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Critiques de Francesca Melandri (264)
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Tous, sauf moi

Ma première rencontre avec Francesca Melandri date déjà de quelques années, pourtant je me souviens bien de Plus haut que la mer, roman dans lequel elle abordait avec subtilité une période sombre de l’histoire de son pays. Elle s’attaque à nouveau à ce sujet épineux avec Tous, sauf moi, à la fois fresque familiale et historique de l’Italie du XXème siècle.



Tous, sauf moi est le mantra d’Attilio Profeti. Père de quatre enfants, auréolé du prestige de sa réussite professionnelle, il est désormais un vieil homme dont ses proches croient connaitre tous les secrets. Jusqu’au jour où sa fille Ilaria découvre devant sa porte un jeune africain qui prétend être le petit-fils d’Attilio. Intriguée, Ilaria cherche à en savoir plus et peu à peu, découvre le passé méconnu de son père et de son pays.



Il y a dans cette histoire deux niveaux de lecture, le romanesque et l’historique, que Francesca Melandri mêle habilement. Sur le plan strictement romanesque, Francesca nous raconte l’histoire de la famille Profeti partant de la mort d’Attilio Profeti jusqu’aux premières années de mariage de ses parents. Ce faisant elle nous offre une saga familiale riche et passionnante, des personnages marquants même lorsqu’ils n’ont qu’un rôle secondaire dans l’intrigue (je pense notamment à Ottelo, le frère aîné mais éternel second). Je suis loin d’être une romantique, pourtant j’ai accroché à l’histoire d’amour complexe entre Ilaria, enseignante et socialiste, avec son ami d’enfance Piero, député de Silvio Berlusconi. Ce n’est que l’un des points d’accroche entre l’histoire de la famille et l’histoire de l’Italie, car toute l’intrigue imaginée par Francesca Melandri est indissociable de l’histoire contemporaine de son pays.



A travers les destins de ses personnages, Francesca Melandri nous parle de l’Italie. Elle nous raconte les guerres, le fascisme, l’Ethiopie. Elle raconte les violences, la propagande, les théories racistes. Elle ancre également ses personnages dans l’Italie actuelle, parlant d’une classe politique gangrénée par la corruption ou d’immigration. Elle nous livre là un travail ambitieux, basé sur un solide travail de recherche, mais qui, dans le cadre d’un roman pourrait dérouter, voire rebuter, certains lecteurs. J’avoue avoir par moments été perdue, car mes connaissances sur l’histoire italienne sont pour le moins superficielles. Pourtant, raconter ces événements en les mêlant à un roman, permet de les faire connaître à un plus large public. On sent en effet la révolte de l’autrice face aux événements passés mais également devant les événements actuels. C’est un cri d’indignation face à l’hypocrisie et à l’aveuglement généralisés.



A découvrir absolument !
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Tous, sauf moi

Lorsque Babélio a proposé une rencontre avec Francesca Melandri, je me suis précipitée. J'ai découvert cette auteure avec Plus haut que la mer qui évoque les années de Plomb et se déroule en partie en Sardaigne, que j'ai beaucoup aimé. Eva Dort qui raconte un autre épisode de l'histoire de l'Italie : celle des villages germanophones du Haut Adige italianisés au cours de la période fasciste et après la Seconde Guerre mondiale. Francesca Melandri m'a fait découvrir une Italie que je ne soupçonnais pas dans des romans denses et puissants. Gallimard m'a fait parvenir un exemplaire de Tous sauf moi et l'invitation à rencontrer l'écrivaine. 



Le seul défaut de Tous sauf moi est son poids : 568 pages d'un grand format, un pavé pour la lectrice qui a le poignet cassé! Au dessus de 400 pages, je préfère le numérique. C'est un détail . Il ne faut surtout pas s'effrayer de ce pavé parce qu'une fois qu'on est entré dans l'histoire on se laisse entraîner dans une histoire passionnante.



Tous sauf moi est le dernier opus de la trilogie historique. Il retrace l'histoire du fascisme et particulièrement celle de l'aventure coloniale mussolinienne en Ethiopie. Comme dans ses précédents romans, le présent et le passé se télescopent et la saga familiale ne sera pas racontée de façon linéaire. C'est d'ailleurs le présent qui déclenche l'enquête qu'Ilaria mène pour découvrir l'histoire de son père. Un migrant africain débarque sur son palier, à Rome avec une carte d'identité qui prouve qu'il est son neveu : il porte le même nom que son père Attilio Profeti.  Ce dernier, à 95 ans, n'a plus toute sa tête ; sa seule préoccupation "gagner le concours" consiste à survivre plus vieux que tous.



Tous sauf moi est la devise, le refrain, répété comme un mantra depuis son enfance, tous mourront "sauf moi". En effet, la chance est du côté d'Attilio Profetti : il va survivre à une guerre meurtrière. Il réussira, sans même le chercher, à être planqué. Il va s'enrichir et s'élever dans l'échelle sociale par des relations louches. Il va aussi passer à travers les enquêtes des juges dans l’opération mains propres, compromis mais pas assez important pour être condamné. Dans sa vie familiale, il a aussi une chance folle...mais ne spoilons pas le récit.



C'est en fouillant dans la vie de son père qu'Ilaria va découvrir presque un siècle d'histoire. Attilio, chemise noire, est envoyé en Ethiopie, se compromet aussi dans les théories raciales les plus abjectes,  est témoin des massacres.  Plus tard, on découvre  corruption et affaires de Berlusconi. Et finalement, les camps de rétention des migrants. Une histoire peu reluisante !



La romancière a construit un puzzle riche et foisonnant. Les personnalités sont complexes. Rien n'est simple. Au détour d'un chapitre, Francesca Melandri évoque deux personnages historiques qui n'ont rien à voir avec les héros inventés pour le roman : Badoglio et Graziani, figures importantes de l'histoire la plus trouble de l'Italie. Au cours de la rencontre, elle a évoqué le monument à Graziani qui a fait polémique : on célèbre encore les héros du fascisme, même si on sait qu'ils sont responsable de massacres.



Tous sauf moi peut être lu comme un roman historique. Il peut aussi être envisagé sous le prisme des relations familiales. On croit connaître ses parents, son mari. Qu'en sait-on vraiment?



C'est en tout cas un très beau roman!




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Eva dort



Fait historique intéressant, puisque peu connu mais qui m’a fait penser tout le long de la lecture à la légende vivante de l’alpinisme Reinhold Messner, lui aussi de la même région. Une mère, une fille. Deux époques alternent les chapitres. Prose bien fournie, trop peut-être, j’ai un peu décroché les passages sur la politique et difficile de s’y retrouver dans la multitude personnages et les retours arrière. Eva nous raconte aussi le destin du Haut-Adige. Cette région était autrichienne jusqu'en 1919, quand elle fut rattachée à l'Italie à l'issue de la Première Guerre mondiale. Comme elle le dit, je cite : « Mon passeport est italien, ma langue c’est l’allemand, ma terre c’est la partie sud du Tyrol dont les autres parties, le Tyrol du Nord et de l’Est, sont pourtant en Autriche. »

Rien à voir avec ‘Plus haut que la mer’ que j’ai adoré.



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Plus haut que la mer

C’est un roman sensible et pur que nous offre Francesca Melandri dans sa deuxième oeuvre. Une quête intime et troublante, située sur une île faite de soleil et d’odeurs d’été. Une rencontre entre trois personnages qui subissent indirectement l’enfermement ; un moment suspendu entre trois univers qui ne devaient pas se rencontrer, liés par les conséquences d’actes qu’ils n’ont pas choisis : Paolo, ancien professeur de philosophie ayant perdu sa femme, venu rendre visite à son fils assassin, Luisa, jeune paysanne mère d’une famille nombreuse venue visiter son mari arrêté pour meurtre et Nitti, jeune maton enfermé dans une spirale de violence liée à son travail.

Une rencontre qui va rendre chacun de ces personnages à eux-même, à leur vie d’homme et de femme dénuée de cette violence qui rejailli sur les familles et les personnes qui côtoient les personnes incarcérées. Francesca Melandri nous livre ici une oeuvre sensible et douce, où les regards, les attentions et quelques mots suffisent à tisser un lien tout particulier entre ses personnages, êtres éprouvés et fragiles, et ses lecteurs, attentifs et empreints de pudeur.

Une oeuvre qui laisse une grande place à l’émotion et aux non-dits, portée par une écriture fluide d’une grande beauté, qui nous entraîne avec ravissement à la rencontre de vies bouleversées, d’une complicité particulière née entre des personnages ébréchés et la tendresse si douce de l’écriture de Francesca Melandri. Un très beau livre que je vous recommande.
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Eva dort

Ce roman, très bien documenté, m’a fait découvrir un pan d’histoire de l’Italie que je ne connaissais pas : le Tyrol du Sud, région germanophone faisant partie de l’Autriche-Hongrie, a été rattaché à l’Italie suite aux traités mettant fin à la Première Guerre mondiale.



C’est dans cette région du Haut-Adige et sur fond d’Histoire, que le livre relate la saga d’une famille et d’une communauté germanophone isolée et rejetée par une nation en proie aux difficultés économiques et sociales, puis à la montée d’un fort nationalisme, l’arrivée du fascisme et de la 2e Guerre Mondiale, l’instabilité politique d’après-guerre et les années ‘’de plomb’’ pendant lesquelles ont sévi des groupuscules révolutionnaires ; le statut d’autonomie, maintes fois promis, ne sera appliqué qu’au début des années 90 et, ‘’Un matin du printemps de 1998, à la suite des accords de Schengen, en présence des autorités italiennes et autrichiennes, on enleva la barrière séparant les deux pays au col du Brenner. Plus aucune frontière physique ne séparait le Tyrol du Sud de l’Autriche, sa terre mère perdue’’ (citation du roman).

La saga est passionnante avec une large palette de personnages, le fil rouge étant Eva et sa mère Gerda.



J’ai beaucoup aimé la structure du roman : les chapitres alternent présent et passé relatés par Eva. Le présent est un voyage en train la menant du Haut Adige en Calabre (un chapitre = une étape) : des descriptions magnifiques et pleines de sensibilité des différentes régions traversées et de la diversité des paysages. A chaque chapitre de ce présent qui mène Eva vers un personnage qui a marqué son enfance répond un chapitre dans lequel elle évoque la vie de sa mère, sa propre vie et celle de sa communauté dans l’ordre chronologique : un puzzle sur fond d’Histoire.



Un très beau premier roman et un excellent auteur à découvrir.

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Eva dort

On m'a prêté ce livre que j'ai lu bien volontiers enthousiasmée par cet auteur dont j'avais apprécié l'ouvrage "tous sauf moi". j'ai plongé une fois de plus dans l'histoire de l'Italie pays que j'affectionne tout particulièrement, mais dans un de ses aspects méconnus, le conflit dans le Haut Adige ou Tyrol du sud entre les populations germanophones et les italophones complexe et difficile à expliquer. Là encore Francesca Melandri nous emporte mêlant histoire personnelle et histoire tout court avec un style soigné et une analyse fouillée de la psychologie humaine toute en nuances. Un très bon roman qui nous emporte mais qui a beaucoup de contenu.

J'aime beaucoup la littérature italienne contemporaine et ce livre est l'illustration de ce que l'on fait de très bien dans ce domaine.
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Eva dort

Le dernier roman de Francesca Melandri, Tous, sauf moi, n'étant pas disponible à la bibliothèque quand je le cherchais, je me suis rabattue sur Eva dort, et, même si la lecture ne m'a pas autant enthousiasmée que beaucoup, je dois bien avouer avoir complètement découvert un pan de l'histoire que je ne soupçonnais pas.



En effet, dans ce roman, nous avons deux fils conducteurs qui alternent : Eva, la quarantaine, qui traverse l'Italie du Nord au Sud (plus de 1000 kilomètres) un week-end de Pâques, pour rejoindre Vito, pas vu depuis une trentaine d'années, ce qui est l'occasion d'évoquer des souvenirs de cet homme et de sa vie à elle, de sa famille au destin particulier - des Allemands du Sud-Tyrol, terre cédée à l'Italie suite à la première guerre mondiale ; par ailleurs, un narrateur omniscient raconte le destin de cette famille et de leur entourage, de ce village, de l'italianisation forcée à l'époque fasciste, de la ségrégation des Italiens face aux Allemands, des revendications ethniques allant jusqu'au terrorisme avant une pacification, entre 1919 et 1992.



Beaucoup d'aller-retour entre tous ces personnages, ces époques, ces points de vue. Je m'y suis parfois un peu perdue, c'est mon bémol. Mais j'ai trouvé fort intéressante l'histoire de cette région, j'ai été touchée par ces personnages, chacun essayant de se débattre avec ce qu'il a reçu de tradition familiale plus ou moins tendre et de diktats sociaux (fille-mère, homosexualité, richesse et pauvreté / bourgeoisie et paysannerie, transfuge de classe etc.).

En plus du fond très documenté sans pour autant rendre l'écriture didactique, le style très imagé et sensoriel de l'auteure est un bel atout.



Cette lecture m'a donc mis le pied à l'étrier pour son dernier roman !
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Tous, sauf moi

Magistral. Histoire de la colonisation de l’Ethiopie par Mussolini (1935-1940) à travers la vie d’un protagoniste , Attilio Profeti, (1915-2012), chemise noire, homme chanceux, qui parie que tous ceux qu’il a croisé, mourront avant lui, « Tous, sauf moi ».L’arrivée à Rome, d’un jeune migrant éthiopien, qui se dit être lui aussi un petit-fils,vont emmener les autres dans une recherche d’un pan de l’histoire italienne totalement occultée dans les livres scolaires.L’auteure, avec une belle écriture, accessible , nous enchante en nous racontant des pages atroces de cette colonisation portée par une idéologie raciste, et en même temps nous décrit avec humour l’actualité de l’Italie de Berlusconi,, les inégalités, la crise immobilière, les embouteillages à Rome.Et des passages édifiants sur les tracasseries administratives des migrants, les accords passés avec Khadafi . J’ai tellement appris dans ce texte si accessible, si enchanteur..
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Tous, sauf moi

Il m'est difficile de noter ce roman.

Un réfugié, éthiopien se présente un matin chez Ilaria et prétend qu'il est son neveu. Ilaria aurait-elle un frère caché en Éthiopie ? Son père est sénile et ne peut répondre à ses questions.

Pour avoir une réponse à cette interrogation qui la ronge, nous allons faire des allers et retour depuis la 1er guerre à la montée du fascisme, aux années Berlusconi jusqu'à ces dernières années avec la visite de Kadhafi, accueilli avec tous les honneurs à Rome.

La colonisation de l'Éthiopie par l'Italie est abordée et cela m'a permis d'appréhender ce pan de l'histoire qui m'était inconnu.

Les personnages sont complexes et n'est pas le méchant celui qu'on croit.

En cette période actuelle de souffrance à Lampedusa, ce roman est d'actualité.

Toutefois, les allers et retours dans les époques sur trois générations m'ont perdu. Cela ne m'a pas permis de m'attacher aux personnages.

Il y a trop de longueurs et le style nuit souvent à l'intrigue.

A lire pour avoir une bonne vision historique de la complexité de l'Italie du 20ème siècle mais il faut s'accrocher.



















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Plus haut que la mer

Ce livre ne démarre pas tout de suite. Il faut patienter quelques pages avant de réaliser qu'on va poursuivre avec intérêt et plaisir.

Il interroge l'amour inconditionnel que nous pouvons ressentir pour certains êtres qui nous font les aimer au delà de l’innommable.

Il nous parle de ces instants étranges qui mêlent dans nos vies le malheur et parfois un bonheur inattendu.

Il nous confronte aux combats politiques radicaux qui justifient la violence par la violence sans concession et dénués d'affects,

Il nous relate une part de l'histoire contemporaine de l'Italie.
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Tous, sauf moi

Tout d’abord je tiens à remercier les Éditions Gallimard pour l’envoi de ce sublime roman, en vue d’une prochaine rencontre avec l’auteur dans ses locaux.

Attilio Profeti, citoyen romain né en 1915, a longtemps mené une double vie, se partageant entre son épouse officielle, Marella, dont il a eu trois enfants (Federico, Emilio et Ilaria) et sa maitresse, Anita, mère de son dernier fils, Attilio Junior. Cette vie peu conventionnelle lui convenait parfaitement et il n’aurait certes pas voté pour l’autorisation du divorce … Divorce qu’il fut néanmoins contraint d’accepter sous les menaces d’Anita, de vingt-cinq ans sa cadette …

Ce que ses deux familles italiennes ignoraient par contre, c’est son passé de fasciste (chemise noire volontaire de Mussolini en Abyssinie durant la guerre mondiale) et l’existence d’Abeba en Ethiopie, avec qui il a eu un fils (qui portait aussi son nom et lui écrivait en secret …) Alors lorsqu’en 2010, le petit-fils - prénommé également comme son grand-père - vient frapper à la porte de son oncle Attilio et de sa tante Ilaria, c’est la stupeur totale ! Et comment en informer le grand-père de quatre-vingt-quinze ans, à moitié sénile ?…

Francesca Melandri nous offre une très belle - et non moins terrible - saga familiale, et surtout nous éclaire sur l’impact de la colonisation italienne sur l’Éthiopie et l’Érythrée … Sans oublier la place de l’Italie dans le mouvement migratoire, en passant par les relations “diplomatiques” avec la Libye du moment et l’influence du gouvernement peu orthodoxe de Berlusconi … Un livre qui n’a pas dû plaire à tout le monde … (J’ai beaucoup ri en lisant que Kadhafi portait - lors de cette fameuse visite - un uniforme qui n’avait rien à envier à la garde-robe de Michael Jackson ! )

Et un ultime rebondissement vous laissera sans voix à la fin de l’intrigue … Le roman de Francesca Melandri est pour moi un ÉNORME coup de coeur du premier trimestre 2019 !
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Plus haut que la mer

Rencontre émouvante et pathétique entre deux êtres unis par la captivité de leurs proches, pour elle, Luisa, son mari, pour lui, Paolo, son fils. Les prisonniers ont commis des meurtres et sont sur une île où les visites sont acceptées et très réglementées. Leurs chemins vont donc se rencontrer dès l'arrivée et au long de la soirée, de la nuit et du lendemain, jour du retour, car c'est la tempête qui les a empêchés de prendre le bateau prévu. Ils portent à peu près les mêmes peines , avec toutefois des différences sensibles. Pour Paolo, l'incarcération de son fils est une douleur qui en causé d'autres, comme la mort de sa femme. Pour elle, son mari, violent et non aimant, a manqué pour les travaux de la ferme et pour les enfants en tant que père. Ils vont partager leurs détresses et même celle d'un gardien de prison qui va les accueillir et vivre avec eux des moments de partage de vie.

Les choses sont dites délicatement, lentement, la mer et l'île tiennent un rôle majeur dans leur rencontre et une poésie quelquefois douloureuse émane des fulgurants instants qu'ils vivent à deux ou à trois.

C'est un roman bien structuré, assez court, tout en densité cependant du vécu sur l'île et lors du voyage retour. Les personnalités sont très approfondies par l'auteur et le lecteur vit avec eux et en eux ce huis clos inattendu.
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Plus haut que la mer

Paolo et Luisa se rencontrent sur le ferry qui les amène sur une île où se trouve la prison de haute sécurité où sont enfermés, son mari pour Luisa et son fils pour Paolo.



Les prisonniers le sont tous deux pour des raisons très différentes et Luisa et Paolo n'ont pas connu la même vie. Mais leur statut de proche des prisonniers et la tempête qui va les obliger à rester une nuit sur l'île va les rapprocher. Ils vont enfin chacun pouvoir parler de cette douleur, ce poids qui les empêche de vivre pleinement.



Un roman subtil et tout en douceur malgré les épreuves que Paolo et Luisa vivent. Une écriture forte et touchante avec des personnages attachants.



Un roman court et intime qui va bien avec cette courte nuit.
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Plus haut que la mer

Enchaîner deux livres du même auteur n'a jamais eu de succès pour ma part. Après avoir dévoré Eva dort, le premier roman de Francesca Melandri, j'ai voulu lire dans la foulée le deuxième roman mais je n'ai pas retrouvé la flamme qui illuminait mes yeux auparavant. Certes, l'histoire est originale, s'appuie toujours sur la grande Histoire pour conter la petite, ou ici les petites, mais le côté haletant de la fresque familiale du premier roman est ici évanoui.



Pour autant l'histoire est originale, bien construite, les personnages attachant et le style de Melandri limpide
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Plus haut que la mer

un moment plein d'humanité ; nous suivons Paolo et Luisa dans un périple d'amour mais tout en délicatesse
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Plus haut que la mer

1979. Italie. Sur une île, une prison. Un soir, à cause d'un accident de voiture, deux visiteurs (un homme et une femme) ne pourront pas quitter l'île. Les voilà réunis, contraints de partager leur repas et un toit avec le gardien de prison.



Une couverture de roman qui nous permet de rentrer directement dans l'histoire. Un huis-clos où quelque chose va se jouer dans le destin de ces personnes. Des liens se tissent, une complicité naît, mais aussi beaucoup de non-dits.



J'ai été transporté par ce roman de l'intime et délicat avec des personnages magnifiques plongés dans un décor à la fois grandiose et angoissant. Un roman émouvant et très humain.



Et puis et surtout cette magnifique écriture.
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Eva dort

Qui connait le Haut-Adige, le Sud-Tyrol, les provinces autonomes de Bolzano et de Trente ? Qui sait qu'il s'agit, sous ces noms bigarrés, de la même région, autour des Dolomites, où l'on parle, outre l'italien et l'allemand, une vieille langue romane, l'une des plus rares d'Europe : le ladin !



On découvre tout cela, et bien d'autres choses, en lisant le roman de Francesca Melandri. On se régale de la cuisine savoureuse du Tyrol. On suit avec émotion l'histoire d'Eva, et celle de sa mère Gerda. Enfances pauvres et difficiles, dans ce village de montagne déshérité, jusqu'à l'extraordinaire prospérité surgie de l'exploitation de l'or blanc, de l'équipement en remontées mécaniques, du développement du tourisme chez l'habitant et de l'hôtellerie, où Gerda, belle fille et courageuse, a su s'imposer comme cuisinière de talent. Dans le roman, Eva, sa fille, jeune femme libérée et professionnelle, est en route vers la Calabre. Elle va voir une dernière fois celui qui fut comme son père, qui n'a pu vivre avec sa mère et qui est en train de mourir. Au cours d'un long voyage en train de mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres, du nord au sud de l'Italie, surgissent les paysages changeants de la péninsule derrière la vitre du compartiment, avec en en surimpression ou flash-back, ses souvenirs et toute l'histoire de son Sud-Tyrol natal. Histoire douloureuse de ce territoire des marches, arrachée à l'empire autro-hongrois après la première guerre mondiale pour être confié à l'Italie, qui, avec Mussolini le colonisera sans ménagement. Histoire qui, d'une certaine manière, annonce et condense l'histoire de l'Italie toute entière. Apparaissent les figurent mythiques du sud Tyrol d'autrefois et d'aujourd'hui : Andreas Hofer, bien sûr, libérateur éphémère d'Innsbruck à l'époque napoléonienne; Silvius Magnago, gouverneur du Tyrol pendant près de quarante ans, qui réussit, au milieu des attentats qui ravagent la province, à obtenir un statut d'autonomie pour son pays; Aldo Moro, fin négociateur, "à la voie basse et éraillée", dont on retrouve en mai 1978 le corps plié sous une couverture dans une voiture en plein centre de Rome.



Le lecteur retrouvera bien d'autres évocations fortes, où se mêlent petite et grande histoire, au gré des insomnies et des rêves d'Eva, dont le brusque sommeil rythme ce roman passionnant. L'Europe, parmi d'autres bienfaits trop souvent oubliés, a aidé à panser ces blessures. Et au Sud-Tyrol aujourd'hui, les enfants parlent l'allemand et l'italien, et aussi l'anglais avec les touristes qui se pressent à Val Gardena.
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Tous, sauf moi

Un roman que l'on peut classer dans la rubrique historique.

Un livre très poignant qui relate les rapports entre l'Italie et l'Ethiopie.

Deux peuples qui se confrontent atrocement dont un à largement le dessus sur l'autre.

L'auteur relate une très grande histoire avec beaucoup de passion rendant ce pavé très intéressant et non difficile à lire.
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Plus haut que la mer

J'ai adoré cette histoire.

La rencontre de deux personnes liée par un lieu (la prison), une vie de visite.

Cette rencontre de deux personnes qui n'ont pas la vie facile mais qui arrivent à se comprendre parce qu'ils vivent la même chose.

J'ai beaucoup aimé la partie de pêche et le moment où ils sont bloqués sur l'île, il y a beaucoup de sous entendu entre les trois personnages. C'est un beau moment de joie malgré le lieu, le temps.



Pour finir, j'ai beaucoup aimé cette écriture fine tout au long qui dit justement ce qu'il se passe sans en faire trop.
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Eva dort

C est la première fois que je lis un ouvrage de Francesca Mélandri dont le premier métier est documentaliste. Cette expérience professionnelle est d'ailleurs très perceptible tant l 'Histoire prend une place importante dans ce roman.,celle du Haut Adige-Sud Tyrol , province autrichienne devenue italienne en 1919 à la suite de la défaite allemande lors de la première guerre mondiale.A travers les personnages de Gerda et de sa fille Eva, nous découvrons ainsi les traditions de cette region, son integration douloureuse et chaotique à la république italienne , les différences entre italiens et germanophones et enfin le compromis de gouvernance trouvé entre les parties pour une cohabitation pacifiée;cet accord toujours en vigueur confrère d 'ailleurs une large autonomie au Sud tyrol haut Adige.

Sans jamais prendre partie, Francesca Mélandri nous relate les faits historiques et au passage nous dit aussi combien il etait difficile de vivre "hors les normes"à cette époque , comme notamment d être fille -mère ou homosexuel.

Enfin ,ce livre est aussi un voyage du Nord au Sud de l Italie. Grâce à un trajet en train. nous découvrons la diversité de ce pays; diversité certes géographique mais également culturelle.

Seul bémol à ces louanges ,la faiblesse de caractère des personnages qui ne sont pas assez "fouillés"sauf peut être celui d 'Eva . Celle ci d' ailleurs prend souvent le statut de narrateur au détriment à mon sens de dialogues qui auraient permis de donner un peu plus de vie et de chair à la petite histoire dans la Grande .

Ce roman n 'en demeure pas moins passionnant d' un point de vue historique et d'une lecture très agréable .
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