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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (209)


Il avait cependant raison Nathanael, quand il écrivait à son ami Lothaire que l’apparition et la figure antipathique du marchand de baromètres avaient jeté dans sa vie le trouble le plus funeste. Tous le sentirent, dès les premiers jours, au changement total survenu dans son caractère. Il tombait à chaque instant dans de sombres rêveries, et devint bientôt d’une singularité d’humeur complètement opposée à son naturel. Tout, et la vie elle-même, se transformait pour lui en rêves et en pressentiments ; il répétait sans cesse que l’homme, qui se croyait libre, n’était qu’un jouet soumis aux cruels caprices des puissances occultes, qu’on se révoltait en vain contre elles, qu’il fallait humblement subir les arrêts de la fatalité. Il allait jusqu’à soutenir que c’était une folie que de croire à la force de notre volonté spontanée pour cultiver avec fruit les sciences et les arts ; car, disait-il, l’inspiration sans laquelle on ne réussit à rien, n’a pas son origine en nous, mais est due à l’influence d’un principe étranger qui nous est supérieur.
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Peut-être alors, cher lecteur, en viendras-tu à croire que la vie réelle est pleine de merveilleux et de fantastique, et que le poète n’en peut saisir les rapports secrets que comme les reflets obscurs d’une glace dépolie.
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Il est hors de doute, ajoute Lothaire, que cette puissance occulte matérielle, quand nous avons accepté son joug, fascine souvent notre imagination au sujet de certaines figures étrangères que nous rencontrons par hasard dans le monde extérieur, de telle sorte que, par une illusion magique, ces figures nous semblent animées d’un esprit, dont nous sommes nous-mêmes le véritable mobile.
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» Je t’avouerai franchement qu’à mon avis tout le surnaturel et l’horrible dont tu fais mention, n’ont de fondement que dans ton imagination, et que la réalité des faits y a bien peu de part. Le vieux Coppelius devait être sans doute repoussant ; mais on conçoit que son aversion pour les enfants vous inspira à votre âge, pour sa personne, un profond sentiment d’horreur. Alors le terrible homme au sable du conte de la nourrice se confondit dans ton esprit d’enfant avec le vieux Coppelius, et celui-ci resta à tes yeux, quoique tu ne crusses plus à l’homme au sable, un spectre diabolique pernicieux, surtout pour les enfants.
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(...) une fatalité mystérieuse a réellement étendu sur ma vie un voile de nuages sombres, auquel peut-être il ne me sera permis de me soustraire qu’en mourant !
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» J’étais déjà devenu assez grand pour concevoir que le conte de la vieille bonne sur l’homme au sable et son nid d’enfants dans la lune pouvait bien n’être pas tout à fait fondé ; et cependant l’homme au sable resta pour moi un terrible fantôme, (...). L’homme au sable m’avait entraîné dans la sphère du merveilleux, du fantastique, dont l’idée germe si facilement dans le cerveau des enfants.
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— Quelque chose de terrible est venu corrompre ma vie ! — Les pressentiments confus d’une destinée affreuse me menacent et m’enveloppent comme de sombres nuages impénétrables à tout rayon lumineux.
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Ô vie si fraîche et si rose, il faut te quitter ! ô mort terrible ! - Couic !
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" J'ai mis spécialement le Casse-Noisette sous la protection de Marie, et comme je vois qu'elle lui devient nécessaire, je lui donne plein pouvoir sur lui, sans que personne puisse y trouver à redire. Au reste, je m'étonne de voir Fritz exiger de quelqu'un blessé dans un service la continuation de ce service. Il devrait savoir, en militaire, que l'on ne remet plis les blessés dans les rangs de bataille."
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Partout l’image d’Olympia flottait devant lui dans les airs ; elle s’élevait au-dessus de chaque touffe d’arbre, de chaque buisson, et elle le regardait avec des yeux étincelants, du fond des ondes claires de chaque ruisseau. Celle de Clara était entièrement effacée de son âme ; il ne songeait à rien qu’à Olympia, et il s’écriait en gémissant :
– Astre brillant de mon amour, ne t’es-tu donc levé que pour disparaître aussitôt, et me laisser dans une nuit profonde !
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S’il est en effet une puissance occulte qui plonge ainsi traîtreusement en notre sein ses griffes ennemies, pour nous saisir et nous entraîner dans une route dangereuse que nous n’eussions pas suivie, s’il est une telle puissance, il faut qu’elle se plie à nos goûts et à nos convenances, car ce n’est qu’ainsi qu’elle obtiendra de nous quelque créance, et qu’elle gagnera dans notre cœur la place dont elle a besoin pour accomplir son ouvrage. Que nous ayons assez de fermeté, assez de courage pour reconnaître la route où doivent nous conduire notre vocation et nos penchants, pour la suivre d’un pas tranquille, notre ennemi intérieur périra dans les vains efforts qu’il fera pour nous faire illusion.
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Mais c’est une suite effroyable de notre origine que l’ennemi de notre race ait conservé la puissance de consumer l’homme par l’homme lui-même, en lui donnant le désir de l’infini, la soif de ce qu’il ne peut atteindre. Ce conflit du Dieu et du démon, c’est la lutte de la vie morale et de la vie matérielle. – Les désirs qu’enfantait la puissante organisation de don Juan l’enivrèrent, et une ardeur incessamment entretenue fit bouillonner son sang, et le porta sans cesse vers les plaisirs sensuels, avec l’espoir d’y trouver une satisfaction qu’il chercha en vain. Il n’est rien sur la terre qui élève plus l’homme dans sa plus intime pensée que l’amour ; c’est l’amour dont l’influence immense et mystérieuse éclaire notre cœur et y porte à la fois le bonheur et la confusion. Peut-on s’étonner que don Juan ait espéré d’apaiser par l’amour les désirs qui déchirent son sein, et que là le démon ait tendu son piège ? C’est lui qui inspira à don Juan la pensée que par l’amour, par la jouissance des femmes, on peut déjà accomplir sur la terre les promesses célestes que nous portons écrites au fond de notre âme, désir infini qui nous apparente, dès notre premier jour, avec le ciel.
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- Il n'y a point d'Homme au sable, me répondit ma mère. Quand je dis: "l'Homme au sable vient", cela signifie seulement que vous avez besoin de dormir, et que vos paupières se ferment involontairement, comme si l'on vous avait jeté du sable dans les yeux."
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Il existe chez la femme une beauté de l'âme dont il ne faudrait jouir qu'en esprit, par une contemplation purement platonique. Et il est aussi chez elle une beauté naturelle qui invite directement à la jouissance et considère à juste titre comme un crime contre la bienveillante nature d'être estimée moins haut que la flamiche ou le raisin muscat. Si j'étais législateur, je démontrerais qu'il s'agit là d'un crime passible de mort. Beauté de l'âme et beauté du corps sont néanmoins toutes deux soumises à la corruption, sont vouées à disparaître. Pourquoi ne pas en jouir ? Pourquoi ne pas en prendre sa part ?
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Le pouvoir de la beauté est plus invincible encore que celui de la vertu. L'une et l'autre ne sont pourtant qu'une seule et même chose ; et l'une et l'autre se corrompent au souffle empoisonné de l'envie ; l'une et l'autre, enfin, sont soumises à la mort inexorable.
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La misère ronge une moitié, le vice dévore l'autre moitié de ces terriens quadri-bipèdes, et nous ne sommes pas loin de la vérité quand nous les comptons parmi les singes. Cet homme, il est vrai, s'élève par sa raison au-dessus des animaux, mais c'est toujours parmi eux qu'il doit chercher l'explication de son caractère et de son indépendance.
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On voit partout triompher le physico-sexuel, mais jamais, ou rarement, cette essence divine ou cette intelligence pure que l'on impute à l'homme libre. La materia genitrix est aussi materia peccans et l'équilibre entre nature et religion, entre liberté et nécessité est inconcevable tant que, chez l'homme raisonnable, l'élément animal de l'âme triomphera de l'élément divin et tant que les lois feront de lui une machine douée de raison.
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L'ivresse et les douces espérances de messire Luktens se changèrent en désolation, quand, au lieu du joli garçon que la vieille Barbara Rollofin avait annoncé, sa femme mit au monde un monstre abominable. Ce phénomène était tout brun, avait deux cornes, de grands et gros yeux, point de nez, une bouche colossale, une langue blanche et contournée, et point de cou. Sa tête se trouvait fichée entre les épaules, son corps était ridé et gonflé ; ses bras étaient attachés aux reins, et ses cuisses étaient grêles et minces.
Messire Lutkens éclata en plaintes et en sanglots : "Juste ciel ! s'écria-t-il, qu'est ce que cela va devenir ? A-t-on jamais vu un conseiller tout brun avec deux cornes sur la tête ?"
(Le diable à Berlin)
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"Nous vivrons ensemble et nous pratiquerons la vraie magie, que tous reconnaissent sans y croire."
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Mes premiers souvenirs me retracent, comme à travers un voile, les charmantes images du cloitre et de l'admirable église du Saint-Tilleul. J'entends encore murmurer autour de moi la sombre forêt, je me sens encore enveloppé par le parfum des graminées luxuriantes, des fleurs multicolores qui furent mon berceau. Aucune bête venimeuse, aucun insecte nuisible ne s'approche du sanctuaire des êtres bénis ; ni le bourdonnement des mouches, ni le cri du grillon n'interrompent le silence sacré, coupé seulement par les chants liturgiques des prêtres.
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