Dans le cadre de la rentrée littéraire de printemps, Occitanie Livre & Lecture reçoit des auteurs et autrices pour présenter leur récente parution. C'est au tour de Florence Thinard de présenter son roman "La Reine Soleil", aux éditions Thierry Magnier.
Modération Jean-Antoine Loiseau.
Merci à la librairie Sauramps pour son accueil.
- Moby Dick ! murmura-t-elle.
- Ouais, fit Saïd d'un ton de défi. J'ai pris le plus gros que j'ai trouvé sur les étagères.
(...)
- Mon garçon, dit Yvon Daubigny en lui tapant affectueusement sur l'épaule, c'est le genre de livres qu'une vie entière n'épuise pas !
- C'est plutôt lui qui m'épuisera, rigola Saïd.
- "Gang", c'est pas mal, concéda Victor. Mais les " seniors" non, non et non ! Assez de cette hypocrisie ! Mon senior par-ci, mon senior par-là...Mon senior il est de l'or..l'or de passer à la caisse...Et que je te fais des courbettes ! Que je donne du " personnes âgées" ! Du " nos aînés " ! Du " grand-père" ! Du "mémé" ! Que du blabla, tout ça . Dans notre dos, ils nous traitent de vieux schnocks, de débris, de bouches inutiles.
( p 46)
- Oh, s'écrie Eléonore, c''est comme dans la petite Poule rousse !
- Totalement champêtre ! s'exclame maman, aux anges.
A cet instant, la charmante poule rousse s'approche d'une jonquille et, d'un coup de bec vif et précis, la décapite.
"La pêche industrielle, avec ses immenses filets, rafle des poissons de toutes espèces, de toutes tailles, des tortues des dauphins et des requins qui ne seront ni vendus ni consommés. Chaque année, ce gaspillage représente 30 millions de tonnes d'animaux morts, rejetés à la mer ou transformés en farine pour les élevages." p. 32.
-Alors? C'est ouf, non? triompha Saïd.
Un grand silence lui répondit. Il ne fut rompu que par le "Mon Dieu, Mon Dieu, Mon Dieu" essoufflé de Mme Pérez qui les avaient rejoints.
- C'est grand, hoqueta Fatou.
- C'est beau, souffla Rosalie.
- C'est impossible, grogna Yvon Daubigny.
- Et pourtant... murmura Sarah.
Partout où portait le regard, on ne voyait qu'elle. La mer. Un océan d'un vert immense, le vert des grands fonds.
Lou, c'est mon humaine. Son vrai nom est Louise, mais on l'appelle Lou, c'est plus pratique. Son odeur est un mélange unique que je reconnais entre des millions et des millions. Elle sent bon la jeune humaine, plus un nuage de shampooing à la camomille, une trace de chocolat et un léger arôme d'encre de stylo.
- On a vu un orque, mon pote ! triompha Vishnou. Ça te la coupe, ça, hein ?
- Un orque ? Un truc qui fait de la musique dans les églises ?
- Non, ça c'est un orgue, ricana Karim. Un orque, c'est un cétacé noir et blanc. Énorme.
- Gigantesque, précisa Vishnou.
- Mo-nu-men-tal, ajouta Marie Lou.
- Victor, vous avez avez quelques chose contre les vieux. Ça tourne à l'idée fixe! lança Gisèle, agacée.
- Moi ? s'indigna Victor. Vous n'avez rien compris ! C'est cette société pourrie qui est anti-vieux! On nous méprise ! On nous organise des repas de vieux ! On nous parque dans des maisons de vieux où on nous traite comme des vieux !
( p 43)
Leçon n°1 : la poule n'a pas l'âme aventureuse.
Leçon n°2 : sous ses dehors sensibles, la poule est coriace.
(...) ça me fout les boules de crever, j'ai même pas vraiment commencé à vivre. Moi, j'ai des voyages à faire, des filles à tomber et des livres à lire, merde !