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Citations de Estelle Tharreau (353)


Pendant des jours, le camp avait ressemblé à un bateau qui, après avoir subi tant d'avaries, dérivait dans la tempête. Puis le bruit et la fureur de la ville s'étaient arrêtés presque aussi vite qu'ils s'étaient déclenchés. La tempête s'était déportée vers le pays natal de Sébastien le laissant seul et impuissant dans l'enceinte de ce camp qui ne servait à rien d'autre qu'à attendre des ordres qui ne venaient plus.
Les longues journées d'ennui et des nuits sans sommeil s'enchaînèrent : penser à ceux qui vivaient dans la peur dans leur propre pays et à ceux, morts, dans celui-là. Se morfondre et attendre. Prisonnier du Shonga, de ce camp et de ce treillis. Ne plus s'entrainer et ne plus tirer pour faire profil bas en cette période d'accalmie. Se lever, manger au réfectoire, laver les bâtiments et le matériel, manger, regagner son lit. Pas même un début d'alerte simulée ou réelle pour tromper la morosité qui envahissait les corps et les esprits. Une vie qui sonnait comme une ritournelle carcérale avec cette dérisoire salle TV comme cour de promenade.
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Soi-disant que les voisins m’entendent « gueuler  » la nuit. Eh ben quoi ? Ils s’attendaient à quoi en voyant des mecs se faire cartonner à l’autre bout du monde tandis qu’ils étaient bien contents de rester à peloter mémère dans leur canapé pendant que nous, on voyait des gens en morceaux. Putain, ouais ça part pas de la tête, des truc pareils ! Ouais, ça fait gueuler ! Ouais, on choisit pas quand ça vous revient en pleine tronche !
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Gardez vos arguments. On ne sait jamais, un jour peut-être, on jugera les gens comme vous. Du premier au dernier maillon de la chaîne. Un jour, c’est peut-être vous qu’on exécutera. Les temps changent.
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La chute inexorable d'un homme est un conte cruel qui ne peut commencer que par « il était une fois ». Alors...
Il était une fois un homme bon devenu une plaie à vif.
Il était une fois un homme et une femme ; un premier de cordée qui entraîne le second dans sa chute.
Il était une fois un soldat ayant dépassé le seuil d'horreur qu'il pouvait endurer et que la vie a transformé en une bombe à retardement que les Hommes ont lentement amorcée jusqu'à l'explosion.
Il faudrait peut-être commencer ce récit tout simplement par « il était une fois la guerre »
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A cet instant jaillit une image qu'il avait cru oubliée depuis toutes ces années: celle du petit Momar. Comme une répétition de l'histoire. Celle de ce visage scarifié par une larme. Comme une malédiction.
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Le soldat Braqui a 40 ans. Il en a déjà tellement vu qu'il n'a pas peur. Il est simplement amer et usé d'être jeté en pâture, d'être montré du doigt, d'être honni par tous ceux qui ne savent rien des sacrifices et des cauchemars qu'il a endurés pour eux.
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Pour elle, c’est le métier qui rentre. Bientôt, elle saura que « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ». Tant qu’y a pas le chef de corps en grande tenue à sa porte pour lui annoncer que tu reviens dans un sac à viande.
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T’as pas vu son petit frère et son sac. Tu l’as caché alors que t’en avais pas le droit. Il a cru que tu ferais la même chose pour le ramener avec toi.
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La mort d’un homme au terme d’une vie est une peine, celle d’un enfant massacré est un traumatisme pour l’esprit, une parcelle d’humanité qui se sépare de l’âme. Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience.
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« Elle nous raconte : ELLE et lui, elles et moi. Elle me raconte tout ce qu’il n’a pas compris chez elle. Elle me raconte, aussi, tout ce qu’elle n’a pas compris chez lui. » .
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Estelle Tharreau
« Elle nous raconte : ELLE et lui, elles et moi. Elle me raconte tout ce qu’il n’a pas compris chez elle. Elle me raconte, aussi, tout ce qu’elle n’a pas compris chez lui. » .
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Estelle Tharreau
Il était une fois un homme de retour chez lui.
Il était une fois un soldat qui guérissait de la guerre
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« Je suis revenu avec un soldat blessé, il ne boitait pas, il n’était ni sourd ni aveugle, sa gueule n’était pas cassée. Mais c’était un homme à l’âme brisée par les horreurs commises par des hommes sur d’autres hommes. un homme à l’humanité épuisée »
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Nous aurions dû réfléchir à deux fois avant d’envoyer notre vieille armée incapable de rétablir la paix. Nous n’avons fait qu’aggraver les choses. À travers la défaite de notre armée, c’est l’échec de toute la politique du président qu’il faut voir. Nous pouvions sauver ce pays et nous n’avons fait qu’amener cette guerre sur notre propre sol et participer à l’effondrement du Shonga. Mon parti a déjà engagé des réflexions pour une refonte de nos forces armées. À cette occasion, nous allons convier des représentants de l’armée shongaise pour nous aider dans l’analyse de notre défaite militaire.
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Sous les yeux de Sébastien se déroulaient des scènes de vie étrange : des supermarchés d’où sortaient des chariots plein d’abondance, des rues où des gens ne fuyait pas, des enfants armés de cartable. Il se sentait étranger à ce monde qu’il avait pourtant connu toute sa vie. Accaparé par ce sentiment de décalage, il ne pensait plus directement au Shonga jusqu’à ce que cette lisière de bois apparaisse.
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Il était une fois un homme bon devenu une plaie à vif.
Il était une fois un homme et une femme ; un premier de cordée qui entraîne le second dans sa chute.
Il était une fois un soldat ayant dépassé le seuil d’horreur qu’il pouvait endurer et que la vie a transformé en une bombe à retardement que les Hommes ont lentement amorcée jusqu’à l’explosion.
Il faudrait peut-être commencer ce récit tout simplement par “il était une fois la guerre”.
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Le Shonga. Pas une guerre. Une malédiction.
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Son travail n’était pas palpitant, mais il a retrouvé cet esprit d’équipe qui lui manquait tant depuis « la purge ».
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Dès cet instant, Sébastien ne parviendrait plus à s’intéresser à une discussion sur ce qui touchait à ce monde de paix, car tout lui paraîtrait futile par rapport à ce dont il avait été témoin. Il ne pourrait plus tenir son enfant de peur de le salir, de lui porter malheur, de lui faire du mal si une autre vision venait à le submerger. Il ne se ferait plus confiance et seule la guerre aurait une place dans son esprit et dans sa vie.
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Ce qu’il n’avait pas mentionné, pas plus à son chef qu’à sa femme, était, qu’au plus profond de lui, il avait peur. Pas pour sa vie, mais pour son âme. S’il avait suivi son intuition, s’il avait su ce qui l’attendait là-bas, il aurait trouvé le moyen de ne pas partir. Il aurait préservé ce qu’il était, avant de s’accoutumer à l’horreur au risque de devenir ce qu’il est aujourd’hui : une bombe à retardement. 
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