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Citations de François Villon (135)


François Villon
Ballade des menus propos

Je connois bien mouches en lait,
Je connois à la robe l'homme,
Je connois le beau temps du laid,
Je connois au pommier la pomme,
Je connois l'arbre à voir la gomme,
Je connois quand tout est de mêmes,
Je connois qui besogne ou chomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Je connois pourpoint au collet,
Je connois le moine à la gonne,
Je connois le maître au valet,
Je connois au voile la nonne,
Je connois quand pipeur jargonne,
Je connois fous nourris de crèmes,
Je connois le vin à la tonne,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Je connois cheval et mulet,
Je connois leur charge et leur somme,
Je connois Biatris et Belet,
Je connois jet qui nombre et somme,
Je connois vision et somme,
Je connois la faute des Boemes,
Je connois le pouvoir de Rome,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.

Prince, je connois tout en somme,
Je connois coulourés et blêmes,
Je connois mort qui tout consomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
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François Villon

Mort, j’en appelle de ta rigueur,

Toi qui m’as ravi ma maîtresse

Et n’es pas encore rassasiée

Si tu ne me tiens en langueur.

Je n’eus plus jamais depuis force ni vigueur,

Mais en quoi te nuisait-elle en vie ?

Mort

Nous étions deux et n’avions qu’un cœur,

S’il est mort, il faut que je meure,

Ou en vérité que je vive sans vie,

Comme les images, par cœur.

Mort!
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.
BALLADE DES SEIGNEURS DU TEMPS JADIS

Qui plus ? Où est le tiers Calixte,
Dernier decedé de ce nom,
Qui quatre ans tint le papaliste ?
Alphonse, le roi d’Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus, le duc de Bretagne,
Et Charles septiesme, le Bon ?…
Mais où est le preux Charlemagne ?

Semblablement, le roy Scotiste,
Qui demy-face eut, ce dit-on,
Vermeille comme une amathiste
Depuis le front jusqu’au menton ?
Le roi de Chypre, de renom,
Helas ! et le bon roy d’Espagne,
Duquel je ne sais pas le nom ?
Mais où est le preux Charlemaigne ? (...)
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François Villon
Autant en emporte le vent ,qui meurt a le droit de tout dire .
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François Villon
Ballade des proverbes

Tant gratte chèvre que mal gît,
Tant va le pot à l'eau qu'il brise,
Tant chauffe-on le fer qu'il rougit,
Tant le maille-on qu'il se débrise,
Tant vaut l'homme comme on le prise,
Tant s'élogne-il qu'il n'en souvient,
Tant mauvais est qu'on le déprise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant parle-on qu'on se contredit,
Tant vaut bon bruit que grâce acquise,
Tant promet-on qu'on s'en dédit,
Tant prie-on que chose est acquise,
Tant plus est chère et plus est quise,
Tant la quiert-on qu'on y parvient,
Tant plus commune et moins requise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant aime-on chien qu'on le nourrit,
Tant court chanson qu'elle est apprise,
Tant garde-on fruit qu'il se pourrit,
Tant bat-on place qu'elle est prise,
Tant tarde-on que faut l'entreprise,
Tant se hâte-on que mal advient,
Tant embrasse-on que chet la prise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Tant raille-on que plus on n'en rit,
Tant dépent-on qu'on n'a chemise,
Tant est-on franc que tout y frit,
Tant vaut "Tiens !" que chose promise,
Tant aime-on Dieu qu'on fuit l'Eglise,
Tant donne-on qu'emprunter convient,
Tant tourne vent qu'il chet en bise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.

Prince, tant vit fol qu'il s'avise,
Tant va-il qu'après il revient,
Tant le mate-on qu'il se ravise,
Tant crie-l'on Noël qu'il vient.
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L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Si frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
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Je suis François et il me poise
Né de Paris en près Pontoise
Et de la corde longue d'une toise
Saura mon col que mon cul poise !
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Il est défendu de sodomiser un homme en érection.
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BALLADE DES PROVERBES.


 Tant grate chèvre que mal gist ;
Tant va le pot à l’eau qu’il brise ;
Tant chauffe-on le fer qu’il rougist ;
Tant le maille-on qu’il se debrise ;
Tant vault l’homme comme on le prise ;
Tant s’eslongne-il qu’il n’en souvient ;
Tant mauvais est qu’on le desprise ;
Tant crie l’on Noel qu’il vient.

 Tant raille-on que plus on en rit ;
Tant despend-on qu’on n’a chemise ;
Tant est-on franc que tout y frit ;
Tant vault tien que chose promise ;
Tant ayme-on Dieu qu’on suyt l’Eglise ;
Tant donne-on qu’emprunter convient ;
Tant tourne vent qu’il chet en bise ;
Tant crie l’on Noel qu’il vient.

 Tant ayme-on chien qu’on le nourrist ;
Tant court chanson qu’elle est apprise ;
Tant garde-on fruict qu’il se pourrist ;
Tant bat-on place qu’elle est prise ;
Tant tarde-on qu’on fault à l’emprise ;
Tant se haste-on que mal advient ;
Tant embrasse-on que chet la prise ;
Tant crie l’on Noel qu’il vient ;

ENVOI.

 Prince, tant vit fol qu’il s’advise ;
Tant va-t-il qu’après il revient ;
Tant le matte-on qu’il se radvise ;
Tant crie l’on Noel qu’il vient.

p.116-117
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Et sachez qu'en grand pauvreté
- Ce mot se dit communément -
Ne gît pas grande loyauté.

( "Le Testament " , XIX)
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[...] "jeunesse et adolescence ",
[...] "Ne sont qu'abus* et ignorance. "


* erreur


(" Le Testament ", XXVII)
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- Je ne suis homme sans défaut
Ne qu'autre* d'acier ne d'étain ;
Vivre aux humains est incertain,
Et après mort n'y a relais ;

* ( = pas plus qu'un autre)

(dans "Le Lais", VIII)
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C'est bien trompé, qui rien ne paye,
Et qui peut vivre d'advantaige,
Sans desbourser or ne monnoye,
En usant de joyeux langaige.
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Ce monde n'est perpetuel
Quoy que pense riche pillart;
Tous sommes soubz coutel mortel.
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Moy pauvre mercerot de Renes,
Mourray-je pas? Ouy, se Dieu plaist;
Mais que j'aye faict mes estrenes,
Honneste mort ne me deplaist.
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Joncheurs, jonchans en joncherie,
Rebignez bien où joncherez ;
Qu’Ostac n’embroue vostre arrerie,
Où acollez sont vos ainsnez.
Poussez de la quille et brouez,
Car tost seriez roupieux.
Eschet qu’acollez ne soyez,
Par la poe du marieux.
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[Louange et requête à la cour de Parlement]

Et vous, mes dentz, chascune si s’esloche [s’ébranle] ;
Saillez avant, rendez toutes mercy,
Plus haultement qu’orgue, trompe, ne cloche,
Et de mascher n’ayez ores soulcy ;
Considerez que je fusse transy,
Foye, pommon, et rate qui respire ;
Et vous, mon corps, vil qui estes ou pire
Qu’ours ne pourceau, qui faict son nid ès fanges,
Louez la Court, avant qu’il vous empire,
Mère des bons, et sœur des benoistz anges !
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[Ballade du concours de Blois]

Je meurs de seuf auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent ;
En mon pays suis en terre lointaine ;
Lez un brasier frissonne tout ardent ;
Nu comme un ver, vêtu en président,
Je ris en pleurs et attends sans espoir ;
Confort reprends en triste désespoir ;
Je m'éjouis et n'ai plaisir aucun ;
Puissant je suis sans force et sans pouvoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.

Rien ne m'est sûr que la chose incertaine ;
Obscur, fors ce qui est tout évident ;
Doute ne fais, fors en chose certaine ;
Science tiens à soudain accident ;
Je gagne tout et demeure perdant ;
Au point du jour dis : " Dieu vous doint bon soir ! "
Gisant envers, j'ai grand paour de choir ;
J'ai bien de quoi et si n'en ai pas un ;
Echoite attends et d'homme ne suis hoir,
Bien recueilli, débouté de chacun.
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[Ballade finale]

Icy se clost le Testament
Et finist du pouvre Villon.
Venez à son enterrement,
Quant vous orrez le carillon,
Vestuz rouges com vermillon,
Car en amours mourut martir ;
Ce jura-il sur son coullon
Quand de ce monde voult partir.

Et je croy bien que pas n’en ment,
Car chassié fut comme un soullon
De ses amours hayneusement,
Tant que, d’icy à Roussillon,
Brosses [buisson] n’y a ne brossillon,
Qui n’eust, ce dit-il sans mentir,
Ung lambeau de son cotillon,
Quand de ce monde voult partir.

Il est ainsi, et tellement,
Quand mourut n’avoit qu’un haillon.
Qui plus ? En mourant, mallement
L’espoignoit d’amours l’esguillon ;
Plus agu que le ranguillon
D’un baudrier luy faisoit sentir,
C’est de quoy nous esmerveillon,
Quand de ce monde voult partir.

ENVOI.

Prince, gent comme esmerillon,
Saichiez qu’il fist, au departir :
Ung traict but de vin morillon,
Quand de ce monde voult partir.
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[Ballade de Merci]

Sinon aux trahistres chiens mastins,
Qui m’ont fait ronger dures crostes
Et boire eau maintz soirs et matins,
Qu’ores je ne crains pas trois crottes.
Je feisse pour eulx petz et rottes ;
Je ne puis, car je suis assis.
Bien fort, pour eviter riottes [querelles],
Je crye à toutes gens, merciz !
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