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Citations de François Villon (134)


Excusez moy aucunement
Et saichiez qu'en grant povreté
-- Ce mot se dit communement --
Ne gist pas grande loyauté
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François Villon
« Rien ne m‘est plus sûr
que la chose incertaine. »
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Bien est verté que j'ai amé
Et ameroie voulentiers ;
Mais triste coeur, ventre affamé,
Qui n'est rassasié au tiers,
M'ôte des amoureux sentiers.
Au fort, quelqu'un s'en récompense,
Qui est rempli sur les chantiers!
Car la danse vient de la panse.
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Ici se clôt le testament
Et finit du pauvre Villon.
Venez à son enterrement,
Quand vous orrez le carillon,
Vêtus rouge com vermillon,
Car en amour mourut martyr :
Ce jura-t-il sur son couillon
Quand de ce monde vout partir.
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Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez vos cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous merci.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six :
Quant à notre chair, que trop nous avons nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!
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François Villon
« Il n’est bon bec que de Paris. »
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François Villon
Qu'est ce que j'oi ? - Ce suis-je ! - Qui ? - Ton coeur
Qui ne tient mais qu'à un petit filet :
Force n'ai plus, substance ne liqueur,
Quand je te vois retrait ainsi seulet
Com pauvre chien tapi en reculet.
- Pour quoi est-ce ? - Pour ta folle plaisance.
- Que t'en chaut-il ? - J'en ai la déplaisance.
- Laisse-m'en paix. - Pour quoi ? - J'y penserai.
- Quand sera-ce ? - Quand serai hors d'enfance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Que penses-tu ? - Etre homme de valeur.
- Tu as trente ans - C'est l'âge d'un mulet
- Est-ce enfance ? - Nenni. - C'est donc foleur
Qui te saisit ? - Par où ? Par le collet ?
- Rien ne connois. - Si fais. - Quoi ? - Mouche en lait ;
L'un est blanc, l'autre est noir, c'est la distance.
- Est-ce donc tout ? - Que veux-tu que je tance ?
Se n'est assez, je recommencerai.
- Tu es perdu ! - J'y mettrai résistance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.
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François Villon
Ainsi le bon temps regretons
Entre nous, povres vielles sotes,
Assises bas, à crouppetons,
Tout en ung tas comme pelotes,
A petit feu de chenevotes
Tost allumées, tost estaintes ;
Et jadis fusmes si mignotes !…
Ainsi emprent à mains et maintes.
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François Villon
Le débat du cœur et du corps de Villon

Qu'est ce que j'oi ? - Ce suis-je ! - Qui ? - Ton coeur
Qui ne tient mais qu'à un petit filet :
Force n'ai plus, substance ne liqueur,
Quand je te vois retrait ainsi seulet
Com pauvre chien tapi en reculet.
- Pour quoi est-ce ? - Pour ta folle plaisance.
- Que t'en chaut-il ? - J'en ai la déplaisance.
- Laisse-m'en paix. - Pour quoi ? - J'y penserai.
- Quand sera-ce ? - Quand serai hors d'enfance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Que penses-tu ? - Etre homme de valeur.
- Tu as trente ans - C'est l'âge d'un mulet
- Est-ce enfance ? - Nenni. - C'est donc foleur
Qui te saisit ? - Par où ? Par le collet ?
- Rien ne connois. - Si fais. - Quoi ? - Mouche en lait ;
L'un est blanc, l'autre est noir, c'est la distance.
- Est-ce donc tout ? - Que veux-tu que je tance ?
Se n'est assez, je recommencerai.
- Tu es perdu ! - J'y mettrai résistance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- J'en ai le deuil ; toi, le mal et douleur.
Se fusse un pauvre idiot et folet,
Encore eusses de t'excuser couleur :
Si n'as-tu soin, tout t'est un, bel ou laid.
Ou la tête as plus dure qu'un jalet,
Ou mieux te plaît qu'honneur cette méchance !
Que répondras à cette conséquence ?
- J'en serai hors quand je trépasserai.
- Dieu, quel confort ! Quelle sage éloquence !
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Dont vient ce mal ? - Il vient de mon malheur.
Quand Saturne me fit mon fardelet,
Ces maux y mit, je le croi. - C'est foleur :
Son seigneur es, et te tiens son varlet.
Vois que Salmon écrit en son rolet ;
" Homme sage, ce dit-il, a puissance
Sur planètes et sur leur influence. "
- Je n'en crois rien : tel qu'ils m'ont fait serai.
- Que dis-tu ? - Da ! certes, c'est ma créance.
- Plus ne t'en dis. - Et je m'en passerai.

- Veux-tu vivre ? - Dieu m'en doint la puissance !
- Il le faut... - Quoi ? - Remords de conscience,
Lire sans fin. - En quoi ? - Lire en science,
Laisser les fous ! - Bien j'y aviserai.
- Or le retiens ! - J'en ai bien souvenance.
- N'attends pas tant que tourne à déplaisance.
Plus ne t'en dis - Et je m'en passerai.
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François Villon
Ballade des menus propos

Je connois bien mouches en lait,
Je connois à la robe l'homme,
Je connois le beau temps du laid,
Je connois au pommier la pomme,
Je connois l'arbre à voir la gomme,
Je connois quand tout est de mêmes,
Je connois qui besogne ou chomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Je connois pourpoint au collet,
Je connois le moine à la gonne,
Je connois le maître au valet,
Je connois au voile la nonne,
Je connois quand pipeur jargonne,
Je connois fous nourris de crèmes,
Je connois le vin à la tonne,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Je connois cheval et mulet,
Je connois leur charge et leur somme,
Je connois Biatris et Belet,
Je connois jet qui nombre et somme,
Je connois vision et somme,
Je connois la faute des Boemes,
Je connois le pouvoir de Rome,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Prince, je connois tout en somme,
Je connois coulourés et blêmes,
Je connois mort qui tout consomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
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.
BALLADE DES SEIGNEURS DU TEMPS JADIS

Qui plus ? Où est le tiers Calixte,
Dernier decedé de ce nom,
Qui quatre ans tint le papaliste ?
Alphonse, le roi d’Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus, le duc de Bretagne,
Et Charles septiesme, le Bon ?…
Mais où est le preux Charlemagne ?

Semblablement, le roy Scotiste,
Qui demy-face eut, ce dit-on,
Vermeille comme une amathiste
Depuis le front jusqu’au menton ?
Le roi de Chypre, de renom,
Helas ! et le bon roy d’Espagne,
Duquel je ne sais pas le nom ?
Mais où est le preux Charlemaigne ? (...)
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C'est bien trompé, qui rien ne paye,
Et qui peut vivre d'advantaige,
Sans desbourser or ne monnoye,
En usant de joyeux langaige.
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Ce monde n'est perpetuel
Quoy que pense riche pillart;
Tous sommes soubz coutel mortel.
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Moy pauvre mercerot de Renes,
Mourray-je pas? Ouy, se Dieu plaist;
Mais que j'aye faict mes estrenes,
Honneste mort ne me deplaist.
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[Ballade de Merci]

Sinon aux trahistres chiens mastins,
Qui m’ont fait ronger dures crostes
Et boire eau maintz soirs et matins,
Qu’ores je ne crains pas trois crottes.
Je feisse pour eulx petz et rottes ;
Je ne puis, car je suis assis.
Bien fort, pour eviter riottes [querelles],
Je crye à toutes gens, merciz !
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Patrem insequitur proles
(L'enfant marche sur les pas de son père)
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XXXIV.

Item, je laisse à Mairebeuf
Et à Nicolas de Louvieulx,
A chascun l’escaille d’un œuf,
Plaine de frans et d’escus vieulx.
Quant au concierge de Gouvieulx,
Pierre Ronseville, je ordonne,
Pour luy donner encore mieulx,
Escus telz que prince les donne.

XXXV.

Finalement, en escrivant,
Ce soir, seullet, estant en bonne,
Dictant ces laiz et descripvant,
Je ouyz la cloche de Sorbonne,
Qui tousjours à neuf heures sonne
Le Salut que l’Ange predit ;
Cy suspendy et cy mis bonne,
Pour pryer comme le cueur dit.

XXXVI.

Cela fait, je me entre-oubliai,
Non pas par force de vin boire,
Mon esperit comme lié ;
Lors je senty dame Memoire
Rescondre et mectre en son aulmoire
Ses espèces collaterales,
Oppinative faulce et voire,
Et autres intellectualles.

XXXVII.

Et mesmement l’extimative,
Par quoy prosperité nous vient ;
Similative, formative,
Desquelz souvent il advient
Que, par l'art trouvé, hom devient
Fol et lunatique par moys :
Je l’ay leu, et bien m’en souvient,
En Aristote aucunes fois.

XXXVIII.

Doncques le sensif s’esveilla
Et esvertua fantaisie,
Qui tous argeutis resveilla,
Et tint souveraine partie,
En souppirant, comme amortie,
Par oppression d’oubliance,
Qui en moy s’estoit espartie
Pour montrer des sens l'alliance.

XXXIX.

Puis, mon sens qui fut à repos
Et l’entendement desveillé,
Je cuide finer mon propos ;
Mais mon encre estoit gelé,
Et mon cierge estoit soufflé.
De feu je n’eusse pu finer.
Si m’endormy, tout enmouflé,
Et ne peuz autrement finer.

XL.

Fait au temps de ladicte date,
Par le bon renommé Villon,
Qui ne mange figue ne date ;
Sec et noir comme escouvillon,
Il n’a tente ne pavillon
Qu’il n’ayt laissé à ses amys,
Et n’a mais q’un peu de billon,
Qui sera tantost à fin mys.

cy fine le testament Villon
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BALLADE

DES DAMES DU TEMPS JADIS.

Dictes-moy où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle Romaine ;
Archipiada, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

Où est la très sage Heloïs,
Pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ?
Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne
Qui commanda que Buridan
Fust jetté en ung sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

La royne Blanche comme ung lys,
Qui chantoit à voix de sereine ;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys ;
Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine,
Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine ?…
Mais où sont les neiges d’antan !

ENVOI

Prince, n’enquerez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’antan !
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I

L'AN quatre cent cinquante six,
Je, François Villon, écolier,
Considerant, de sens rassis,
Le frein aux dents, franc au collier,
Qu'on doit ses œuvres conseillier
Comme Vegece le raconte,
Sage romain, grand conseillier,
Ou autrement on se mécompte. . .

II

En ce temps que j'ai dit devant,
Sur le Noel, morte saison,
Que les loups se vivent de vent
Et qu'on se tient en sa maison,
Pour le frimas, près du tison,
Me vint un vouloir de briser
La tres amoureuse prison
Qui souloit mon cœur debriser.

III

Je le fis en telle façon,
Voyant celle devant mes yeux
Consentant a ma défaçon,
Sans ce que ja lui en fût mieux;
Dont je me deuil et plains aux cieux,
En requerant d'elle vengeance
A tous les dieux venerieux,
Et du grief d'amour allegeance.

IV

Et se j'ai prins en ma faveur.
Ces doux regards et beaux semblants
De tres decevante saveur,
Me tréperçants jusqu'aux flancs,
Bien ils ont vers moi les pieds blancs
Et me faillent au grand besoin.
Planter me faut autres complants
Et frapper en un autre coin.

V

Le regard de celle m'a prins
Qui m'a eté felonne et dure:
Sans ce qu'en rien aie méprins,
Veut et ordonne que j'endure
La mort, et que plus je ne dure;
Si n'y voi secours que fouïr.
Rompre veut la vive soudure,
Sans mes ipteux regrets ouïr!

VI

Pour obvier a ces dangers,
Mon mieux est, ce croi, de partir.
Adieu! Je m'en vais a Angers:
Puis qu'el ne me veut impartir
Sa grace, ne me departir,
Par elle meurs, les membres sains;
Au fort, je suis amant martyr
Du nombre des amoureux saints.

VII

Combien que le depart me soit
Dur, si faut il que je l'élogne:
Comme mon pauvre sens conçoit,
Autre que moi est en quelogne,
Dont oncque soret de Boulogne
Ne fut plus alteré d'humeur.
C'est pour moi piteuse besogne:
Dieu en veuille ouïr ma clameur!

VIII

Et puis que departir me faut,
Et du retour ne suis certain,
(Je ne suis homme sans défaut
Ne qu'autre d'acier ne d'étain;
Vivre aux humains est incertain,
Et après mort n'y a relais;
Je m'en vais en pays lointain,)
Si établis ce present lais.

IX

Premierement, ou nom du Pere,
Du Fils et du Saint Esprit,
Et de sa glorieuse Mere
Par qui grace rien ne perit,
Je laisse, de par Dieu, mon bruit
A maître Guillaume Villon
Qui en l'honneur de son nom bruit,
Mes tentes et mon pavillon.

X

Item, a celle que j'ai dit,
Qui m'a si durement chassé
Que je suis de joie interdit
Et de tout plaisir dechassé,
Je laisse mon cœur enchassé,
Pale, piteux, mort et transi:
Elle m'a ce mal pourchassé,
Mais Dieu lui en fasse merci!
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Le vieux Paris médiéval a été largement détruit par l'impitoyable baron Haussmann, il y a un siècle et demi, mais il subsistait, il y a soixante ans, des endroits qui pouvaient encore nous rendre l'image d'un Paris du XVème siècle : des ruelles étroites aux maisons à moitié ruinées, aux murs noircis, des cafés louches, des hôtels de passe, des gargottes et toute une population de petites gens, survivant comme ils pouvaient.
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