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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (214)


Il la précéda, et Marie le suivit jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés devant l'armoire aux habits de la chambre du rez-de-chaussée ; là, ils s'arrêtèrent. Marie fut étonnée de voir ouverts les battants de cette armoire, ordinairement toujours fermée. Elle aperçut en premier la pelisse de voyage de son père, faite en peau de renard, et qui était accrochée sur le devant. Casse-Noisette se servit du bord de l'armoire et des ornements comme d'escaliers pour atteindre un gros gland qui, fixé à une forte ganse, tombait le long du dos de cette pelisse. Aussitôt qu'il eut fortement tiré cette ganse, un charmant escalier de bois de cèdre descendit d'une des manches de la pelisse. - Montez, s'il vous plaît, belle demoiselle, s'écrit Casse-Noisette. Marie monta ; mais à peine avait-elle atteint le haut de la manche et avait-elle dépassé le collet, qu'une lumière éclatante vint éblouir ses yeux et qu'elle se trouva tout d'un coup dans des prairies embaumées de mille délicieux parfums, d'où s'élançaient en gerbes de lumière des millions d'étincelles avec l'éclat des diamants. - Nous sommes sur la prairie de Candie, dit Casse-Noisette, mais nous allons bientôt passer cette porte. Et alors Marie, en levant la tête, aperçut la belle porte qui s'élevait sur la prairie, à quelques pas devant elle. Elle semblait faite de marbres nuancés de blanc, de brun et de rose. Mais Marie vit, en s'approchant, que tout cet édifice était composé de dragées et de raisins de Corinthe cuits ensemble, et Casse-Noisette lui apprit que par cela même cette porte qu'ils passaient alors était appelée porte de Dragées-Raisins-Secs. Les gens du peuple l'appellent fort mal à propos porte de la Nourriture des étudiants. Sur une galerie en saillie sur cette porte, et qui paraissait faite de sucre d'orge, six petits singes couverts de pourpoints rouges exécutaient la plus belle musique de janissaires que l'on pût entendre : de sorte que Marie s'aperçut à peine qu'elle s'avançait toujours plus loin sur des dalles de marbre de toutes couleurs, qui n'étaient autre chose que des tablettes de chocolat bien travaillées. Bientôt elle fut enveloppée des plus douces odeurs, qui se répandaient d'un arbre étrange qui s'élançait de deux côtés différents. Dans son feuillage sombre on voyait étinceler, avec tant d'éclat que l'on pouvait tout d'abord les apercevoir, comme des fruits d'or et d'argent suspendus aux branches de mille couleurs, et le tronc et les rameaux étaient ornés de tresses et de bouquets de fleurs, comme le seraient de nouveaux mariés et leurs joyeux convives un jour de noces. Et quand les parfums des oranges couraient comme zéphyrs volent, entendait bruire les rameaux et les feuilles, et le grincement du clinquant qui s'agitait résonnait comme une musique joyeuse aux accords de laquelle dansaient les petites lumières brillantes.


- Ah ! comme tout est beau ici ! s'écria Marie, heureuse et enchantée.

- Nous sommes dans la forêt de Noël, bonne demoiselle, dit Casse-Noisette.
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Dès les premiers jours de son arrivée, on s'aperçut que Nathanaël avait entièrement changé d'allure. Il s'abandonnait à de sombres rêveries, et se conduisait d'une façon singulière. La vie pour lui n'était plus que rêves et pressentiments ; il parlait toujours de la destinée des hommes qui, se croyant libres, sont ballotés par les puissances invisibles et leur servent de jouet, sans pouvoir leur échapper.
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Toute cette figure composait un ensemble affreux et repoussant ; mais ce qui nous choquait tout particulièrement en lui, nous autres enfants, c'étaient ses grosses mains velues et osseuses ; et dès qu'il les portait sur quelque objet, nous avions garde d'y toucher. Il avait remarqué ce dégoût, et il se faisait un plaisir de toucher les gâteaux ou les fruits que notre bonne mère plaçait sur nos assiettes. Il jouissait alors singulièrement en voyant nos yeux se remplir de larmes, et il se délectait de la privation que nous imposait notre dégoût pour sa personne.
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Frère Cyrille renferma le mystérieux coffret dans l'armoire où il l'avait pris et il me remit le trousseau de clefs, y compris celle de l'armoire. Tout ce récit avait fait sur moi une impression particulière ; mais plus je sentais germer en moi le désir secret de regarder l'étonnante relique, plus je faisais d'efforts pour l'écarter en pensant à l'avertissement de frère Cyrille. Lorsque je fus seul, je regardai encore une fois les saints objets qui m'avaient été confiés ; puis je détachai du trousseau la petite clef de la dangereuse armoire et je la cachai au milieu de mes papiers, dans mon pupitre.
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Je parvins à acquérir cette éducation des gens du monde qu'on appelle la galanterie, et qui n'est rien d'autre qu'une souplesse extérieure du corps, grâce à laquelle on semble toujours être à l'aise où que l'on aille et où que l'on se trouve, et qui traduit également dans la conversation. C'est le don particulier de pouvoir parler des choses insignifiantes avec des mots importants et de faire naître chez les femmes un certain sentiment de bien-être dont elles ne s'expliquent pas très bien elles-mêmes la source.
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Extrait de : « La cour d’Artus » (encore nommé : « Le Jeune Traugott »).

Traugott conclut à peu près de ces paroles que vivre dans la vie, c’était n’avoir point de dettes, posséder beaucoup d’argent, bien boire, bien manger, se donner une jolie femme, des enfants bien sages, élégamment vêtus, bravement digérer, profondément dormir et surtout se garder des mauvais rêves. « Quelle misérable vie ! » S’écria-t-il, lorsqu’il se trouva seul dans sa chambre.
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Extrait de : « Bonheur au jeu (encore nommé : La Banque de Pharaon.)

Mais Angela se releva, s’avança vers le chevalier, le mesura d’un fier regard, et lui dit avec fermeté : « Chevalier, apprenez qu’il est quelque chose de plus élevé que la fortune et l’argent : les sentiments qui vous sont étrangers et qui nous donnent des consolations célestes. Ce sont ceux qui nous apprennent à repousser vos dons avec mépris ! Gardez le trésor auquel est attachée la malédiction qui vous poursuivra, joueur impitoyable !
Oui s’écria le chevalier, oui je veux être maudit, je veux descendre au fond des enfers, si cette main touche encore une carte ! Et, si vous me repoussez loin de vous, Angela, vous, vous seule aurez causé ma perte… Oh ! vous ne me comprenez pas…, vous me prenez pour un insensé… ; mais vous comprendrez tout, vous saurez tout, quand je viendrai me brûler la cervelle à vos pieds… Angela, c’est de la mort ou de la vie qu’il s’agit pour moi, Adieu ! »
À ces mots, le chevalier disparut. Vertua le pénétrait jusqu’au fond de l’âme ; il savait tout ce qui s’était passé en lui, et il chercha à persuader à Angela qu’il pourrait arriver des circonstances qui le forçassent à accepter le présent du chevalier. Angela frémissait de comprendre son père. Elle ne pensait pas qu’elle pût jamais voir le chevalier autrement qu’avec mépris. Mais ce qu’il était impossible de songer, ce qui semblait invraisemblable, arriva par la volonté du sort, qui a placé tous les contrastes au fond du cœur humain.
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Extrait de « Ignace Denner ».

Chacune de ses femmes lui avait donné un enfant sans que personne du dehors s’en doutât ; car, une fois que l’enfant était âgé de neuf semaines ou de neuf mois, il était inhumainement immolé avec des préparatifs et des cérémonies étranges. On lui déchirait la poitrine, et on en tirait le cœur. Satan se montrait toujours à cette cruelle opération, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, mais le plus souvent sous celle d’une chauve-souris à figure humaine. Ses larges ailes aidaient à souffler le brasier sur lequel Trabacchio préparait avec le sang du cœur de l’enfant ces gouttes précieuses si puissantes dans toutes les maladies.
Trabacchio s’était débarrassé de toutes ses femmes l’une après l’autre par des moyens secrets, et jamais l’œil perçant des médecins n’avait pu découvrir sur leurs cadavres la moindre trace de mort violente. La dernière femme de Trabacchio, qui lui avait donné son fils encore vivant, était la seule qui eût péri de mort naturelle.
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Horloge, horloge, ne sonnez pas, ronronnez doucement. Le Roi des Rats a l’oreille fine, vous savez… 
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Nudité incongrue

«Honorable assemblée! Tout rêve est de l’écume: c’est là un vieux, très honnête et très solide proverbe allemand. Mais Ottmar l’a interprété si adroitement et de manière si subtile, que, tandis qu’il parlait, je sentais réellement monter dans mon cerveau les petites bulles dégagées de la matière et destinées à s’unir avec le principe spirituel supérieur. Toutefois, n’est-ce pas dans notre esprit que s’opère la fermentation d’où jaillissent ces parties plus subtiles, qui ne sont elles-mêmes qu’un produit du même principe? Je demande enfin si notre esprit trouve en lui seul tous les éléments nécessaires à la production de ce phénomène, ou si, d’après une loi d’équilibre, quelque mobile étranger y concourt avec lui? et je réponds à cela que la nature, secondée par tous les phénomènes qui lui sont propres, s’emploie moins à l’assister qu’à le laisser manœuvrer dans les vastes ateliers de l’espace et du temps, de sorte que, tout en se croyant son propre maître, il ne crée et n’agit en fin de compte que pour accomplir les fins qu’elle se propose. Nous sommes si intimement liés par des rapports physiques ou spirituels avec tout ce qui est extérieur à nous-mêmes, avec la nature entière, que le fait de nous en affranchir, en admettant même que ce fût possible, impliquerait la destruction de notre existence. La vie que vous nommez intensive est déterminée par notre vie expansive, dont elle est pour ainsi dire le reflet. Mais ce reflet nous apparaît comme recueilli dans un miroir concave, de sorte qu’images et figures se présentent sous d’autres proportions et offrent par conséquent des formes bizarres et inconnues, bien qu’elles ne soient que les caricatures d’originaux vraiment existants. Je soutiens hardiment que jamais un homme n’a imaginé ni rêvé aucune chose dont les éléments ne pussent se retrouver dans la nature à laquelle nous ne pouvons jamais nous soustraire.

«Abstraction faite des impressions extérieures et inéluctables qui émeuvent notre âme et la mettent dans un état de tension anormal, comme un effroi subit, une grande peine de cœur, etc., je prétends que notre esprit, sans la prétention de franchir les limites naturelles qui lui sont assignées, peut aisément extraire des manifestations les plus agréables de la vie cette essence volatile qui engendre, au dire d’Ottmar, les petites bulles dont se forme l’écume du rêve. Quant à moi, qui manifeste, surtout le soir, comme on voudra bien me l’accorder, une bonne humeur à toute épreuve, je prépare à la lettre mes rêves de la nuit en me faisant passer par la tête mille folies qu’ensuite mon imagination reproduit, durant mon sommeil, avec les plus vives couleurs et de la manière la plus récréative; mais je préfère à toutes les autres mes imaginations dramatiques.

— Qu’entends-tu par là? demanda le baron.

— Comme l’a déjà fait remarquer un auteur bien inspiré, poursuivit Bickert, nous devenons en rêvant auteurs dramatiques et acteurs par excellence dans la mesure où nous saisissons avec précision et dans leurs moindres détails des individualités étrangères qui se présentent à notre esprit avec une parfaite vérité. Eh bien, c’est la base de mon système: je pense parfois aux nombreuses aventures plaisantes de mes voyages, à maints originaux que j’ai rencontrés dans le monde, et mon imagination, en ressuscitant la nuit ces divers personnages avec tous leurs ridicules et leurs traits comiques, me donne le spectacle le plus divertissant du monde. Il me semble alors que je n’ai eu devant moi, durant la soirée, que le canevas, le croquis de la pièce à laquelle le rêve, docile pour ainsi dire à la volonté du poète, vient communiquer la chaleur et la vie. Je vaux à moi seul la troupe entière de Sacchi, qui joue la farce de Gozzi, peinte et nuancée d’après nature, avec une telle puissance d’illusion que le public, représenté lui aussi par ma personne, y croit ni plus ni moins qu’à la réalité.

«Comme je vous l’ai dit, je ne comprends pas dans ces rêves, pour ainsi dire volontairement amenés, ceux qui sont le résultat d’une disposition d’esprit exceptionnelle, due à des circonstances étrangères, ni ceux qui sont suscités par une impression physique externe. Ainsi tous ces rêves, dont presque chaque individu a quelquefois éprouvé le tourment, comme de tomber du faîte d’une tour, d’être décapité, etc., sont ordinairement provoqués par quelque souffrance physique que l’esprit, plus indifférent pendant le sommeil à la vie animale et ne travaillant plus que pour lui-même, explique à sa façon ou motive d’après quelque représentation fantastique, prise parmi celles qui occupent son imagination. Je me rappelle un songe où j’assistais à une soirée de punch en joyeuse compagnie. Un fier-à-bras d’officier, que je connais parfaitement, poursuivait de ses sarcasmes un étudiant qui finit par lui lancer son verre à la figure; il s’ensuivit une bagarre générale; et, comme je voulais rétablir la paix, je me sentis blessé à la main si grièvement que la douleur cuisante du coup me réveilla: que vois-je? ma main saignait réellement, car je m’étais écorché à une grosse épingle fichée dans la couverture.

— Ah! Franz! s’écria le baron, cette fois ce n’était pas un rêve agréable que tu t’étais préparé!

— Hélas! hélas! dit Bickert d’une voix plaintive : est-on responsable des maux que le destin nous inflige souvent en punition de nos fautes? Assurément, j’ai eu, moi aussi, des rêves horribles, désolants, épouvantables, qui me donnèrent le délire et des sueurs froides d’angoisse ...

— Ah! fais-nous-en part, s’écria Ottmar, dussent-ils réfuter et confondre ta théorie!

— Mais, au nom du Ciel! interrompit Maria d’une voix souffrante, n’aurez-vous donc pas pitié de moi?

— Non, répliqua le peintre, à présent plus de pitié! Oui, moi aussi, j’ai rêvé comme un autre les choses les plus terrifiantes! Ne me suis-je pas présenté chez la princesse Almaldasongi, qui m’avait invité à venir prendre le thé, dans le plus magnifique habit galonné par-dessus une veste richement brodée, et parlant l’italien le plus pur, — lingua toscana in bocca romana? N’étais-je pas épris pour cette beauté ravissante d’un amour passionné tel qu’il sied à un artiste et ne lui disais-je pas les choses les plus touchantes, les plus poétiques, les plus sublimes lorsque, baissant les yeux par hasard, je m’aperçus, à ma profonde consternation, que je m’étais bien habillé en tenue de cour et avec la dernière recherche, mais que j’avais oublié la culotte!»

Sans laisser à personne le temps de se formaliser de son incartade, Bickert continua avec feu: «Dieu! que vous dévoilerai-je encore des calamités terribles qui ont empoisonné mes rêves? Une fois, revenu à ma vingtième année, je me faisais une fête de danser au bal. J’avais mis ma bourse à sec pour donner à mon vieil habit un certain air de fraîcheur en le faisant retourner adroitement et pour m’acheter une paire de bas de soie blancs. J’arrive enfin heureusement à la porte du salon étincelant de mille lumières et de superbes toilettes: je remets mon billet; mais ne voilà-t-il pas qu’un maudit chien de portier ouvre devant moi l’étroit coulisseau d’un poêle en me disant, d’un ton poli à mériter qu’on l’étranglât tout vif: «Que monsieur se donne la peine d’entrer, c’est par là qu’il faut passer pour arriver dans le salon.» Mais ce ne sont encore là que des misères auprès du rêve affreux qui m’a tourmenté et supplicié la nuit dernière! Ha!... J’étais devenu une feuille de papier cavalier, ma silhouette figurait juste au milieu en guise de marque filigranée; et quelqu’un ... c’était, en fait, un enragé de poète bien connu de tout le monde, mais disons quelqu’un ... ce quelqu’un était armé d’une plume de dindon démesurément longue, mal fendue et dentelée, avec laquelle, tandis qu’il composait des vers raboteux et barbaresques, il griffonnait sur moi, pauvre infortuné, et me lacérait dans tous les sens. Une autre fois, un démon d’anatomiste ne s’est-il pas amusé à me démonter comme une poupée articulée et à torturer mes membres par toutes sortes d’essais diaboliques, voulant voir, par exemple, quel effet produirait un de mes pieds planté au milieu du dos, ou bien mon bras droit fixé dans le prolongement de ma jambe gauche ? .. .»
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Spikher releva sa pauvre femme, mais elle n'eut pas plus tôt repris connaissance, qu'elle le repoussa loin d'elle avec horreur. "Laisse-moi, cria-t-elle, homme maudit! Ce n'est pas toi! tu n'es pas mon mari, non! Tu es un esprit infernal qui veut ma perte, ma damnation. Va-t'en! fuis loin de moi, tu n'as sur moi aucune puissance, réprouvé!" Les éclats de voix retentirent dans toute la maison, les domestiques accoururent effrayés; Erasme [Spikher], au comble de la fureur et du désespoir, se précipita dehors et dans son égarement se mit à courir dans les allées désertes d'un parc voisin de la ville.

La nuit de la Saint-Sylvestre
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Et voilà pourquoi, chère Lucile, nous nous tenons, nous aussi, là où les hommes aiment nous voir. Accordons-leur cette petite joie! Laissons-les régner sur la terre comme ils l'ont fait jusqu'à ce jour. Et nous, parcourons les espaces célestes et laissons loin derrière nous la masse inerte de la terre, au mépris de toute sa force d'attraction.
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- (...) Suivez mon conseil, Elis Froebom, faites-vous mineur.
Elis Froebom fut presque effrayé des paroles du vieillard.
-- Comment, s'écria-t-il, que me conseillez-vous ?
Qui! moi! que je quitte cette terre si belle, si vaste, ce ciel limpide inondé des clartés du soleil, qui m'environne, qui me délecte et me recrée! que je me plonge dans les gouffres effrayants de l'enfer, pour y remuer incessamment la terre, comme la taupe, et rechercher avidement des minerais et des métaux pour un vil et misérable gain!

Les mines de Falun
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"Cher maître, auriez-vous la bonté d'éloigner cette bestiole ?
-- Pourquoi donc ? fit mon maître. Vous avez toujours toléré les chats, Monsieur le professeur, et vous aimez bien mon favori, le gracieux et intelligent Chat Murr.
-- Oui, reprit le professeur sur un ton de sous-entendu, et avec un rire mauvais. C'est vrai, mais faites-moi le plaisir d'éloigner votre protégé, car j'ai à vous entretenir de certaines choses qu'il ne doit point entendre.
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Tous regardèrent avec curiosité l'étranger et convinrent que, dans les traits de son visage, au demeurant plein d'esprit, il y avait quelque chose d'incertain et de trouble permettant de supposer l'existence d'une maladie dangereuse, laquelle consistait, en somme, dans un délire caché.
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Bref, il ne me venait à l’esprit aucune tournure de phrase qui me parût refléter le moins du monde l’éclatant coloris du tableau que j’imaginais en moi-même. Je pris le parti de ne pas commencer du tout.
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Le fils du cousin en effet était un joli jeune homme, bien bâti, qui n'avait pas encore été rasé et n'avait jamais porté de bottes. Dans les jours de Noël il mettait un bel habit rouge avec de l'or, et puis avec l'épée au côté, le chapeau sous le bras et une belle frisure avec une bourse à cheveux, il se tenait dans cette tenue brillante dans la boutique de son père, et cassait, par l'effet d'une galanterie naturelle en lui, les noix des jeunes filles, qui à cause de cela l'appelaient le beau Casse-Noisette.
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« Ô toi ! ma sublime étoile d’amour ! ne m’as-tu donc apparu que pour t’éclipser aussitôt et me laisser perdu sans espérance dans d’épaisses ténèbres ! »
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« Hélas ! disait-elle, il ne m’a jamais aimée, car il ne me comprend pas. » Et elle continuait de sanglotter amèrement.
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Après avoir lu avec un soin extrême les papiers du capucin Médard - et ce ne fut pas chose facile, car le défunt avait une écriture de moine, très petite, illisible - il m'apparut encore que ce que nous appelons généralement rêve ou fantaisie de l'imagination devait être la révélation symbolique du fil secret qui, la bridant étroitement dans toutes ses modalités, est tendu d'un bout à l'autre de notre vie. Mais je compris aussi que quiconque, après avoir eu cette révélation, croit avoir acquis la force de briser ce fil et d'engager la lutte contre les sombres puissances qui règnent sur nous, oui, celui-là peut être considéré comme perdu !
Peut-être auras-tu le même sentiment que moi, cher lecteur ; je le souhaite du fond du coeur, pour mille importante raisons.

E.T.A. Hoffmann
préface de l'éditeur
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