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Critiques de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (178)
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Contes nocturnes

Défi ABC 2023 2024 : lettre H.



Papa, Maman, je lis Hoffmann, l'inventeur de Casse Noisette et le héros d'Offenbach!



Lire Hoffmann, c'est "emporter le ciel dans son cœur" (l'homme au sable). Le monde coloré de la littérature (c'est un alexandrin) m'est parvenu dans cette lecture, que j'ai savourée, et je vais commencer par analyser "l'homme au sable", mon préféré.



Je l'ai lu au son de Casse Noisette dont ETA Hoffmann est aussi l'auteur, puis, évidemment, au son d'Offenbach, (les oiseaux dans la charmille). Ce conte/roman, c'est d'abord un conte d'enfant (et non pour enfants) : un méchant homme, impressionnant, sur qui l'on raconte d'horribles histoires (le fameux homme au sable). Puis bien vite, cela devient (si cela existe) un conte pour étudiants. Le méchant est alors un savant fou dont le jeune et ingénu élève s'éprend de sa fille Olympia. Sa voix mécanique, inhumaine, cristalline et suraiguë dans l'air de bravoure "les oiseaux dans la charmille". Mais le conte pour étudiant est tout sauf une plaisanterie, c'est la fureur et la folie. En vain la rationaliste Clara lui expliquera, version classique de "don't feed the troll", que les "méchants" n'existent que n'existant que dans l'imagination, c'est la peur qui nous fait du mal. Et si (attention trait d'esprit) on parle d'un méchant démon lorsqu'elle fait le café, et qu'elle se déconcentre, peut on dire que le démon est responsable du mauvais café ? (Sans tout analyser sous un angle féministe, Clara est décrite comme une intelligente jeune fille au sourire ironique, tout en étant belle et amoureuse : on peut donc être une femme intelligente sans être repoussante dans la littérature d'Hoffmann). Le professeur de lettres dira de cette histoire que c'est une "allégorie", mise en abyme et pique à l'égard du monde de la fac. Mais j'en ai assez dit, sur ce conte estudiantin.



L'histoire d'Ignace Denner, qui met en scène un homme démoniaque, souffre de longueurs, et la fin m'a un peu lassée, cela dit la pitié et l'angoisse sont présentes. Forets, brigands et trésors, le fantastique chez Hoffmann, qui pose les jalons du genre, c'est davantage une atmosphère que de la "vraie" magie.

C'est ensuite une belle prose que nous déroule Hoffmann dans l'Eglise des Jesuites, où le bas matérialisme du Professeur (rendez vous compte, selon lui la pensée est une question de fil dans le cerveau ! ;) )s'oppose au fantastique idéalisme d'artiste du narrateur, tentant de percer le mystère d'un peintre "un peu cousin du diable", le tout sur un fond de débat esthétique sur la mimésis et la hiérarchie des arts. Le peintre est il un génie, un badigeonneur ou les deux ?

C'est, dans sanctus, la musique qui est en jeu. Une soliste, aphone, souffre d'un "mal mystérieux" (thème présent en fantastique) qui pourrait n'être que sensation : un dialogue a lieu, et dans la deuxième partie, une histoire orientaliste mettant en scène des Maures, le maitre de Chapelle a pour préoccupation d'adapter le récit qu'il écoute en opéra : il y a une poétique de la création, et un clin d'œil à l'activité de compositeur d'Hoffmann.

Dans la Maison déserte, d'une "passion enthousiaste et religieuse pour le merveilleux", un étudiant raconte à ses amis, dans le cadre d'une discussion philosophique sur l'Etrange, son aventure avec une maison déserte et que l'on dit hantée. Dans ce cadre très spirituel, le texte se fait presque psychiatrique. Une magnifique écriture en dépit des longueurs. Il est question de ce sixième sens qu'ont les chauves souris décrites par le scientifique Spalanzani. Hoffmann maîtrise l'image, la métaphore, l'analogie.



La littérature d'Hoffmann, c'est souvent un mystérieux homme qui se transforme en démon dans l'imagination du témoin. Témoin que tente en vain de raisonner un autre personnage plus réaliste.



Des longueurs, mais c'est fantastique dans tous les sens du terme.

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Le Violon de Crémone - Les Mines de Falun

Dans le recueil présent, il y a des thématiques chères à Hoffmann : la folie, la jalousie, la musique et la mort. Dans le premier récit le narrateur s'introduit chez le conseiller Krespel qui a des lubies étranges. Il construit une tour sans plan, avec des fenêtres un peu partout, il collectionne des violons pour les déchiqueter afin de connaître le secret de leur âme et il garde sa fille prisonnière chez lui, et lui interdit de chanter de sa superbe voix envoûtante. Qu'en résulte-t-il de cette répression néfaste ?



Dans Les mines de Falun, le personnage Elis Fröbom va travailler dans les mines où la folie et la mort l'attendent. Cinquante ans plus tard on retrouve son corps quasiment intact...



Il y a un sentiment d'étrangeté qui dégage de ces contes. Hoffmann cherche constamment à repousser les barrières de l'inconscient, dévoilant de manière subtile les plus profonds désirs et angoisses de l'être humain.

Voilà pourquoi Hoffmann me fascine beaucoup...
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Le magnétiseur et autres contes

Dans Le Magnétiseur, le lecteur assiste à une soirée en famille d'un vieux baron, son fils et sa fille et un vieil ami peintre au nom de Bickert. Le thème abordé, vous vous en doutez déjà, est le magnétisme. Sujet cher à Balzac également, qui l'évoque notamment dans 'À la recherche de l'absolu', 'Sur Catherine de Médicis' et 'Ursule Mirouet'.



Le magnétisme s'est largement popularisé à la fin du dix-huitième siècle quand Mesmer en promouvait des qualités de guérison avec son fameux traitement collectif autour d'un baquet. Après avoir conquis Paris au magnétisme, Louis XVI inquiet, envoyait investiguer un comité scientifique. Un des membres, Jean-Sylvain Bailly, en soulignait les dangers érotiques exercés par le magnétiseur homme sur ses patientes magnétisées.



Et voilà où nous rentrons dans le vif du sujet de la nouvelle d'Hoffmann. Ottmar, le fils du vieux baron, avait ramené dans la famille un jeune homme aux pouvoirs magnétiques, Alban. Quand la fille du baron, Maria, se trouvait mal pendant la soirée, Alban était appelé pour l'aider à reprendre conscience. Mais depuis lors, elle était comme sous l'effet d'un sort. Les bribes de journal et de lettres de Bickert à la fin du récit renseignent le lecteur sur le dénouement funeste de cette histoire envoûtante.
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L'Homme au Sable

Cette nouvelle m'a beaucoup impressionné et porte à réfléchir sur les thèmes que l'auteur allemand aborde ; des thèmes d'une inquiétante modernité : les traumatismes d'enfance, le surréel faisant irruption dans le monde réel, l'homme automate et l'intelligence artificielle.



Ce n'est donc pas étonnant que Freud ait utilisé cette nouvelle comme un des points de départ dans son essai L'inquiétante étrangeté, paru en 1919.



La hantise de Nathaniël, le personnage principal, c'est l'homme au sable, créature dont l'existence était affirmée par sa nourrice quand il était petit.



Nathaniël est profondément fataliste et croit que cet homme au sable le poursuivra toute sa vie. Sa fiancée Clara, s'appuyant sur son bon sens, lui dit que ce fantôme cessera d'exister du moment où Nathaniël arrête de lui accorder de l'importance.



Mais Nathaniël le voit apparaître partout, d'abord comme le terrible ami de famille Coppelius, ensuite comme un marchand de baromètres au nom de Coppola.



Il devient de plus en plus dépressif, il se sent incompris. Lors d'un moment d'apaisement, de retour dans sa ville, il s'éprend de la fille de son professeur de physique, Olimpia, oubliant tout à fait sa fiancée Clara.



Mais quelque chose d'étrange se passe avec Olimpia, elle ressemble de moins en moins à un être vivant. Et voilà où Hoffmann touche à la grande question si l'homme serait en mesure d'insuffler de la vie à des objets inanimés...



Lecture fascinante, riche en réflexions diverses sur la terreur d'une idée fixe développée dès l'enfance, la paranoïa, l'intelligence artificielle et les limites du réel.
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Mademoiselle de Scudéry

Habituellement on désigne Edgar Allan Poe comme l'inventeur du roman policier, avec le fameux 'whodunnit' Le double assassinat dans la rue Morgue publié en 1841. Mais en réalité cet honneur revient à E.T.A. Hoffmann et sa nouvelle 'Mademoiselle de Scudéry', rédigée et publiée en 1818, donc vingt-trois ans plus tôt que la nouvelle de Poe.



Hoffmann met en scène la romancière Mademoiselle de Scudéry qui se voit impliquée contre son gré dans l'affaire des meurtres mystérieux qui bouleversent la ville de Paris en 1680, encore traumatisée par l'affaire des poisons. Telle une Miss Marple elle va mener l'enquête pour empêcher qu'un innocent soit torturé et décapité à la Place de Grève.



Cette nouvelle d'Hoffmann était déjà traduit en langue française en 1823 par Henri de Latouche. Traduction tronquée toutefois, parue sous le nom de Latouche et portant le titre 'Olivier Brusson', l'homme qui était désigné comme coupable dans la série de meurtres et d'avoir assassiné son maître, l'orfèvre André Cardillac.



Le récit commence dans l'obscurité de la rue Saint-Honoré où vit Mademoiselle de Scudéry qui a inventé dans son roman Clélie la fameuse Carte du Tendre, reprise sur la couverture de ce beau livre de poche de la collection Libretti.



Un inconnu frappe à la porte de l'illustre romancière âgée. Qui est-il et pourquoi il insiste à ce que Mademoiselle de Scudéry l'aide ? Quel rapport Olivier Brusson a-t-il avec elle ? Et puis quel rôle a joué Cardillac qui semble possédé par ses propres chefs-d'œuvre d'orfèvrerie et qui s'écrie tel Gollum dans Le Seigneur des Anneaux : "Ils sont à moi !" ?



Vous le découvrirez dans ce récit passionnant qui porte l'empreinte typique d'Hoffmann avec comme toile de fond le morbide, le suspense et la folie.
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Ignace Denner

La nouvelle 'Ignace Denner' a été publiée pour la première fois dans les Contes nocturnes d'Hoffmann en 1816. Une première traduction en français par Loève-Veimars a vu le jour dans l'Oeuvre complète publiée en 1830.



Tout commence comme un conte de fées : « Jadis, il y a de longues années, vivait (...) », mais rapidement cela vire vers un conte noir.

Cette courte nouvelle m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin. Hoffmann est indéniablement un maître conteur.



Andrès, fidèle garde-chasse d'un certain comte de Fach vivant aux alentours de Fulda en Allemagne, habite dans une forêt avec sa femme Giorgina, fille qu'il avait épousé à Naples. Sa femme ne supportant pas le climat du nord, tombe malade et se trouve entre la vie et la mort après avoir accouché de leur deuxième enfant. C'est à ce moment qu'un voyageur, se présentant comme un marchand, demande l'hospitalité. En voyant la femme d'Andrès malade, il lui fait avaler une substance rougeâtre.



Si Andrès avait su de quoi cette substance était faite, il aurait arrêté tout commerce avec cet étranger qui se nommait Ignace Denner. Mais il l'ignorait et sa femme se rétablit entièrement grâce au liquide contenu dans la petite fiole du voyageur mystérieux. Depuis ce moment, le soi-disant marchand s'empresse de demander l'hospitalité au couple à des intervalles réguliers.



Nouvelle qu'on lit d'un seul trait, où nous trouvons tous les ingrédients du conte hoffmannien rempli de suspense, de pactes diaboliques, de meurtres, d'alchimie et de rites noirs, ici imprégné aussi de la hantise du chiffre neuf.



Dans ce récit d'Hoffmann, j'ai trouvé une fois de plus à quel point l'ambiance évoquée s'accorde avec les peintures de Caspar David Friedrich, célèbre peintre du romantisme et contemporain D' E.T.A. Hoffmann.
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Soeur Monika

Sœur Monika /E.T.A.Hoffmann (1776-1822)

Sœur Monika est une jeune femme retirée dans un couvent probablement suite à un chagrin d’amour ou un problème familial et dans cette première partie, elle raconte à ses amies rassemblées autour d’elle, la vie amoureuse de Louise, sa mère, et de son père le colonel von Halden.

Louise avait le chapelain frère Gerhard pour précepteur, un homme qui assurait ad unguem l’éducation de cette fleur virginale qu’était alors la jeune fille, une ravissante élève qui dans la solitude nocturne de son lit avait déjà la plus grande peine du monde à apaiser de ses doigts les ardeurs éveillées en son être encore impubère par le charme persuasif de ce beau jeune homme de trente ans, lequel n’hésitait pas au besoin à glisser une main sous les jupes de la mère de Louise qui assistait aux séances, raconte Monika. Et la petite Louise, congédiée par le frère Gerhard ne perdait rien des ébats alvins et peccamineux de celui-ci avec sa mère, restant collée au trou de la serrure. Après quoi, bien échauffée, elle courait rejoindre Adolph, le jardinier au thyrse ravageur !

Ainsi Louise, ab initio, fut élevée sans aucun préjugé et vécut de même. Elle entra ensuite chez les sœurs Ursulines jusqu’à l’âge de 14 ans lorsque soudain sa mère mourut. Riche héritière elle subit les hommages assidus de tous les coureurs de dot et autres oisifs de la contrée.

Mariée au colonel von Halden, Louise mena sa vie à sa guise sous le regard bienveillant du colonel qui appréciait la venue d’un lieutenant français pour participer et agrémenter les folles priapées du couple.

Ils eurent une fille, Amalia, future sœur Monika.

Dans la seconde partie, Monika toute jeunette encore appelée à l’époque Amalia ou Malchen, le diminutif, se voit conduite par sa mère, chez sa tante qui connait une institution pour jeunes filles un peu délurées comme est Amalia. L’institution Chandeluze est ainsi réputée pour offrir tous les déplaisirs. Et la pauvre Malchen ne va pas être déçue du séjour quand tout commence par une séance de flagellation orchestrée par le serviteur Piano mini d’une verge de bouleau redoutablement flexible. Dans la foulée, une fois la fessée administrée, celui-ci relève les jupes de la mère en extase et promène ses doigts de musicien sur le plus beau clavier qu’offre la nature humaine… avant de mettre en action le mâle héritier de sa force ithyphallique devant une assemblée de jeunes filles baissant les yeux pudiquement mais usant sous leur jupe, de leurs doigts avec frénésie… Parmi elles un intrus travesti…Fredegunde , dont plus loin, le récit des aventures amatoires, flamberge au vent, est un grand moment du discours de Monika devant ses sœurs. Au fil du temps, elle apprendra que chaque fois qu’elle s’abandonne à la sensualité, qu’elle s’y prépare ou qu’elle se s’y fait surprendre, il convient de ne jamais renoncer à la décence ni à la grâce. Quoiqu’il en soit, « abusus non tollit usum » !

Ainsi firent connaissance tous les participant à cette entrée en matière et notamment Eulalia et Amalia, deux compagnes de chambre.

Deux années passèrent au cours desquelles les bonnes habitudes perdurèrent notamment au cours de fêtes comme celle des Noces de Cana avec la visite de moines Capucins survoltés.

Plus loin, c’est véritable plaidoyer philosophique que nous offre l’auteur pour défendre la beauté de la femme et disserter sur ce qui est bien et ce qui est mal quand on cède à la séduction et à fortiori au plaisir.

Un petit bijou de deux cents pages écrit dans un style métaphorique et parabolique et une langue du XVIIIe siècle admirable de périphrases délicieuses pour évoquer ces lieux du corps que l’on ne saurait nommer, avec de nombreuses références littéraires, latines, historiques et mythologiques, le tout dans une ambiance de bonheur et d’humour.

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Les Elixirs du Diable : Papiers laissés à sa mo..

Si brouillard à la saint Médard, éclaircie à sainte Rosalie!

Car en lisant ce livre, on est en plein coltar!Dans l'antre de la folie pour être plus clair. Et non, ce n'est pas John Carpenter mais du E. T. Hoffmann ! Et pourtant.

Archi connu pour ses contes, Hoffmann l'est sans doute moins pour ce roman noir écrit au début XIXe. "Les élixirs du diable" nous entraînent dans les méandres d'une âme torturée par Satan en personne au point où même le lecteur s'y perd et ne sait plus trop bien qui a fait quoi. Tout cela sur fond d'une question qui s'est sans doute posée dans la période à laquelle a été écrit ce livre: la prédisposition à faire le mal se transmet-elle de génération en génération ?

Un classique de la littérature à découvrir

absolument.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Même si j’ai déjà vu le ballet plusieurs fois, je n’avais pas eu l’occasion de lire l’histoire de Casse-Noisette. Je ne partais pas en terrain inconnu, je savais d’avance que je serai conquise. Et puis c’est une façon de prolonger encore un peu l’esprit des fêtes.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

S'il y a un ballet que j'aime voir et revoir c'est celui de Casse-Noisette 🥰



Et pourtant je n'avais jamais lu le texte original !! J'ai adoré ma lecture qui a été un coup de coeur pendant les fêtes de fin d'année.



Il faut préciser que c'est un texte très court (88 pages) qui se lit très vite.



Le seul point négatif, s'il en faut un, a été toutes les définitions précisées en note de bas de page qui m'ont paru très nombreuses et souvent inutiles mais j'ignore l'âge du public visé.
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Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Dans un conte fantastique, ça commencerait comme ça. Un après-midi d'hiver, dans une ville proche de Pa*** (on ne nomme que rarement les villes), un homme tout à fait banal, fonctionnaire même, raconterait à ses amis, devant un café fumant et une cigarette, fumante, elle aussi, l'incroyable histoire qui lui est arrivée. Il y serait question d'un personnage qui ne serait qu'une incarnation du diable, d'un vampire dont le charme opère toujours, de femmes automates quand elles ne sont pas hystériques (oui, la gentille fille ou la mégère, c'est un classique, choisis ton camp, camarade !) et d'une faille temporelle, d'un réveil soudain comme si une année entière avait disparu. Un peu comme quand on décide de lire un livre en décembre et qu'on le termine finalement un an et un mois plus tard...



Ce qui est bien avec les classiques, quand on en maîtrise les codes, c'est qu'on n'est pas perdu. Je n'avais pas lu Hoffmann depuis des lustres et pourtant je me suis sentie comme à la maison. C'est infiniment plaisant de retrouver ces histoires invraisemblables révélatrices de pulsions en tout genre. Je me suis rendue compte que Le marchand de sable, aussi connue soit cette figure, je ne l'avais jamais lu. Et je crois que j'aime bien cette version originelle qui pourrait donner des cauchemars aux enfants les plus téméraires.

La postface écrite par Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin a été pour moi comme un bain de jouvence me replongeant dans ces années bénies en fac de lettres. Et la découverte de Todorov et de son Introduction à la littérature fantastique. Qu'il est bon de lire des gens brillants !



Reste à parler d'un point essentiel : les illustrations de Tristan Bonnemain. Fantastiques images aux multiples détails, nouveau bain de jouvence, cette fois-ci, je redeviens l'enfant qui pouvait passer des heures à décortiquer un dessin. Alors imaginez comme j'ai hâte que l'exposition soit présentée à l'automne, à Hérouville. Il se peut que j'en oublie de regagner mon bureau... La symbolique me tenait à cœur, choisir pour première lecture de l'année un livre des éditions du typhon, maison d'édition qui s'installe à la bibliothèque jusqu'en décembre 2024. C'est chose faite.
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Mademoiselle de Scudéry

On tient souvent Double Assassinat dans la rue Morgue paru en 1841 pour l'archétype du roman policier. Mais voici que Madame de Scudéry paru plus de vingt ans plus tôt (1819) contient tous les ingrédients du polar : une série de meurtres non élucidés qui mettent en émoi le Paris de 1680, la recherche de l'assassin, une enquête rondement menée, sur fond d'une chasse aux empoisonneuses qui donne un tour fantastique à cette nouvelle.

Hoffmann emploie un style un peu précieux dans la veine de Mme de Scudéry, sorte de miss Marple avant l'heure.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

A ma grande honte, je plaide coupable : je n'avais encore jamais lu l'histoire du Casse-Noisette... L'ayant par hasard trouvé dans un vide-grenier, je me suis lancée, en compagnie de mon fiston de 9,5 ans.

Conclusion peu étonnante de mon côté, n'étant pas une grande fan du fantastique de manière générale : je n'ai pas été conquise outre mesure, même si l'idée de ces jouets animés, et surtout de cet univers très gourmand (et oui, je suis une fille ! ;) ). Ce qui m'a par contre surprise, c'est que mon fils a bien apprécié ce récit, en dépit d'une écriture quelque peu désuette et truffée de vocabulaire rare et difficile, d'une thématique fantastique, alors qu'il préfère les histoires plus réalistes habituellement, et d'un univers assez romantique-girly (ah, l'AAAAAmour !).

Bref, très contente d'avoir enfin comblé une grosse lacune culturelle, et agréablement surprise de constater qu'un tel récit peut plaire, encore de nos jours, à un jeune public, mixte qui plus est.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Me revoilà partie à la conquête de mes souvenirs d enfances.



J ai réellement connu cette histoire avec le dessin animé des années 90 avec les délicieuses musique de Tchaïkovski.



J ai au début retrouvé ce beau conte de Noël mais avec certaine différences. On voit bien comment une époque, ici dans les années 1800, transpire à travers ce récit. Ce besoin du merveilleux et où celui est représenté par un tas de friandises.

Parcontre j en attendai un peu plus sur la bataille entre casse noisette et le roi des souris surtout après le récit de la 1ère bataille.



Même si la magie n a pas opéré avec le conte original je garde de merveilleux souvenirs en tête.
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Coppélius et autres contes

E.T.A. Hoffmann est (selon Wikipedia) une des figures du romantisme allemand du 19è siècle .

Juriste, compositeur, dessinateur, écrivain - de contes qui ont inspiré d'autres artistes (ex: Offenbach).

4 contes dans ce petit bouquin=

* Coppelius : un alchimiste maléfique a aidé un professeur à fabriquer un automate à l'apparence d'une merveilleuse jeune fille. Nathanaël, un étudiant fragile psychologiquement, s'éprend de celle qu'il prend pour une vraie jeune fille (le fait qu'elle n'ait jamais prononcé autre chose que "Ach!Ach!Ach!" ne l'empêche pas de trouver beaucoup d'esprit à son amoureuse).

Cette nouvelle est presque drôle tellement le héros est bête

* Le chant d'Antonia" met en scène un amour fatal de la musique, une belle jeune fille (comme toujours), un vieux père collectionneur de violons et un jeune qui tombe amoureux à chaque fois qu'il passe par la ville .

* La porte murée, nouvelle la plus longue et la plus chiante à lire, une histoire de haines familiales de droits de succession de château hanté et de meurtre, trop embrouillée pour que je me donne la peine d'essayer de comprendre qui est qui là dedans

* Berthold le fou: encore un amoureux malheureux et déséquilibré mentalement, cette fois c'est un peintre.



Bof. Je ne recommande pas cette lecture. Les amateurs du genre peuvent passer directement à Edgar Poe, même si en quelque sorte Hoffmann le préfigure
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L'Homme au Sable

Une nouvelle sympathique qui se lit rapidement. L'histoire est originale et étrange qui nous plonge dans un songe cauchemardesque... J'ai trouvé l'écriture poétique et prenante. le style un peu daté, mais ça ne m'a pas gêné J'aurais aimé que la nouvelle soit un peu plus longue. La fin m'a d'ailleurs laissé un peu perplexe.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le Vase d'or





L’étudiant Anselme est ce que l’on qualifier d’un homme malchanceux : ce qu’il touche tombe, ce qu’il regarde s’écroule. Et quand il croise « la vieille » c’est dans son panier de pommes qu’il trébuche. Excédé par cet ultime coup du sort, il file se réfugier au pied d’un sureau, au bord de l’Elbe. Alors qu’il médite paisiblement, il entend une vibration cristalline, un bruissement des feuilles surprenant et aperçoit 3 serpents 🐍



Sa vie bascule à ce moment là. De fil en aiguille il va devenir copiste de l’archiviste Lindhorst chez qui il rencontre ses trois filles et comprend alors qu’une d’elle n’est autre que Serpentine et ses yeux hypnotisant, un des serpents qu’il a côtoyé au pied du sureau. Il en tombe éperdument amoureux. S’engage ainsi douze veillées durant lesquelles Anselme quitte le monde réel pour s’imprégner du monde étrange de l’archiviste et de ses filles. Il voguera entre mirage et réalité.



ETA Hoffmann fait du parcours initiatique du jeune homme un parallèle avec sa propre réalité et le besoin de mettre de la distance avec le monde réel. La dualité réel / surnaturel - magie est omniprésente dans ce conte publié en 1814, la frontière entre les deux mondes est brumeuse.



Il s’agit ici d’un conte mirifique ! J’ai adoré me perdre dans cet univers flou, lâcher prise sur les repères temporels et sur la véracité des faits. Le contexte d’écriture du conte est important : il a été écrit après la victoire de Napoléon à Dresde en 1813. Pour ne pas faire de sa réalité un sombre quotidien, ETA Hoffmann s’est évadé dans « Le Vase d’Or » où l’on retrouve beaucoup de points communs avec sa vie (le goût de l’art, l’appétence pour la boisson).

Un conte étrange qui nous ensorcelle !

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Le Majorat

Quels drames entourent la tour où se succèdent des héritiers de la famille de baronet de R... le majorat présente un conflit silencieux où l'intérêt agite les fils de R pour un héritage qu'on dirait presque maudit .... à cote de ça, il y a une histoire d'amour la plus envoutante entrainant une imprudence à la fois à l'adultère et à la jalousie...
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L'Homme au Sable

L'Homme au Sable est une petite histoire qu'on pourrait dire d'horreur où ça frissonne pour des pas entendus tard dans la nuit, et qui ramène la legende de l'homme au sable, celui-là qui vient la nuit pour enlever les hommes. Beuh en fait, ce n'est qu'une histoire de traumatisme auquel notre narrateur n'est pas arrivé à vaincre depuis son enfance....
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Le violon de Crémone - Trois contes

Une étonnante relation de père et fille entre le conseiller Krespel et sa fille Antonia! Déjà pour recueillir sa fille, le conseiller construit une tour pour enfermer celle-ci. Etant lui meme joueur, collectinneur et accordeur de violon,en entendant discrètement la merveilleuse voix de sa fille, on se demande pourquoi ne jouaraient-ils pas ensemble.En plus il y a le fiancé de la fille qui est un pianiste mais il a l'interdiction de faire chanter la fille, car autant sa voix d'une beauté envoûtante, autant elle est source d'une malediction....
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