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Citations de Ferdinand von Schirach (164)


Nous nous figurons que ce que nous faisons est important et que nous le sommes tout autant. Nous nous croyons stables, tout comme l'amour, la société, les lieux où nous demeurons. Nous le croyons parce qu'il nous est impossible de faire autrement. Mais parfois nous nous immobilisons, une brèche s'ouvre dans le temps, et c'est à cet instant que nous comprenons : nous ne voyons jamais que notre reflet dans le miroir.
Puis, petit à petit, les choses nous reviennent, le rire d’une inconnue dans le vestibule, certains après-midi après la pluie, l’odeur de la toile humide, des iris, de la mousse vert foncé qui tapisse les pierres. Et nous nous remettons en chemin, comme nous l’avons toujours fait et comme nous le ferons toujours.
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-Je ne crois même pas que nous puissions parler d’affaire criminelle. Le corps est introuvable. Et vous ne connaissez même pas l’identité de la personne qui aurait été assassinée. Je sais bien que cette chambre a déjà eu à traiter un meurtre sans cadavre. Mais enfin il y avait des témoins oculaires. Des centaines d’indices…
-Il existait même des photos de la dépouille, précisa le président.
-En effet. Tandis qu’ici, nous n’avons rien.
-Ce n’est pas vrai, objecta Landau. Nous avons l’appel téléphonique de la victime.
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Que l'avocat croie à l'innocence de son client ne joue aucun rôle. Son devoir est de défendre son client. Ni plus ni moins.

-Changement d'heure-
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Comme toujours. Il ne faut pas considérer le corps [le mort] comme un être humain. Sur la table, ce n'est qu'un objet scientifique. Lorsqu'on a compris ça, alors ça devient intéressant. Mais on n'y parvient jamais tout à fait.
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Un honnête homme, n'est-ce pas ? C'est rare. J'ai maintenant soixante-quatre ans et, de toute ma vie, je n'ai rencontré que deux honnêtes hommes. L'un est mort depuis dix ans, l'autre est moine dans un monastère français. Croyez-moi, Leinen, les gens ne sont pas noirs ou blancs ... ils sont gris.
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Pour Eschburg, la photographie était bien plus qu'un métier. Il n'utilisait que de la pellicule noir et blanc, traitait par la suite ses épreuves au thiocarbamide et à l'hydroxyde de sodium. Il multiplia les essais, jusqu'à ce que les images prissent enfin cette tonalité douce et chaude qui apaisait le tumulte de toutes les autres couleurs dans son esprit. Le photographe lui disait qu'il fallait qu'il fît œuvre révolutionnaire, que la vocation de l'art était de provoquer et de détruire, que telle était la voie de la vérité. Mais Eschburg ne voulait pas être un artiste. Il entendait se créer un monde à lui, un autre univers, fluide, fugace et chaleureux. Et, au bout de quelques mois, il parvint à ce que les objets, les êtres et les paysages lui devinssent supportables en photographie.
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- Les mots, ce n'est pas mon truc, monsieur Leinen. Je voulais juste dire que je ne crois pas que nous ayons gagné. Chez nous, on dit que les morts ne veulent pas se venger, qu'il n'y a que les vivants qui le veulent. Je passe mes journées en cellule à y songer.
- C'est une phrase intelligente, dit Leinen.
- Oui, une phrase intelligente.
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L'internat était un monde particulier, plus resserré, plus intense et sans compromis. Il y avait les sportifs, les intellectuels, les fanfarons et les champions. Et il y avait ceux auxquels on ne prêtait pas attention, ceux qui passaient inaperçus. Personne ne décidait par lui-même à quelle catégorie il appartenait, les autres jugeaient et, dans la majorité des cas, le jugement était sans appel. Les filles auraient pu le contrebalancer mais elles n'étaient pas de la partie, leur vote faisait défaut. (p. 38)
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Un fonctionnaire de police a dit un jour à un juge de la Cour fédérale de justice que les défenseurs n'étaient que des freins du char de la justice. Le juge répondit qu'un char sans frein n'est bon à rien.

"Changement d'heure"
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J'ai maintenant soixante quatre ans et, de toute ma vie , je n'ai rencontré que deux honnêtes hommes. L'un est mort depuis dix ans,l'autre est moine dans un monastère français. Croyez-moi,Leinen, les gens ne sont pas noirs ou blancs....ils sont gris

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'' - J'aime que tu sois différent des autres, mais il m'arrive de penser que tu as un problème. Que tu ne vas pas bien.
- Alors aide-moi.
- En quoi puis-je le faire ?
- En tout '', répondit-il faute de mieux.
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Les juges passèrent leurs robes dans la salle des délibérés, l'un des assesseurs eut quelques minutes de retard, et l'officier de police dut être remplacé en raison de maux de dents dont il s'était plaint. Le prévenu était un Libanais grossier, Walid Abou Fataris, il gardait le silence depuis le début. Les témoins déposèrent, la victime en fit trop, on examina les preuves. C'était une simple affaire de vol que l'on jugeait, passible de cinq à quinze ans d'emprisonnement. Les juges étaient d'accord : au vu du casier judiciaire du prévenu, ils lui en donneraient pour huit ans nul doute sur sa responsabilité, ni sur sa culpabilité. Le procès pataugea mollement toute la journée. Rien de spécial en somme - du reste, il n'y avait rien de spécial à en attendre.
On allait sur quinze heures, l'audience toucherait bientôt à sa fin. Pour aujourd'hui, il ne restait plus grand-chose à faire. Le président consulta la liste des témoins, seul Karim, un frère du prévenu, devait encore être entendu. Mouais, pensa le président, on sait bien ce que valent les alibis fournis par la famille, et il le regarda par-dessus ses lunettes. Il n'avait d'ailleurs qu'une question pour ce témoin : s'il voulait bien attester que son frère Walid se trouvait à la maison lorsque le prêteur sur gages de la Wartenstrasse avait été dévalisé. Le juge posa la question à Karim de la manière la plus simple possible et même, à deux reprises, lui demanda s'il l'avait comprise.
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"Coupables", le titre du second recueil, pourrait presque s'écrire à la forme interrogative. Les quinze histoires de crimes qui s'y suivent sont vues de l'intérieur, au plus près des protagonistes et de leurs mobiles : les responsabilités se déplacent, se chevauchent, se brouillent. Un juge feint de croire qu'une femme battue a pu seule tuer le mari qui menaçait de violer leur fille. Un homme laisse pour mort un ancien partenaire de son épouse avec qui il pratiquait l'échangisme. Une gamine brise la vie d'un homme en l'accusant sans raison d'attouchements : "Un caprice de fillette, rien de plus." Pas de pathos, pas d'effets de manches : la langue est sobre jusqu'à la froideur sans, pourtant, que les récits perdent en humanité. Témoin les premières lignes de "Fête communale", la nouvelle qui ouvre le livre : "C'était des hommes ordinaires, exerçant des métiers ordinaires : représentant en assurances, concessionnaire automobile ou ouvrier - rien à leur reprocher." Des hommes "normaux", dit von Schirach, qui violent un jour une jeune fille avant d'être acquittés faute de preuves. Leurs deux jeunes avocats sortent sonnés de leur victoire : "Nous savions que, plus jamais ! les choses ne seraient simples." "A.D.N." est la deuxième nouvelle du recueil.
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Qui se trouve pour la première fois dans une salle d'autopsie rencontre sa propre mort. L’homme moderne ne voit plus de cadavres, ils ont complétement disparu du quotidien. Hormis, de temps à autre, un renard écrasé au bord d'une route. Mais un mort, la plupart n'en ont encore jamais vu.
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Car c'est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers le passé. Gatsby le Magnifique, Scott Fitzgerald.
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Sebastian s'était assoupi dans le fauteuil. Quand il entendit la détonation, il dévala les escaliers dans la pénombre, traversa en toute hâte le vestibule du rez-de-chaussée, trébucha, se meurtrit le genou, fila sans désemparer le long du couloir qui conduisait au bureau de son père. Il ouvrit brusquement la porte...
"Nous avons encore le temps" lui avait dit son père.
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Une fois en haut, [le tueur] se rhabilla, composa le numéro de police secours, donna son nom et son adresse puis dit, mot pour mot : "J'ai découpé Ingrid. Venez immédiatement."

(p. 19)
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Jadis, punir était une sorte de mathématique : à chaque action correspondait une peine clairement définie au préalable. Notre droit pénal d'aujourd'hui est plus intelligent, il appréhende la vie avec plus de justice mais il est aussi plus compliqué. En effet, un braquage de banque n'est pas toujours qu'un braquage de banque.
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Seule la folie a régné sur ce pays.
(une citation des Sonnets du Moabit d'Albrecht Haushofer)
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Ferdinand von Schirach
le lien du droit et de la littérature est évident. L’avocat doit emporter la conviction du juge,l’écrivain doit gagner celle de son lecteur. Les deux professions se touchent. (Le Monde des Livres édition du 6 mars 2020)
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