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Citations de Ernst Jünger (511)


Ernst Jünger
La véritable paix suppose un courage qui dépasse celui de la guerre : elle est activité créatrice, énergie spirituelle.
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On n'eût pu dire si c'étaient des mélodies qui se mouvaient, ou des lumières : incroyablement fraîche, pleine d'innocence, l'onde se gonflait.
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Il lui était arrivé de semblables mésaventures avec les femmes ; il avait fondé sur mainte rencontre les espoirs les plus hauts. Elles goûtaient sa conversation, et c'étaient les meilleures que sa mélancolie semblait attirer. Les entretiens et les silences se succédaient, tandis que les battants d'armoires sécrètes s'écartaient sans bruit.
Puis la figure de son destin apparaissait, paralysant la sympathie. Les femmes se refermaient et s'écartaient de lui. Il avait souvent admiré, parmi les récifs, les anémones de mer, les merveilleuses actinies qui berçaient leurs couronnes dans les remous des courants. Par instants, lorsqu'une ombre ou qu'un contact les frôlait, elles se rétractaient d'un coup et rentraient leurs tentacules dans le rebord de leur calice. Il en restait un moignon rouge et sans bras de chair lisse. C'était là ce qu'il ressentait lors de ses échecs dans le pays magique. Rien n'avait passé qu'un souffle, et pourtant tout était gâché, et nul effort ne rétablirait l'harmonie.
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Dans un tel état, Moltner avait parcouru à la hâte une suite de systèmes philosophiques, comme l'écureuil s'agite dans sa roue, sans bénéfice et sans apaisement.
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Cette sagesse un peu hautaine, cette lucidité impavide où nous frappe surtout le sentiment de la distance prise, cette lecture sidérale du monde comme il va, peut-être aussi un prix particulier nous paraît-il s’attacher à elle parce qu’elle a été conquise à travers les pires moments de l’Histoire : l’émail dur et lisse qui semble protéger cette prose contre un toucher trop familier nous semblerait peut-être un peu glacé si nous ne savions, et si nous ne perdions jamais le sentiment au cours de notre lecture, qu’il a été obtenu à l’épreuve du feu. (Julien Gracq à propos de l'ouvrage d'Ernst Jünger, texte paru dans Antaios, VI, 1965)
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L’image de notre planète est d’ores et déjà assez étrange. Elle a acquis une nouvelle peau, une aura, qui est tissée d’images et de pensées, de mélodies, de signaux et de messages. Cela représente, indépendamment même des contenus, une étape de la spiritualisation de la terre – oui, en dépit même des contenus. Cela passe au-delà des nations et de leurs langues, au-delà du mot et du signe, au-delà de guerre et paix.
L’étonnement que nous impose à présent cet astre, devenu si petit et cependant brillant d’une nouvelle lumière, n’a rien à voir avec l’optimisme du progrès, non plus qu’avec le pessimisme qui l’obombre. Il est métahistorique, il ouvre des perspectives sur un monde situé par-delà l’Histoire.
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Nous approuvons la doctrine de Zarathoustra, selon laquelle l'homme doit être dépassé par le surhomme. Nous n'y voyons pas une exigence morale, mais une nécessité historique. Le stade suivant sera le nécessaire dépassement du surhomme: il se brisera sur l'humain, qui tirera de cette rencontre une puissance supérieure."
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Nous croyons possible d'extraire du monde une élite formée par la souffrance. Elle s'est isolée dans les luttes et les fièvres de l'histoire, comme une substance animée d'une volonté secrète de salut.
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Aussi l'état des abeilles est un objet de terreur que s'est forgé l'homme. [...] On dit que la Nature a refusé aux ouvrières le sexe, et l'on y trouve une sorte d'économie, de larcin. C'est voir la partie, et non le tout. La force d'amour réside dans les ruches, l'indivisible. Tu le vois clairement lorsque l'inquiétude les grise, avant le vol nuptial. Elles ne forment alors qu'un seul corps, qu'une seule force anime et modèle. Toutes ont part aux délices -elles, et celles qui sont encore à naître. Qu'est-ce, au prix de ces délices, que l'attouchement fugitif de la reine ? Peu de chose et beaucoup. Il est futile, si tu le considères à part, comme un contact mortel dans l'infini. Mais quelle importance ne prend-il pas, si tu vois en lui le symbole de l'exaucement d'amour, qui, dans cet organe, s'accomplit pour tous! C'est ainsi que le prêtre lève le calice pour tous dans la communion.
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Dans les bonnes époques, le supérieur sait aussi bien que le subordonné ce qui blesse l'honneur; aussi les conflits sont-ils fort rares. En pareil cas, l'obéissance est visible et la liberté invisible -mais elle n'en a pas moins part à l'action.
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Ernst Jünger
L'erreur majeure avait été d'attendre de la masse qu'elle mit consciemment et durablement sa vie au service d'une idée.
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Il avait mis dans sa façon de vivre cette régularité qui crée pour le célibataire lui-même une sorte de foyer. Il aimait ses livres, ses meubles, les promenades solitaires, et, de temps à autres, un verre pris en compagnie de bons esprits clairs, encore capables d'étonnement.
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Il y a une grande différence entre les anciens iconoclastes et incendiaires d'églises et le haut degré d'abstraction qui permet à un artilleur de la guerre mondiale de considérer une cathédrale gothique comme un simple point de repère dans sa zone de tir.
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L'horloge à rouages n'est ni tellurique ni cosmique. c'est une troisième création, un ouvrage de l'esprit, qui indique ni le temps des astres ni celui de la terre. Elle a le don du temps abstraits, intellectuel. (...) un temps que l'homme se présente à lui-même et qu'il assume; ce qui implique une perte et un gain; ce qui comporte aussi une ambiguite particulière: est-il l'hôte d'une prison, ou d'un palais?
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La forêt est secrète. Le mot est l’un de ceux, dans notre langage, qui recèlent ses contradictions. Le secret, c’est l’intime, le foyer bien clos, la citadelle de sécurité. Mais c’est aussi le clandestin, et ce sens le rapproche de l’insolite, de l’équivoque. Quand nous rencontrons de telles racines, nous pouvons être sûrs qu’elles trahissent la grande antithèse et l’identité, plus grande encore, de la vie et de la mort, que les mystères s’attachent à déchiffrer.
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L’atmosphère n’est jamais plus tendue que si l’on tombe sur l’épigramme d’un plaisantin – cas qui, à vrai dire, est devenu rare. L’humour a disparu, avec tout le cortège de la liberté, des territoires de la tyrannie, mais en compensation, le bon mot devient d’autant plus acerbe qu’on risque pour lui sa tête.
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Paris, 2 novembre 1941 - Quand des hommes combattent sur un plan supérieur, spirituel, ils intègrent la mort dans leur stratégie. Ils acquièrent quelque chose d'invulnérable ; la pensée que l'adversaire veut leur destruction physique n'est, par conséquent, plus effrayante pour eux. (...)
Une sorte d'horrible triomphe se mêle alors au carnage. Il y a des hommes dans l'histoire où des hommes saisissent la mort comme un bâton de commandement. Dans le procès des Templiers, par exemple, où le Grand Maître de l'Ordre montre soudainement le vrai rapport entre lui et les juges - ainsi un navire laisse tomber son camouflage et s'offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stupéfait. Le soir même, il fut brûlé vif, mais on posta des gardes, dès cette nuit, à l'endroit du bûcher pour empêcher le peuple d'y venir chercher des reliques. La poussière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aussi doit disparaître.

687 - [Le Livre de poche/biblio n° 3041, p. 56]
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Montgé, 8 juin 1941 - Pour vivre vieux, disait (M. Patrouix) il faut travailler ; seuls les fainéants meurent jeunes. Je suis d'avis, quant à moi, que, pour vivre vieux, il faut rester jeune.

678 - [Le Livre de poche biblio n° 3041, p. 33]
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"La paix ne saurait se fonder sur la raison humaine."
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Il suffit de me regarder, cela se voit. Laquais de mes propres pensées, derrière lesquelles il n'y a ni droit, ni foi. Je suis de ceux qui pleurent toutes les larmes chez les filles de joie.
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