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Citations de François-René de Chateaubriand (1132)


Pourquoi te pleuré-je dans ton berceau de terre, ô mon nouveau-né ? Quand le petit oiseau devient grand, il faut qu’il cherche sa nourriture, et il trouve dans le désert bien des graines amères. Du moins tu as ignoré les pleurs ; du moins ton cœur n’a point été exposé au souffle dévorant des hommes. Le bouton qui sèche dans son enveloppe, passe avec tous ses parfums, comme toi, ô mon fils ! avec toute ton innocence. Heureux ceux qui meurent au berceau, ils n’ont connu que les baisers et les souris d’une mère !
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François-René de Chateaubriand
L'Angleterre est toute Shakespeare, Chateaubriand
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Shakespeare est au nombre des cinq ou six écrivains qui ont suffi aux besoins et à l'aliment de la pensée : ces génies mères semblent avoir enfanté et allaité tous les autres. Homère a fécondé l'antiquité ; Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane, Horace, Virgile sont ses fils. Dante a engendré l'Italie moderne, depuis Pétrarque jusqu'au Tasse. Rabelais a créé les lettres françaises ; Montaigne, La Fontaine, Molière viennent de sa descendance. L'Angleterre est toute Shakespeare, et, jusque dans ces derniers temps, il a prêté sa langue à Byron, son dialogue à Walter Scott. On renie souvent ces maîtres suprêmes ; on se révolte contre eux ; on compte leurs défauts ; on les accuse d'ennui, de longueur, de bizarrerie, de mauvais goût, en les volant et en se parant de leurs dépouilles ; mais on se débat en vain sous leur joug. Tout se teint de leurs couleurs ; partout s'impriment leurs traces : ils inventent des mots et des noms qui vont grossir le vocabulaire général des peuples ; leurs dires et leurs expressions deviennent proverbes, leurs personnages fictifs se changent en personnages réels, lesquels ont hoirs et lignée. Ils ouvrent des horizons d'où jaillissent des faisceaux de lumière ; ils sèment des idées, germes de mille autres ; ils fournissent des imaginations, des sujets, des styles à tous les arts : leurs œuvres sont des mines inépuisables ou les entrailles mêmes de l'esprit humain.
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En arrivant chez les Natchez, René avait été obligé de prendre une épouse, pour se conformer aux moeurs des Indiens; mais il ne vivait point avec elle. Un penchant mélancolique l'entraînait au fond des bois; il y passait seul des journées entières, et semblait sauvage parmi des sauvages.
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Je vois un jeune homme entêté de chimères, à qui tout déplaît, et qui s'est soustrait aux charges de la société pour se livrer à d'inutiles rêveries. On n'est point, monsieur, un homme supérieur parce qu'on aperçoit le monde sous un jour odieux.
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Quand la nature et les hommes sont impitoyables, il est bien touchant de trouver un Dieu prêt à pardonner : il n’appartenait qu’à la religion chrétienne d’avoir fait deux sœurs, de l’innocence et du repentir.
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Mais ce qu'il faut admirer en Bretagne, c'est la lune se levant sur la terre et se couchant sur la mer.
Établie par Dieu gouvernante de l'abîme, la lune a ses nuages, ses vapeurs, ses rayons, ses ombres portées comme le soleil ; mais comme lui, elle ne se retire pas solitaire ; un cortège d'étoiles l'accompagne. À mesure que sur mon rivage natal elle descend au bout du ciel, elle accroît son silence qu'elle communique à la mer ; bientôt elle tombe à l'horizon, l'intersecte, ne montre plus que le moitié de son front qui s'assoupit, s'incline et disparaît dans la molle intumescence des vagues. Les astres voisins de leur reine, avant de plonger à sa suite, semblent s'arrêter, suspendus à la cime des flots. La lune n'est pas plus tôt couchée, qu'un souffle venant du large brise l'image des constellations, comme on éteint les flambeaux après une solennité.

p.72
Livre premier
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Quoi qu’il en soit, la fondation de l’église du Saint-Sépulcre remonte au moins au règne de Constantin il nous reste une lettre de ce prince, qui ordonne à Macaire, évêque de Jérusalem, d’élever une église sur le lieu où s’accomplit le grand mystère du salut. Eusèbe nous a conservé cette lettre. L’évêque de Césarée fait ensuite la description de l’église nouvelle, dont la dédicace dura huit jours. Si le récit d’Eusèbe avait besoin d’être appuyé par des témoignages étrangers, on aurait ceux de Cyrille, évêque de Jérusalem ( Catéch., 1-10-13), de Théodoret, et même de l’ Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, en 333 : Ibidem, jussu Constantini imperatoris, basilica facta est mirae pulchritudinis.

Cette église fut ravagée par Cosroès II, roi de Perse, environ trois siècles après qu’elle eut été bâtie par Constantin. Héraclius reconquit la vraie croix, et Modeste, évêque de Jérusalem, rétablit l’église du Saint-Sépulcre. Quelque temps après, le calife Omar s’empara de Jérusalem, mais il laissa aux chrétiens le libre exercice de leur culte. Vers l’an 1009, Hequem ou Hakem, qui régnait en Égypte, porta la désolation au tombeau de Jésus-Christ. Les uns veulent que la mère de ce prince, qui était chrétienne, ait fait encore relever les murs de l’église abattue ; les autres disent que le fils du calife d’Égypte, à la sollicitation de l’empereur Argyropile, permit aux fidèles d’enfermer les saints lieux dans un monument nouveau.
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Tout à coup une porte s'ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime.Monsieur de Talleyrand soutenu par Monsieur Fouché
Mémoires d' Outretombes
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Quand on a beaucoup et longuement souffert, on ne se souvient plus que de soi ; l'infortune personnelle est une compagne un peu froide, mais exigeante ; elle vous obsède; elle ne laisse de place à aucun autre sentiment, ne vous quitte point, s'empare de vos genoux et de votre couche.
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François-René de Chateaubriand
... l'intelligence courte croit tout voir, parce qu'elle reste les veux ouverts ; l'intelligence supérieure consent à fermer les yeux, parce qu'elle aperçoit tout en dedans.
(L 5 Chapitre 15)
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Ma tante, Madame de Bedée, qui voyait mon oncle manger gaiement son fonds et son revenu, se fâchait assez justement ; mais on ne l'écoutait pas, et sa mauvaise humeur augmentait la bonne humeur de sa famille ; d'autant que ma tante était elle-même sujette à bien des manies : elle avait toujours un grand chien de chasse hargneux couché dans son giron, et à sa suite un sanglier privé qui remplissait le château de ses grognements. Quand j'arrivais de la maison paternelle si sombre et si silencieuse, à cette maison de fêtes et de bruit, je me trouvais dans un véritable paradis.
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A cette époque déjà lointaine (1836), et qui fut l'âge d'or, j'allais dire l'âge d'innocence de l'industrialisme, il n'était pas rare de voir les capitaux se grouper autour d'une idée philanthropique ; de même que l'on s'associait aussi pour exploiter les mines du Saint-Bérain ou les bitumes du Maroc, on s'associait aussi pour élever des orphelins ou pour distribuer des soupes économiques. Puisqu'on mettait tout en actions, même la morale, pourquoi n'y mettrait -on pas la gloire et le génie ?
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Si l'on pouvait dire au temps : "tout beau ! " on l'arrêterait aux heures de délices ; mais comme on ne le peut, ne séjournons pas ici-bas ; allons-nous en, avant d'avoir vu fuir nos amis, et ces années que le poète trouvait seules dignes de la vie : Vita dignior aetas. Ce qui enchante dans l'âge des liaisons devient dans l'âge délaissé un objet de souffrance et de regret. On ne souhaite plus le retour des mois riants de la terre ; on le craint plutôt : les oiseaux, les fleurs, une belle soirée de la fin d'avril, une belle nuit commencée le soir avec le premier rossignol, achevée le matin avec la première hirondelle, ces choses qui donnent le besoin et le désir du bonheur, vous tuent. De pareils charmes, vous les sentez encore, mais ils ne sont plus pour vous : la jeunesse qui les goûtent à vos côtés et qui vous regarde dédaigneusement, vous rend jaloux et vous fait mieux comprendre la profondeur de votre abandon. La fraîcheur et la grâce de la nature, en vous rappelant vos félicités passées, augmentent la laideur de vos misères. Vous n'êtes plus qu'une tache dans cette nature, vous en gâtez les harmonies et la suavité par votre présence, par vos paroles, et même par les sentiments que vous oseriez exprimer. Vous pouvez aimer, mais on ne peut plus vous aimer. La fontaine printanière a renouvelé ses eaux sans vous rendre votre jouvence, et la vue de tout ce qui renaît, de tout ce qui est heureux, vous réduit à la douloureuse mémoire de vos plaisirs.
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Pourquoi suis-je venu à une époque où j'étais si mal placé ? Pourquoi ai-je été royaliste contre mon instinct dans un temps où une misérable race de cour ne pouvait ni m'entendre ni me comprendre ? Pourquoi ai-je été jeté dans cette troupe de médiocrités qui me prenaient pour un écervelé, quand je parlais courage; pour un révolutionnaire, quand je parlais liberté ?
Livre 23 §3 page 923
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François-René de Chateaubriand
Chose étrange ! dans cette ardeur généreuse à me pousser dehors, les hommes qui me signifiaient leur volonté n'étaient ni mes amis réels ni les copartageants de mes opinions politiques.
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Dans la vie pesée à son poids léger, aunée de sa courte mesure, dégagée de toute piperie, il n’est que deux choses vraies : la religion avec l’intelligence, l’amour avec la jeunesse, c’est-à-dire l’avenir et le présent : le reste n’en vaut pas la peine.
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Faites que la beauté reste, que la jeunesse demeure, que le cœur ne se puisse lasser, et vous reproduirez le ciel. L'amour est si bien la félicité primeraine qu'il est poursuivi de la chimère d'être toujours; il ne veut prononcer que des serments irrévocables; au défaut de ses joies, il cherche à éterniser ses douleurs; ange tombé, il parle encore le langage qu'il parlait au séjour incorruptible; son espérance est de ne cesser jamais; dans sa double nature et dans sa double illusion, il prétend se perpétuer par d'immortelles pensées et par des générations intarissables.
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On m'accuse d'avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps de la même chimère, d'être la proie d'une imagination qui se hâte d'arriver au fond de mes plaisirs, comme si elle était accablée de leur durée; on m'accuse de passer toujours le but que je puis atteindre: hélas! je cherche seulement un bien inconnu, dont l'instinct me poursuit. Est-ce ma faute, si je trouve partout des bornes, si ce qui est fini n'a pour moi aucune valeur? Cependant je sens que j'aime la monotonie des sentiments de la vie, et si j'avais encore la folie de croire au bonheur, je le chercherais dans l'habitude.
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Un penchant mélancolique l’entraînait au fond des bois; il y passait seul des journées entières, et semblait sauvage parmi des sauvages.
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Oh que de larmes sont répandues, lorsque l'on abandonne ainsi la terre natale, lorsque du haut de la colline de l'exil, on découvre pour la dernière fois le toit où l'on fut nourri et le fleuve de la cabane, qui continue de couler tristement à travers les champs solitaires de la patrie!
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