AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (178)
L'Homme au Sable

Ce mélange délicieux de l'étrangeté, allant jusqu'à l'horreur, et de la fraîcheur, de la luminosité des êtres, des jeunes filles et jeunes hommes, de la vie « normale » qui s'y confronte (au risque d'irriter, mais avec tant de charme). Le fait que ces évocations de la face sombre soient toujours, par son ton, adoucies de bonhomie.

Plaisir aussi de voir l'habile construction du conte détaillée par le rédacteur supposé.

Une superposition de strates entre l'étrange et nous qui nous désarme, comme du sucre entourant une pastille qui pourrait être amère.
Commenter  J’apprécie          00
L'Homme au Sable

L’Homme Au Sable est un conte (ou une nouvelle) fantastique, allégorique voire aussi philosophique et psychologique.

On y rencontre Nathanaël, un étudiant gai, intelligent, volontiers écrivain, certes un peu romantique et rêveur à ses heures, mais qui a tout pour séduire une jolie Clara, venue vivre avec son frère Lothaire dans la maison familiale de Nathanaël.

Le jeune homme, qui est parti du foyer pour étudier à la ville, écrit un jour une missive à Lothaire dans laquelle il lui confie son trouble à la vue d’un mystérieux marchand italien de baromètres...

Ce drôle de personnage a évoqué à Nathanaël la vision d’un personnage de son enfance qui lui avait suscité grand peur et qu’on désignait parfois comme étant l’homme au sable...

Cet homme inquiétant autant que mystérieux était l’objet d’une peur quasi panique chez le jeune Nathanaël et ses frères et sœurs. On lui racontait que s’il ne se couchait pas prestement, cet homme lui jetterait des poignées de sable plein les yeux.

Mais, en grandissant, Nathanaël comprit que cet homme n’était pas qu’une légende ou qu’un expédient commode pour envoyer les enfants se coucher. Un véritable homme, de chair et d’os, du moins lui semblait-il, montait quotidiennement rendre visite à son père dans son cabinet particulier.

Que faisait l’homme auprès de son père ? Pourquoi ce dernier mourut un jour si subitement ? Pourquoi l'homme au sable semble reprendre vie sous les traits du marchand de baromètres ? Qu’adviendra-t-il de l’histoire d’amour de Clara et de Nathanaël ? Résistera-t-il à la distance et à la durée de la séparation ? Quelle rivale pourrait bien avoir à craindre la belle Clara ? La santé mentale de Nathanaël saura-t-elle résister à la rude mise à l’épreuve que constitue ce retour en scène des terreurs de son enfance ?

Autant de questions auxquelles je me propose de ne pas répondre de peur de vous gâcher l’envie d’y trouver vous-même des réponses.

Un dicton dit : " Les yeux sont le miroir de l'âme. " Ceci semble vrai ici aussi. Outre le personnage de l'homme au de sable, déjà très évocateur en soi, qui jette des poignées de douleurs dans les yeux, la symbolique des yeux est très présente et très exploitée dans tout le conte. Il semble y résider la vie et la quête de l'œil (ou l'absence de regard) est un marqueur fort du code de compréhension de l'ouvrage.

Au travers de ce conte allégorique, E. T. A. Hoffmann nous invite à réfléchir à notre propre potentiel de nuisance psychique ou morale, au fait que beaucoup de nos blocages, de nos frayeurs, de nos déraillements, de nos dissonances cognitives proviennent de nous seuls. Ils peuvent certes s’expliquer ou trouver leur(s) source(s) dans des événements, des causes ou des personnes extérieures, mais que le principal artisan du mal, tout bien considéré, c’est nous, nous, notre pire ennemi...

Intéressant ce point de vue, et rien que pour cela, je trouve que ce conte vaut le détour, mais ce n’est là qu’une considération très personnelle et subjective, rien de plus qu'une poignée de sable jetée en l'air, c’est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          921
L'Homme au Sable

50 pages. En se basant sur cette édition-ci, il aura suffit à Hoffmann d’à peine 50 pages pour fournir une critique de son temps, offrir à Freud matière à développer le concept d’ « inquiétante étrangeté », et inspirer un ballet : Coppélia. Dans L’homme au sable on a d’une part la critique d’un romantisme poussé à l’extrême à travers le personnage principal, Nathanaël, écrivain qu’Hoffmann présente comme une sorte de poète assez ennuyeux mais inspiré d’entrée de jeu par des espèces de forces supérieures gothiques. D’autre part, on assiste à une dénonciation de l’automatisation des rapports sociaux, de la perte d’individualité et de spontanéité de la société de l’époque.

Le tout est présenté dans une nouvelle fantastique très agréable à lire et qui prouverait même aux plus réticents que l’on peut écrire un récit au début du XIXème sans qu’il ne devienne ni pompant, ni poussiéreux, presque deux siècles plus tard.
Commenter  J’apprécie          20
L'Homme au Sable

Fantasmagorie d'un siècle qui projetait dans son imagination les futures prouesses de sa descendance.

De l'automate au cybergénie . Conte fantastique, l'Homme au sable appartient au 19e siècle.

Doit on considérer nos rêves ou nos cauchemars comme des prophéties ? Ou bien comme le premier lieu de l'élaboration de nos projets ? La littérature peut elle être retranscrire les plans de l' architecture d'un devenir de la pensée humaine ? Ce que nous construisons aujourd’hui ne serait il qu'un écho que nous adresserait le passé ?

1817 Mary Shelley écrit Frankenstein. 1815, Hoffmann, l'homme au sable.

Tout est allé très vite en ce 19eme siècle ; Maîtrise de la fée électricité, de la photographie, du télégraphe, de la locomotive...Transport du son, de l'énergie, de l'image, et également des corps.

Le monde se déplace, se transpose. On rêve d'en disposer. De l'esprit également. Mais reste l'âme. Que contient cette énergie, que contient tous ces fluides ? Ressemblance, symétrie, mimétisme : répercussions de toute cette alchimie. Diableries, hypnoses, psychiatrie. Ce siècle au cerveau d'adolescent rêve enfermé dans son corps de vieillard. L'âme est au regard. On peut tout imaginer, tout élaborer, à condition de veiller à ce regard. Ce regard que l'homme porte sur le monde et qui lui permet de s'y refléter.

Il faut être voyant nous hurlait Rimbaud. Voyant et non regardant ?

Drame narcissique que de vouloir perpétuellement se ressembler. Créer le monde à son image. Éternellement. Vouloir engendrer. Qu'est ce alors véritablement une création ? Si la création se rattache à nous, comme une main à un corps, nous produisons une extension. L’extension de la pensée est partie prenante de la réalisation de nos projets. Quelque soit la main, l'idée est toujours la même. Rester maître, quitte à oublier ,en ce que nous produisons, ce qui nous regarde en l'humain. L'imagination ne serait qu'un lieu de hantise ? Ou serait elle le seul espace pour une libre pensée ?

L'homme au sable est conte fantastique d'un pessimisme métaphysique profond. Une camisole de force tentait de gainer l'esprit du siècle. A t il vraiment réussi à lui échapper ?



Astrid Shriqui Garain

Commenter  J’apprécie          70
L'Homme au Sable

Nathanaël est fiancé à la douce Clara, la soeur de son ami Lothaire. Alors qu'il doit terminer ses études loin de sa famille et de ses amis, il se retrouve, croit-il, face à celui qui a terrorisé son enfance, le terrible Coppelius. Et il va aussi faire le rencontre bouleversante de la belle Olimpia, la fille de son professeur, dont il va follement s'éprendre... Pour son plus grand malheur, car la demoiselle est loin d'être celle qu'il croit...

L'histoire démarre par un échange de lettres entre Nathanaël et Lothaire, et Clara et Nathanaël. Puis le narrateur reprend la main pour expliquer pourquoi il a démarré son histoire de la sorte et nous raconte ensuite le reste de la tragique mésaventure du jeune Nathanaël.



Le fantastique ici peut tout à fait être expliqué par la folie, même si la présence de l'homme tant redouté de Nathanaël dans la dernière scène jette un doute dans l'esprit du lecteur. Ce n'est pas mon style de fantastique préféré car un peu trop bizarre à mon goût, malgré cette explication psychique possible.
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme au Sable

fhff
Commenter  J’apprécie          00
L'Homme au Sable

« La nuit, lorsque les enfants refusent de dormir, le marchand de sable passe leur jeter du sable sur le visage. Ce sable magique arrache les yeux des petits turbulents, que le marchand ramasse et emporte avec lui sur la lune. Là-bas, il les donne à manger à ses rejetons, qui ont des becs crochus pour mieux les picorer. Voilà de quoi terroriser le jeune Nathanaël, d’autant plus qu’il associe l’affreux protagoniste de la légende au détestable avocat Coppelius, visiteur régulier de la maisonnée. Contée par une vieille domestique, cette histoire n’aurait sans doute pas autant marqué le héros d’Hoffmann, n’étaient les circonstances tragiques du décès de son père… Ainsi commence un récit dans la plus pure tradition fantastique, effrayant à souhait.



Le Marchand de sable débute comme un roman épistolaire, avant de revenir à une narration externe plus classique. Nathanaël, brillant étudiant et poète, en est l’acteur principal, aussi est-ce surtout à travers ses yeux que j’ai vécu le livre, fui l’étrange vendeur de baromètres Coppola, aimé la raisonnable Clara et succombé à l’attraction exercée par l’insolite Olymipa. Cependant, j’ignore si les yeux de Nathanaël sont fiables. A-t-il vraiment vu et vécu ce qu’il prétend ? Ou bien son aventure est-elle le fruit d’une sensibilité exacerbée couplée à une imagination sordide ? Qui faut-il croire et où réside la vérité ? Tel est précisément l’enjeu de ce conte aux accents horrifiques.



On ignore en effet où réside la frontière entre le vrai et le faux dans Le Marchand de sable, tant Nathanaël se révèle prompt au mysticisme et à la mélancolie ; sa relation avec Olympia trahit également un certain narcissisme, ou du moins une tendance à s’écouter parler. Tourné vers lui-même, en proie à une introspection permanente, le jeune homme est aux antipodes de la bien nommée Clara, la clairvoyante. À travers ce couple, ce sont la raison et la folie, la glace et le feu, le pragmatisme et l’imagination qui s’affrontent. Il n’est pas anodin que les yeux occupent une place prépondérante dans le texte, tant sur le plan sémantique que stylistique et littéral : ces miroirs de l’âme déterminent un rapport au monde à double tranchant, où le regard altère la réalité qui le modifie en retour. Tout ce qui nous entoure est le fruit de nos désirs personnels, et nos conventions sociales ne sont qu’illusions destinées à masquer le vide de l’existence humaine ; pire, peut-être ne sommes-nous que les marionnettes d’un maître invisible… N’y a-t-il pas dans semblable révélation de quoi devenir fou ?



J’ai beaucoup apprécié Le Marchand de sable. Je ne m’attendais pas à une tonalité si sombre : on est bien loin de l’enthousiasme poétique du Vase d’or, mais le texte s’inscrit en précurseur de nouvelles plus tardives, à commencer par Le Horla. Sans écrire dans ce registre, je suis très admirative de la double interprétation permanente inhérente au genre fantastique, que je tente d’utiliser à ma manière sous forme de métaphore filée, à travers la fusion des livres et des rêves qui structure l’ensemble de La Bibliothèque. On comprend que les traducteurs aient finalement renommé le conte L’Homme au sable, figure connotée moins positivement que le marchand de sable, même si c’est précisément Hoffmann qui a transformé le véridique métier de marchand de sable en légende à travers ce conte 🙂 »



Émilie – Apprentie Bibliothécaire
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
Commenter  J’apprécie          30
L'Homme au Sable

Cette nouvelle m'a beaucoup impressionné et porte à réfléchir sur les thèmes que l'auteur allemand aborde ; des thèmes d'une inquiétante modernité : les traumatismes d'enfance, le surréel faisant irruption dans le monde réel, l'homme automate et l'intelligence artificielle.



Ce n'est donc pas étonnant que Freud ait utilisé cette nouvelle comme un des points de départ dans son essai L'inquiétante étrangeté, paru en 1919.



La hantise de Nathaniël, le personnage principal, c'est l'homme au sable, créature dont l'existence était affirmée par sa nourrice quand il était petit.



Nathaniël est profondément fataliste et croit que cet homme au sable le poursuivra toute sa vie. Sa fiancée Clara, s'appuyant sur son bon sens, lui dit que ce fantôme cessera d'exister du moment où Nathaniël arrête de lui accorder de l'importance.



Mais Nathaniël le voit apparaître partout, d'abord comme le terrible ami de famille Coppelius, ensuite comme un marchand de baromètres au nom de Coppola.



Il devient de plus en plus dépressif, il se sent incompris. Lors d'un moment d'apaisement, de retour dans sa ville, il s'éprend de la fille de son professeur de physique, Olimpia, oubliant tout à fait sa fiancée Clara.



Mais quelque chose d'étrange se passe avec Olimpia, elle ressemble de moins en moins à un être vivant. Et voilà où Hoffmann touche à la grande question si l'homme serait en mesure d'insuffler de la vie à des objets inanimés...



Lecture fascinante, riche en réflexions diverses sur la terreur d'une idée fixe développée dès l'enfance, la paranoïa, l'intelligence artificielle et les limites du réel.
Commenter  J’apprécie          10
L'Homme au Sable

L'Homme au Sable est une petite histoire qu'on pourrait dire d'horreur où ça frissonne pour des pas entendus tard dans la nuit, et qui ramène la legende de l'homme au sable, celui-là qui vient la nuit pour enlever les hommes. Beuh en fait, ce n'est qu'une histoire de traumatisme auquel notre narrateur n'est pas arrivé à vaincre depuis son enfance....
Commenter  J’apprécie          120
L'Homme au Sable

L'Homme au Sable a également été publié sous le titre « Le Marchand de Sable ».



Nous sommes loin du gentil marchand de sable qui visite les enfants sages pour les endormir à la nuit tombée.



L'œuvre est un modèle du genre fantastique. Le récit étonne par sa densité, sa forte structure, et l'ambiguïté permanente de son rapport à la réalité.

L'Homme au Sable, l'un des récits les plus terribles des contes fantastiques, est emblématique de la place qu'occupe E.T.A. Hoffmann dans la littérature internationale.



Ce conte surnaturel est un incontournable, un chef d'œuvre, à ne manquer sous aucun prétexte.
Commenter  J’apprécie          70
L'Homme au Sable

Hoffmann (1776-1822) est un grand nom de la littérature allemande. Ce juriste de formation a écrit de nombreuses oeuvres littéraires mais aussi des opéras et des sonates pour piano entre autres. Je possède ses Contes dans au moins quatre éditions différentes, et parmi les plus célèbres, on retiendra Les élixirs du diable, Le chevalier Gluck ou Le chat Murr.



Mais pour moi, Hoffmann reste l'auteur de l'un des plus délicieux contes pour enfants que j'ai jamais lu : Le casse-noisettes.



L'homme au sable fait partie de ces récits fantastiques dont le fil conducteur est la folie.



J'avais à le lire dans le cadre de ma première année de licence LM.



L'intrigue est simple et le conte fort court. L'étudiant Nathanaël, amoureux de la jolie Clara, a subi un traumatisme d'enfance. Il est persuadé que son père est mort à cause du mystérieux Coppelius, lequel s'était d'ailleurs montré très menaçant avec le petit Nathanaël. Dans l'esprit de celui-ci, Coppelius et l'Homme au sable ne font qu'un.



Des années plus tard, notre infortuné héros reçoit un second choc en rencontrant un vendeur de lunettes ambulant, nommé Coppola et en qui il croit reconnaître l'homme au sable. A partir de ce moment, Nathanaël montre clairement quelques signes de faiblesse.



A son retour dans la maison paternelle, le jeune homme manifeste un comportement curieux qui déroute sa fiancée. Il est évident que ce traumatisme d'enfance, réactivé par cette rencontre bizarre avec Coppola, nuit à l'équilibre de Nathanaël.



Pire encore, et il est difficile d'expliquer un tel aveuglement, l'étudiant tombe éperdument amoureux d'Olimpia, la fille de son professeur Spalanzani, oubliant instantanément la pauvre Clara. Seulement, la belle Olimpia cache un secret bien étrange...



Tout au long du récit, il est difficile de démêler le rêve de la réalité. Coppelius a-t-il réellement commis ces actes abominables ? Nathanaël souffre-t-il d'hallucinations ? Est-il malade ?



La narration ne nous permet pas réellement de trancher. C'est d'abord le point de vue de Nathanaël qui est présenté, et de manière fort convaincante, sous formes de lettres adressées à Clara ou à son frère. Puis c'est un narrateur extérieur qui conte les événements survenus au retour de l'étudiant chez lui. Et là, le lecteur se met à douter de la santé mentale du héros de cette histoire.



La folie est un thème repris dans bien d'autres oeuvres, pour ma part, ce conte m'a rappelé certains écrits de Maupassant ou de Gogol. Le tout est habilement mené et très plaisant à lire, car l'atmosphère angoissante et même macabre, permet d'imaginer sans peine les angoisses et la névrose du jeune homme. Un conte empreint à la fois de surnaturel et de romantisme, qui permet d'aborder le thème de la créature artificielle.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          60
L'Homme au Sable

Court texte fantastique, Le marchand de sable, apparemment aussi parfois édité sous le titre de L'Homme au sable, est ma première visite dans l’œuvre d'Hoffman et cela s'est révélé un texte très plaisant.

Nathanaël, narrateur de la première partie et héros malheureux de la seconde, a gardé de l'enfance une terreur folle du marchand de sable, dont sa nourrice lui expliquait qu'il volait les yeux des enfants et dont il mélange le souvenir avec celui de mort de son père dans de tragiques circonstances. Et voilà que séjournant pour ses études dans une autre ville, il croit le retrouver sous de nouveaux traits...

Le jeune Nathanaël est-il fou, ou la victime d'un être fantastique et terrible se dissimulant sous les traits de l'avocat Cornélius puis sous ceux du marchand de baromètres Coppola ? La réponse n'est jamais claire et le lecteur lui aussi ne sait plus trop démêler le vrai du faux. C'est du fantastique comme on en écrivait autrefois: peu d’événements finalement, tout dans l'ambiance, qui se fait peu à peu glaçante, et dans la certitude que tout cela tournera très mal!



Très plaisant et un excellent premier contact avec cet auteur!
Commenter  J’apprécie          44
L'Homme au Sable

Le Marchand De Sable, également très connu sous la traduction L’Homme Au Sable est un conte (ou une nouvelle) fantastique, allégorique voire aussi philosophique et psychologique.

On y rencontre Nathanaël, un étudiant gai, intelligent, volontiers écrivain, certes un peu romantique et rêveur à ses heures, mais qui a tout pour séduire une jolie Clara, venue vivre avec son frère Lothaire dans la maison familiale de Nathanaël.

Le jeune homme, qui est parti du foyer pour étudier à la ville, écrit un jour une missive à Lothaire dans laquelle il lui confie son trouble à la vue d’un mystérieux marchand italien de baromètres.

Ce drôle de personnage a évoqué à Nathanaël la vision d’un personnage de son enfance qui lui avait suscité grand peur et qu’on désignait parfois comme étant le marchand de sable ou l’homme au sable.

Cet homme inquiétant autant que mystérieux était l’objet d’une peur quasi panique chez le jeune Nathanaël et ses frères et sœurs. On lui racontait que s’il ne se couchait pas prestement, cet homme lui jetterait des poignées de sable plein les yeux.

Mais, en grandissant, Nathanaël comprit que cet homme n’était pas qu’une légende ou qu’un expédient commode pour envoyer les enfants se coucher. Un véritable homme, de chair et d’os, du moins lui semblait-il, montait quotidiennement rendre visite à son père dans son cabinet particulier.

Que faisait l’homme auprès de son père ? Pourquoi ce dernier mourut un jour si subitement ? Pourquoi le marchand de sable semble reprendre vie sous les traits du marchand de baromètres ? Qu’adviendra-t-il de l’histoire d’amour de Clara et de Nathanaël ? Résistera-t-il à la distance et à la durée de la séparation ? Quelle rivale pourrait bien avoir à craindre la belle Clara ? La santé mentale de Nathanaël saura-t-elle résister à la rude mise à l’épreuve que constitue ce retour en scène des terreurs de son enfance ?

Autant de questions auxquelles je me propose de ne pas répondre de peur de vous gâcher l’envie d’y trouver vous-même des réponses.

Un dicton dit : " Les yeux sont le miroir de l'âme. " Ceci semble vrai ici aussi. Outre le personnage du " marchand de sable ", déjà très évocateur en soi, qui jette des poignées de douleurs dans les yeux, la symbolique des yeux est très présente et très exploitée dans tout le conte. Il semble y résider la vie et la quête de l'œil (ou l'absence de regard) est un marqueur fort du code de compréhension de l'ouvrage.

Au travers de ce conte allégorique, E. T. A. Hoffmann nous invite à réfléchir à notre propre potentiel de nuisance psychique ou morale, au fait que beaucoup de nos blocages, de nos frayeurs, de nos déraillements, de nos dissonances cognitives proviennent de nous seuls. Ils peuvent certes s’expliquer ou trouver leur(s) source(s) dans des événements, des causes ou des personnes extérieures, mais que le principal artisan du mal, c’est nous, nous, notre pire ennemi.

Intéressant ce point de vue, et rien que pour cela, je trouve que ce conte vaut le détour, mais ce n’est là qu’une considération très personnelle et subjective, c’est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          605
L'Homme au Sable

L’homme au Sable, c’est tout simplement notre bon vieux marchand de sable, mais en plus méchant et diabolique, avec un côté père fouettard. A partir de cette histoire pour enfant Hoffmann a composé un conte, pour le coup, vraiment fantastique, dans tous les sens du terme, peut-être son chef d’œuvre en la matière.

Tout va très vite, malheureusement, dans un conte, et j’ai l’impression que dans celui-ci Hoffmann a condensé toute son œuvre ; il n’a l’air de rien mais il contient des possibilités d’exégèse impressionnantes. Les psychologues ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, il touche quelque part à une vérité indicible. Mais les moralistes et les philosophes peuvent s’y pencher aussi, il y est question du mal, de la liberté de choix, du matérialisme et de l’idéalisme. Il y a quelque chose de fou dans cette histoire de fou.

Des fois les intrigues des livres sont très bien faites, et Hoffmann pèche souvent de ce côté-là, ses intrigues sont mal arrangées, j’ai l’impression qu’il écrivait très vite, dans le feu de l’inspiration et sans trop se soucier du bon agencement. On peut faire ce reproche à L’Homme au Sable, il commence comme un roman épistolaire, puis se reprend et se moque ouvertement des manières traditionnelles de conter : « La singularité de l’aventure m’avait frappé, c’est pourquoi je me tourmentais pour en commencer le récit d’une manière séduisante et originale. « Il était une fois ! » beau commencement pour assoupir dès le début. « Dans la petite ville de S***, vivait... » ou bien d’entrer aussitôt medias in res, comme : « Qu’il aille au diable ! s’écriait, la fureur et l’effroi peints dans ses yeux égarés, l’étudiant Nathanaël, lorsque le marchand de baromètres, Giuseppe Coppola... » J’avais en effet commencé d’écrire de la sorte, lorsque je crus voir quelque chose de bouffon dans les yeux égarés de l’étudiant Nathanaël ; et vraiment l’histoire n’est nullement facétieuse. »

Un petit peu facétieuse quand même… Il continu comme une histoire de fantôme, un dilemme amoureux, une histoire d’automate complètement irréaliste et fini en pure tragédie. Plus que dans aucun autre conte, on sent Hoffmann se démener pour se libérer des formes. Souvent il se rate et gâche son intrigue, mais là il a miraculeusement réussi, ce n’est pas une intrigue artificielle qui entraîne le lecteur mais le tourbillon d’une vérité grotesque et terrifiante à la fois.
Commenter  J’apprécie          90
L'Homme au Sable

Je découvre la collection Étonnants Classiques avec cette nouvelle de Hoffmann.

Apparemment il s’agit d’une collection pour les écoles vu l’allure du dossier. J’ai bien apprécié la chronologie mettant la biographie de l’auteur en regard des événements historiques. J’ai été surpris qu’Hoffmann ait été fonctionnaire en Pologne mais cela se comprend car ce pays avait été découpé en rôti et la Prusse s’était accaparé un bon morceau. Il perd son poste quand les Français prennent le relais suite aux victoires napoléoniennes.



L’homme au sable a été publié en 1817. Cet homme, c’est notre fameux Marchand de Sable qui vient endormir les petits, mais vêtu d’une réputation autrement plus inquiétante que celui dont je me souviens ; quelque chose comme Nounours en Père fouettard.

Il traumatise durablement le héros, Nathanaël, alors enfant. Et c’est le départ d’une histoire qui emmêle en un écheveau inextricable le fantastique et la psychanalyse. Car on n’a toujours du mal à décider si les faits sont véritablement surnaturels ou le fait d’un esprit sombre particulièrement imaginatif. Sa douce amie Clara est le penchant rationnel qui essaie de ramener Nathanaël au monde physique. L’incessante oscillation est très bien rendue et plutôt fascinante.



Un autre thème moteur est celui de l’automate. C’est le début de cette littérature qui s’inquiète de la création par l’homme d’une « vie artificielle ». Ici c’est l’apparence humaine qui génère cette « vie » ; on est à la même époque que le Frankenstein de Mary Shelley. On peut aussi ajouter Le Mécanicien Roi d’Étienne-Jean Delécluze, L'homme le plus doué du monde d’Edward Page Mitchell et pourquoi pas La Vénus d’Ille de Prosper Mérimée. Au vingtième siècle, c’est l’intelligence artificielle qui sera moteur de cette inquiétude (2001 de Clarke, Les marteaux de Vulcain de Dick, etc.). Je pense aussi au très bon Automate de Nuremberg de Thomas Day.



Ce flirt avec le fantastique et la folie est très efficace ; de quoi vous glisser un petit frisson. La fin en est très hitchcockienne.

Commenter  J’apprécie          413
L'Homme au Sable

L’auteur nous plonge en plein cœur d’un conte fantastique avec un aspect philosophique et psychologique et une vision cauchemardesque développant ainsi le concept d’inquiétante étrangeté.
Commenter  J’apprécie          20
L'Homme au Sable

Une nouvelle qui a la folie fantastique d'Hoffmann, et qui annonce si tôt cette crainte des automates, ces machines qui ont des airs bizarres, bizarrement humaines mais étrangement factices. J'ai beaucoup aimé l'entremêlement de deux histoires (l'homme au sable éponyme, l'amour de Nathanaël pour Olimpia) qui se rejoignent autour d'une seule et même figure, celle du démoniaque Coppelius.
Commenter  J’apprécie          20
L'Homme au Sable

Une nouvelle sympathique qui se lit rapidement. L'histoire est originale et étrange qui nous plonge dans un songe cauchemardesque... J'ai trouvé l'écriture poétique et prenante. le style un peu daté, mais ça ne m'a pas gêné J'aurais aimé que la nouvelle soit un peu plus longue. La fin m'a d'ailleurs laissé un peu perplexe.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          00
La femme vampire

Les Morlaques et les Brucolaques !





Fin 2011, les Editions Sirius (Gérard de Villiers) lancent une nouvelle collection de livres de poche, ‘Frissons’, destinée à nous faire découvrir, sous forme de recueils, dans l’ordre chronologique de leur parution, tous les textes (pièces de théâtre, nouvelles et romans) ayant trait au mythe vampirique parus à partir du XIX° siècle.





Dans ce second volume, sorti en octobre 2011, de 378 pages, sont compilés les textes suivants :





- ‘La femme vampire’ (qui donne son titre au recueil), un court texte (de 24 pages) de E.T.A. Hoffmann de 1821





- ‘infernalia’ de Charles Nodier (romancier et académicien, 1780-1844), une compilation (de 143 pages) d’anecdotes et de très courts écrits sur le sujet qui nous concerne publiée en 1822





- ‘La guzla’ de Prosper Mérimée, 145 pages éditées en 1827





- ‘La morte amoureuse’ de Théophile Gautier, une nouvelle de 49 pages datant de 1836





Quelques mots plus détaillés sur ce contenu :





‘La femme vampire’ : Aurelia, une Comtesse excessivement pâle, qui a un feu sombre dans le regard, quitte toutes les nuits la couche nuptiale pour aller se repaître, avec d’autres ‘sorcières’, dans un cimetière, de cadavres fraîchement enterrés… ; une histoire donc de goules et non de vampires.





‘Infernalia’ : une compilation des très courts récits suivants (de simples anecdotes le plus souvent) : ‘La nonne sanglante’, ‘Le vampire Arnold Paul’, ‘Jeune fille flamande étranglée par le Diable’, ‘Vampires de Hongrie’, ‘Histoire d’un mari assassiné’, ‘Aventure de la tante Mélenchton’, ‘Le spectre d’Olivier’, ‘Spectres qui excitent la tempête’, ‘L’esprit du château d’Egmont’, ‘Le vampire Harppe’, ‘Une apparition de démons et de spectres’, ‘Spectres qui vont en pèlerinage’, ‘Histoire d’un damné qui revint après sa mort’, ‘Le trésor du Diable’, ‘Histoire de l’esprit qui apparut à Dourdans’, ‘Les aventures de Thibaud de la Jacquière’, ‘Spectre qui demande vengeance’, ‘Caroline’, ‘Flaxbinder corrigé par un spectre’, ‘L’apparition singulière’, ‘Le Diable comme il s’en trouve’, ‘Fête nocturne’, ‘Histoire d’un broucolaque’, ‘La petite chienne blanche’, ‘Le voyage’, ‘Le cheval sans fin’, ‘La maison enchantée’, ‘Le pacte infernal’, ‘Le revenant rouge’, ‘Le lièvre’, ‘La biche de l’abbaye’, ‘La maison du lac’, ‘Le revenant et son fils’, ‘Le trésor’ et ‘Facéties sur les vampires’ ; que des historiettes de fantômes le plus souvent et donc sans grand rapport, dans l’ensemble, avec les vampires non plus…





‘La guzla’ : 145 pages de vers composant les ballades que les troubadours d’antan des régions de la Dalmatie et de la Bosnie chantaient en s’accompagnant d’une guitare particulière qui ne comporte qu’une seule corde, de crin, la guzla, qui donne son titre à l’ensemble ; il est question de vampires sous forme d’une introduction à ceux-ci en quelques 12 pages de fait divers les concernant (et qui nous font retrouver le ‘fameux’ Arnold Paul dont il est également question dans ‘Infernalia’) et quelques très courts chants suivant cette introduction, point barre ; autrement dit, là encore, il n’est question des vampires qu’en marge et d’une manière totalement inintéressante.





‘La morte amoureuse’ : et enfin, le tout se termine par cette nouvelle qui raconte l’histoire d’un jeune prêtre, autour duquel rôde l’esprit malin qui fait un dernier effort pour l’attirer à lui, et qui s’éprend une femme vampire qui manque de le faire renoncer à sa vocation ; mais Dieu finit par triompher du Mal, le vampire est anéanti et le prêtre retourne à sa charge…





Tout ça pour ça donc : un bon titre, une très réussie présentation, un fort volume de près de 400 pages, pour n’aboutir qu’à quelques anecdotes anciennes concernant plus ou moins vaguement les vampires sur seulement quelques unes des pages de ce recueil ? Autant l’idée de cette nouvelle collection est excitante, autant ce volume-ci en tout cas ne présente pas une once d’intérêt et ne mérite qu’une seule chose : que l’on prenne ses jambes à son cou et que l’on aille se faire voir ailleurs au plus vite. Tout cela est tout simplement désolant et relève quasiment plus de l’arnaque que d’autre chose. Pourvu que les autres livres de cette collection soient plus intéressants, car là nous aboutissons à un sommet dans le domaine de l’ennui !

Commenter  J’apprécie          01
La femme vampire

MY GOD !!! Attention, livre nul !!!

Ces histoires sans fin ne sont pas bien racontées et ne racontes rien de rien !!! POURRI !!!! J'AI PERDU 2 JOURS DE MA VIE !!!
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1780)Voir plus

Quiz Voir plus

Où se passe l'action dans ces romans ?

de Albert Camus (France): où se passe l'action de "La peste" ?

Constantine
Alger
Oran

15 questions
85 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}