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4/5 (sur 148 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rochester, Etats-Unis , le 18/07/1925
Mort(e) à : Perigueux , le 13/12/1971
Biographie :

Né en 1925 à Rochester aux Etats-Unis, il était le fils d'un pianiste français célèbre, mort peu avant sa naissance. De sa mère, peintre sur céramique, qu'il jugeait idiote et qui le lui rendait bien, il ne revendiquait seulement que l'origine slave, se voulant un barbare nomade venu d'Asie et de Russie.
Attiré par l'art, il quitte l'école à l'âge de treize ans pour suivre des cours de dessin. En 1941, il s'inscrit dans un des mouvements de jeunesse qui prolifèrent sous le régime de Vichy, mais dès 1942 il s'en détache pour devenir acteur dans un théâtre ambulant. S'engageant, en 1944, au dépôt de la flotte à Toulon, puis passe en Algérie française où il se retrouve à Alger. Il ne s'y attarde guère, pressé de rejoindre le Sud qu'il pressent être son véritable pays, et où il rejoint son oncle Marcel Augiéras, militaire colonial en retraite, qui vit à El Goléa, dans le Sahara. François Augiéras est alors abusé sexuellement par son oncle, découvrant par là ses propres penchants homosexuels. Augiéras s'inspire de cet épisode pour écrire en 1949, Le Vieillard et l'Enfant, qu'il publie à compte d'auteur sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. L'ouvrage retient l'attention d'André Gide qui, quelques mois avant son décès, rencontre le jeune écrivain. Le Vieillard et l'Enfant est publié en 1954 par les éditions de Minuit. Solitaire et révolté, Augiéras multiplie les voyages, parcourant notamment l'Algérie et la Grèce, et faisant retraite au mont Athos. En 1957-1958, il participe à la revue Structure, que dirige Pierre Renaud à Paris, puis s'engage dans une compagnie de méharistes du sud algérien. Ses livres s'inspirent de sa vie mouvementée. D'un tempérament panthéiste, Augiéras évoque ouvertement dans ses écrits l'attirance sexuelle à la fois pour les garçons et les jeunes filles, mais également pour les animaux.
Détestant la religion chrétienne, il se rattachait aux dieux païens antérieurs à cette ère. Persuadé d'avoir eu plusieurs vies, il se pensait immortel et croyait fermement être venu sur Terre, non pas du lointain passé, mais du... futur. Son âme, selon lui, était une partie du cosmos. Miné par la pauvreté et la malnutrition, prématurément vieilli par ses conditions de vie, il s'installe dans une maison de repos à Fougères, puis dans un hospice pour indigents à Montignac. Un voyage au Mont Athos est publié en 1970. Usé du coeur, François Augiéras meurt le 13 décembre 1971 à l'hôpital de Périgueux.

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François Augiéras (1925-1971) : Une vie, une œuvre [2000 / France Culture]. Par Christian Giudicelli. Réalisation : Marie-Andrée Armynot. Équipe technique : Christian Fontaine et Stéphane Desmond. Émission “Une vie, une œuvre” diffusée sur France Culture le 6 août 2000. François Augiéras est un écrivain français, né à Rochester (État de New York) le 18 juillet 1925 et décédé à Périgueux le 13 décembre 1971. François Augiéras est le fils de Pierre Augiéras, un pianiste français renommé, et d'une mère peintre sur porcelaine d'origine polonaise. Pierre Augiéras, installé aux États-Unis pour raisons professionnelles, meurt d'une appendicite deux mois avant la naissance de son fils. Revenu en France quelques mois après sa naissance, François Augiéras passe son enfance seul avec sa mère. À Paris, qu'il trouve sinistre, il étudie au collège Stanislas. Il vit ensuite à Périgueux, où il s'installe à l'âge de huit ans. À l'âge de treize ans, à la bibliothèque municipale, il découvre André Gide, Nietzsche et Arthur Rimbaud. Attiré par l'art, il quitte l'école à l'âge de treize ans pour suivre des cours de dessin. En 1941, il s'inscrit dans un des mouvements de jeunesse qui prolifèrent sous le régime de Vichy, mais dès 1942 il s'en détache pour devenir acteur dans un théâtre ambulant. Il s'engage, en 1944, au dépôt de la flotte à Toulon, puis passe en Algérie où il se retrouve à Alger. Il ne s'y attarde guère, pressé d'aller vers le Sud qu'il pressent être son véritable pays, et où il rejoint son oncle Marcel Augiéras, militaire colonial en retraite, qui vit à El Goléa, dans le Sahara. Augiéras s'inspire de cet épisode pour écrire en 1949, “Le Vieillard et l'Enfant”, qu'il publie à compte d'auteur sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. L'ouvrage retient l'attention d’André Gide qui, quelques mois avant son décès, rencontre le jeune écrivain après que ce dernier lui a envoyé deux lettres. Augiéras décrit plus tard un Gide manifestement ému par sa rencontre avec lui, et s'imagine comme le « dernier amour » du grand écrivain. “Le Vieillard et l'Enfant” est publié en 1954 par les Éditions de Minuit et une rumeur prétend alors qu'« Abdallah Chaamba » est un pseudonyme posthume de Gide. Solitaire et révolté, Augiéras multiplie les voyages, parcourant notamment l’Algérie et la Grèce, et faisant retraite au mont Athos. En 1957-1958, il participe à la revue “Structure”, que dirige Pierre Renaud à Paris, puis s'engage dans une compagnie de méharistes du sud algérien. Ses livres s'inspirent de sa vie mouvementée. Lui-même écrit : « J'ai accepté – ou appelé – de dangereuses aventures, toujours avec cette arrière-pensée : ça deviendra des livres ! » D'un tempérament panthéiste, Augiéras évoque ouvertement dans ses écrits l'attirance sexuelle à la fois pour les garçons et les jeunes filles, mais également pour les animaux. En 1964 paraît sans nom d'auteur, aux éditions Julliard, “L'Apprenti sorcier”, un texte peu connu, sauvage, d'une force peu commune, où un adolescent entretient des rapports masochistes avec le prêtre chez qui il est placé, puis vit une histoire d'amour avec un jeune garçon. En 1967, Augiéras achève le premier livre qu'il signe de son véritable nom, “Une adolescence au temps du Maréchal et de multiples aventures”. Les errances, la précarité, l'extrême solitude aggravent son état de santé. Les séjours à l'hôpital de Périgueux se succèdent. À la fin des années 1960, il réside un temps dans les grottes de Domme pour échapper aux conditions de vie dans les hospices, et y écrit sur des cahiers d'écolier. Son livre “Domme ou l'Essai d'occupation”, qu'il ne parvient pas à faire éditer de son vivant, est inspiré de sa vie dans les grottes. Miné par la pauvreté et la malnutrition, prématurément vieilli par ses conditions de vie, il s'installe dans une maison de repos à Fougères, puis dans un hospice pour indigents à Montignac. “Un voyage au Mont Athos” est publié en 1970. Usé du cœur, François Augiéras meurt le 13 décembre 1971 à l'hôpital de Périgueux. Il est inhumé à Domme le 18 décembre 1971. L'un de ses rares amis, l'instituteur Paul Placet, s'emploie ensuite à faire connaître l'œuvre d'Augiéras en organisant des expositions de ses peintures et en diffusant ses manuscrits. Avec la participation de : Jean Chalon, écrivain et exécuteur testamentaire de l’œuvre de François Augiéras Michel Mardore, romancier, critique de cinéma, réalisateur, photographe, auteur d’un projet de film inabouti, d’après le livre “L’Apprenti sorcier” de François Augiéras Paul Placet, écrivain et ami intime de François Augiéras, auteur d’une biographie intitulée “François Augiéras, un barbare en Occident” (La Différence) Stéphane Sinde, auteur d’un film documentaire sur François Augiéras : “François Augiéras, un essai d’occupation” Textes lus par Fabrice Eberhard Sources : France Culture et Wikipédia

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Citations et extraits (109) Voir plus Ajouter une citation
Instants délicieux de la fin de la nuit. Pas un souffle de vent. On ne voit rien du Monde.
C’est une absence de tout ; les moments ne sont plus faits que de rien ; tout paraît suspendu.
L’air immobile n’agite pas une branche ; plus un oiseau ne chante.
On ne ressent que le charme intensément répandu de la vie souveraine de la terre et du ciel, si puissamment, qu’il n’y a qu’à y puiser pour en tirer ce qu’on veut.

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Des relations magiques entre l'Homme et le Cosmos vont à nouveau s'établir : ce qui se passe, c'est plus que l'avènement d'une religion, c'est la réapparition de l'Homme Vrai, la renaissance de l'Homme Fils de la Terre et des Astres ! De l'Homme aux dimensions de l'Univers ! L'Ere du Christ est finie, un point de rupture est atteint ; les circonstances sont favorables à une réinvention de l'Homme (p. 126).
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François Augiéras
Il me faut accepter ma solitude en évitant de la trop ressentir de crainte de tomber dans un désespoir inutile;car il y a une part d'appel dans les sanglots les plus solitaires : on croit pleurer sur soi; à la vérité on ne verse de larmes qu'avec l'arrière- pensée que d'autres sauront qu'on a pleuré, vous porteront secours ("Domme ou l'Essai d'occupation",Fata Morgana,1982,p.44)
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Le Sarladais, appelé aussi Périgord noir, à cause de la présence et de l’épaisseur d’une végétation de petits chênes sombres et de noyers, est un pays en partie déserté, planté ça et là de champs de maïs et de blé, et d’étroites plantations de tabac.
Pays sauvage pour qui sait voir, c’est un pays des esprits. Un pays de sorciers.
Templiers, barons, prêtres, paysans, tous ici le furent plus ou moins, et les vertes et noires campagnes sarladaises, résonnantes encore des cris des premiers âges, gardent un peu de l’âme de tous ceux-là qui furent des magiciens.
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Le Monde était là devant mes yeux, celui des astres et des feuilles dans le Grand Temps de la Nuit. La terre tournait lentement dans un ciel pur strié de nuages roses pointus comme des avants de barque. Les rochers et les bois vivaient au clair de lune leur vraie vie, loin des hommes. Et moi aussi je vivais avec eux ma vraie vie; je nourrissais mon âme, je m'abreuvais de bonheur, je buvais la force du Monde; c'était cela le réel, le durable, l'inoubliable.
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L'Univers n'est pas ce que les Hommes croient; l'âme est infinie, et l'espace un gigantesque cristal reflétant, dans tous les temps possibles, la Lumière Primordiale, que l'Occident s'obstine à vouloir appeler Dieu.
Je monte sur une avancée de la pierre pour voir de plus près mes grandes étoffes peintes, dont la présence insolite dans cette caverne oubliée des Hommes me fait pénétrer dans une éternité de rêves. Je pose délicatement la main sur tel personnage, en un geste de reconnaissance et d'amour, mes lèvres sur tel visage, mon front contre un ciel criblé d'astres, puis mes yeux contre l'or.
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Je ferme les yeux, et je rappelle à moi un savoir très ancien : il y a deux pierres à côté de mes doigts, je les touche doucement, comme en aveugle. J'en saisis une, la plus légère, et je commence à les frapper l'une contre l'autre, à petits coups discrets, puis rapides, avec des silences et des reprises obstinées. Très vite, je suis emporté par le rythme, et j'y prends plaisir. Deux pierres cognées l'une contre l'autre donnent un son humble, primaire, d'une indépassable pauvreté qui me saoule et m'atteint profondément : il est à la mesure exacte de ma propre détresse puisque j'en suis réduit, en fait d'instrument de musique, à deux cailloux cognés obstinément. Cette similitude dans la pauvreté me porte à m'identifier au bruit que font mes pierres, des chocs faibles, désespérés, gais, amortis par la proximité de la roche et par celle du sol lourdement sablonneux. Je deviens ce bruit, il me tire hors de moi. Paupières closes, affolé par le bruit que je fais, je ne suis plus qu'une âme qui passe du côté des forces du Monde et peut tout provoquer par écho.

(…) Qu'ai-je voulu, souhaiter, pendant cet appel aux forces du Monde? Du fond de ma petite grotte, à coups de pierres, j'ai crié ma détresse. Cependant, ce bruit de pierres cognées obstinément, pendant des heures, plairait-il aux Hommes, s'ils pouvaient l'entendre du sentier des falaises ?
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On n'allait pas très vite, mais rien ne nous pressait. J'aimais les jeunes femmes, puis retrouver le clan des hommes. Celui-là pur sur les eaux bleues du fleuve: Le grand fleuve des Morts au paradis des arbres et des fleurs.
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Alors, de cette obscure nuit jaillit une lueur.
Je me dis que de vieilles phrases, du temps des rois, traversées de candeurs rustiques, et ma folie habilement tissée, composeraient une étonnante étoffe qui mériterait de survivre.
Un petit livre, bien et mal écrit tout à la fois, semblable à une étoffe rustique et belle.
Une sorte de tapisserie.
Il me vint à l'esprit de la filer de grosse laine mêlée de fine soie.
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Quant à l’enfant, je l’aimais avec cette force-là de l’été. Tout mon être tendait vers lui. Comme la lumière de midi qui oblige à fermer les yeux, l’amour que je lui portais m’aveuglait et me cachait les dangers que je courais à vouloir le revoir. Un charme nous unissait ; il nous séparait des autres hommes et il nous protégeait des fâcheuses conséquences de cet amour. L’enfant le ressentait ; était-ce moi qu’il aimait, ou cette impunité, ce charme, plus que moi ?
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La jeunesse au vert
Le vieillard et l'enfant
Les vieux s'amusent
Quand j'étais vieux
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