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Citations de Ernest Hemingway (1276)


Tu vas me tuer, poisson, pensa le vieil homme. Mais c’est ton droit. Je n’ai jamais rien vu de plus grand, de plus beau, de plus calme et de plus noble que toi, mon frère. Approche donc et tue-moi. Peu m’importe qui tue qui.
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Ernest Hemingway
Il ne faut pas juger un homme d’après ses fréquentations. Judas avait des amis irréprochables
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"Si tu l'avais entendu," dit l'homme aux yeux bouffis.
" La nouvelle surgit d'elle comme une lumière d'outre-monde. Dans sa voix, l'on entendait le son de la vérité. Je vais en faire un article pour les Izvestia. Pour moi, ce fut l'un des grands moments de cette guerre quand j'entendis la nouvelle de cette voix qui mêle la pitié, la compassion et la vérité. D'elle émanent la bonté et la vérité, comme d'une sainte du peuple. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle La Passionaria."
"Ce n'est pas pour rien," dit Karkov d'une voix monocorde. "Tu ferais mieux d'écrire ton article maintenant, avant que tu n'oublies cette belle phrase."
" Ce n'est pas une femme dont on se moque. Pas même un cynique comme toi, "fit l'homme aux yeux bouffis. " Si tu avais été là pour l'entendre et pour voir son visage."
"Cette belle voix, ce beau visage." fit Karkov. "Ecris le," dit-il " ne gaspille pas des paragraphes entiers à mon attention.Pars et écris le."

(p.372)
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"Aide moi à sortir ca" dit-il à Joachim, et le garçon dégagea la mitrailleuse d'entre le cheval mort et le roc.
Les avions approchaient. Ils étaient en formation, et ils devenaient de plus en plus visibles et faisaient de plus en plus de bruit.
"Mettez vous sur le dos pour leur tirer dessus" dit Le Sourd. " Tirez au-devant d'eux."
Il les fixait. " Salauds! Fils de pute! " leur jeta t-il.
"Ignace !" fit-il. " Mets la mitrailleuse sur l'épaule du garçon "
"Toi !" à Joachim. " Assieds toi, et ne bouge pas. Baisse toi. Non. Plus."
Il s'allongea et visa pendant que les avions continuaient d'approcher.
"Toi, Ignace, tiens les pieds du tripode." Ils pendaient le long du dos du garçon et le canon de la mitrailleuse bougeait à cause de son tremblement à entendre les avions s'approcher.
Couché sur son ventre et regardant les avions s'approcher, Ignace prit les pieds du tripode entre ses mains et stabilisa l'arme.
" Baisse la tête" dit-il à Joachim " mets ta tête en avant."
"Il vaut mieux mourir debout que de vivre à genoux, dit La Passionaria" disait Joachim pendant que le hurlement des moteurs d'avion s'approchait encore. Puis il changea brusquement en " Sainte Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous..."... Puis il y eut les détonations de la mitrailleuse et la chaleur du canon contre son épaule.

(p.332)
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Combien en as tu tué? se demanda t-il. Je ne sais pas. Est-ce que tu crois avoir le droit de tuer quelqu'un ? Non. Mais je dois le faire.

Combien, de ceux que tu as tué, étaient de vrais fascistes ? Très peu. Mais ils sont l'ennemi dont nous opposons la force par la force. Mais tu aimes les gens de Navarra plus que de toute autre partie de l'Espagne? Oui. Et pourtant tu les tues? Oui. Si tu ne lecrois pas, vas voir en bas, au camp. Est-ce que tu ne le sais pas, que c'est mal de tuer.? Je le sais bien. Et pourtant tu le fais ? Oui. Et, pourtant, tu crois que ta cause est juste ? Oui. ... Ecoute, se dit-il. Il faut que tu arrêtes cette discussion, c'est mauvais pour toi et pour ton travail.

(p.314)
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C'était au Gaylord qu'on apprenait que Valentin Gonzalez, dit "Le Paysan", n'avait jamais été paysan, mais avait été sergeant dans la Légion Etrangère espagnole, qu'il avait déserté pour combattre avec Abd el Krim. Il n'y avait pas de mal, au fond... Il fallait ce genre de meneurs paysans dans ce genre de conflict, et un vrai paysan ressemblerait sans doute trop à Pablo. On ne pouvait pas attendre un vrai meneur paysan, et s'il venait il serait peut-être un peu trop paysan. Donc fallait-il en fabriquer un... Au Gaylord, on rencontrait aussi le maçon, Enrique Lister, de la Galice, qui maintenant commandait une division et qui parlait le russe, lui aussi. Et le charpentier Juan Modesto, andalou, qui venait de recevoir un corps d'armée , lui qui n'avait jamais appris le russe à Puerto de Santa Maria, à moins qu'ils n'y ait une Ecole Berlitz pour charpentiers.

(p. 238)
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De l'autre côté de la route, à la scierie, la fumée sortait de la cheminée... Les fascistes étaient au chaud, pensa Anselmo, et comfortables, et demain on les tuera. C'est une chose étrange, et je n'aime pas y penser. Je les ai surveillé toute la journée, et ce sont des gens comme nous. Je crois que je pourrais aller vers cette scierie, frapper à la porte, et on me laisserait me chauffer, sauf qu'ils doivent demander les papiers de tous les voyageurs. Ce sont les ordres qui nous divisent. Ces types ne sont pas des fascistes. Je les appelle comme ca, mais ils n'en sont pas. Ce sont des pauvres types comme nous. On ne devrait pas se battre entre nous et je n'aime pas l'idée d'avoir à les tuer.

(p.201)
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Je suppose qu'il est tout aussi possible de vivre une vie pleine et entière en 70 heures qu'en 70 années; à condition que votre vie ait été glorieuse jusqu'au moment où les 70 heures commencent et que vous ayez atteint un certain age.

(p.173)
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Tous les peuples devraient être laissés en paix et il ne faudrait interférer avec personne. Donc, il croyait cela ? Oui, cela, il le croyait. Et qu'en était-il d'une société planifiée et de tout le reste ? Ca, c'était une projet pour les autres. Lui, il avait autre chose à faire après cette guerre. Maintenant il se battait dans cette guerre, parce qu'elle avait embrasé un pays qu'il aimait et parce qu'il croyait dans la République et parce que, si la République était détruite, la vie deviendrait intenable pour ceux qui croyaient en elle. Il était sous discipline communiste pour la durée de la guerre. Ici en Espagne les communistes offraient la meilleure discipline et ce qu'il y avait de plus praticable et de plus raisonnable pour la poursuite de la guerre... Quelles étaient ses convictions politiques, alors ? A présent, il n'en avait pas. Mais ne dis cela à personne d'autre, pensa t-il. Et que feras tu après ? Je retourne au pays et je gagne ma vie en enseignant l'espagnol, comme avant, et j'écrirai un vrai livre. Sans blague, se dit-il. Sans blague, ca doit être facile.

(p.170)
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"J'en ai marre d'être pourchassé. Ici, on est bien. Mais si tu fais sauter un pont ici, on va nous poursuivre. S'ils savent que nous sommes ici et qu'ils nous cherchent avec des avions, ils nous trouveront. S'ils envoient des arabes pour nous traquer, ils nous trouveront et nous devrons partir. J'en ai ma claque de tout ca. Tu m'entends ?... Pour moi, maintenenant, le plus important, c'est qu'on nous fiche la paix ici. Pour moi, maintenant, mon devoir est envers ceux qui sont avec moi et envers moi-même."

"Toi-même. Oui," répondit Anselmo. "Toi-même depuis maintenant un bon bout de temps, toi même et tes chevaux. Avant que tu n'aies des chevaux tu étais l'un d'entre nous. Maintenant tu n'es qu'un capitaliste de plus."

"C'est injuste " dit Pablo. "Je les risque tout le temps pour la cause."

"Très peu" répondit Anselmo avec mépris. " Très peu, d'après moi. Voler, oui. Manger bien, oui. Assassiner,oui. Se battre, non."

(pp.17,18)
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"Vamos, je ne suis pas moche. Je suis née moche.J'ai été moche toute ma vie . Toi, Inglès, qui ne sais rien des femmes. Est-ce que tu sais comment se sent une femme moche ? Est-ce que tu sais ce que c'est d'avoir été moche toute ta vie, et à l'intérieur, de te sentir belle ? C'est une chose étrange. "
"... regarde bien, Inglès".
" Tu n'es pas moche."
"Qué no ? Ne me mens pas. Ou..." elle eut un rire guttural " Est-ce qu'être amoureux d'elle commence à te faire de l'éffet ? Non. Je plaisantais. Non. Regarde la laideur. Mais l'on a une sensation en soi qui aveugle un homme quand il vous aime. Avec cette sensation, on l'aveugle, et on s'aveugle. Puis, un jour, sans raison spéciale, il te voit moche comme tu es, il n'est plus aveugle, et alors toi aussi tu te vois aussi laide qu'il te voit, et tu perds ton homme et ta sensation. Tu vois, guapa ?" Elle donna de petites tapes à l'épaule de Maria

(pp.102-103)
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"La nuit dernière ,j'ai dormi avec lui." Elle souriait et opinait de la tête.
" Vamos a ver" dit-elle.
"Je lui ai dit " Pablo, pourquoi est-ce que tu n'a pas tué l'étranger ?"
" C'est un brave type" dit-il, " Cest un brave type." "
" Alors je lui ai dit: "Tu comprends que maintenant c'est moi qui commande."
" Oui, Pilar, Oui", dit-il.
Plus tard dans la nuit j'entends qu'il est éveillé et qu'il pleure.
Il pleure par saccades brusques, comme un homme pleure quand il y a comme un animal en lui qui l'agite.
Je lui dis " Qu'est-ce qu'il t'arrive, Pablo ?", je l'attrape et je le tiens.
"Rien, Pilar. Rien"
" Si. Tu as quelque chose."
" Les gens" dit-il. " La façon dont ils m'ont laissé tomber. La gente".
"Oui, mais ils m'obéissent" lui dis-je. " Et je suis ta femme."
---
"J'ai peur de mourir, Pilar" dit-il. " Tengo miedo de morir. Tu comprends?"
"Alors sors du lit" lui dis-je. " Il n'y a pas assez de place pour moi, toi et ta peur."

(p.95)
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Nul n'est une île, entièrement à soi,
chacun est une partie du continent, une partie du tout,
quand une motte de terre est emportée par la mer,
l'Europe s'en trouve amoindrie ,
autant que d'un promontoire,
ou que si l'un de tes amis, ou de ta famille était emporté;
toute mort d'homme me diminue,
parce que je fais partie de l'humanité.
N'envoie donc jamais demander pour qui sonne le glas,
il sonne pour toi.

(En exergue : splendide poème de John Donne)
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Il était impossible d’en vouloir à Scott plus qu’à n’importe quel fou, mais je commençais à m’en vouloir à moi-même pour m’être laissé entraîner dans cette aventure stupide. Il avait pourtant quelque raison d’avoir peur et je le savais bien. En ce temps-là, la plupart des alcooliques mouraient de pneumonie, maladie qui a presque disparu aujourd’hui. Mais il était difficile de le tenir pour un alcoolique tant il tenait mal l’alcool.
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Mais l'homme ne doit jamais s'avouer vaincu, dit-il. Un homme, ça peut-être détruit, mais pas vaincu.
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Aussi longtemps qu’il y aura l’un de nous, il y aura nous deux.
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On ne devrait pas être seul quand on est vieux, pensa-t-il. Mais c'est inévitable.
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On dit que les germes de nos actions futures sont en nous, mais je crois que pour ceux qui plaisantent dans la vie, les germes sont enfouis dans un meilleur terreau, sous une couche plus épaisse d’engrais.
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Vous vous attendez à être triste en automne. Une partie de vous-même meurt chaque année, quand les feuilles tombent des arbres dont les branches demeurent nues sous le vent et la froide lumière hivernale ; mais vous savez déjà qu’il y aura toujours un printemps, que le fleuve coulera de nouveau après la fonte des glaces. Aussi, quand les pluies froides tenaient bon et tuaient le printemps, on eût dit la mort inexplicable d’un adolescent.
Et même si le printemps finissait toujours par venir, il était terrifiant de penser qu’’il avait failli succomber.
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J'ai eu raison quatre-vingt-quinze fois sur cent, et ça représente une sacrée moyenne de performances, même dans un sport aussi simple que la guerre. Mais ces fichus cinq pour cent d'erreur, ça peut rudement compter, y a pas à dire.
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