malheur de couper la queue et de la manger. L'histoire complémentaire raconte la fois où Tailypo a essayé de duper Iron Child pour s'approprier sa hache. Dans la deuxième histoire, Rondell est prisonnier d'une créature surnaturelle, un gros monstre dont une partie du dos forme des cages avec des barreaux. Il partage cette situation d'infortune avec un autre homme dans une cage à côté. Maggie, la sorcière aux 12 orteils, s'est emparée de son couperet du diable. Sentant qu'ils vont bientôt être mis à mort, l'homme confesse une infidélité à sa femme dont le chagrin occasionné a entraîné le déclin de sa santé jusqu'à sa mort. Suite à cette confession, Rondell raconte qu'il n'a eu que 3 amours dans sa vie : sa mère, une femme à qui il n'a jamais pu avouer ses sentiments, et Lucille, une ourse qui parle. Il raconte comment il a rencontré Lucille, en poursuivant la sorcière Ezerat.



Dans la troisième histoire, Rondell progresse avec difficulté dans les montagnes Appalaches, sous la neige qui tombe dru. Alors qu'il a de plus en plus de mal à progresser dans la neige collante qui lui arrive jusqu'au genou et qu'elle alourdit son manteau, il arrive devant une petite cabane, avec un indien qui lui fait signe d'entrer. L'hôte lui offre un bol de soupe devant un feu vrombissant. Rondell s'endort aussitôt sa soupe finie et se met à rêver à un loup géant. Cet épisode est réalisé en 3D, nécessitant l'utilisation d'une paire de lunettes avec un verre rouge et un bleu (non fourni avec le comics) pour pleinement l'apprécier. Dans la quatrième histoire, au fil de ses vagabondages, Rondell arrive dans le village de James Stoneturner. Sa sœur lui apprend qu'il a été enlevé par des créatures surnaturelles, l'une d'elle se nommant Judd Hogslopp, une sorte de phacochère anthropomorphe. Par contre les ravisseurs ont laissé la pierre dans la chapelle. Rondell se met en quête de Judd Hogslopp, pendant que James Stoneturner répond aux questions que lui posent les 3 sorcières pour le compte desquelles il a été enlevé. L'histoire courte montre Rondell dans une auberge, alors que les individus présents le regardent d'un mauvais œil. L'un d'entre eux finit par proposer de l'embaucher pour apporter des peaux de bête à un marchand dont la maison est en haut de la colline. Rondell accepte en sachant très bien qu'il s'agit d'une forme de piège.



En découvrant ce deuxième tome, le lecteur ne se pose de question. Il sait qu'il va retrouver Rondell, un individu aveugle de grande taille, armé d'un couperet réagissant aux créatures surnaturelles et maléfiques. Il sait qu'il va découvrir 4 histoires menées à leur terme en 1 épisode, dans lesquelles Rondell va appliquer sa justice définitive sur des monstres qui le méritent bien, dans des décors naturels boisés. Il est servi dès la page d'ouverture avec la haute carcasse de Rondell, avançant d'un pas sûr au milieu d'arbres aux formes torturées. Le lecteur voit bien que la nature est mise en scène par Eric Powell pour la sublimer en un décor gothique, une forêt plus impressionniste que naturaliste, un milieu naturel propice à abriter des monstres pouvant disparaître et apparaître à leur gré dans ses sous-bois enténébré. Il note que les futs des arbres sont assez espacés, mais que la frondaison des arbres doit être d'une surface telle que les feuillages de touchent d'arbre en arbre dans les hautes cimes. La majeure partie du deuxième épisode se déroule dans des grottes de vaste taille. Le lecteur peut apprécier le volume de chaque grotte, ainsi que la texture de la roche. La troisième aventure propose 4 pages de pénible progression dans la neige, avec une texture extraordinaire, et une luminosité crépusculaire verdâtre totalement envoutante. La dernière aventure est moins riche en décor, à part pour la caverne dans laquelle est détenu James Stoneturner. Si le lecteur dispose de lunettes 3D, il peut apprécier les éléments naturels du troisième épisode, sinon il regrette de ne pas en disposer.



Eric Powell répond donc aux attentes du lecteur en termes d'environnements naturels sublimés en décors aux formes épurés, propres à distiller une ambiance macabre. Le lecteur retrouve avec grand plaisir la haute silhouette de Rondell, avec son grand manteau descendant jusqu'aux chevilles, ses bottes de cuir, son étrange chapeau melon, et sa longue tignasse. Il n'y a pas de doute qu'il s'agit bien d'un individu habitué à vivre dans la nature, n'ayant pas accès au luxe de l'eau courante et des installations sanitaires de la ville. C'est un individu fort physiquement, sans que le dessinateur ait besoin de montrer ses muscles, ténébreux, du fait du bandeau qu'il porte sur les yeux, avec une forme de résignation dans sa posture, comme s'il était accablé par la certitude de ne jamais trouver le repos. Le lecteur apprécie également la forte présence visuelle des autres personnages. Comme à son habitude, Powell dose avec précision les ingrédients graphiques, réussissant à allier une forme de réalisme (la tenue du pauvre trappeur), avec une fibre tragique ou horrifique (la fatigue du trappeur, le rictus de la sorcière) et un zeste comique qui ne vient pas contredire la dimension tragique. En regardant le trappeur, le lecteur voit un individu pauvre, subsistant tant bien que mal grâce à une maigre chasse, accablé par la fatigue, sur les nerfs, mais aussi une représentation affectueusement moqueuse qui reconnaît qu'il s'agit d'un plouc. Le lecteur y voit plus du respect que de la condescendance, car Eric Powell reconnaît la dureté de cette vie proche de la nature, reconnaît l'effort de l'individu.



Le lecteur vient également pour la vitalité et l'inventivité des créatures surnaturelles. Il est servi avec la malice méchante de Tailypo, avec la masse de la créature qui transporte ses 2 prisonniers sur son dos, avec la cruauté de Maggie la sorcière, avec la sauvagerie du loup géant, avec la veulerie de Judd Hogslopp et avec le décharnement des 3 sorcières finales. Powell n'a rien perdu de sa dextérité pour donner vie à ces créatures, à les rendre naturelles et évidentes dans le cours du récit, et à leur faire irradier leur méchanceté innée. Comme à son habitude il met en scène des affrontements aussi rapides que violents, où un coup s'avère décisif. Comme dans le premier tome, il en développe un plus que les autres, celui contre le loup géant, avec des cases plus grandes pour laisser s'exprimer l'ampleur de grands mouvements et la violence des chocs. Le lecteur apprécie au premier degré la catharsis que représente ces affrontements physiques, où le bien peut ainsi triompher du mal grâce à un coup de couperet définitif et bien placé.



En termes d'intrigue, le lecteur n'a pas l'impression d'un schéma répétitif ou d'histoires trop réduites à leur plus simple expression. Dans la première, il apprécie le sadisme de Tailypo à l'encontre du trappeur, ainsi que la réflexion qui permet à Rondell de prendre le dessus. Dans la seconde, il se retrouve émotionnellement impliqué dans la naissance de la relation contre nature entre Rondell et Lucille, et dans la valeur sur laquelle elle repose. Dans la troisième, il se laisse complètement emporter par cette vision mystique, à la dimension spirituelle. Dans la dernière, il est un peu plus déstabilisé car finalement le personnage principal n'est pas Rondell, mais James Stoneturner. Il espère alors que ce personnage reviendra dans un prochain épisode. Dans tous les cas, l'auteur réussit à surprendre le lecteur, et à délivrer son quota de divertissement et de dépaysement.



Le lecteur part avec un a priori négatif contre les 2 histoires courtes car ce n'est pas pour elles qu'il a acheté ce tome. Il est déjà un peu rassuré quand il constate qu'elles ont été écrites par Eric Powell, ce qui assure qu'elle reste dans la tonalité des histoires des 4 épisodes, et qu'elles s'intègrent parfaitement dans la mythologie développée. Steve Mannion ne dessine pas comme Eric Powell, et il a choisi d'utiliser une seule couleur. Mais le lecteur apprécie sa verve visuelle et se dit que la narration visuelle reste dans la veine de celle de Powell, avec une approche plus détaillée, mais toute aussi facétieuse. Simone di Meo se montre plus appliqué dans le traçage des contours, et plus porté à l'exagération comique des formes. Cependant il conserve lui aussi la tonalité des aventures de Rondell, avec une narration plus appuyée sur la farce. Ces 2 récits ne sont pas indispensables, mais ils déparent pas dans le recueil.



Ce deuxième tome savoure aussi efficace et savoureux le premier, avec des histoires rondement menées, mélangeant une forme de drame et de conte surnaturel, dans lequel les créatures maléfiques reçoivent le sort qu'elles méritent.
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Hillbilly, tome 2

Ce tome fait suite à Hillbilly Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre qui sont les personnages. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2017, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Eric Powell. Les épisodes 2 et 4 bénéficient d'une histoire courte supplémentaire écrite par Powell, dessinée par Steve Mannion pour la première, et par Simone di Meo pour la seconde. Ces 4 épisodes constituent autant d'aventures indépendantes mettant en scène Rondell le bouseux, dans chaîne de montagnes des Appalaches, armé du couperet du diable.



Dans la première histoire, Rondell vagabonde dans la forêt et arrive à proximité d'une maison isolée devant laquelle se tient un homme armé d'un arc, au bord de l'épuisement, n'ayant pas fermé l'œil depuis plusieurs nuits. Il perd littéralement conscience dans les bras de Rondell qui le ramène dans sa cabane. Le trappeur explique qu'il est harcelé par une créature surnaturelle appelée Tailypo dont il a eu le malheur de couper la queue et de la manger. L'histoire complémentaire raconte la fois où Tailypo a essayé de duper Iron Child pour s'approprier sa hache. Dans la deuxième histoire, Rondell est prisonnier d'une créature surnaturelle, un gros monstre dont une partie du dos forme des cages avec des barreaux. Il partage cette situation d'infortune avec un autre homme dans une cage à côté. Maggie, la sorcière aux 12 orteils, s'est emparée de son couperet du diable. Sentant qu'ils vont bientôt être mis à mort, l'homme confesse une infidélité à sa femme dont le chagrin occasionné a entraîné le déclin de sa santé jusqu'à sa mort. Suite à cette confession, Rondell raconte qu'il n'a eu que 3 amours dans sa vie : sa mère, une femme à qui il n'a jamais pu avouer ses sentiments, et Lucille, une ourse qui parle. Il raconte comment il a rencontré Lucille, en poursuivant la sorcière Ezerat.



Dans la troisième histoire, Rondell progresse avec difficulté dans les montagnes Appalaches, sous la neige qui tombe dru. Alors qu'il a de plus en plus de mal à progresser dans la neige collante qui lui arrive jusqu'au genou et qu'elle alourdit son manteau, il arrive devant une petite cabane, avec un indien qui lui fait signe d'entrer. L'hôte lui offre un bol de soupe devant un feu vrombissant. Rondell s'endort aussitôt sa soupe finie et se met à rêver à un loup géant. Cet épisode est réalisé en 3D, nécessitant l'utilisation d'une paire de lunettes avec un verre rouge et un bleu (non fourni avec le comics) pour pleinement l'apprécier. Dans la quatrième histoire, au fil de ses vagabondages, Rondell arrive dans le village de James Stoneturner. Sa sœur lui apprend qu'il a été enlevé par des créatures surnaturelles, l'une d'elle se nommant Judd Hogslopp, une sorte de phacochère anthropomorphe. Par contre les ravisseurs ont laissé la pierre dans la chapelle. Rondell se met en quête de Judd Hogslopp, pendant que James Stoneturner répond aux questions que lui posent les 3 sorcières pour le compte desquelles il a été enlevé. L'histoire courte montre Rondell dans une auberge, alors que les individus présents le regardent d'un mauvais œil. L'un d'entre eux finit par proposer de l'embaucher pour apporter des peaux de bête à un marchand dont la maison est en haut de la colline. Rondell accepte en sachant très bien qu'il s'agit d'une forme de piège.



En découvrant ce deuxième tome, le lecteur ne se pose de question. Il sait qu'il va retrouver Rondell, un individu aveugle de grande taille, armé d'un couperet réagissant aux créatures surnaturelles et maléfiques. Il sait qu'il va découvrir 4 histoires menées à leur terme en 1 épisode, dans lesquelles Rondell va appliquer sa justice définitive sur des monstres qui le méritent bien, dans des décors naturels boisés. Il est servi dès la page d'ouverture avec la haute carcasse de Rondell, avançant d'un pas sûr au milieu d'arbres aux formes torturées. Le lecteur voit bien que la nature est mise en scène par Eric Powell pour la sublimer en un décor gothique, une forêt plus impressionniste que naturaliste, un milieu naturel propice à abriter des monstres pouvant disparaître et apparaître à leur gré dans ses sous-bois enténébré. Il note que les futs des arbres sont assez espacés, mais que la frondaison des arbres doit être d'une surface telle que les feuillages de touchent d'arbre en arbre dans les hautes cimes. La majeure partie du deuxième épisode se déroule dans des grottes de vaste taille. Le lecteur peut apprécier le volume de chaque grotte, ainsi que la texture de la roche. La troisième aventure propose 4 pages de pénible progression dans la neige, avec une texture extraordinaire, et une luminosité crépusculaire verdâtre totalement envoutante. La dernière aventure est moins riche en décor, à part pour la caverne dans laquelle est détenu James Stoneturner. Si le lecteur dispose de lunettes 3D, il peut apprécier les éléments naturels du troisième épisode, sinon il regrette de ne pas en disposer.



Eric Powell répond donc aux attentes du lecteur en termes d'environnements naturels sublimés en décors aux formes épurés, propres à distiller une ambiance macabre. Le lecteur retrouve avec grand plaisir la haute silhouette de Rondell, avec son grand manteau descendant jusqu'aux chevilles, ses bottes de cuir, son étrange chapeau melon, et sa longue tignasse. Il n'y a pas de doute qu'il s'agit bien d'un individu habitué à vivre dans la nature, n'ayant pas accès au luxe de l'eau courante et des installations sanitaires de la ville. C'est un individu fort physiquement, sans que le dessinateur ait besoin de montrer ses muscles, ténébreux, du fait du bandeau qu'il porte sur les yeux, avec une forme de résignation dans sa posture, comme s'il était accablé par la certitude de ne jamais trouver le repos. Le lecteur apprécie également la forte présence visuelle des autres personnages. Comme à son habitude, Powell dose avec précision les ingrédients graphiques, réussissant à allier une forme de réalisme (la tenue du pauvre trappeur), avec une fibre tragique ou horrifique (la fatigue du trappeur, le rictus de la sorcière) et un zeste comique qui ne vient pas contredire la dimension tragique. En regardant le trappeur, le lecteur voit un individu pauvre, subsistant tant bien que mal grâce à une maigre chasse, accablé par la fatigue, sur les nerfs, mais aussi une représentation affectueusement moqueuse qui reconnaît qu'il s'agit d'un plouc. Le lecteur y voit plus du respect que de la condescendance, car Eric Powell reconnaît la dureté de cette vie proche de la nature, reconnaît l'effort de l'individu.



Le lecteur vient également pour la vitalité et l'inventivité des créatures surnaturelles. Il est servi avec la malice méchante de Tailypo, avec la masse de la créature qui transporte ses 2 prisonniers sur son dos, avec la cruauté de Maggie la sorcière, avec la sauvagerie du loup géant, avec la veulerie de Judd Hogslopp et avec le décharnement des 3 sorcières finales. Powell n'a rien perdu de sa dextérité pour donner vie à ces créatures, à les rendre naturelles et évidentes dans le cours du récit, et à leur faire irradier leur méchanceté innée. Comme à son habitude il met en scène des affrontements aussi rapides que violents, où un coup s'avère décisif. Comme dans le premier tome, il en développe un plus que les autres, celui contre le loup géant, avec des cases plus grandes pour laisser s'exprimer l'ampleur de grands mouvements et la violence des chocs. Le lecteur apprécie au premier degré la catharsis que représente ces affrontements physiques, où le bien peut ainsi triompher du mal grâce à un coup de couperet définitif et bien placé.



En termes d'intrigue, le lecteur n'a pas l'impression d'un schéma répétitif ou d'histoires trop réduites à leur plus simple expression. Dans la première, il apprécie le sadisme de Tailypo à l'encontre du trappeur, ainsi que la réflexion qui permet à Rondell de prendre le dessus. Dans la seconde, il se retrouve émotionnellement impliqué dans la naissance de la relation contre nature entre Rondell et Lucille, et dans la valeur sur laquelle elle repose. Dans la troisième, il se laisse complètement emporter par cette vision mystique, à la dimension spirituelle. Dans la dernière, il est un peu plus déstabilisé car finalement le personnage principal n'est pas Rondell, mais James Stoneturner. Il espère alors que ce personnage reviendra dans un prochain épisode. Dans tous les cas, l'auteur réussit à surprendre le lecteur, et à délivrer son quota de divertissement et de dépaysement.



Le lecteur part avec un a priori négatif contre les 2 histoires courtes car ce n'est pas pour elles qu'il a acheté ce tome. Il est déjà un peu rassuré quand il constate qu'elles ont été écrites par Eric Powell, ce qui assure qu'elle reste dans la tonalité des histoires des 4 épisodes, et qu'elles s'intègrent parfaitement dans la mythologie développée. Steve Mannion ne dessine pas comme Eric Powell, et il a choisi d'utiliser une seule couleur. Mais le lecteur apprécie sa verve visuelle et se dit que la narration visuelle reste dans la veine de celle de Powell, avec une approche plus détaillée, mais toute aussi facétieuse. Simone di Meo se montre plus appliqué dans le traçage des contours, et plus porté à l'exagération comique des formes. Cependant il conserve lui aussi la tonalité des aventures de Rondell, avec une narration plus appuyée sur la farce. Ces 2 récits ne sont pas indispensables, mais ils déparent pas dans le recueil.



Ce deuxième tome savoure aussi efficace et savoureux le premier, avec des histoires rondement menées, mélangeant une forme de drame et de conte surnaturel, dans lequel les créatures maléfiques reçoivent le sort qu'elles méritent.
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Big Man Plans

Ce tome reprend une mini-série en quatre épisodes, initialement parus en 2015, imaginée par Eric Powell et Tim Wiesch et mise en images par Eric Powell.



Le récit commence comme une bonne blague car c’est l’histoire d’un nain assis dans un bar… mais l’envie de rire s’estompe très vite. Le petit homme accoudé au comptoir de cet établissement mal fréquenté de Brooklyn en 1979 ne supporte en effet plus trop les brimades dont il est victime depuis son enfance et il vient de surcroît de recevoir une lettre qui fait définitivement déborder le vase au point de se lancer dans une vendetta sans pitié…



Les auteurs développent non seulement la progression de cette quête vengeresse, tout en révélant progressivement les motifs de toute cette haine, mais reviennent également en parallèle sur le passé du nain en entrecoupant les nombreuses scènes sanglantes de flash-backs sur son enfance. La violence a toujours été présente dans l’œuvre d’Eric Powell, mais elle monte ici crescendo pour atteindre des sommets parfois difficiles à soutenir. La colère du personnage principal monte en effet au fil des pages pour aboutir à des scènes de torture particulièrement sadiques.



Heureusement, grâce à une narration très immersive, les auteurs parviennent à partager les sentiments qui animent ce protagoniste qui a été persécuté toute sa vie. Du rejet de sa mère à son intégration dans une section spéciale de l’armée afin d’exploiter sa petite taille dans les tunnels Viêt-Cong lors de la guerre du Vietnam, en passant par des années douloureuses au sein d’un orphelinat, la jeunesse de Big Man n’a en effet rien de réjouissant et débouche sur une quête vengeresse admirablement mise en images par Eric Powell. L’auteur de « The Goon » et de « Chimichanga » a l’habitude de donner vie à des personnages atypiques et livre ici un nain particulièrement endurci, dont le visage devient de plus en plus amoché au fil du récit. La violence exprimée par Eric Powell n’est pas seulement suggérée mais surtout très visuelle, l’auteur ayant visiblement choisi de ne rien nous épargner. Il n’hésite d’ailleurs pas à rendre l’ensemble encore un peu plus crade en montrant régulièrement son personnage avec les parties génitales bien à l’air…



Bref, « Big Man Plans » c’est l’histoire d’un nain dans un bar… qui ne prête pas vraiment à rire…, une vendetta cruelle réservée à un public averti !



Retrouvez cet album dans mon Top comics de l’année !
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Billy the Kid's Old Timey Oddities, tome 3 ..

Ce tome fait suite à The ghastly fiend of London. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2012/2013, ainsi que l'épilogue, écrits par Eric Powell (qui a aussi dessiné 10 pages de l'épilogue), dessinés et encrés par Kye Hotz, avec une mise en couleurs de Dan Brown. Les 3 tomes de Billy the Kid ont été rééditées dans l'intégrale Billy the Kid's old timey oddities Omnibus.



À Louisville dans le Kentucky, un individu aux mains difformes s'est introduit dans la tente de Madame Tinsle, la diseuse de bonne aventure, et s'enquiert, sous la menace d'une arme à feu, de savoir où se trouve Fineas Sproule et sa troupe. Elle répond qu'ils se trouvent à Londres. En fait la petite troupe est en route pour le village au bord du Loch Ness, pour retrouver Aldwin Callahan (l'homme lézard) qui a été enlevé pour une raison inconnue.



Fineas Sproule (l'homme araignée), Billy the Kid, Isadora Mavrites (la femme tatouée), Jeffrey Tinsle (le jeune génie) et Miles / Malcolm sont en route pour le Loch Ness. Chemin faisant, Sproule leur raconte la légende de saint Columba, un moine irlandais, et de la manière dont lui et ses disciples ont dompté le dragon du coin, avec la création de reliques. Arrivés au village, ils sont pris pour des abominations issues du Loch Ness, pourchassés par des villageois belliqueux et amenés devant le père Anthony.



Les 2 premiers tomes de cette trilogie avaient donné le ton : monstres classiques et parodies respectueuses, avec des personnages affligés de difformités monstrueuses relevant de l'imaginaire (des mains à la place des pieds pour Fineas Sproule, ou une tête à 2 visages pour Miles / Malcolm). Cette troisième aventure commence sur le même ton, avec le mystère de ce monsieur qui vient terroriser madame Tinsle, pour essayer de récupérer le Cœur du Golem (évoqué dans le premier tome). Puis les étrangetés (Oddities) se rendent au Loch Ness. Le lecteur se doute bien qu'Eric Powell va mélanger différentes créatures légendaires, comme il l'a fait dans les 2 premiers tomes. Ça commence tout de suite avec cette légende sur saint Columbo, et ça continue avec le véritable occupant des souterrains à proximité du Loch Ness.



Comme dans le tome précédent, l'intérêt principal de l'intrigue ne réside pas dans une étude de caractère. Cette histoire sera surtout l'occasion de faire mûrir un peu Billy the Kid, au travers des épreuves qu'il traverse, mais aussi de la responsabilité qui lui échoit. Néanmoins tout n'est pas trop sérieux et sinistre, puisqu'avant il a la possibilité de prendre du bon temps avec les fiancées de leur hôte. D'ailleurs Eric Powell insère d'autres moments humoristiques comme la lanterne magique qui ne fonctionne pas (au grand désarroi de son propriétaire), ou la manière dont le mystérieux visiteur de Madame Tinsle se considère (avec un humour noir bien saignant). Cette dimension humoristique se retrouve dans les dessins de Kyle Hotz, avec le visage très déformé du ravisseur d'Aldwin Callahan, ou la tête d'ahuri du jeune garçon sous l'emprise de l'alcool. Le lecteur peut également remarquer un villageois avec une fourche en arrière-plan ou avec une hache, évoquant des films de monstres.



Le lecteur comprend donc que les auteurs ne souhaitent pas qu'il prenne ces péripéties au second degré, que ces hommages référencés aux monstres de la culture horrifique sont de nature parodique. Pour autant, ils ne se content pas d'aligner des moments de grosse farce, ils savent jouer de différentes manières avec les codes bien établis. Ainsi le Père Anthony et les villageois dépassent les clichés de populace monomaniaque souhaitant annihiler les monstres, ou de paysans abrutis ne comprenant rien à ce qui se passe sous leur nez.



Le cœur du récit reste bien une aventure sur la base d'une intrigue : il convient de sauver un membre de la troupe de cirque qui a été kidnappé pour des raisons inconnues. Eric Powell a conçu une intrigue cohérente bien ficelée, mêlant péripéties, grand spectacle à base de gros monstres, actions, et moments horrifiques, avec une dose de drame. La composante principale reste bien l'aventure. Kyle Hotz fait le nécessaire pour y donner de la consistance.



L'artiste doit donc représenter des personnages hauts en couleur, des endroits aux fortes particularités, et des monstres aux actions repoussantes. Kyle Hotz s'en donne à cœur joie pour le physique des personnages. Bien sûr les difformités les plus improbables sont à la fête : des mains à la place des pieds, des pinces pleines de dents à la place des mains, une tête avec 2 visages, une peau écailleuse, des canines démesurées, etc. Au-delà de ces exagérations ou de ces impossibilités physiques, l'artiste croque des visages mémorables. Le lecteur n'est pas prêt d'oublier la morgue et l'assurance qui s'affichent sur le visage de Billy the Kid, l'attention soutenue et pleine d'espoir sur celui de Jeffrey Tinsle, le regard dément du Père Anthony (avec ses sourcils broussailleux impossibles et la bave aux lèvres), les ricanements déformant les visages des villageois.



Le lecteur observe également que les postures et le langage corporel des personnages sont très vivants. Il peut s'agir de la posture fière d'Isadora Mavrides, mettant son buste en avant, des gestes amples de l'inconnu estimant que toute la place lui est due, de la silhouette tassée de Père Anthony pour montrer son âge, des gestes vifs de Billy the Kid, toujours prêt à l'action, etc. Kyle Hotz ne se repose pas sur un encrage épais pour masquer des faiblesses, au contraire il réalise des compositions avec des acteurs à gueule, et au jeu expressif.



L'artiste sait composer des cases pour mettre en avant les personnages et éviter d'avoir à dessiner les arrière-plans, mais il le fait avec intelligence et à propos, sans en abuser. Le lecteur a donc toujours connaissance d'où se déroule l'action avec un niveau de détails suffisant. Avant de se retrouver dans la tente enténébrée de Madame Tinsle (avec des fonds noirs), il a pu voir ce que l'étranger avait fait avec le reste du campement, et voir les roulottes. Sur la route allant vers le Loch Ness, il peut voir la roulotte de Sproule et le cheval qui la tire, puis la carriole du ravisseur et le cheval qui la tire. Il y a une image qui montre le château à proximité du loch, les maisons du village son rapidement montrées. Les parois des cavernes sont rocailleuses à souhait, avec bon nombre de stalactites. Hotz prend le temps de détailler l'ameublement du château, les accessoires pour le repas.



Les monstres bénéficient d'une attention toute particulière, avec une petite exagération qui leur donne une saveur supplémentaire, sans les tirer vers le ridicule. Le ravisseur se transforme progressivement au gré des pages pour exposer toute la distance qui le sépare de l'être humain. Le maître du château et ses fiancées provoque un mouvement de recul du fait de leur peau parcheminée, de leurs globuleux et de leur dentition très particulière. Enfin les monstres sinueux sous le château se déplacent avec une vivacité effrayante.



Pour cette troisième histoire, Eric Powell et Kyle Hotz n'ont rien perdu de leur ton narratif, à base d'une solide intrigue, avec des moments horrifiques, et un second degré assumé, sans qu'il ne prenne le dessus sur le premier degré. 4 étoiles pour une lecture divertissante, sans être inoubliable.



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- Épilogue (14 pages) – Au poker, Billy the Kid gagne une caisse contenant le bébé calcifié de Nuremberg, avec la recommandation expresse de le nourrir d'une bouteille de lait et de sang de chèvre à chaque nuit d'Halloween. Des années plus tard, le cirque ambulant du Kid arrive dans la ville de The Goon, et un enchainement de circonstances empêche de nourrir le bébé calcifié.



L'introduction goguenarde montre que Billy the Kid n'a pas gagné en sagesse, et que Jeffrey Tinsle est plus précautionneux. Pour ces 4 pages, Kyle Hotz réalise une prestation soignée, avec les petites exagérations qui tirent la narration visuelle vers le conte malicieux.



Pour les 10 pages suivantes, Eric Powell réalise les dessins et raconte une histoire de The Goon, moqueuse, railleuse, et touchante. Les enfants sont facétieux, The Goon est impénétrable, Billy the Kid et Jeffrey Tinsle ont vieilli, Frankie est toujours sûr de lui et pragmatique. Les dessins dégagent un mélange de testostérone et moquerie irrésistible. 5 étoiles.
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The Goon - Dark Horse 12 : Them That Raised..

Ce tome fait suite à The deformed of body and devious of mind (épisodes 34 à 37, épisode spécial "The Goon's on vacation" et l'histoire courte "An irish wake"). Il contient les épisodes 38 à 41, parus en 2012/2013. Tous les scénarios, dessins et encrages sont réalisés par Eric Powell. La mise en couleurs est effectuée par Powell, Dave Stewart et Bill Farmer.



Épisode 38 "The true life of Kizzie, the iron maiden" - Kizzie va à la seule école du village avec son frère Rooney. Ils habitent dans une ferme très pauvre. Rooney est un gamin brutal qui verse vite dans la criminalité et qui doit s'enfuir du domicile familial. Kizzie semble bien partie pour se marier avec un brave gars du coin (pas très futé) et travailler dur à la ferme en attendant de devenir une mère de famille nombreuse (et pauvre)... jusqu'à ce que son fiancé l'emmène au cirque et qu'elle tombe amoureuse de Fenton, le séduisant trapéziste.



C'est comme ça qu'on les aime les épisodes de The Goon : une histoire en 1 épisode qui plonge dans une Amérique fantasmée, parmi les petites gens, avec un mélange sophistiqué de grotesque et de tragédie. Eric Powell commence avec une salle de classe qui évoque immédiatement La petite maison dans la prairie, sauf qu'il ne faut pas prendre les élèves pour des caves, avec un beau spécimen qui refuse de porter le bonnet d'âne. Dès la troisième page, c'est l'accident bête (ou le meurtre atroce, au choix) et Powell croque un visage habité d'une rage intense qui passe très bien la page pour impressionner le lecteur autant que l'interlocuteur.



Puis Powell emmène le lecteur à la suite de Kizzie avec une image de femme forte réalisant les travaux les plus physiques de la ferme, sous le regard concupiscent des jeunes hommes du voisinage. À nouveau Powell se joue du lecteur en montrant une jeune femme impressionnante (mais pas pour la taille de ses bonnets), et en se moquant de la réaction du lecteur avec ces benêts qui pensent avec ce qu'ils ont entre les jambes. Vient ensuite un personnage assez rare dans les pages de cette série : le bellâtre. Le jugement de valeur de Powell sur le personnage ne supporte pas le doute (une condamnation de cet individu qui joue de son physique pour chavirer les femmes innocentes), mais comme à son habitude Powell ne se contente pas de jouer sur un seul aspect. Loin d'être un personnage unidimensionnel, ce monsieur devient un spécimen d'humanité prisonnier de ses idiosyncrasies, accablé par elles comme un destin inéluctable. 5 étoiles.



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Episode 39 "Death of the Goon" - Le temps des révélations est enfin venu : Goon avoue à Franky qu'il est un extraterrestre disposant de superpouvoirs et que Franky doit revêtir un habit de superhéros pour devenir son assistant (sidekick).



À l'opposé de l'épisode précédent, Eric Powell s'offre une récréation en parodiant les superhéros dans une satire qu'il veut mordante. Ses dessins apportent une dimension moqueuse très réjouissante. Par contre le scénario enfile quelques clichés sur les superhéros (des critiques plutôt basiques), en persiflant sur le regain de popularité de Green Lantern (Hal Jordan), depuis Green Lantern rebirth. Powell s'acharne sur les stratégies marketing de Marvel et DC pour vendre du papier, et surtout la récupération éhontée de la communication sur les minorités, à commencer par les homosexuels (ici il vise Alan Scott ayant changé d'orientation dans Earth 2). Évidemment cette critique est pertinente et justifiée, mais beaucoup d'autres auteurs se sont livrés à des satires beaucoup plus méchantes et mordantes (et quel lecteur se souvient encore que cette charge vise Alan Scott, un autre Green Lantern, ayant changé d'orientation sexuelle, après "New 52", mais dans un univers parallèle ?). Il reste un magnifique baiser à pleine langue entre Goon et Franky dont l'enthousiasme semble dénigrer autant la récupération que l'amour entre 2 hommes. 2 étoiles.



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Épisode 40 "Prohibition" - Un chanteur guitariste ventripotent (croisement improbable de Lynyrd Skynyrd et de Charlie Daniels) narre la montée en puissance du trafic d'alcool frelaté, réalisé par Goon et Franky pendant la prohibition, avec une belle course de voiture à la clef.



Pour le deuxième épisode consécutif, Eric Powell y va à fond dans le comique et l'exagération. Il est hors de question de dévoiler les trouvailles comiques, et l'absurde des situations mêlant grotesque, parodie dérivative, et inventivité. Le résultat est tordant du début jusqu'à la fin, avec des visuels irrésistibles et transgressifs dont Powell a le secret. Bon, si, mais alors juste un exemple : 2 personnages se lancent dans un défi impliquant de danser un charleston endiablé qui a pour conséquence de décupler la libido des spectateurs, jusqu'à une femme de bonne famille malaxant lubriquement le sein de sa voisine âgée de 70 ans. 5 étoiles.



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Episode 41 - Le prêtre zombie qui n'a plus qu'un oeil en est réduit à vivre dans la rue et à réaliser des tours de salon pour des clients veules et mesquins.



Powell change à nouveau de registre pour une histoire mêlant horreur et tragédie, avec un regard désabusé sur la condition humaine. À nouveau une grande réussite, avec une mise en couleurs en 2 tons de Dave Stewart, magnifique dans son minimalisme. Powell croque des individus dont le physique porte subtilement la marque de leur laideur psychologique. Le prêtre zombie n'a rien perdu de sa capacité à distiller le malaise chez le lecteur. 5 étoiles.



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Ce tome se termine avec 20 pages de trognes esquissées en pleine page par Eric Powell, en noir & blanc, des vraies gueules, des visages uniques, et pourtant très évocateurs. Mis à part le faux pas de l'épisode 39 se voulant une parodie moqueuse des superhéros (exercice, inutile, déplacé et peu convaincant), les 3 autres histoires sont magistrales chacune dans leur registre.
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The Goon - Dark Horse 11 : The Deformed of ..

Ce tome fait suite à Death's greedy comeuppance (épisodes 32 & 33 + minisérie Buzzard en 3 épisodes). Il contient les épisodes 34 à 37, ainsi que l'épisode spécial "The Goon's on vacation" et l'histoire courte "An irish wake" (8 pages), parus en 2011.



Épisode 34 - Goon et Franky se heurtent à des vampires qui scintillent (avec de beaux abdominaux), et la pension McGreg pour enfants abandonnés accueille une nouvelle pensionnaire. Épisode 35 - Au détour d'une route de cambrousse, Goon et Franky atterrissent dans un cirque (ou plutôt une foire aux monstres) qui maltraitent ses clients. Épisode 36 - Roxy DLite (une reine du burlesque) et Abercrombie débarquent en ville pour relancer la boîte de striptease ; Franky est sous le charme de DLite. Épisode 37 - Goon prend parti pour le syndicat des ouvrières de l'usine de textile. "The Goon's on vacation" - Quelqu'un a chapardé les saucisses de Franky pour le barbecue et un hippie incarnant un double album en public de Supertramp vient donner son avis ; évidemment tout se termine avec des zombies. "An irish wake" - Le cadavre d'un mari repose sur l'une des tables du bar que fréquente Goon quand un goblin vient le réclamer.



Avec ces épisodes, Eric Powell fait une pause dans sa narration au long cours pour revenir à des histoires racontées en 1 seul épisode. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a conservé toute sa verve et son second degré, avec une bonne dose de provocation politiquement incorrecte. Goon a toujours aussi peu de patience pour tous les abrutis qui lui font perdre son temps (avec une mention spéciale pour les vampires un peu trop bellâtres qui pourraient faire penser à Twilight). Ces histoires permettent au lecteur de le retrouver dans son rôle de début de série : truand & cogneur. Powell a toujours le sens de la dérision, du bourre-pif, de la veulerie et de la défense des cas sociaux et autres marginaux. Il ne se contente pas de jouer sur un humour mêlant monstres trop bêtes pour être effrayants, et personnages principaux à qui on ne la fait pas. Dans ces épisodes, il aborde aussi la manipulation (à l'américaine) des syndicats par la pègre, mais également l'inhumanité du capitalisme sauvage dans toute son horreur. En inversant le schéma habituel des monstres de foire, il provoque son lecteur l'obligeant à réfléchir à ses valeurs, et à sa conception de la normalité. Roxy DLite est irrésistible dans son usage éhonté de sa beauté et de ses charmes, Franky est irrésistible dans son comportement imbécile dicté par ses hormones. Powell raille aussi bien le comportement de la femme fatale et vénale, que celui du mec viril mené par le bout du nez parce qu'il pense avec ce qu'il a entre les jambes.



Et bien sûr les illustrations sont un délice exceptionnel pour les pupilles. Impossible de ne pas ricaner bêtement devant le groupe de vampires scintillants. Difficile de résister au second degré kitch des 5 enfants sales et amochés couchés dans le même lit, inquiets devant une jeune fille propre sur elle en train de les regarder fixement. Eric Powell est déchaîné ; il fait rire avec les crimes barbares, il se moque des infirmes (un cul-de-jatte irrésistible), Il affuble des femmes avec un corps à se damner d'expressions veules et bêtes. Il s'approprie avec maestria les codes des pulps, pour mettre en scène des gros durs évoluant dans une Amérique fantasmée, au milieu d'individus déformés et de belles pépées. Il passe sans coup férir d'un humour grotesque et crade, à une scène dramatique et organique. Il utilise un homme tronc comme chair à canon, pour ensuite décrire l'horreur d'une vieille dame digne exploitée comme ouvrière dans un atelier de tissage. Les images racontent à elles seules les deux tiers, si ce n'est les trois quarts de l'histoire.



Eric Powell sait tout dessiner en mariant un premier degré balancé en pleine face du lecteur, et un second degré railleur et pas dupe. Le lecteur est à la fois subjugué par Goon en chemise hawaïenne, pataugeant dans la boue du marais, les poings fermés et l'ombre de sa casquette lui mangeant le haut du visage. Et il est à la fois souriant devant cette image improbable d'un gros dur implacable, massif, improbable, l'image même de la force virile que rien n'arrête et totalement impossible dans cette chemise, avec un gugusse (Franky) tout droit échappé d'un dessin animé humoristique. À la fois il s'agit d'une image mettant en valeur la force inéluctable de Goon, à la fois c'est une parodie se moquant des clichés du genre. Loin de se neutraliser, ces 2 niveaux de lecture se renforcent, augmentant ainsi le plaisir de lecture. À nouveau ses illustrations bénéficient de la mise en couleurs sophistiquées et discrètes de Dave Stewart, un orfèvre en la matière.



Avec ce tome composé de 6 histoires indépendantes, Eric Powell rappelle au lecteur qu'il est le maître dans le pastiche des histoires de truands, tout en racontant une histoire prenante et captivante. Il régale le lecteur de personnages truculents, plus grands que nature, irrésistibles, tout en donnant son point de vue sur des horreurs de notre société ou de la condition humaine.
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The Goon, tome 10 : Malformations et déviances

Ce tome fait suite à Calamité de conscience. Il contient les épisodes 34 à 37, ainsi que l'épisode spécial "The Goon's on vacation" et l'histoire courte "An irish wake" (8 pages), parus en 2011.



Épisode 34 - Goon et Franky se heurtent à des vampires qui scintillent (avec de beaux abdominaux), et la pension McGreg pour enfants abandonnés accueille une nouvelle pensionnaire. Épisode 35 - Au détour d'une route de cambrousse, Goon et Franky atterrissent dans un cirque (ou plutôt une foire aux monstres) qui maltraitent ses clients. Épisode 36 - Roxy DLite (une reine du burlesque) et Abercrombie débarquent en ville pour relancer la boîte de striptease ; Franky est sous le charme de DLice. Épisode 37 - Goon prend parti pour le syndicat des ouvrières de l'usine de textile. "The Goon's on vacation" - Quelqu'un a chapardé les saucisses de Franky pour le barbecue et un hippie incarnant un double album en public de Supertramp vient donner son avis ; évidemment tout se termine avec des zombies. "An irish wake" - Le cadavre d'un mari repose sur l'une des tables du bar que fréquente Goon quand un goblin vient le réclamer.



Avec ces épisodes, Eric Powell fait une pause dans sa narration au long cours pour revenir à des histoires racontées en 1 seul épisode. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a conservé toute sa verve et son second degré, avec une bonne dose de provocation politiquement incorrecte. Goon a toujours aussi peu de patience pour tous les abrutis qui lui font perdre son temps (avec une mention spéciale pour les vampires un peu trop bellâtres qui pourraient faire penser à Twilight). Ces histoires permettent au lecteur de le retrouver dans son rôle de début de série : truand & cogneur. Powell a toujours le sens de la dérision, du bourre-pif, de la veulerie et de la défense des cas sociaux et autres marginaux. Il ne se contente pas de jouer sur un humour mêlant monstres trop bêtes pour être effrayants, et personnages principaux à qui on ne la fait pas. Dans ces épisodes, il aborde aussi la manipulation (à l'américaine) des syndicats par la pègre, mais également l'inhumanité du capitalisme sauvage dans toute son horreur. En inversant le schéma habituel des monstres de foire, il provoque son lecteur l'obligeant à réfléchir à ses valeurs, et à sa conception de la normalité. Roxy DLice est irrésistible dans son usage éhonté de sa beauté et de ses charmes, Franky est irrésistible dans son comportement imbécile dicté par ses hormones. Powell raille aussi bien le comportement de la femme fatale et vénale, que celui du mec viril mené par le bout du nez parce qu'il pense avec ce qu'il a entre les jambes.



Et bien sûr les illustrations sont un délice exceptionnel pour les pupilles. Impossible de ne pas ricaner bêtement devant le groupe de vampires scintillants. Difficile de résister au second degré kitch des 5 enfants sales et amochés couchés dans le même lit, inquiets devant une jeune fille propre sur elle en train de les regarder fixement. Eric Powell est déchaîné ; il fait rire avec les crimes barbares, il se moque des infirmes (un cul-de-jatte irrésistible), Il affuble des femmes avec un corps à se damner d'expressions veules et bêtes. Il s'approprie avec maestria les codes des pulps, pour mettre en scène des gros durs évoluant dans une Amérique fantasmée, au milieu d'individus déformés et de belles pépées. Il passe sans coup férir d'un humour grotesque et crade, à une scène dramatique et organique. Il utilise un homme tronc comme chair à canon, pour ensuite décrire l'horreur d'une vieille dame digne exploitée comme ouvrière dans un atelier de tissage. Les images racontent à elles seules les deux tiers, si ce n'est les trois quarts de l'histoire.



Eric Powell sait tout dessiner en mariant un premier degré balancé en pleine face du lecteur, et un second degré railleur et pas dupe. Le lecteur est à la fois subjugué par Goon en chemise hawaïenne, pataugeant dans la boue du marais, les poings fermés et l'ombre de sa casquette lui mangeant le haut du visage. Et il est à la fois souriant devant cette image improbable d'un gros dur implacable, massif, improbable, l'image même de la force virile que rien n'arrête et totalement impossible dans cette chemise, avec un gugusse (Franky) tout droit échappé d'un dessin animé humoristique. À la fois il s'agit d'une image mettant en valeur la force inéluctable de Goon, à la fois c'est une parodie se moquant des clichés du genre. Loin de se neutraliser, ces 2 niveaux de lecture se renforcent, augmentant ainsi le plaisir de lecture. À nouveau ses illustrations bénéficient de la mise en couleurs sophistiquées et discrètes de Dave Stewart, un orfèvre en la matière.



Avec ce tome composé de 6 histoires indépendantes, Eric Powell rappelle au lecteur qu'il est le maître dans le pastiche des histoires de truands, tout en racontant une histoire prenante et captivante. Il régale le lecteur de personnages truculents, plus grands que nature, irrésistibles, tout en donnant son point de vue sur des horreurs de notre société ou de la condition humaine.
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