AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (178)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Contes nocturnes

Les Contes Nocturnes d'Hoffmann laissent une impression étrange, ou devrais-je dire une impression "d'étrange". On ne les referme pas comme on referme Poe ou Lovecraft en se disant "Quelles merveilles d'imagination ! Quels géniales histoires inventées là !"



Car Hoffmann ne se situe ni dans le fantastique, ni dans l'extraordinaire, mais bien uniquement dans l'ordinaire, ou presque. C'est-à-dire qu'à part dans la première et plus célèbre nouvelle initiale, L'Homme de Sable, il n'y a quasiment aucune trace d'autre chose que le monde dans lequel nous vivons. Toutes ses histoires semblent bien réelles, et même tout à fait réalistes : elles décrivent un monde et des personnages qui "croient en l'imaginaire", et ce faisant elles incitent le lecteur à en faire de même.



Le fantastique est chez Hoffmann une fausse piste. On a l'impression que ces contes auraient pu être des histoires extraordinaires; mais ils ne le sont pas, car notre monde contient déjà assez de recoins et de mystères pour nourrir la plume de l'auteur. Leur lecture et leur chute peuvent laisser une impression de bizarre frustration : on aurait voulu un dénouement incroyable, une cause merveilleuse, et on se retrouve bien souvent avec une explication non seulement naturelle mais très ordinaire voire prosaïque (au contraire par exemple de L'Assassinat de la Rue Morgue, où la résolution de l'énigme n'est certes pas fantastique mais du moins proprement extraordinaire).



Hoffmann m'a rappelé, avec un talent indéniable, le sentiment que j'éprouvais enfant, quand au commencement d'un conte l'imagination se déploie et on se met à voir des choses merveilleuses. Puis la suite de l'histoire vient, et elle n'est jamais à hauteur de nos visions. Il faudrait presque ne lire aux enfants que des débuts de conte et leur laisser imaginer la suite. Quant à ces Contes Nocturnes, ils valent tout de même le coup d'être lus, de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          50
Contes nocturnes

Ces contes sont nocturnes à plus d'un titre. Leur ambiance sombre, inquiétante, mystérieuse et passionnée nous plonge au coeur d'une nuit où tout semble possible, où des poupées prennent vie, où des assassins rôdent dans des forêts italiennes, où des morts violent des femmes devenues folles. Ils sont nocturne aussi par leur complexité, comme si s'emboîtaient dans des cauchemars épars des histoires variées, aventureuses, toujours nouvelles, au point que le lecteur, souvent, s'y perd, comme dans le noir. La nuit, comme ces contes, est à la fois fascinante et ennuyeuse. On s'y noie, on s'y délecte et rien n'est plus agréable que de retrouver enfin la lumière du jour.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
Commenter  J’apprécie          30
Contes nocturnes

Quand on évoque Hoffmann, on pense à cet émule européen d’Edgar Poe, adepte de roman noir, presque gothique, peuplé de spectres, de châteaux hantés, de morts-vivants, de doubles… un univers hautement « fantastique ». Bien sûr ce Hoffmann-là, nous le connaissons bien : c’est celui des « Elixirs du Diable » ainsi que de certains contes où l’horreur se mêle à l’étrange, et instille une sorte d’angoisse existentielle, (assez dans le genre de Poe, effectivement). Mais le plus souvent, Hoffmann, romantique en l’âme, nous livres des histoires de ce que Freud a appelé « une inquiétante étrangeté ». Elle ne vient pas forcément d’éléments surnaturels, ou extérieurs, elle ressort d’une extension du vécu des personnages : en fait, on ne sort pas du réel, on le prolonge dans une autre réalité (on se rappellera l’importance que les auteurs fantastiques romantiques d’Outre-Rhin – Jean-Paul et Hoffmann, particulièrement – ont eu sur les surréalistes français).

Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776 et 1822) était écrivain et… musicien (son troisième prénom vous le faisait pressentir). Son œuvre d’écrivain se résume à une poignée de romans, dont on retiendra « Les Elixirs du Diable » (1816-1817), « Le Chat Murr » (1819-1821) et « Princesse Brambilla » (1820) ; mais surtout d’un nombre impressionnant de contes d’inspiration diverses, répartis en plusieurs recueils dont : « Les Fantaisies à la manière de Callot » (1814-1815), « Les Contes nocturnes » (1816-1817) « Les Contes des Frères Sérapion » (1819-1821), ainsi que « Derniers contes » (posthume, 1825).

« Les Contes nocturnes » sont typiques de cette « inquiétante étrangeté » qu’a soulignée Freud : il s’agit de huit contes : « L’Homme au sable », « Ignaz Denner », « L’Eglise des Jésuites », « Le Sanctus », « La Maison déserte », « Le Majorat », « Le Vœu », « Le Cœur de pierre ». L’adjectif nocturne convient bien à ces histoires inquiétantes où derrière la vie de tous les jours se cache une autre réalité fantastique où l’on ne sait pas à quel moment on a dérapé dans un monde où les bons et les méchants sont mélangés (y compris soi-même) et où l’on peut basculer à tout moment dans l’horreur ou la folie.

« L’Homme au sable » est la plus célèbre de ces histoires, essentiellement par les deux adaptations musicales qui en ont été faites : le ballet « Coppélia » de Léo Delibes (excellent compositeur à qui nous devons aussi « Lakmé »), et le premier acte « Olympia » des « Contes d’Hoffmann » de Jacques Offenbach (que l’on ne présente pas). C’est l’histoire de Nathanael, un jeune homme marqué dans son enfance par un certain Coppélius, qu’il a baptisé « L’Homme au sable ». Devenu adulte, il croit reconnaître celui-ci en la personne de Coppola (rien à voir avec Francis Ford). Il tombe amoureux de sa jolie voisine, Olympia, avant de s’apercevoir que celle-ci n’est qu’un automate (c’est elle « Coppélia ») aux mains de son « père », le sinistre Spalanzani avec la complicité de Coppola, qui n’est autre que l’Homme au sable qui a hanté sa jeunesse. Aidé par son ami Lothar, et sa fiancée Clara, arrivera-t-il à reprendre pied dans la réalité ?

L’auteur des « Contes », est forcément un merveilleux conteur. Pour nous, lecteurs du XXIème, Le style peut paraître un peu désuet, d’autant plus que nous ne sommes pas familiarisés avec la mentalité germanique romantique. Mais c’est une expérience diablement intéressante (le mot « diablement » dans ce contexte, n’est pas tout à fait gratuit) : Il y a un univers « Hoffmann » comme il y a un univers « Mozart » (son idole).

Si l’on veut avoir une idée du romantisme allemand, avec Goethe, Heine et Schiller (et quelques autres), il ne faut pas oublier Hoffmann qui en est une figure majeure.

Commenter  J’apprécie          50
Contes nocturnes

C'est un des premiers maître du récit fantastique et il mérite à ce titre toute ma considération. Toutefois l'écriture est d'un classicisme légèrement rasoir et les sujets quelque peu redondants d'une nouvelle à l'autre. Passe pour le style de l'écriture, après tout en ce début du 19ème siècle, peu de recherches formelles sont en cours dans le monde littéraire. Mais les sujets restent trop proches pour apporter un réel délice : les amours romantiques (c'est d'époque) impossibles à dévoiler, les revenants dans des châteaux lugubres, les réflexions sur le sens de l'art.

On y retire du plaisir à la lecture puisque la narration est soignée et le genre nouveau, mais on est bien loin de la folie absolument terrifiante qui se dégagera des récits de Lovecraft, qu'il réalisera même pas un siècle plus tard.
Commenter  J’apprécie          30
Coppélius et autres contes

E.T.A. Hoffmann est (selon Wikipedia) une des figures du romantisme allemand du 19è siècle .

Juriste, compositeur, dessinateur, écrivain - de contes qui ont inspiré d'autres artistes (ex: Offenbach).

4 contes dans ce petit bouquin=

* Coppelius : un alchimiste maléfique a aidé un professeur à fabriquer un automate à l'apparence d'une merveilleuse jeune fille. Nathanaël, un étudiant fragile psychologiquement, s'éprend de celle qu'il prend pour une vraie jeune fille (le fait qu'elle n'ait jamais prononcé autre chose que "Ach!Ach!Ach!" ne l'empêche pas de trouver beaucoup d'esprit à son amoureuse).

Cette nouvelle est presque drôle tellement le héros est bête

* Le chant d'Antonia" met en scène un amour fatal de la musique, une belle jeune fille (comme toujours), un vieux père collectionneur de violons et un jeune qui tombe amoureux à chaque fois qu'il passe par la ville .

* La porte murée, nouvelle la plus longue et la plus chiante à lire, une histoire de haines familiales de droits de succession de château hanté et de meurtre, trop embrouillée pour que je me donne la peine d'essayer de comprendre qui est qui là dedans

* Berthold le fou: encore un amoureux malheureux et déséquilibré mentalement, cette fois c'est un peintre.



Bof. Je ne recommande pas cette lecture. Les amateurs du genre peuvent passer directement à Edgar Poe, même si en quelque sorte Hoffmann le préfigure
Commenter  J’apprécie          40
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Dans un conte fantastique, ça commencerait comme ça. Un après-midi d'hiver, dans une ville proche de Pa*** (on ne nomme que rarement les villes), un homme tout à fait banal, fonctionnaire même, raconterait à ses amis, devant un café fumant et une cigarette, fumante, elle aussi, l'incroyable histoire qui lui est arrivée. Il y serait question d'un personnage qui ne serait qu'une incarnation du diable, d'un vampire dont le charme opère toujours, de femmes automates quand elles ne sont pas hystériques (oui, la gentille fille ou la mégère, c'est un classique, choisis ton camp, camarade !) et d'une faille temporelle, d'un réveil soudain comme si une année entière avait disparu. Un peu comme quand on décide de lire un livre en décembre et qu'on le termine finalement un an et un mois plus tard...



Ce qui est bien avec les classiques, quand on en maîtrise les codes, c'est qu'on n'est pas perdu. Je n'avais pas lu Hoffmann depuis des lustres et pourtant je me suis sentie comme à la maison. C'est infiniment plaisant de retrouver ces histoires invraisemblables révélatrices de pulsions en tout genre. Je me suis rendue compte que Le marchand de sable, aussi connue soit cette figure, je ne l'avais jamais lu. Et je crois que j'aime bien cette version originelle qui pourrait donner des cauchemars aux enfants les plus téméraires.

La postface écrite par Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin a été pour moi comme un bain de jouvence me replongeant dans ces années bénies en fac de lettres. Et la découverte de Todorov et de son Introduction à la littérature fantastique. Qu'il est bon de lire des gens brillants !



Reste à parler d'un point essentiel : les illustrations de Tristan Bonnemain. Fantastiques images aux multiples détails, nouveau bain de jouvence, cette fois-ci, je redeviens l'enfant qui pouvait passer des heures à décortiquer un dessin. Alors imaginez comme j'ai hâte que l'exposition soit présentée à l'automne, à Hérouville. Il se peut que j'en oublie de regagner mon bureau... La symbolique me tenait à cœur, choisir pour première lecture de l'année un livre des éditions du typhon, maison d'édition qui s'installe à la bibliothèque jusqu'en décembre 2024. C'est chose faite.
Commenter  J’apprécie          40
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Hoffmann nous livre cinq contes parfaitement réalisés. Le fantastique saisit le narrateur au détour du réel l’emportant dans un univers parallèle à moins que ce ne soit son imaginaire ou bien son inconscient qui s’expriment soudainement. On retrouve ici le rôle fondamental du conte qui, de façon onirique, donne vie aux angoisses et aux peurs au travers d’un périple initiatique dont la fin ici n’est pas toujours heureuse. Il m’a cependant semblé que ces cinq contes étaient de facture inégale. Dans le premier, Le diable à Berlin, on devine trop vite la fin mais peut-être est-ce dû au fait que ce conte est très court. Le second en revanche est bien plus long mais assez indigeste, peut-être est-ce dû cette fois au format épistolaire. Les trois derniers m’ont quant à eux totalement conquise.

En ce qui concerne les illustrations, je dois avouer y avoir été peu sensible car, si je crois reconnaître la recherche d’un côté hypnotique avec l’utilisation du noir sur blanc puis du blanc sur noir, elles manquent de poésie. Pour ce qui est de l’édition, enfin, quel plaisir de découvrir un si bel objet. Ce qui me fait regretter que ce ne soit plus la règle de nos jours… En définitive j’ai pris beaucoup de plaisir à acquérir ce livre, à le feuilleter et bien sûr à le dévorer !
Commenter  J’apprécie          00
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Depuis peu - depuis Vleel en fait - il y a un coin qui honore ma bibliothèque, celui de la rangée des Hallucinés, collection du Typhon dédiée au gothique, à l’étrange ou au fantastique. Et Ernst Theodor Amadeus Hoffmann y a naturellement toute sa place, tellement le genre lui parle :



« “L’Étrange“ veut dire toutes les manifestations de la connaissance et du désir, dont on ne comprend pas les raisons, alors que “Fantastique“ veut dire ce qu’on tient pour incompréhensible, ce qui semble dépasser les forces connues de la nature ou, ajouterai-je, ce qui va à l’encontre de la marche du monde. »



Allons-y donc pour cette définition qui colle bien aux cinq contes de Dans la nuit, traduits par Philippe Forget, où l’auteur joue avec nos angoisses intemporelles liées au diable, aux esprits, aux apparitions fantômes, aux disparitions et résurrections, aux comportements contre-nature ou aux quêtes maléfiques.



Et point n’est utile d’y ajouter de détails gore bien au contraire, quand la maîtrise technique du conte permet via la quête amoureuse ou l’ambiance surannée, de laisser monter en puissance la sous-couche fantastique qui vient peu à peu fracasser le calme apparent des premières pages.



Toutefois, peu accro au fantastique et à l’étrange, j’ai probablement touché avec Dans la nuit, ma limite : d’abord intéressé par Le Diable à Berlin qui ouvre le recueil, puis beaucoup moins accroché par les contes suivants. Et les lire d’affilée fut probablement mon erreur…



Reste qu’à aucun moment mon plaisir ne fut gâché, tant la qualité du travail réalisé autour de ce bel objet éditorial m’a séduit, avec ici en prime d’exceptionnelles illustrations de Tristan Bonnemain.



La finesse de son point et de son trait confère à ses dessins une dimension quasi-hypnotique qui ajoute un deuxième axe de lecture à ces contes, laissant l’imagination s’évader du seul texte et permettant de suivre à la lettre le conseil d’Hoffmann : « Méfiez-vous des miroirs qui vous renvoient ce que vous voulez voir ».

Commenter  J’apprécie          240
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

"Dans la nuit" d'E.T.A. Hoffmann

Il y a deux siècles, un écrivain allemand bousculait la littérature avec ses contes fantastiques, s'érigeant en pionnier du genre. Ernst Theodor Amadeus Hoffmann puise dans le réel de son époque ; la rénovation d'un château, le travail aux mines de cuivre et de fer, une maison sinistre qui fait tache sur un beau boulevard, un vendeur de baromètres, un concepteur d'automates, etc. Puis, ses récits à la première personne basculent dans l'irréel et ses personnages se demandent s'ils sombrent dans le folie. Hoffmann a le goût des narrations complexes, des mises en abîme. Il use de la correspondance, de la figure du double, des récits imbriqués, de l'irruption des rêves. Parfois, il s'adresse directement au lecteur, se lance dans la méta-fiction, réfléchissant sur la distinction entre l'étrange et le fantastique. L'auteur se montre aussi ironique, d'une sensualité dangereuse. Les spectres, les puissances diaboliques ou animistes rôdent toujours, prêts à surgir, lors de fulgurantes accélérations. Le style proche de l'oralité n'oublie pas la vocation de ces contes à être lus un soir de tempête, près d'un feu de cheminée. Sigmund Freud s'appuiera plus tard sur l'œuvre de Hoffmann pour définir "L'inquiétante étrangeté", achevant d'assurer sa postérité.

Les éditions du Typhon ont conçu un très beau livre-objet relié, avec des illustrations intérieures de Tristan Bonnemain.
Commenter  J’apprécie          90
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Je lisais il y’a un peu un article qui disait : « les nouvelles de Hoffman, ces machinations infernales nichées au cœur du réel restent percutantes même si elles mériteraient bien une nouvelle traduction. »

C’est chose faite avec cette nouvelle édition traduite de l’allemand par Philippe Forget. Et quel objet magnifique! Les éditions du Typhon n’ont pas lésiné sur la marchandise! Ça donne un livre sublime, de ceux qu’on peut mettre fièrement dans sa bibliothèque et se transmettre de générations en générations.

🖤 C’est un plaisir de rencontrer les contes d’ETA Hoffmann, génie inventif et malchanceux ( il rêvait d’être célèbre avec ses opéras, ce qui serait arrivé si le théâtre de Berlin où se produisait sa nouvelle création Ondine, n’avait pas brûlé…), figure du romantisme allemand et précurseur du réalisme fantastique.

🖤 En lisant la biographie de Lovecraft, puis les Histoires Extraordinaires de Poe, on s’aperçoit que les plus grands écrivains ( même Freud figurez-vous!) ont été largement inspirés par son œuvre.

Découvrir le vampire, le marchand de sable ou la maison sinistre, c’est plonger dans un monde fantasmagorique et un peu fou, avec en prime les illustrations délirantes de Tristan Bonnemain qui rendent l’ensemble enfantin et terrifiant à la fois. ( et magnifique 🖤🖤🖤)





Commenter  J’apprécie          10
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Et pourtant je persiste… et ressors absolument convaincue et séduite par les illustrations de Tristan Bonnemain absolument divines et qui ont rendu ma lecture de ce recueil de contes très agréable. Parce que sinon… Rien n’y fait. Les origines du fantastique et moi, ça ne marche pas… Je m’ennuie, je ne frissonne pas.. je ne repense pas aux monstres qui habitaient les placards de ma chambre d’enfant… non, je m’ennuie. Alors je passe à autre chose et vous invite à lire la chronique de @moonpalaace qui, elle, a su profiter de cette expérience de lecture. Moi, je repars regarder les dessins.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Magnifique édition de cet auteur rebelle avant l'heure, qui a malmené le bourgeois et les conventions avec sa musique et ses contes. Mort trop tôt, ce qui reste a déjà inspiré nombre de générations par son inventivité et l'invention du fantastique.



En plus du contenu l'objet est magnifique avec les illustrations de Tristan Bonnemain.
Commenter  J’apprécie          20
Fantaisies dans la manière de Callot

Voici un livre extraordinaire qu'il faut lire ! Le style n'est pas toujours facile et j'ai du m'accrocher, mais je suis très contente de l'avoir fini. Sinon, une histoire indispensable à lire: le vase d'or. Dans d'autres collections, ce livre s'appelle Contes. Allez savoir pourquoi...
Lien : http://leslivresdelaurane.bl..
Commenter  J’apprécie          30
Histoires de Fantômes, tome 1

Ce recueil de nouvelles fantastiques traitant des fantômes est excellent, car il fait découvrir ou redécouvrir les grands auteurs de ce genre au XIXs.

Je le recommande à ceux qui aiment les histoires étranges où tout ce que nous voyons, entendons nous surpassent, et en même temps nous fascinent.
Commenter  J’apprécie          30
Histoires de Sorcières, tome 1

Petit ouvrage relié accueillant en ses pages les nouvelles de divers auteurs renommés du XIXème siècle sur le thème des sorcières et de la sorcellerie. De grands noms de la littérature tels Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Nathaniel Hawthorne et de courts textes (une dizaine de pages pour la majorité)pour passer un petit moment fantastique. Le tout proposer dans une édition visuellement soignée.



Je vais reprendre ci-dessous l'ensemble des histoires non pas dans l'ordre propre à l'ouvrage mais suivant l'ordre de ma lecture.



"La Tresse Noire" d'Emile Erckmann et Alexandre Chatrian (1859)

Ce texte à deux caractéristiques majeures qui en ont fait ma première lecture : c'est le plus court (seulement 7 pages !!!) et ses auteurs m'étaient totalement inconnus.

Théodore (le narrateur) rencontre un vieil ami, Georges Taifer, qu'il n'avait vu depuis 15 ans au moins. Georges est désormais un officier revenu de nombreuses campagnes en Afrique d'où il a ramenait un bon nombre d'objets aussi divers qu'exotiques dont la fameuse tresse.

Mon résumé n'ira pas plus loin, tant il est dangereux de reprendre en quelques lignes une histoire de seulement quelques pages. L'intrigue est mystérieuse. Vraiment très mystérieuse ! Aucune révélation n'est faite à la fin. Les auteurs insistent uniquement sur ses retrouvailles amicales durant lesquelles le fantastique fait irruption un bref instant. On a juste le temps d'observer la scène avant que la conclusion n'arrive. On devine quelques petites choses et on imagine la présence d'un maléfice mais ça ne va pas plus loin. Si le thème de cet opus n'avait pas été les sorcières, sans doute que je me serais posé encore plus de questions.

Sympathique mais vraiment trop bref et beaucoup beaucoup trop frustrant !



"La nuit du Sabbat" de E.T.A Hoffmann (1816)

Robert de Goldschmidt perd son portefeuille à Prague, lors d'un voyage d'affaire, et le voilà qui se met à penser au Diable et à lui vendre son âme pour récupérer son énorme somme d'argent perdue bêtement. Le lendemain, un homme tout de rouge vêtu se présente avec le-dit portefeuille. De retour dans son pays, Robert va de nouveau rencontrer cet homme qu'il prend pour le Diable avant de se retrouver précipiter dans un enchainement d'évènements tous plus horribles les uns que les autres.

Franchement, cette nouvelle ne m'a pas du tout plu. Tout d'abord, Robert, le narrateur, m'a vite énervé avec ses phrases exclamatives. Ensuite, l'histoire, certes fantastique, est soit trop abracadabrante, soit joue trop sur les coïncidences et la malchance (non franchement le même soir il rencontre son tout premier amour, tue le mari de celle-ci, met le feu à la ville et tue son frère !!).

Le point positif, c'est que l'auteur offre une double fin à ses lecteurs. A nous de préférer l'une ou l'autre des hypothèses

Le point négatif : soit le texte souffre d'une mauvaise traduction, soit la plume d'Hoffmann est assez moyenne.



"Omphale" de Théophile Gautier (1834)

L'histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux d'une jeune femme s'extrayant chaque nuit d'une tapisserie ornant sa chambre.

La première nouvelle que j'ai véritablement aimé dans ce recueil. Je ne connaissais Théophile Gautier que de nom, rattaché au roman "Le Capitaine Fracasse", et j'en ai découvert ici le style raffiné. L'histoire, bien que brève, est agréable mais m'a fait plus penser à la mise en mot d'un fantasme érotique qu'à une histoire de sorcière à proprement parlé. On sourira malgré tout devant l'approche un peu sexiste de l'idée : une comtesse représentée sous les traits d'Omphale, coincée dans une tapisserie ornant une chambre, qui s'offre si facilement à un jeune homme de passage. Pourquoi l'Hercule, son mari, lui aussi représenté, ne sort-il pas à son tour de l'œuvre ne serait-ce que par jalousie à défaut de par désir ?



"La fée des eaux" d'Alexandre Dumas (1841)

L'histoire d'un jeune homme de bonne famille qui tombe sous le charme d'une ondine.

Une histoire prévisible au style qui m'a peu emballé.



"Le nain du lac et la dame en noir" d'Alexandra Dumas (1841)

Deux histoires en une seule, sans véritables liens. Deux légendes allemandes gentillettes qui se laissent lire mais sans plus. Le style de Dumas dans ces nouvelles se confirme comme n'étant pas de mon goût.



"Jettatura" de Théophile Gautier (1834)

D'une centaine de pages, voici l'histoire de Paul d'Aspremont, amoureux de la jeune miss Alicia Ward. Le jeune homme se rend à Naples, pour retrouver sa belle en convalescence dans la chaleur italienne. Peu à peu, les autochtones le regarde d'une manière étrange, l'évite et font des signes cabalistiques de la main à son passage. Paul va alors faire une terrible découverte qui changera à jamais sa vie et sa vision des choses.

Je suis tombé sous le charme de la plume de Théophile Gautier. Il écrit magnifiquement bien et manie les descriptions à merveille. Pour une nouvelle, elle peut paraître un peu longue et ceux qui se lasse vite des longues ou trop nombreuses descriptions ne trouveront pas ici leur bonheur. Au-delà de la taille du texte, l'intrigue se met doucement en place pour finalement prendre une tournure dramatique vraiment intéressante.



"Blanche de Neige" d'Alexandre Dumas (1842)

Une relecture du conte "Blanche Neige" des Frères Grimm à travers la plume d'Alexandre Dumas.

J'adore les contes, et c'est toujours un plaisir d'en découvrir de nouveaux, même si ce ne sont que de nouvelles versions. Dumas a traduit en grande partie le conte original des Grimm, n'y apportant que des modifications mineures et pourtant dénaturant quelque peu les choses. En revanche, à partir du réveil de Blanche Neige par le Prince, Dumas a complétement modifié la fin. Il n'est plus question ici de voir la Méchante Reine danser dans des souliers de fer brûlant mais plutôt de la défigurer avec la petite vérole avant qu'elle ne meure d'effroi devant son horrible reflet.

J'ai bien aimé relire ce conte avec cette fin alternative mais je garde une nette préférence pour la version des frères Grimm.



"Djoûmane" de Prosper Mérimée (1850)

L'histoire d'un soldat en campagne qui avec son escadron va assister à une étrange cérémonie.

Une histoire qui m'est complètement passée à côté. Le tout reste très flou et on comprend pourquoi une fois la dernière page tournée.



"La fille aux poisons" de Nathaniel Hawthorne (1844)

Une histoire d'amour entre un jeune étudiant et une jeune fille enfermée dans un jardin empoisonné.

"La Lettre Ecarlate" de Nathaniel Hawthorne m'attend depuis longtemps dans ma bibliothèque et voilà que le hasard d'un recueil me propose une nouvelle de cet auteur. Le personnage de Béatrix est originale dans sa composition. Création de son père, un scientifique reconnu qui se voue à l'étude de poison végétal, elle est un être que je n'avais encore jamais croisé dans la littérature. J'ai beaucoup aimé cette originalité de même que la plume de son auteur.



Un recueil plutôt pas mal qui m'aura introduit à la plume de Théophile Gautier et qui m'aura fait découvrir l'existence de contes de la main d'Alexandre Dumas. Donc, de nouvelles lectures en perspectives. Le titre "Histoires de Sorcières" n'est pas très adéquate sachant qu'en fin de compte ces "créatures" y ont une petite place. "Maléfices" ou "Sorcellerie" auraient été plus adaptés. Enfin, le tout manque d'une vision féminine.
Commenter  J’apprécie          50
Ignace Denner

L'Homme au sable, du même Hoffmann, ayant longtemps fait partie de mes livres préférés, il était logique que je finisse par découvrir Ignace Denner, deuxième nouvelle à figurer dans le recueil Tableaux nocturnes. Je ne me dirais pas "déçu" par ce projet, ce serait un terme un peu fort, mais après les rebondissements, les forts symboles et les multiples dimensions psychanalytiques du célèbre Sandmann, Ignace Denner me semble un peu trop convenu. Dès le départ, on devine qui est vraiment le personnage, ce qui empêche tout effet de suspense ou de surprise. La nouvelle demeure toutefois intéressante pour qui aimerait Hoffmann ainsi que le traitement des cérémonies sataniques en littérature.
Commenter  J’apprécie          20
Ignace Denner

Cela commence comme un conte : « À une époque fort éloignée de la nôtre, vivait, dans une forêt inculte et solitaire... » Comme ceux que je lisais enfant et qui disaient que si le malheureux supportait ses épreuves et restait vertueux il serait récompensé.

Toutefois il glisse ensuite dans le pacte maléfique.

Et si l’on peut aussi en faire une lecture moderne et le comparer à certains polars où une personne quelconque se trouve sans le vouloir entrainée dans une litanie d’actes qui en appellent d’autres et dont elle ne peut sortir.

Une lecture très agréable et très prenante. Je ne l’ai pas lâchée une seconde, même au cœur de la nuit.

Commenter  J’apprécie          80
Ignace Denner

La collection "Folio 2 euros", qui reprend le concept de Librio en proposant des livres à bas prix, a cela de bon qu’elle promet toujours des découvertes. Ignace Denner est un concentré de littérature hoffmannienne. Partant du quotidien d’un garde-chasse peureux et de sa femme malade, le récit glisse peu à peu dans le fantastique. Cette histoire de magiciens, de sorcières et de crimes peut paraître naïve au premier abord, mais ce serait oublier ce que représente le conte et ses métaphores. Hoffmann est un maître du genre, et reprend ici les codes du fantastique et du surnaturel; on survole avec un plaisir presque enfantin ces légendes horrifiques, dans une forêt allemande qui s’y prête si bien.
Lien : http://latheoriedesmasques.c..
Commenter  J’apprécie          20
Ignace Denner

La nouvelle 'Ignace Denner' a été publiée pour la première fois dans les Contes nocturnes d'Hoffmann en 1816. Une première traduction en français par Loève-Veimars a vu le jour dans l'Oeuvre complète publiée en 1830.



Tout commence comme un conte de fées : « Jadis, il y a de longues années, vivait (...) », mais rapidement cela vire vers un conte noir.

Cette courte nouvelle m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin. Hoffmann est indéniablement un maître conteur.



Andrès, fidèle garde-chasse d'un certain comte de Fach vivant aux alentours de Fulda en Allemagne, habite dans une forêt avec sa femme Giorgina, fille qu'il avait épousé à Naples. Sa femme ne supportant pas le climat du nord, tombe malade et se trouve entre la vie et la mort après avoir accouché de leur deuxième enfant. C'est à ce moment qu'un voyageur, se présentant comme un marchand, demande l'hospitalité. En voyant la femme d'Andrès malade, il lui fait avaler une substance rougeâtre.



Si Andrès avait su de quoi cette substance était faite, il aurait arrêté tout commerce avec cet étranger qui se nommait Ignace Denner. Mais il l'ignorait et sa femme se rétablit entièrement grâce au liquide contenu dans la petite fiole du voyageur mystérieux. Depuis ce moment, le soi-disant marchand s'empresse de demander l'hospitalité au couple à des intervalles réguliers.



Nouvelle qu'on lit d'un seul trait, où nous trouvons tous les ingrédients du conte hoffmannien rempli de suspense, de pactes diaboliques, de meurtres, d'alchimie et de rites noirs, ici imprégné aussi de la hantise du chiffre neuf.



Dans ce récit d'Hoffmann, j'ai trouvé une fois de plus à quel point l'ambiance évoquée s'accorde avec les peintures de Caspar David Friedrich, célèbre peintre du romantisme et contemporain D' E.T.A. Hoffmann.
Commenter  J’apprécie          10
Ignace Denner

Etrange histoire. On ne sait pas si on a à faire au diable, à un émissaire de celui-ci, à un sorcier... Ce qui est sur c'est que l'histoire est pleine de rebondissements, de morts, de trahisons, de pendaisons ratées... Des voleurs, le diable, des joyaux et un pauvre garde chasse avec une grande âme.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1781)Voir plus

Quiz Voir plus

De qui est cet extrait d’une œuvre littéraire ?

Sur un plat d’argent à l’achat duquel trois générations ont contribué, le saumon arrive, glacé dans sa forme native. Habillé de noir, ganté de blanc, un homme le porte, tel un enfant de roi, et le présente à chacun dans le silence du dîner commençant. Il est bien séant de ne pas en parler.

Marguerite Yourcenar
Marcel Proust
Marguerite Duras
Éric Chevillard

8 questions
130 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}