AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Françoise Giroud (452)


Il y a quelques années, j'ai été saisie d'une sorte de malaise devant mon propre sourire.
Regardant une émission de télévision où je dialoguais avec Pierre Dumayet, il m'a paru bizarrement quémandeur, humble, avec un côté mécanique que je ne lui connaissais pas.
J'étais bien fatiguée et, en quelque sorte, fardée par ce sourire excessif. Mais l'œil de la télévision voit loin. Il avait saisi là le reflet d'une débâcle intérieure où je me retrouvais en situation de penser : « Il n'y a pas de place pour moi », et où j'essayais, par ce sourire, de faire pardonner mon existence…
Commenter  J’apprécie          00
Avant, et après, je n'ai trouvé qu'un moyen de me disculper d'être: travailler. D'ailleurs, n'est-ce pas ce que je suis en train de faire, au lieu de jouir des premières vraies vacances de ma vie ?
Commenter  J’apprécie          00
Un homme m'a dit un jour:
- Les Anglais ont une expression excellente: c'est à la troisième génération que l'on aime les émeraudes. Car la première gagne l'argent, et la seconde montre ses brillants. Chez vous, la troisième a aimé les émeraudes et la quatrième les a vendues. Vous appartenez à la cinquième.
- Et que fait-on à la cinquième ?
- On s'inscrit au parti communiste.
Commenter  J’apprécie          11
Belles, impérieuses, fortes femmes, les unes prospères, les autres assumant de besogneux époux, mais toutes insupportables parce qu'elles ne savent où employer leur activité. La culture ne les étouffe pas. Le tact non plus. Ells ne débordent que d'énergie. Ce sont de redoutables interventionnistes, toujours prêtes à prendre la vie des autres en main.
Commenter  J’apprécie          00
Aujourd’hui, quand on consulte les carnets de laboratoire de Marie Curie, il faut d’abord signer un bulletin dégageant la responsabilité de la Bibliothèque nationale « pour les éventuels dangers de radioactivité ».
Commenter  J’apprécie          00
Il ne faut pas croire qu'on écrit ce que l'on veut. On écrit ce qu'une force en soi commande, ou alors on fabrique, c'est autre chose.
Commenter  J’apprécie          30
Quand on veut vivre plusieurs vies, il faut vivre plusieurs morts.
Commenter  J’apprécie          30
Tout se passe comme si, pour la première fois dans l’histoire depuis les égyptiens peut-être, les femmes avaient décidé qu’elles ont droit au bonheur. (F. Giroud)
Commenter  J’apprécie          00
Comment font les parents pour résister aux désirs de leurs enfants? Mais il faudrait plutôt dire: pour résister au plaisir de recevoir de l'amour en échange d'un cadeau: c'est aussi bête que ça. (p. 143)
Commenter  J’apprécie          00
Quelque chose vit en moi, tout chaud et plein d'allégresse.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai été irritée autrefois par les prises de positions de Simone de Beauvoir,non pas à cause de ce qu'elle disait,mais parce que la femme qui encourageait les autres à assumer leur liberté était elle,assurée matériellement d'un traitement de professeur agrégé, et moralement de l'appui indéfectible d'un homme .
"Je savais que si Sartre me donnait rendez- vous dans deux ans sur l'Acropole,il y serait...Je savais qu'aucun malheur ne pouvait me venir de lui".
La liberté comme ça, qui dit non ? C'est du travail en atelier protégé si j'ose dire ! Sécurité matérielle, sécurité affective...l'histoire de Simone de Beauvoir, qui est belle,parce qu'il n' y a rien de plus rare qu'une relation humaine réussie, est tout de mème,par rapport aux femmes,une imposture,involontaire,puisqu'elle ne peut pas dire : "Faites comme moi..." Qu'en fait d'exemple,elle est l'exemple mème de la femme vivant pour et par un homme, et n'ayant jamais eu en particulier,si je l'ai bien lue, à sacrifier rien de sa relation avec cet homme à la réalisation de son œuvre.
C'est une réussite probablement enviable,enviée aussi. Mais proprement inimitable et qui n'apporte pas une pierre à la construction d'une vie de femme quelconque.
Commenter  J’apprécie          30
Je vous l'ai dit tout à l'heure,l’évolution actuelle des femmes,la façon dont elle tournera -et elle peut tourner court.- c'est à mon sens le sujet d'ébranlement le plus profond des sociétés développées ,avec le partage du pouvoir de décision. Un incendie s'est allumé qui touche à l'essentiel des choses, et d'abord à la famille.
L'origine, c'est la pilule,naturellement. Pas parce qu'elle permet d'éviter les enfants. C'est l'aspect accessoire,aussi commode qu'il soit. Parce que,pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, cette décision appartient aux femmes sur l'objectif le plus fondamental. Biologiquement. Et non seulement la décision leur appartient, mais elles ne peuvent pas s'y soustraire puisque ne pas la prendre, c'est une façon de la prendre.
Cette responsabilisation majeure, c'est clair qu'elle est à l'origine de ce mouvement de fond qui se manifeste en ce moment, et qu'elle conduit à l'exigence de responsabilités sociales.
Commenter  J’apprécie          10
-Vous croyez au socialisme de Mitterrand ?
-A ses convictions ? Je crois qu'il est chrétiennement, sincèrement, du côté des plus faibles, des exploités,des malheureux, je crois qu'il sent le malheur et ne se contente pas d'en parler,qu'il est du fond du cœur un "partageux",mais qu'il n' a aucune idée de la complexité des mécanismes économiques des sociétés industrielles. C'est un avocat. Donnez lui un dossier, il peut l'assimiler très vite et le plaider à merveille. Son talent d'expression est grand, et, ce qui est rare,qu'il parle ou qu'il écrive. Cela n'indique ni une connaissance profonde, ni surtout un intérêt profond pour ce qu'il plaide. Il se dit: "Une fois au pouvoir, je verrai bien." Je le crois capable,d'ailleurs d'être implacable. Envers qui, toute la question sera là .
Commenter  J’apprécie          00
Tout ce que je sais,c'est que le communisme ne s'est jamais imposé et maintenu que par la force et qu'il n' a jamais été nulle part en situation de permettre des élections libres, mème en disposant du pouvoir d’État. depuis assez longtemps pour s'être assuré théoriquement la sympathie de la majorité.Alors, je m'interroge sur ce système qui doit faire le bonheur du peuple et qui n'ose pas demander au peuple si il lui plairait autre chose.
Commenter  J’apprécie          10
Le bilan de De Gaulle, ça ne me passionne pas . C'est de la comptabilité. Son histoire,oui. Cette ahurissante et sublime identification d'un homme à son pays, cette saisie du destin, ces amours avec une personne nommée France,cruelle, versatile,infidèle à peine conquise,révoltée à peine soumise,ingrate à peine guérie de ses polissonneries avec des Mollet et des Pinay et le trompant, pour finir avec un Pompidou, là sous ses yeux.
Et il regarde, et il se tait et il meurt.... C'est Tristan découvrant qu' Yseult couche avec le garde chasse.
Commenter  J’apprécie          00
Il n'existe qu'un projet totalement révolutionnaire : celui des anarchistes. Détruire l'ordre,supprimer les règles, lever les interdits,jouir. Tout le reste consiste à remplacer un ordre par un autre,un pouvoir par un autre,et des règles par des autres règles.
Commenter  J’apprécie          00
Par "coup de foudre", j'entends ce choc immédiat d’où jaillit une lumière intense,une éclair,sous laquelle vous voyez l'autre tout entier d'un seul coup d’œil,vous voyez tout ce que les autres ne voient pas, car loin d'être aveugle comme on dit bêtement,l'amour est extralucide. C'est le désir qui aveugle et qui pare de beautés et de vertus totalement imaginaires son objet jusqu'à ce que ce désir passe et que
ledit objet soit rendu à la vérité.
Mais l'amour non.
Commenter  J’apprécie          10
A un certain moment de la vie,on a le sentiment d'être soi mème un cimetière. Tant de morts, dans la mémoire, dont on ne pourra bientôt mème plus parler avec des vivants puisqu'ils ne les ont pas connus, tant d'émotions,d'espoirs,de souvenirs,de peurs,de joie évanouies et désormais incommunicables...Et puis cette impression que chacun de ces disparus a emporté votre propre enfance,votre propre jeunesse,qu'aussi longtemps qu'ils étaient là,parce que quelqu'un avait en soi l'image de ce que vous aviez été,elle vivait quelque part.
Commenter  J’apprécie          00
Je pense que l' Express a été le premier à allier ce qu'on pourrait appeler une doctrine si ce mot n'évoquait pas quelque chose de trop rigide,à la technique journalistique pour la rendre vivante et sensible,et à l'homme politique qui pouvait alors l'incarner. C'est la combinaison des trois, la multiplication de chacun des facteurs par les deux autres qui a eu un caractère original. Le tout dans l'indépendance et l’irrévérence. L'irrévérence étant inséparable de l'indépendance,puisqu'elle marque la liberté de l'esprit. C'est la plus rare. La plus rare,croyez moi, et la plus difficile à maintenir tant elle effraie.Combien de gens ne vivent bien que derrière des barreaux, d’où ils peuvent crier "Liberté ! liberté !".
Commenter  J’apprécie          00
Mon sentiment personnel était que De Gaulle était incontestablement le moins mal placé pour en finir avec l'Algérie, au point ou en étaient les choses. Il y a beaucoup de moments dans l'histoire ou pour faire une politique de gauche,il faut un homme de droite. Et où pour couvrir une défaite,rien ne vaut un militaire. Mais cette abdication périodique des Français entre les mains d'un grand homme providentiel avait un caractère véritablement inquiétant. Et mème troublant. Et je pensais qu'il fallait à tout prix résister publiquement à cet esprit de démission.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Françoise Giroud (1871)Voir plus

Quiz Voir plus

Françoise Giroud, une figure française du féminisme

Elle a travaillé très jeune. Dans les années 30, elle a été engagée, dans le cinéma, comme :

Jeune première
Scripte
Réalisatrice

10 questions
51 lecteurs ont répondu
Thème : Françoise GiroudCréer un quiz sur cet auteur

{* *}