Carnets de poèmes qui parcoure l'amour dans ces nombreuses facettes. Ici elles sont souvent sombres et "mélancoliques". cependant la lumière perce parfois dans de petits signes quotidiens.
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C’est très beau et mélancolique aussi. Cela sert un peu le coeur ces amours perdues et le temps qui passe.
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« De temps en temps, on a trop besoin de se blottir dans ses bras, on le lui dit et on s’y glisse. On donne un peu de tendresse qu’il sait si bien recevoir, on lui dit des mots d’amour qu’il sait si bien entendre. Parfois aussi on laisse dire les larmes pour l’écho silencieux qui répond à ces mots, pour les gestes en caresses dont l’absence brise le corps d’attente. Parfois aussi on se dit je suis mariée, j’ai un enfant, et j’ai besoin d’amour, on essaie de ne pas s’y arrêter, pas trop longtemps, on se dit que c’est la fatigue, il dit qu’on va sûrement être réglée ».
Eva Kavian explique justement, simplement, dans cet extrait particulièrement éloquent, la solitude d’une jeune femme mariée, dont le mari s’éloigne peu à peu, parce qu’il ne veut pas la comprendre, parce qu’il ne pense qu’à lui, parce qu’il ramène tous les sentiments qu’elle peut éprouver à des causes hormonales. Comme bien des maris ?
Je ne sais pas, mais ce que je peux vous dire, c’est que dans ce roman qui traite de l’amour, rien que de l’amour, Eva Kavian nous raconte justement, simplement, l’évolution de la jeune fille rêveuse et croyant à l’amour éternel à la jeune mère épuisée, reléguée au statut de mère nourricière, croyant encore et toujours à l’amour…
De brisure en brisure, elle nous raconte justement, simplement, la femme face à l’homme.
L’amour est là, au moins le désir d’amour, et l’homme, souvent, impose et puis fuit.
Ce premier roman d’Eva Kavian, paru au début des années 2000, révèle déjà son style, original, poétique, sensible, teinté d’humour noir.
Si au début j’ai été désarçonnée par le « on » et par les phrases qui se terminent de façon abrupte et répétitive, j’ai tout de suite adhéré à ce côté très féminin décrit tout au long.
« Après vous », c’est-à-dire après l’homme, après l’amour, qu’y a-t-il ?
L’amour, évidemment.
Juste. Simple.
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Superbe livre, je ne dirai pas "roman", mais plutôt mosaïque de tranches de vie, d'états d'esprit, de ressentis, de situations particulières et universelles, d'instantanés autour des femmes.
Eva Kavian conte comme personne la féminité, et particulièrement ici la difficulté et le désir profond d'être aimée, la vie en couple et le désir d'en sortir puis d'y revenir, le poids du quotidien, la solitude et l'amitié, la maternité..., la cigarette...
Mosaïque signifie aussi multiplicité des narrateurs, qu'ils soient hommes ou femmes, à la 1ere personne ou à la 3e, distants ou impliqués. Quoique au début, il y a peut-être une explication à ce point de vue : "Mo ne dit rien, elle nous regarde à peine. Natacha dit que si Mo est une silencieuse, c'est parce qu'elle écrit. C'est très fort, ce qu'elle écrit, alors elle n'a plus rien à dire, elle est toujours là-dedans, Mo, dans ce qu'elle écrit. Un jour, on sera sûrement dans un de ses livres, quelque part. C'est toujours comme cela avec Mo".
"C'est très fort ce qu'elle écrit" : on pourrait appliquer cela à Eva Kavian. En effet, sa délicatesse, sa sensibilité font que chacun s'y retrouve, et particulièrement chaque femme. Jamais de longues descriptions ni de verbiage inutile. Chaque mot pèse son poids dans la balance des sentiments. Mais pas de panique, ce n'est pas "trop" sérieux ! La poésie et de multiples touches d'humour fleurissent presque à chaque page.
Tout est dit dans l'économie, mais une fois qu'une phrase est lancée, son trajet touche le coeur et y pénètre profondément.
A l'auteur, je dis merci pour cette compréhension de l'âme humaine !
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Joli petit roman en neuf chapitres, neuf tranches de vie de femmes. Femmes au bord de la crise de nerf, de la crise de mère ou de la crise adultère… Tout ça tout ça… Maternité, amitié, désir, douleur, séduction, frustrations et plaisirs… Tous les petits moments, précieux comme terribles, qui font la vie d’une femme, sont abordés ici avec sensibilité et une grande finesse.
Portés par un style simple mais fort et souvent poétique, les récits d’Eva Kavian touchent au cœur. Je ne les ai pas tous adorés et un ou deux m’ont même ennuyés un peu, mais certains resteront à coup sûr dans ma mémoire tant leur thèmes et l’écriture qui les illumine m’ont semblé puissants !
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D’Eva Kavian, je n’ai pratiquement lu que les romans pour la jeunesse que j’ai d’ailleurs beaucoup appréciés. La critique de Latina m’a donné envie de découvrir ce texte-ci malgré mon peu de goût pour les nouvelles. Recueil qui finalement se lit comme un roman (ou le contraire comme l’indique la quatrième de couverture : roman qui peut se lire comme un recueil de nouvelles).
Histoires d’amitié, d’amour, de désir qui tournent autour d’une bande d’amis. Il y a Rita, Dan, Noël et les autres. Tous un peu perdus parfois mais toujours portés par quelque chose de fort.
Une phrase m’a frappée dans le récit et elle décrit parfaitement ma lecture : «elle dégageait des odeurs de désir, d’émoi, d’affolement des sens ». Eva Kavian n’écrit pas juste une histoire, elle nous la fait sentir, goûter et percevoir au-delà des mots. Odeur de la terre mouillée et de la sueur, goût du sang et de la cigarette, corps qui se touchent et s’agrippent, … Nos sens sont mis en éveil pour ressentir le « parfum des vies emmêlées ».
Très beau texte pour la richesse de son style. La féminité brutale qui s’en dégage me poursuivra encore quelques temps.
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J’ai retrouvé ce livre édité en 2003 dans ma bibliothèque. Il est fort bien fait, mais avec le temps ce n’est plus une référence, il doit y avoir des ateliers qui n’existent plus et des nouveaux ont dû se rajouter.
Une série d’animateurs sont répertoriés avec leurs coordonnées. Est indiqué le public auquel s’adresse l’atelier. Exemples : Nombreuses femmes (on a même pensé à un monsieur qui se retrouverait seul parmi des dames) ; âges variables ; études diverses ; de 12 à 99 ans ; groupes de 8 personnes ; s’adresse à psychothérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux ; enfants en milieu scolaire ; … .
Il y a une présentation des objectifs de l’atelier, par exemple : découvrir sa propre créativité ; exprimer des émotions, stimuler l’imagination et la personnalité de chaque individu ; attirer l’attention des participants sur la spécificité de l’écriture dramatique ; travail avec public en difficulté ; écrire un vécu, une fiction, décrire un paysage ; … .
L’animateur se présente. Par exemple : Formation, activités, bibliographie.
Une présentation.
Par exemple : Mes ateliers d’écriture sont des lieux de rencontre conviviale. Les participants parfois timide au début, affirme très vite ne plus pouvoir s’en passer ! Je suis très sensible à l’échange, qui se crée entre nous tous, aussi bien sur le plan littéraire que sur le plan amical. J’anime aussi des « Ateliers Lecture et écoute », « Je parle en société ».
Un tableau reprend les animateurs, leur(s) objectif(s), leur(s) public(s)et les genres d’ateliers qu’ils pratiquent. (Façon de donner un aperçu condensé)
En début d’ouvrage figure ce qu’il y a à dire des ateliers de façon générale.
De quelle écriture parle-t-on ? D’une pratique d’écriture destinée à être partagée, puisqu’elle va être travaillée en groupe.
Certains ateliers d’écriture visent la production de textes et d’autres proposent un travail de l’écriture.
Un atelier n’est ni un cours, ni une école. Ce n’est pas non plus un lieu où se transformer en écrivain mais un lieu, un espace où le plaisir et le désir d’écrire deviennent le moteur d’une écriture personnelle.
Certains ateliers sont destinés à des individus demandeurs qui s’y inscrivent donc avec une attente, un projet.
Certains ateliers proposent de travailler de manière spécifique, un genre d’écriture : roman, poésie, écriture dramatique, nouvelles. D’autres proposent une sorte de parcours parmi différents genres.
Les animateurs écoute, détecte, éveille l’attention, favorise la curiosité, encourage, stimule, suscite la créativité, l’exploration de soi, mettent en confiance font preuve de bienveillance, d’empathie, de respect des personnes, de souplesse, de rigueur, permettent à chacun de prendre des risques. Ils disent ce qui fonctionne ou pas dans le texte. Ils donnent des outils, des pistes pour retravailler ou faire avancer le texte.
Ecrire, c’est entrer en soi. Ecrire en atelier c’est partager.
L’écriture doit exister en amont de son activité d’animateur d’atelier d’écriture afin qu’il y arrive avec son expérience.
Ces indications ne donnent-elles pas envie ?
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Tranche de vie(s) dans une maison d'accueil pour SDF. Momo, Filleul Royal, Ramon et Jacques, dont l'arrivée coïncide avec le début du roman sont tous des "cabossés de la vie". Des travailleurs sociaux tentent tant bien que mal de les remettre sur les rails de la société qui les a abandonnés en chemin : retrouver un logement, du boulot, et surtout une vie meilleure. Leurs trajets sont différents ; le glissement vers la précarité est souvent insidieux et ils "n'ont rien vu venir". Avec leur expérience de vie pour seul bagage, ils doivent redevenir tout à la fois indépendants et membres à part entière de la société.
Eva Kavian dépeint une frange de la société que beaucoup ignorent, souvent par peur. Peur de l'inconnu ou peur d'affronter la réalité qui peut arriver à tout un chacun
Ce roman est constitué d'une narration intérieure de Jacques. Le point de vue des autres protagonistes est le plus souvent rendu par des dialogues. La suite des chapitres est parfois entrecoupée par des notes de service ou des documents de travail établis par les assistants sociaux. L'histoire avance ainsi à un bon rythme, sans fioriture inutile. On reconnaît bien là le style d'Eva Kavian qui possède une forte acuité de l'observation de notre société actuelle.
Merci à Babelio et aux Editions Weyrich pour ce beau livre reçu dans le cadre de Masse Critique
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« Il y a les abrités, les abritants, les sans-abri. Il y a ceux qui sont tombés dans un trou du tissu social, il y a ceux qui les ramassent.
T’en as qui perdent les pédales parce que leur femme les quitte, t’en as qui démolissent leur vie à coups de bouteille de whisky, t’en as qui sont nés déconnectés, t’en as qui sont demandeurs d’asile et ce genre de truc, tu vois de tout, à la résidence. La question, ce n’est pas ce qui nous arrive, mais comment on accuse le coup. »
Un condensé de vie, mais plutôt de la vie de ceux qui ont tout perdu, voilà ce qu’Eva Kavian nous expose et décompose dans son dernier roman. Autour de « personnages », dans le sens le plus total du terme, nous vivons dans une résidence pour sans-abri, et suivons pas à pas le quotidien cahoteux, bosselé, émaillé ça et là de petits moments de grâce. Nous y entrons avec Jacques, 68 ans, qui n’a « rien vu venir ». Son passé cabossé nous est révélé par petites touches, à travers son présent problématique. Et puis il y a Momo, l’inénarrable Momo hyperactif au cœur sur la main, incapable de ne pas se mêler de la vie des autres. Et Filleul, le grand Noir à l’âme en serpillière. Et Ramon, Espagnol alcoolique attaché à sa mère vivant au pays... Tous ces gens sont pris en charge par les travailleurs sociaux essayant tant bien que mal de bien faire leur « métier » (peut-on parler de métier quand on travaille sur de l’humain, et surtout sur de l’humain meurtri ?)
Les phrases incisives, tranchantes. La multiplicité des points de vue rugueux. La diversité des paragraphes. Les chapitres courts, rudes. Mais la tendresse aussi, à fleur de mots. La faiblesse et la volonté. Le désir de s’en sortir et la chute. L’humanité, enfin.
Eva Kavian réussit une fois de plus à se renouveler, à m’interpeller, à me toucher. Jamais elle ne cherche la facilité, jamais elle ne reproduit un canevas de roman tout prêt. Mais l’humanité, ça oui, elle la garde, toujours. C’est pour ça que je la considère comme une auteure majeure. Car, finalement, qu’y a-t-il de plus important au monde que l’humain, vulnérable et explosif ?
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« Je le revendique : dans ce texte je règle mes comptes avec ceux qui usent de cette lâcheté dévastatrice ».
Effectivement, on peut dire qu’elle règle ses comptes, Eva Kavian, et de façon magistrale tout en n’étant jamais vindicative.
C’est tout en subtilité qu’elle nous amène à être d’accord avec elle, avec toutes ces femmes qui sont amoureuses d’hommes mariés, ceux-ci leur promettant un avenir à deux, mais n’osant jamais franchir le pas, trop pusillanimes, trop frileux...Abandonner le confort du mariage ? Oser affronter sa femme en lui avouant qu’on voudrait la quitter ? Non, non ! Ils préfèrent se contenter d’une relation « sur le côté », et bénéficier donc et du confort d’un côté et du plaisir de l’autre. Eva Kavian ne supporte pas cette lâcheté, ce mensonge perpétuel.
Et la voilà lancée dans un exercice de style original, car chaque chapitre (très court) a comme titre un mode et un temps de la conjugaison française, et comme narrateur, le même homme, universel...
Exemples pris ça et là :
Indicatif, passé composé : « C’est vrai, je ne t’ai pas dit que je suis marié. Mais tu ne m’as rien demandé. »
Indicatif, passé simple : « Cette nuit fut une révélation. Je fis un rêve, toi et moi, main dans la main, tes enfants et les miens, un calicot rouge derrière nous (...). ‘Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants’, la phrase imprimée sur le calicot fut je pense à la fois la cause de mon enchantement et celle de mon insomnie. ‘ Beaucoup d’enfants’. Tes enfants, les miens. Pour la première fois, je mesurai la souffrance probable de mes enfants ».
Impératif présent : « Viens, asseyons-nous sur ce banc. Ecoute-moi. Essaie de comprendre. Mets-toi à ma place. Donne-moi un peu de temps, notre amour mérite bien cela ».
Indicatif futur : « Nous prendrons le temps. Je la quitterai dès qu’elle sera prête ».
Participe présent : « Trompant, mentant, évitant, cachant, promettant, jurant, prétendant, caressant, hésitant, reculant, jouissant, rêvant, oubliant, baisant, retardant, admirant, regrettant, enlaçant, s’excusant, remerciant, racontant, éludant, revenant (...)
Tout est dit, je pense.
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Un homme marié parle à la femme aimée mais voilà il y a l’autre avec qui apparemment il ne se passe plus rien mais qu’il ne peut pas quitter : « je retourne chez Elle. Mais tu es mon seul et unique amour. »
« Je le revendique : dans ce texte je règle mes comptes avec ceux qui usent de cette lâcheté dévastatrice » écrit Eva Kavian dans la quatrième de couverture. Mais ce qui se lit va bien au-delà de l’intention de l’auteur. Est posée l’énigme de l’amour avec toutes ses ambivalences, ses illusions, sa folie. En filigrane, le fantasme de la maman et de la putain qui perdure dans l’imaginaire masculin. Et dans l’imaginaire féminin, celui du prince charmant qui prend toutes les formes de l’amour. En chaque femme y aurait-il une petite fille toujours prête à inventer le merveilleux d’une rencontre où elle serait enfin désignée comme l’élue ?
Dans le livre d’Eva Kavian, la femme apparaît en creux de la parole de l’homme, comme si dans cette situation, elle ne pouvait accéder directement à la sienne.
Avec sa plume alerte et sensible, l’auteur conjugue tous les temps d’une rencontre singulière qui traverse le temps en mettant au jour l’universel des contradictions amoureuses. Plus qu’un règlement de comptes, un conte pourrait se lire dans une forme inhabituelle, conte cruel (comme la plupart des contes) lieu de partage pour lecteur faibles ou forts en conjugaison des mystères de l’amour.
© Jacqueline Persini-Panorias. Poésie Première.
Un joli livre sensible et cruel, vif et déchirant, écrit d’une plume fine et incisive par Eva Kavian : L’art de conjuguer des hommes mariées De l’indicatif àl’infinitif (et surtout le conditionnel...) du passé au futur (et surtout à l’imparfait...) se décline la grammaire du cœur divisé, partagé entre des désirs, des appels contradictoires.
A travers les lettres d’un homme marié de cinquante ans, jusqu’alors raisonnablement content de son sort, à celle par qui il se sent soudain pousser des ailes d’adolescent, palpitant des espoirs fous, des rêves romantiques qu’il pensait éteints, se tisse un roman et se joue un drame.
Il s’enflamme, la bouleverse d’odes passionnées, de promesses auxquelles elle croit, auxquelles il veut croire. S’engage à tout rompre, sans en avoir le courage ni la force. Implore l’aimée de le comprendre, de patienter, jure de trancher des liens désormais caducs, recule à l’idée de faire souffrir sa femme, de dévaster ses enfants s’entête à vouloir l’impossible, se débat, s’accuse, se dérobe, se prend à douter...
Ils s’étaient rencontrés sur un banc, berceau puis refuge d’un histoire qui fut mille fois vécue, cent fois racontée mais qu’Eva Kavian dénude avec une coupante justesse, une précision ironique, secrètement douloureuse.
Des images de bancs solitaires mais habités d’ombres invisibles, gravés de prénoms le temps d’une saison magique scandent ce livre d’amour et d’amertume. Ainsi dédié : « Pour les femmes qui y ont cru, pour celles qui y croiront et pour les épouses trompées, mais aussi pour chaque home capable de ne pas faire vivre pareille chose à une femme qu’il dit aimer, qu’elle soit amante ou épouse ».
© Francine Ghysen in Le Carnet et les instants
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J’ai littéralement été happée par ce court roman qui nous donne à entendre ceux que l’on oublie souvent : les proches de patients d’un hôpital psychiatrique. Ils arpentent les allées de l’hôpital, « ils vont rendre visite à leurs drames ».
L’impact de la maladie mentale, des hospitalisations à répétition, des appels à l’aide est décrite avec sobriété et pudeur mais le lecteur perçoit bien le tourbillon d’émotions qui entraînent ces proches ( sentiment de culpabilité, déni, colère, désespoir … )
Un roman important et marquant !
J’irais découvrir avec intérêt les autres œuvres d’Eva Kavian.
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L'autrice nous livre des fragments de vie de parents dont les enfants, mineurs ou pas, se retrouvent pour diverses raisons en hôpital psychiatrique. Dans une même allée qu'ils arpentent, elle nous raconte leurs états d'âme, leur amour, leur impuissance, leur colère parfois, leur tristesse.
J'ai été très émue par ce texte. La maladie mentale est quelque chose de trop méconnu, qui suscite l'incompréhension chez nombre de gens. La méconnaissance des différentes maladies engendrent de la méfiance et un comportement pas toujours adapté envers les personnes qui souffrent.
La société les condamne à la case "fou", "inadapté social".
C'est un texte dur mais nécessaire. Les mots heurtent, parce que derrière il y a des vies, des personnes qui souffrent, des parents démunis, un système de santé en peine qui ne prend pas en charge les patients, qui renvoient chez eux des gens malades, faute de place, de personnel.
Ce livre est un cri. Il crie la souffrance, l'injustice, l'impuissance. Il crie aussi "vous n'êtes pas seul".
À lire !!!
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Bravo Eva Kavian pour la justesse des faits, le choix du ton, la beauté des images et surtout la beauté de ces parents à jamais fragilisés mais si forts. Le troupeau de l'HP, un shake up d' humanité où les parents se trouvent projetés, pas le choix, il faut sauver l'enfant et l'aimer toujours.
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