AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de François Furet (51)


La révolution, c'est l'imaginaire d'une société devenu le tissu même de son histoire.
Commenter  J’apprécie          20
On voit apparaître sous la Restauration une figure du roi martyr, calquée sur celle du Christ, qui n'a plus rien à voir avec la construction juridico-politique de la monarchie française d'Ancien Régime, sans qu'elle contribue pour autant à enraciner dans l'opinion l'image d'un roi constitutionnel. Les ultras réinventent un culte de la monarchie alors qu'ils croient entretenir ou restaurer l'ancien; mais le nouveau, en s'alimentant au malheur des Bourbons, ne tire sa substance que des années révolutionnaires. Il redouble la séparation du peuple et du roi au lieu de la conjurer.
Commenter  J’apprécie          11
La révolution, ce n'est pas seulement le "saut" d'une société à une autre ; c'est, aussi, l'ensemble des modalités par lesquelles une société civile, subitement "ouverte" par la crise du pouvoir, libère toutes les paroles dont elle est porteuse.
Commenter  J’apprécie          11
Les événements révolutionnaires sont, par nature, des événements à très forte "charge" idéologique, et dans lesquels la fonction de masque exercée par l'idéologie par rapport aux processus réels joue un rôle maximum. Toute révolution est une bouleversante rupture dans les esprits ; mais aussi, dans les faits, une formidable reprise en compte du passé. Le premier devoir de l'historien est de dissiper l'illusion fondatrice et finaliste qui ligote l'immense événement, ses acteurs et leurs héritiers.
Commenter  J’apprécie          11
François Furet
Le paradoxe de l’Europe est que sa plus spectaculaire invention, l’État-nation, est aussi ce qui l’empêche d’exister comme telle. (Cité dans Paul Sabourin, "L’État nation face aux Europes", 1994)
Commenter  J’apprécie          10
Mais si l'an II tient une place à part dans la longue histoire des classes inférieures, il le doit moins aux masses de la sans-culotterie qu'à son encadrement.

P212
Commenter  J’apprécie          10
Beaucoup pensent ce que Robespierre exprime le 25 février : "Je ne dis pas que le peuple soit coupable, je ne dis pas que ses actes soient un attentat ; mais quand le peuple se lève ne doit-il pas avoir un but digne de lui, mais de chétives marchandises vont-elles l'occuper ?"
Commenter  J’apprécie          10
La Révolution française a baptisé ce qu'elle a aboli.Elle l'a appelé l'"ancien régime" .Mais par là ,davantage que ce qu'elle supprimait ,elle a défini ce qu'elle voulait être: une rupture radicale avec le passé ,rejeté dans ls ténèbres de la barbarie.
Commenter  J’apprécie          10
Les sciences sociales ont, comme le marxisme ,le projet d'expliquer les faits sociaux .mais elles ne constituent pas un corps de doctrines unifié ,même des interprétations partielles qui pourraient être unanimement reçues
Commenter  J’apprécie          10
(Prairial 1794) L'enthousiasme de l'opinion (i.e. après la Fête de l'Etre Suprême) sera pourtant de courte durée : le 22 prairial est votée la loi qui réforme la procédure du Tribunal révolutionnaire, supprime les preuves et la défense, et engage la Terreur dans une phase d'accélération incontrôlable. S'agit-il seulement d'une coïncidence malheureuse ? En fait, le décor de la cérémonie du 20 prairial n'était pas destiné à remplacer la guillotine , et de l'un à l'autre décret il existe des correspondances qui ne peuvent être fortuites : appui et guide des hommes vertueux, l'Etre suprême est susceptible de devenir la source de cette force morale nécessaire aux juges qui "font leur devoir ..., vivent sans crainte et agissent sans remords", comme dit Couthon le 22 prairial. Principe simple de distinction du bien et du mal et garantie de sanction, l'Etre suprême est cet instrument qui permet à la justice révolutionnaire de reconnaître et de frapper les ennemis de la patrie, sans autre règle que "la conscience des jurés, éclairée par l'amour de la patrie." Loin d'annoncer la fin de la Révolution, le nouveau culte civique donne à la Terreur un fondement moral et une légitimation rendue indispensable par la disparation - l'élimination des factions et les victoires militaires aidant - de tout critère crédible pour la sélection des méchants.

Patrice Guéniffey, p. 269.
Commenter  J’apprécie          10
Et lors de la disette de Ventôse ,un cordonnier conseille de se porter aux prisons pour y égorger les détenus ,les faire rôtir et les manger ,et "qu'ils préfèreraient faire manger des chats aux patriotes,on les mangerait comme des chiens"
Commenter  J’apprécie          00
Un autre élément de la culture révolutionnaire est en train de bouger dans les esprits et dans les mœurs , et ce n'est pas le moindre :l'idée de nation tout simplement .Notre génération a vu disparaître les soldats de Verdun et vieillir les hommes de la Résistance . Tout ce qui sépare les deux épisodes n'empêche qu'ils témoignent ensemble d'une passion collective comparable: l'habitude nouée depuis la révolution d'investit ma nation du sentiment de l'universel .
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de François Furet (359)Voir plus

Quiz Voir plus

Balzac ou Zola ?

La femme de trente ans

Honoré de Balzac
Émile Zola

20 questions
360 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , titres , écrivainCréer un quiz sur cet auteur

{* *}