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Citations de Françoise Héritier (160)


Faites votre propre expérience. Quand vous arrivez à saisir le fil évanescent de votre pensée en train de se faire, sentez-vous que vous l'articulez intérieurement avec netteté ? [.........] .Avez-vous parfois des réactions carrément épidermiques: ressentir des crampes au ventre, avoir la chair de poule, sourire aux anges (comme je le vois parfois faire à des gens dans la rue ...) à une évocation qui crée en vous des ondes multiples et centrifuges?
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... marcher d'un bon pas, traîner des pieds dans les feuilles mortes, ..., écouter les hulottes la nuit et les grillons le jour, faire un bouquet de fleurs de talus, regarder glisser les nappes de brouillard, suivre la course d'un lièvre à travers champs ..., essayer de saisir le moment où l'on s'endort, sentir le poids de son corps recru de fatigue dans le lit, être reçu à un examen, dormir sur l'épaule de quelqu’un, participer à une liesse populaire, voir un beau feu d'artifice, écouter la Callas ou gémir le vent ou crépiter la grêle, regarder le feu, manger un sandwich dans le rue, marcher sur du sable chaud mais pas trop, siroter, faire sauter un trousseau de clés, faire pipi dans la nature, être ému aux larmes, ..., caresser, être caressé, enlacer, être enlacé (avec amour, complicité, tendresse), se sentir plein d'allant, d'enthousiasme, de passion, avoir des élans du cœur, se moquer des convenances, admirer la jeunesse, avoir les yeux plus gros que le ventre, avoir délicieusement peur, ..., se délecter en secret d'une idée ou d'un projet ou d'un souvenir, sortir sur le tarmac à la saison des pluies à la nuit à Niamey et sentir l'odeur chaude et épicée de la terre africaine, ...
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Dormir étalé sur le dos, humer l'odeur des croissants chauds dans la rue, oublier de prendre son courrier, se tenir par la main...
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Il faut se garder du temps pour constituer ce florilège intime de sensualité qui peut pourtant se partager, substrat fondamental de la "condition humaine" Quand on utilise cette expression et bien d'autres (pensons à la "vallée des larmes" qu'est censée être l'existence sur terre !), on en vient toujours à l’expérience brûlante de la douleur et cruciale de la mort. Oui, mais c'est aussi cette capacité d'avoir du "goût" comme on dit en Bretagne, de l'appétence, du désir, cette capacité de sentir et de ressentir, d'être ému, touché et de communiquer tout cela à d'autres qui comprennent ce langage commun
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A côté des discriminations professionnelles, insistons en amont sur les discriminations éducatives. Si nous prenons les huit cent soixante-quinze millions d'analphabètes dans le monde - les personnes qui ne savent ni lire ni écrire - les deux tiers sont des femmes.
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En premier lieu, il nous faut bien comprendre qu'être différent ne veut pas dire inégal. Le contraire de différent est "semblable", "même". Le contraire d'inégal est "égal" et non pas semblable. En voyant dans la différence la marque d'une inégalité, nous faisons faire un pas de côté à la langue sans nous interroger. Nous avons changé de registre, philosophiquement parlant, car la différence n'implique pas l'inégalité.
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Humer l’air frais de la montagne narines au vent et yeux mi-clos, s’être refusée énergiquement en plein mois d’août à Ouessant à entrer dans l’eau dont son amie Claude sortait bleue de froid et ravie à la fois, aimer les appels du bout des doigts sur l’avant-bras de l’autre, les cheveux écartés du front, les sauts à deux dans la vague, le fruit offert, la cigarette allumée, le regard complice, tous les jolis gestes de la tendresse…
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...exulter secrètement quand quelque chose se passe comme on l'avait prévu, trouver que le fond de l'air est frais et qu'on mettrait bien une petite laine, s'étonner du rajeunissement des gens autour de soi et prendre un professeur d'informatique de 25 ans, s'émouvoir de ce que sa mère disait avoir toujours 20 ans dans sa tête et de ce que son père ne vous reconnaissait plus...
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Françoise Héritier
L’envie de comprendre, que j’ai ressentie dès l’enfance face à tout ce qui m’apparaissait mystérieux, ne trouvait pas de réponse dans mon milieu familial. Je ne reproche rien à mes parents, j’ai été une enfant heureuse, mais ils n’avaient pas de curiosité intellectuelle. L’ouverture d’esprit que m’a apportée Lévi-Strauss s’est accompagnée d’une véritable émancipation.
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Le monde existe à travers nos sens avant d'exister de façon ordonnée dans notre pensée et il nous faut tout faire pour conserver au fil de l'existence cette faculté créatrice de sens: voir, écouter, observer, entendre, toucher, caresser, sentir, humer, goûter, avoir du "goût" pour tout, pour les autres, pour la vie.
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…vibrer au timbre d'une voix, recevoir en pleine figure des ressemblances troublantes et agir avec le nouveau venu comme avec l'ancienne connaissance, se parler à soi-même in petto, garder fidèlement une certaine idée de ceux que l'on a aimés,…
faire un canard dans la tasse à café du voisin, racler à la cuillère la mousse sucrée au fond de la tasse,…
imaginer le dessous des robes de crinoline, faire un inventaire de toutes les sortes de cache-sexe masculin,…
au sommet d'une côte voir le paysage qui s'ouvre comme une corolle, sentir la terre tourner sous son corps en regardant les nuages…, calculer le temps entre l'éclair et le tonnerre,…
jouer au portrait chinois : « si c'était… ? », marcher dans la mer…
être une éponge à sentiments,…
ne plus avoir mal aux dents, …
faire grincer une porte ou une marche ou une craie sur une ardoise,…
haïr le ton cassant, les manières raides, grossières, offensantes, le regard dédaigneux, l'absence de considération pour les autres qu'on trouve chez ceux qui se croient supérieurs pour une raison ou une autre,…
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Bouquin a des odeurs de vieux cachemire
Décision coupe comme un scalpel
Aujourd'hui entrouvre une porte
Amertume est un chemin de ronce
Irrévocable sonne un glas sinistre
Titicaca est toujours fourré au jardin d'enfant
Zèbre croit être caché derrière son ombre.
(p 53 à 62)
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Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous: le sel de la vie.
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Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie.
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Il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie.
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Il s'agit tout simplement de la manière de faire de chaque épisode de sa vie un trésor de beauté et de grâce qui s'accroît sans cesse, tout seul, et où l'on peut se ressourcer chaque jour. Rien de tout cela n'est vraiment sorcier n'est-ce pas ?
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Si l'espèce humaine ne doit sa survie qu'à la bonne volonté de ses femelles, qu'on me permette de souhaiter ici que le sacrifice auquel elles consentent les conduise à être respectées et non contraintes !
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Il faut voir dans ce texte une sorte de poème en prose en hommage à la vie.
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Se poser la question : est-ce que les autres se souviennent de vous avec la même émotion que vous qui vous souvenez d'eux ? , avez-vous compté pour eux, dans leur histoire, comme ils ont compté pour vous, quoique différemment bien sûr ?
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Crédulité est bonne fille
Traîtrise est chose très triste
Jalousie souffle dans les herbes rampantes
Réputation est sonnerie de clairon
Catimini est innocence perverse
(p 55/63)
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