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Critiques de Fawzia Zouari (42)
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Par le fil je t'ai cousue

Un récit autobiographique, de « Fawzia Zouari » de la période de son enfance, dans son pays natal, la Tunisie, durant les années soixante. Avant tout, dans ces petits villages, le « patriarcat » domine tout, point d’avenir si on le malheur d’être née fille ! La seule destination, reste les quatre murs de la maison familiale et puis la maison du mari. L’éducation sera instituée par les parents s’y possible. Une destinée qui constituera toute la vie subordonnée par l’abnégation et l’asservissement : d’abord par la famille puis par le mari. Une photographie de la société tunisienne, asservie d’une vie difficile sans eau courante ni électricité, dont le seul progrès sera le passage du train. C’est ainsi que les seules distractions pour elles sont les sorties au hammam, qui permet également d’y trouver un mari, par le biais des matriarches. D’une fratrie de neuf frères et sœurs ; et d’être la dernière, l’oblige à subir les foudres de tous, ce qui déterminera son indomptable besoin d’être une fille, et surtout d’une femme libre. Et cet affranchissement ne peut résulter que par le savoir et d’autre part quitter ce cocon – cette prison ? – familial ; afin de permettre cette autonomie avidement cherchée.



Fawzia Zouari, destinée à vivre voilée et analphabète, courbe l’échine devant sa mère maîtresse femme autocrate, qui régit tout dans le foyer ; et surtout exerce une surveillance de tous les instants sur ses filles : les éloigner le plus possible du mal incarné par les prédateurs mâles...



L’avènement de l’Indépendance de la Tunisie, qui signe le départ des colons français, l’arrivée de Bourguiba et l’école obligatoire pour les filles, sera une chance pour elle, et notamment grâce à l’intervention de son père, qui a perçu le potentiel de sa fille et fera tout, pour qu’elle puisse bénéficier d’un enseignement à la mesure de ses possibilités. D’ailleurs, elle ira en France adulte, et deviendra romancière et journaliste. Mais toujours le sens de la fratrie tribale résonnera dans son cœur ; et elle n’aura de cesse d’effectuer des recherches sur sa généalogie et de retrouver l’ambiance de son village.



Les descriptions s’avèrent nombreuses et signifiantes, et imprègnent d’émotion cette vie âpre et montre le côté sombre des interventions et situations de l’homme, pour faire obstacle à une égalité. Le mâle doit garder ses prérogatives et muselle la gente féminine. Les nuages noirs de l’immobilisme et de l’arrogance des hommes, représente le combat des femmes, face aux démons de l’obscurantisme. « L’histoire des femmes de mon pays, est dans une impasse, des allers et retours entre liberté et oppression, avancées et recul, et un horizon loin d’une émancipation durable. »



« Par le fil je t’ai cousue » un document d’une femme pour les femmes et malgré tout pour les hommes, afin qu’ils oublient de les considérer comme des servantes et eux des seigneurs. Agrémenter d’un style fluide, sans fioritures, et qui s’exprime sans ambages, ce roman distille l’immense fossé, encore de nos jours, entre les hommes et les femmes : et il est certain que long sera le chemin de l’émancipation ; « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. Nelson Mandela. ».


Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Le corps de ma mère

Comment faire pour parler d'un livre que l'on a trouvé bon mais qui ne nous a pas emballée dans sa totalité ??? Tel est mon dilemme présentement ! Je remercie avec chaleur mon ami @reslane.lou qui me l'a conseillé et avec qui j'ai échangé sur ce qui nous a plu ou pas. D'ailleurs, l'approche de ce livre ouvre à des discussions, voire même des débats, très enrichissants. Si j'avais quelques appréhensions à me plonger dans une histoire qui parle du décès approchant de la Mère, finalement j'ai été surprise de constater qu'il en était rien. La narratrice, comme moi, vit en France et lorsqu'elle revient en Tunisie veiller sa mère mourante, secrète, distante, elle essaie de percer ses zones d'ombres et cette vie qu'elle n'a jamais voulu dévoiler sous peine de malheurs et de pudeur impensable. Le livre est ainsi divisé en 3 parties distinctes. La 1ère l'arrivée de la fille, l'hôpital, sa famille. Je l'ai comprise, aimé et ressenti. La 2eme, la vie de Yemna, sa mère. Écrite à la façon du conte, emplit de légendes, de superstitions et de magie. C'est celle qui m'a enlisé dans le sable, ne savourant pas L'imaginaire qui en découle. La 3eme et dernière partie, dans laquelle j'ai retrouvé la narratrice m'a emporté tout autant que la 1ère. C'est dire à quel point j'en ai fait une lecture inégale d'un livre que j'ai trouvé bon, bien écrit, aux personnages réellement bien incarnés. J'ai aimé les sentiments qui s'en dégage sans en goûter le suc !

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Par le fil je t'ai cousue

Plongé au cœur des années 50-60, l’auteure nous livre des moments clefs de son histoire de vie. C’est à Ebba, un petit village rural en Tunisie qu’elle grandira pour ensuite, grâce à son père et à l’instar de l’éducation traditionnelle inculquée, poursuivre ses études dans un internat à quelques km de chez eux. Cela marquera son émancipation.



Tout au long de la lecture, Bagassa nous partagera ses souvenirs de l’éducation rude reçue par sa mère, des traditions musulmanes, et de l’arrivée de la modernité ainsi que des mouvements politiques.



Cette lecture autobiographique m’a beaucoup appris sur la culture bédouine. Elle m’a aussi abasourdie à certains moment de par leur rudesse et dés thématiques fortes.



J’avoue qu’a plusieurs reprises je me suis sentie un peu perdue avec tous ces personnages et avoir parfois perdu de vue le court de l’histoire. Cela n’en reste pas moins une lecture touchante et instructive. Mais je pense que je suis passée à côté…
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Par le fil je t'ai cousue

Un beau témoignage de la condition féminine dans la Tunisie des années soixante.

La modernité tente de se glisser au milieu des traditions ancestrales, un carrefour entre deux mondes.

La place de la mère, la signification de l'école et de l'instruction.
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Par le fil je t'ai cousue

Lu dans le cadres des grands prix des lecteurs.



Je n'ai malheureusement pas réussi à entrer dans cette lecture.

Le liste est à mon goût trop cafouillis.

Je me suis embrouillée dans l'histoire et dans les différents personnages

Dommage pour cette lecture.

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Par le fil je t'ai cousue

Bagassa vit avec sa famille dans un petit village rural de Tunisie. C’est la seule de sa famille à partir faire des études. Normalement, sa place serait à la maison auprès de sa mère, à trouver un mari pour devenir également femme au foyer. Seulement, dans les années 60, un élan de modernité plane sur le pays et malgré les réticences de la mère, son père ne veut plus que les filles subissent ce sort qui leur est réservé dès la naissance, alors il va permettre à sa dernière de couper le fil et de s’émanciper afin de s’ouvrir sur de nouveaux horizons de liberté.



Bagassa se raconte de sa naissance à aujourd’hui. C’est un superbe récit sur la liberté des femmes. J’ai découvert des coutumes de cette culture que je ne connaissais pas, comme celui de « ferrer » une jeune fille afin de sceller son hymen avant de quitter le foyer familial sans mari. Le comportement de sa maman est vraiment perturbant, je la trouvais trop gardienne des traditions, je lui reprochais de ne pas vouloir devenir moderne et laisser grandir et aimer ses filles autant qu’elle le faisait avec ses garçons. Mais paradoxalement, avec les filles des autres c’était une toute autre personne. Elle qui se battait au quotidien dans sa famille pour faire vivre les traditions, n’hésitais pas une seconde à aller secourir les jeunes filles en détresses, qui pouvait être condamné au pire. «La sorcière était doublée d’une fée ». L’autrice dépeint le portrait d’une Tunisie rurale, qui essaye de progresser avec son temps et sa génération. Cette histoire m’a beaucoup appris et m’a rappelé à quel point il ne faut pas prendre les libertés pour acquise et qu’à tout moment, tout peut basculer. En revanche, ce que je pourrai reprocher à cet écrit, c’est le nombre de personnages qui survient sans trop savoir comment et les allers retours dans sa vie qui me faisait perdre parfois le fil de l’histoire. Ce livre laisse tout de même une empreinte sur moi qui m'a fait beaucoup réfléchir.

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Par le fil je t'ai cousue

Ma 5ème lecture pour le GPDL et c'était un de ceux qui me tentait le plus dans la sélection. Alors même si je lui ai trouvé quelques longueurs, je l'ai trouvé très beau et très intéressant. L'autrice nous parle de son enfance en Tunisie, à Ebba dans les années 60. Un pays qui a obtenu son indépendance avec ceux qui sont ravis du départ des français et d'autres moins. Un village qui va petit à petit se moderniser, notamment avec l'arrivée de la tv, d'un cinéma, ... Elle décrit les coutumes, l'éducation, la soumission de la femme, la place de la religion, ... Tout ce qui aura un impact sur sa vie de femme actuelle vivant en France. Ce droit aux études qu'elle a eu la chance de poursuivre, contrairement à ses sœurs, grâce à son père qui a vu une opportunité pour elle alors que sa mère lui refusait. C'est un roman touchant sur la condition de la femme et surtout plein d'espoir.

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Le corps de ma mère

Après une première partie que j'ai dévorée goulûment , un excellent style une écriture fluides , des personnages attachants et cela même si parfois on se perd dans les noms et les statuts, une deuxième partie que j'ai moins apprécié,j'étais légèrement déçue par la deuxième partie, dommage l'auteure est tombée dans les travers de la littérature maghrébine qui est d'avoir recours à la mythologie ,aux légendes ,une écriture très imagée que j'apprécie du moins en moins néanmoins ça reste une lecture agréable et une découverte d'une auteure dont la prochaine lecture est "par le fil je t'ai cousue" hâte de le lire .
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Par le fil je t'ai cousue

Coucou tout le monde. Aujourd’hui, je vous présente cette lecture dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket.

Un livre que je n’aurai probablement jamais découvert si je ne l’avais pas reçu en tant que jury. Il m’a permis de sortir de ma zone de confort et de partir sur des sentiers inconnus. Ce qui permet de belles découvertes et d’agréables surprises.



Fawzia Zouari est née en Tunisie. Issue d’une fratrie de six sœurs et quatre frères, elle est la dernière de la famille et sera l’unique à être autorisée à poursuivre ses études et à quitter son village natal. Elle nous raconte son parcours. La chance inouïe de poursuivre son apprentissage, d’avancer sur le chemin de la liberté et d’échapper à un destin tracé d’avance. On ressent également à quel point il est dur de se défaire d’un schéma familial, stricte et qui a marquée l’auteure profondément.



Ce roman nous plonge dans la Tunisie rurale des années 60. À la découverte de la condition des femmes et l’éducation des filles. Les femmes qui ne sortent guère de chez elles, limitées dans leur rôle de mère et de cuisinière. Soumises à la loi des hommes. Dans certaines sociétés, il n’a pas toujours été simple de naître fille, condamnée au silence et à certains actes perpétrés de générations en générations, celui de coudre leur hymen. D’être mariée de force, voire vendue.



Une lecture qui montre le long et douloureux chemin vers l’émancipation, le prix à payer pour se libérer du poids des traditions. L’auteure parvient à nous plonger dans les rouages de son enfance, de son effacement pour ne surtout pas être regardée par les garçons, subir la loi imposée par les hommes. Une écriture fine, une analyse profonde sur toute une société qui a sacrifié des générations entières de filles.



Un récit poignant qui montre l’évolution, l’ouverture sur la modernité, le pouvoir du savoir. Une lecture émouvante, passionnante qui nous ouvre les portes d’un monde méconnu, qui peut se révéler déstabilisante.



« Du fil, du sang et des mots. Il n’en faut pas plus pour faire disparaître le corps d’une fille »



L’avez-vous lu ? Êtes-vous tentée par ce genre de récit ?
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Par le fil je t'ai cousue

Un roman intime où l'autrice se livre sur son enfance en Tunisie, dans le petit village d'Ebba. Dans les années 60, le destin semble être le même pour toutes les filles : l'école pour quelques temps mais ensuite elles doivent rester à la maison pour aider leurs mères et surtout pour ne pas faire honte à la famille en se rapprochant des garçons. C'est le lot des soeurs aînés de Fawzia, mais son père est bien décider à ce que sa cadette fasse des études et tient tête à sa femme. Sous l'ère du régime de Bourguiba, les choses changent, les jeunes filles s'émancipent, les études leur ouvre les bras mais les familles, surtout les mères, craignent cette émancipation.



Dans ce livre, l'autrice aborde d'autres thèmes forts :  les coutumes et les croyances millénaires , la famille, le mariage arrangé (ou forcé), le poids de la religion, l'arrivée de la télévision dans cette campagne rurale, le départ des français, la place des femmes et des jeunes filles dans cette société patrarcal......

Ce fut pour moi  une lecture douce et poétique qui m'a amenée dans les souvenirs de Fawzia Zaouri. Une jeune femme marquée à jamais par l'éducation de sa mère.
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Par le fil je t'ai cousue





"Du fil, du sang, des mots. Il n'en faut pas plus pour faire disparaître le corps d'une fille. La dématérialiser d'un coup, un seul. Net et sec. Une entaille. Et le liquide qui coule, tout naturellement,  dans une odeur de femmes et de secret."



Le sujet me tentait beaucoup mais en ouvrant ce livre... j'ai bien compris que cette lecture me perdrait. C'était un peu laborieux et après avoir enchaîné deux déceptions, je dois dire que je n'ai plus eu le cœur à me forcer. J'ai donc lâchement abandonné ma lecture alors que j'en étais au tiers de ce récit assez intime mais un peu désordonné.



Difficile pour moi donc de donner un avis mais je vous conseille néanmoins de vous faire votre propre avis.



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Par le fil je t'ai cousue

Par le fil je t’ai cousu ; lu dans le cadre du grand prix des lecteurs Pocket.



J’avoue que ça a été une lecture un peu longue pour moi et j’ai hésité, mais il y avait quand même un petit quelque chose qui me retenait à ce roman; ce ton remplit de nostalgie, de poésie et de douceur qu’utilise l’auteure.



On est plongé dans l’enfance de de Fawzia Zouari, dans cette Tunisie rurale, avec ses us et coutumes de l’ancien temps à l’orée de la modernisation avec l’arrivée de la voiture et de la télévision.



Malgré certaines longueurs et énormément de personnages (on s’y perd parfois), comme si l’auteure se perdait dans son récit, dans ses pensées, dans son enfance; j’ai apprécié lire ce roman, voir le contraste à la frontière de ces deux époques.



Une belle découverte pour moi tant par l’auteure avec sa plume délicate et douce, qu’avec son histoire.
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Par le fil je t'ai cousue

Dans Par le fil je t’ai cousue, Fawzia Zouari prend la plume pour nous raconter son enfance tunisienne. Nous sommes dans les années 60, les traditions sont tenaces et le chemin semble tout tracé pour les filles. Dans cette société patriarcale, la narratrice peine à trouver sa place et souffre de solitude. Elle observe attentivement les membres de sa famille et les gens de son village, porte un regard éclairé sur les mutations qui commencent à transformer son pays et comprend que son salut viendra de son instruction. Elle veut apprendre, ne pas ressembler à ses sœurs aînées et devenir une femme libre. Étonnamment, c’est son père qui sera à l’origine de son émancipation…

Le récit autobiographique de Fawzia Zouari raconte avant toute chose la constitution d’une identité. Identité multiple, complexe, à la croisée de plusieurs sphères, la famille et la société, la tradition et la modernité, la soumission et l’affranchissement. Les détails sont nombreux, les situations vécues abondantes, ce qui fait que le lecteur est réellement plongé dans une époque, un lieu et un mode de vie dont il découvre peu à peu l’ensemble des rouages. Fawzia Zouari parvient à recréer l’atmosphère de son enfance et à rendre palpables les émotions. C’est une œuvre très riche et à l’écriture contrastée, une écriture qui dit les choses de manière brute et qui est ponctuée en même temps d’élans lyriques. Il manque pourtant quelque chose à ce récit, que j’ai d’ailleurs du mal à expliquer ou à nommer, un souffle peut-être, une limpidité, voire une linéarité, une réserve que j’attribue à quelques longueurs et à l’alternance entre des passages poignants et d’autres plus obscurs et, il faut le dire, moins intéressants.


Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Par le fil je t'ai cousue

Vivre son enfance dans la campagne tunisienne dans les années 50/60; voici le récit conté par l’autrice.

Certaines thématiques abordées sont intéressantes comme l’inégalité entre les hommes et les femmes, les violences intrafamiliales ou encore l’accès à l’école.

D’autres passages sont plus légers comme l’arrivée de la télévision par exemple.

Néanmoins, le récit comporte beaucoup trop de longueurs à mon goût, rendant la lecture parfois laborieuse.
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Par le fil je t'ai cousue

Dans la Tunisie rurale des années 60, la narratrice grandit dans l'ombre d'une famille traditionnelle et la soumission à une mère toute-puissante. Alors qu'elle était destinée à finir sa vie voilée et analphabète, elle aura la chance de pouvoir aller à l'école, contrairement à ses deux sœurs ainées. Mais l'émancipation a un prix : celui du fil et du sang.



Je suis toujours mal à l'aise avec l'idée de rédiger des "avis" sur des romans qui racontent l'histoire personnelle des auteurs car j'ai toujours l'impression de porter un jugement sur la vie des autres, ce qui n'est absolument pas mon but !



On est plus dans un roman "d'ambiance" dans lequel l'autrice nous raconte ses souvenirs d'enfance. On partage avec elle l'univers des bédouins, leurs traditions, leur façon de vivre, leur façon de penser ; l'autrice décrit notamment la place (inexistante) de la femme, les rapports entre femmes et les hommes, les relations compliquées avec sa mère etc... J'avais l'impression de me retrouver assise à la table familiale, à écouter une personne de la famille nous parler de ses ancêtres et de son histoire personnelle.



L'écriture est très belle, très brute et parfois poétique. Toutefois, je dois avouer que ce fut une lecture en demie teinte me concernant.



J'ai malheureusement trouvé quelques longueurs qui m'ont fait décroché de ma lecture. Du coup, je suis parfois restée "en dehors" de cette histoire. Mais cela reste un très beau témoignage qui mérite d'être lu.
Lien : https://mademoisellechristel..
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Par le fil je t'ai cousue

L'histoire de Fawzia, gamine, qui va suivre ses études dans une ville à 30 km de chez elle. Sa mère, femme à l'ancienne, craint pour sa fille, et va la coudre, pour la protéger des hommes.

Son père croit au savoir et laisse sa fille partir.

On y découvre également les us et coutumes dans cette Tunisie des années 60. On voit que certains habitants ne sortent pas de leurs villages et sont étonnés par des nouveautés comme la TV et les piscines.

Fawzia est venue en France et est devenue mère. Elle se rend compte du fossé qu'il existe entre sa jeunesse et celle de sa fille. L'émancipation s'est créée au fil des ans.



C'est une histoire qui se lit bien et qui est plutôt intéressante.
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Par le fil je t'ai cousue

Dans ce récit, l'auteure nous raconte son enfance dans un village tunisien Ebba pendant les années 50-60. Ce roman autobiographique installe toute une atmosphère, met en scène différents personnages, décrit une famille musulmane aussi qui vit sous le poids de traditions séculaires. Les filles payent au prix fort le droit d'exister dans cette société patriarcale où même les femmes entretiennent le poids du passé, la soumission aux hommes.

Bagassa grandira sous l'autorité intraitable d'une mère. Elle ne s'affranchira qu'au prix de voir disparaître son corps.

Ce beau récit est aussi une peinture de la Tunisie rurale du siècle dernier, des années Bourguiba, de la condition féminine qui doit s'effacer pour laisser à l'homme toute sa place. Au fur et à mesure, on pressent pourtant que l'émancipation est en route. L'auteure qui poursuivra sa vie ailleurs nous lègue ici une partie de sa mémoire. Des pages pour ne pas oublier ces femmes du silence.



#GRANDPRIXDESLECTEURSPOCKET
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Par le fil je t'ai cousue

"Il m'arrive aujourd'hui de lire l'histoire des femmes de mon pays comme une impasse, des allers-retours entre liberté et oppression, avancées et reculs, sans que se dégage, hélas ! l'horizon d'une émancipation durable. "



Ce récit est celui d'une fillette "Bagassa" qui grandit dans la Tunisie rurale des années 60, dans l'ombre d'une famille traditionnelle et la soumission à une mère toute-puissante. Pourtant, elle va, être la première à prendre le long chemin de l'émancipation et continuer ses études grâce à son père.



On comprend vite que l'auteure nous raconte son enfance à Ebba, dans lequel la modernité arrive petit à petit (chemin de fer, apparition de la télévision, de l'automobile, scolarisation des filles...). Ce sont également les politiques du pays qui sont en mouvement avec la disparition des colons français et l'indépendance du pays.



Pourtant le poids de la tradition est lourd, les femmes sont cloîtrées entre 4 murs et la moindre parcelle de peau cachée sous une multitude de tissus tandis que les hommes paradent sur la place publique.



Ce récit m'a beaucoup instruite sur la culture bédouine, sur la fragilité de la liberté qui ne doit être jamais prise pour acquise. Mais malgré ce parcours incroyable de l'auteure, j'ai regretté le manque de rythme dans l'écriture qui de mon point de vue traînait en longueur..
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Par le fil je t'ai cousue

« Par le fil je t’ai cousue !» Ainsi débute l’incantation faite par pour protéger la narratrice lors de son départ vers la ville, pour y poursuivre des études secondaires. Dans ce roman aux accents de mémoire, l’auteure nous invite à la rencontre de sa famille, de son enfance, de son village, à l’aube du règne de Bourguiba, juste après l’indépendance de la Tunisie et le départ

des Français.



Avec ce président qui arrive s’installe une certaine modernité au village (télévision, automobile, scolarisation des filles), en même temps qu’une paupérisation due à la politique socialiste confisquant les terres agricoles qui faisaient la richesse, ou à tout le moins permettaient à chacun d’être nourri à sa faim. En même temps, le poids de la tradition, la séparation radicale entre hommes et femmes, sont abordés de même manière, et confrontés au présent également lors des allers-retours que l’auteure opère entre son enfance et l’âge adulte, dans sa vie désormais française. Dans ce récit, nous assistons vraiment à une révolution, qui fait voler en éclat des traditions millénaires, et qui remet en question le fonctionnement du village.



Quelle magnifique conteuse est Fawzia Zouari ! Cette petite fille avide d’apprendre, qui vit l’école et l’enseignement comme un salut, et qui n’est qu’âme et pas corps, pour échapper aux regards des hommes et aux remontrances de ses frères. Cette petite sœur, dont les aînées ont été retenues à la maison par leur mère, très attachée à la tradition et à la place de la femme, ou plutôt non-place de la femme dans la société (plus que leur père, qui finalement est celui par

lequel la narratrice, contrairement à ses sœurs plus âgées, peut continuer son parcours scolaireet prendre le chemin qui l’émancipera).



Femme cachée, femme à la maison, femme par laquelle ne doit jamais arriver le scandale, femme qui observe en cachette, femme citadine, femme villageoise, femme qui vit parmi les femmes, femme qui découvre le monde par l’entremise d’un écran carré, femme qui, dans la génération suivante, peut s’instruire et envisager de sortir de ce carcan bien contenu…



L’auteure a fait partie de cette première génération à pouvoir bénéficier de l’enseignement obligatoire, et son parcours d’études lui a fait découvrir d’autres horizons.



J’ai énormément aimé suivre cette petite fille dans son cheminement, j’ai apprécié son regard curieux sur les choses, les gens. J’ai écouté ce que l’adulte qu’elle était devenue avait à raconter, à partager, ce qu’elle gardait de son enfance, ce qui relevait de ses racines, ce qu’elle avait acquis en termes d’ouvertures en s’instruisant. L’écriture de Fawzia Zouari est belle et émouvante, et je ne peux que vous conseiller de la découvrir.
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Par le fil je t'ai cousue

Certaines vies possèdent tous les ingrédients du romanesque, il suffit alors d'un regard, d'une écriture, pour en faire de formidables récits.

Quand l'histoire commence, Fawzia a 12 ans et s'apprête à partir en internat au collège situé à 30 kilomètres de son village natal de Tunisie. Un monde ! D'autant que ses deux soeurs ainées ont été empêchées de poursuivre leurs études par une mère toute-puissante qui ne tergiverse ni avec les traditions ni avec la morale. Mais cette fois, le père de famille ne la laissera pas faire. Les temps ont changé et la modernité s'est invitée au village. Puisqu'il en est ainsi, Fawzia partira, armée d'un puissant sortilège de protection, « le blindage » :

« Par le fil je t'ai cousue ! Ton sang je t'ai fait avaler ! Nul ne pourra plus t'ouvrir ! Ni l'homme ni le fer ! Tu es un mur contre un fil ! Un mur contre un fil ! Sang de ton genou, ferme ton petit trou ». le tour est joué, l'honneur de la famille sauf, Fawzia peut poursuivre ses études, certaine désormais de conserver sa virginité…

Ce récit m'a passionnée et instruite tout à la fois. Immergée aux côtés de Fawzia dans ce village de paysans aux traditions ancestrales, j'ai découvert l'histoire d'un pays qui connut bien des changements en à peine 7 années. de la décolonisation aux réformes radicales de Bourguiba, de l'arrivée de l'automobile dans les rues du village, à celle de la télévision dans les foyers, c'est toute une culture qui est bousculée pour faire place à la modernité.

Les femmes jusqu'à là circonscrites dans leurs foyers, réfugiées derrière de hauts murs, interdites sur la place du village vont bientôt pouvoir timidement sortir, les petites filles aller à l'école. Une émancipation aussi fragile que laborieuse.

La petite communauté est finement décrite, chacun vacant à ses occupations, remplissant un rôle bien déterminé et habilement analysé par l'auteure. C'est toute une galerie de personnages qui cohabitent étroitement dans une paix toujours menacée par les cancans, les cris, les larmes, les rixes, les querelles parfois ancestrales.

L'amour, qui ne se dit ni se montre, palpite sous le joug des interdits ; la pudeur dissimule parfois des actions inavouables ; la loi se confronte aux traditions profondément enracinées.

Et cette mère, quel incroyable personnage, à la fois ogresse, et gardienne de l'honneur de la famille, capable de vendre l'une de ses filles, de mettre le couteau sous la gorge de sa cadette tandis qu'elle passe tous leurs excès aux mâles de la famille…

L'auteure plonge dans son enfance, à la recherche de ses racines et de cette culture familiale qui a construit son identité complexe, longtemps effacée pour mieux s'émanciper.

Un très beau livre porté par une belle écriture, pour rappeler à quel point la liberté est fragile et ne doit jamais être prise pour acquise.

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