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Citations de Florence Seyvos (59)


Je regardais les mains de Louis, elles étaient devenues longues et fines. Son visage avait changé aussi, mais il gardait des traits enfantins. Ses yeux étaient marron clair, ses sourcils délicats, et j'aimais la façon dont il fronçait le nez quand il riait. Je me suis laissée aller contre le dossier du canapé, et Louis a posé la tête sur mon épaule. Je regardais les cartes sur la table basse, et je pensais qu'elles n'existaient pas. Pas plus que n'existait cet appartement qui me guettait. Ou l'immeuble, ou notre rue. Ni toutes les rues autour. Si je plissais les yeux, il me semblait voir la fente dans le rideau, et le vide et l'obscurité derrière cette fente. Le néant. Louis ne savait pas qu'il n'y avait pas de sol sous ses pieds. Que notre monde n'existait pas. Et moi qui le savais, il fallait que je fasse tenir cette réalité pour lui. Il fallait que je porte le poids de ce vide infini, et que je dompte ma peur.
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Joseph regarde la porte et attend que sa mère apparaisse. Comme elle n'apparaît pas, il va voir à quatre pattes si elle est derrière. Il y a un couloir. Les doigts de Joseph sont si petits qu'ils pourraient presque se coincer dans les interstices du parquet. Il essaie d'attraper les yeux sombres dans les dessins du bois, mais ils se dérobent.
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C'est un portrait en noir et blanc. Un garçon brun, souriant, en T-shirt rayé, les mains sur les hanches, regarde droit dans l'objectif. Il a de grands yeux sombres, des traits réguliers. Son visage reflète un mélange de douceur et de détermination, et il y a quelque chose de légèrement frondeur dans son regard et son attitude. On ne sait quel âge lui donner, douze ans? dix-sept ans? Ses traits sont encore enfantins, son expression presque celle d'un adulte.
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De Keaton il disait : "C'est drôle, on dirait qu'il n'a pas d'ego."
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Quand il pédalait dans le jardin, il s'inventait déjà des feux rouges et des stops, mais au lieu de tendre le bras, il clignait de l’œil, car il trouvait cela plus proche d'un vrai clignotant.
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Il y a des gens qui traversent la vie en se faisant des amis partout... tandis que d'autres ne font que traverser la vie.
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Mais le chagrin, Henri, où le mets-tu ? tes yeux ne pleurent jamais. La tristesse semble ricocher sur toi. Je sais qu'elle entre pourtant, filtrée par ta vision du monde. Alors, dans quel recoin de toi-même l'enfermes-tu ?
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"Ne t'inquiète pas", lui dit Mollo.
"J'ai confiance. Tu vas faire des progrès. Et dans deux jours, nous serons amis pour la vie."
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Elle ne connait pas de sensation comparable à celle qu'elle éprouve à l'instant où elle reconnait le parfum de sa mère. Elle s'étonne chaque fois de ce choc intérieur, comme un coup sourd frappé à la porte, une petite déflagration de plaisir à laquelle succède aussitôt un manque.
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C'est l'heure et nous savons que dix minutes plus tard, nous devons être habillés et peignés, malgré l'engourdissement des matins d'hiver qui étreint chacun de nos membres, comme un sortilège dont la rupture nous ferait presque pleurer.
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La porte des toilettes s'ouvre et José en sort. Il ne se laisse pas déconcerter par la vue de sa sœur couchée en travers de son chemin. Les desseins d'Alice sont impénétrables. Si elle est par terre au milieu du couloir de l'entrée, elle a peut-être ses raisons. Elle a déjà fait des choses plus extravagantes.
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Comme tous les enfants, ils préféraient les faux espoirs aux promesses tenues.
Ensuite, ils avaient grandi et ils n'aimaient personne.
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C'était injuste, parce que ce n'était pas le genre de chose qui pouvait faire du mal à mouche, et qu'elle allait goûter mon remords tout le temps qu'il m'habiterait.
Les conflits de chacun, les mouvements de conscience autour de sa personne étaient la principale nourriture de mouche.
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Mais pour le tuer, ils devront attendre la fin du dîner, on ne tue pas un invité chez soi, ce sont les lois de l'hospitalité .p97
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Les légendes servent à mettre en valeur la vérité en dégageant l'essentiel du tissu parfois peu lisible de l'existence. P64
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C'est ce soir que la tempête arrive, mais Clarisse n'a pas du tout peur. Elle a hâte que ça commence. Le vent va souffler très fort, assez pour déraciner les arbres.
Devant chez Clarisse il n'y a pas d'arbres. C'est une grande plaine. Clarisse se demande si le vent va déraciner la maison. Mais elle ne sait pas exactement ce qu'elle préfère, que la maison s'envole ou qu'elle reste à sa place.
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Suzanne se souvient d'une période où il y avait de la gaieté dans la maison. Il était difficile de savoir si leurs parents se trouvaient soudain heureux ensemble ou si leur joie à chacun venait d'ailleurs, mais ils étaient légers en présence de l'un de l'autre. C'était particulièrement perceptible pendant les trajets en voiture. Pour Suzanne, les trajets en voiture étaient la vie même, la vie à échelle réduite, mais infiniment précise et déployée. Le passé derrière, l'inconnu devant.
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Il y a longtemps, quand je savais la maison vide, il m’arrivait de téléphoner là-bas. (Jamais je ne l’aurais fait si j’avais pensé qu’il y eût quelqu’un.) J’écoutais la sonnerie dans le combiné, puis, en fermant les yeux, je l’entendais retentir dans le petit bureau. Elle faisait résonner la table comme le vrombissement d’un très gros insecte. Je voyais le téléphone, la table, et l’étroite fenêtre ombragée par les branches du cèdre. J’étais soudain dans cette petite pièce sombre, je retrouvais les photos au mur, celles de mon grand-père, que je n’avais pas connu. Je revoyais le grand placard en fer. Je sentais la fraîcheur de la pièce. Puis, m’accrochant à la sonnerie comme à un fil qu’il ne fallait surtout pas lâcher, je quittais le petit bureau et traversais le couloir. Je visitais les pièces du rez-de chaussée. La sonnerie du téléphone était le sésame qui me permettait de retrouver la maison, comme Peter Ibbetson retrouve celle qu’il aime dans ses rêves. Et je pouvais presque prendre possession de ces lieux, où je m’étais toujours sentie une étrangère mais qui m’habitaient, pourtant, comme une hantise, comme une personne. Je montais l’escalier et j’entrais dans la chambre de ma grand-mère, lumineuse, arrangée avec soin. Celle de ma grand-tante, spartiate et meublée de formica. Je regardais les mouches mortes au pied des fenêtres. Lorsque la maison restait fermée longtemps, après l’été, il y avait souvent des dizaines de mouches mortes sur les rebords des fenêtres et sur le parquet. Puis je montais l’escalier qui menait au deuxième étage, la sonnerie devenait lointaine, presque inaudible, mais j’étais si concentrée que je n’en avais plus besoin. Je pouvais laisser pendre le combiné au bout de ma main. Cet étage comportait à la fois un grenier et un petit appartement inhabité depuis des années. Une salle de bain, une cuisine avec un réfrigérateur antique, une chambre parentale, une chambre d’enfants avec un grand placard à jouets, une salle à manger austère, inquiétante, avec un buffet rempli d’assiettes qui ne servaient jamais, et de lourdes chaises en bois sombre impeccablement rangées autour d’une table, comme si elles attendaient que des fantômes y prennent place.
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C'est ce soir que la tempête arrive, mais Clarisse n'a pas du tout peur. Elle a hâte que ça commence.
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[...] Attendre est l'une des choses qu'Henri sait le mieux faire.
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