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Citations de Françoise Rey (140)


La corrida fut chaude, l'ennemi fougueux, et le plaisir du combat plus torride quand l'issue en demeurait incertaine.
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Je te veux trop pour te vouloir un peu.
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Couille, ça rimait richement avec "ouille!".
En fait ça rimait avec beaucoup d'autres mots, la plupart à connotation plutôt dépréciative. La bistouille est un mauvais alcool, la tambouille une piètre cuisine qu'on touille, la pot-bouille une médiocre routine, la barbouille une méchante peinture qu'on gribouille, la pétouille une tache indésirable en matière d'imprimerie, la bidouille un arrangement à la bonne fanquette ... L'arsouille et la fripouille tripatouillent, magouillent, vous embrouillent, dépouillent et zigouillent. Univers du vaguement répugnant, qui crachouille, souille, où l'on gadouille et patouille, chiffonnade des patte-mouilles, magma qu'on mâchouille et écrabouille, qui grouille et grenouille, monde hostile et agressif, qui se brouille, cherche pouilles, file des tatouilles, tabous qui verrouillent, vieux interdits qui rouillent, bêtise des nouilles, niquedouilles, andouilles et autres pedzouilles, laideur des bouilles, gargouilles et citrouilles, errances des vadrouilles, vacuité des glandouilles, humiliation qui agenouille, ridicule qui bafouille, cafouille et bredouille pour tomber en quenouille, c'est tout cela ensemble, toutes ces images sans gloire qu'évoquait pour moi la sonorité des "couilles".
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J'ai peur des escaliers, du verglas, des belvédères trop hauts, mais ne redoute jamais de me jeter dans les abîmes de confidences éhontées, de divagations torrides, de descriptions pornographiques. Mon écriture est un florilège de Free Style, mes inventions un slalom entre les portes étroites des conventions, et mes révélations une course tout schuss sur les pentes savonneuses du qu'en dira-t-on.
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Planquées au secret de vos chausses, ou sous les invraisemblables pans d'une chemise longue comme un rideau de scène, elles sont restées en coulisses, actrices traqueuses, pauvres tricardes tachycardiaques, faut que je trouve une tactique, un truc qui tout à trac les tractera vers mes trépidantes truculences, Piotr, trêve de tristes tribulations, de tragiques tripatouillages, de tremblantes détresses, ça me trotte trop, montre-moi tes triomphaux trésors !
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Françoise Rey
Que je voudrais vous transformer en créature de chair avide, vous transfuser de sucs obscènes et enivrants, vous transpercer de mon glaive enflammé, vous transborder, bordel ! vers mes rives brûlantes, transgresser vos tabous, transhumer vos rêves, transcender vos transparences, vous transfigurer d'amour fou ....
- Françoise, c'est vrai que vous avez la fièvre ! Vous délirez, vous me faites peur !
- ... Et transcrire, après, tout, transcoder nos transes, transposer, transsubstantier, transplanter, transistoriser, être le transfo de nos secousses, le transept de nos ferveurs, la transaminase de nos infarctus, le ... la ...
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- Nom de Dieu, Piotr ! Cette chemise vous descend aux genoux ! Relevez-moi ce bazar, que je voie si j'ai visé juste ! Vous pourriez avoir une érection d'éléphant qu'elle passerait inaperçue là-dessous ! Vous vous habillez où ?
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Un jour, il y a très longtemps, c'était juste après la parution de "La Femme de Papier", un habitant de mon village, qui écrivait aussi, m'a téléphoné exprès pour me dire : "J'ai lu, ça ne m'a pas fait bander". Je n'ai pas su si je devais lui présenter des excuses ou des condoléances.
Toujours est-il que je ne l'ai traité ni d'impuissant (il n'eût pas manqué de voir dans ma réaction le dépit d'un écrivain critiqué), ni de pédé (là, sûr, ç'aurait été pure extravagance de ma part). J'ai juste et commodément pensé qu'il était jaloux de mon succès brutal, parce que lui n'avait pas connu cette détonation flatteuse d'une fulgurante notoriété.
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Toujours ces semi-aveux, semi-mensonges, semi-gestes, semi-discours, semi-tout, c'est ça Piotr, pour moi, vous êtes un semi-rustre, semi-dandy, semi-éditeur, semi-ami. Et moi, je suis trop entière.
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Maintenant je vais l’aimer aussi parce qu’il dort, et que son sommeil est encore plus attendrissant que tout le reste !… Tu vois, je venais de toucher le fond de la pornographie, de l’horreur, de l’indicible…
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Si je continue à coucher avec lui de temps en temps, je n'existe plus à ses yeux. Si je me refuse, je redeviens intéressante, parce qu'à reconquérir. Voilà où j'en suis. A me couler, moi la gourgandine provocatrice et libre, dans la peau d'un dragon de vertu : « Non, monsieur, je ne mange pas de ce pain-là », pour l'exciter, exciter son envie, exercer encore sur lui un pouvoir magique ne serait-ce que quelques minutes par-ci, par-là. Alors que, comble d'ironie, mon cœur l'aime plus que mon corps ne le convoite, et que, après mûre réflexion, je suis parvenue, quoi qu'en dise Isabelle, à la conclusion que je n'avais, pour lui, qu'une moindre attirance sexuelle. Ma sexualité, avec lui, c'est le désir de son désir. Le reste n'est qu'amour...
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Isabelle est sensible. Sujette aux remords. Fragile et douce. Fervente. Troublante dans ses errances, son admiration pour moi, ses lâchetés et ses sincérités. Elle a été bouleversée de constater que son aventure avec ton mari ne me faisait pas rire, mais pleurer. Mais elle a continué à coucher avec lui. Alors, j'ai décrété que jamais, plus jamais... Ma résolution vient de là, d'elle, d'eux ensemble, de lui, menteur et cachottier, goujat, se volatilisant dans la journée, et reparaissant avec un drôle d'air, répondant à mes questions abruptement : « J'ai secoué Isabelle », ou plus rapidement : « Je te le jure, non, non, je ne l'ai pas vue, j'étais chez le directeur commercial Machin, voilà son numéro de téléphone, fais une enquête si tu veux. » Après Isabelle me dit tout, parce que je l'interroge. Je lui explique, réexplique ma décision pour la centième fois.
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Christine, tu as laissé échapper l'amant pour ne retenir que l'époux, et t'en satisfaire d'une façon aveugle, et moi je demeure vide, avec au cœur une sorte de rancune méchante pour toi. C'est peut-être seulement pour ça, ce livre. Pour te dire : « Idiote ! Idiote ! Qu'as-tu fait ? Que m'as-tu fait ? »   
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. « La première » signifie forcément qu'il y en aura d'autres. On ne peut à la fois demeurer première et unique. Bien sûr que tout n'est pas arrivé si simplement, ni si vite que mon amertume aujourd'hui pourrait le laisser entendre.
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« Je n'ai trompé ma femme qu'une seule fois, c'est avec toi. » Trop d'honneur. Tu vois, Christine, que tu as plus de chance que moi, et droit à plus d'égards. D'abord toi, tu ignores tout de ses abominations. Il y a belle lurette qu'il ne te mêle plus à nos sorties, à nos fêtes. Il y vient seul ou pas du tout. Alors que moi, hélas je suis aux premières loges.
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Déjà mon dos ondule sous ses doigts comme une mer où courent des alizés chauds, ma poitrine monte à la rencontre de ses phalanges de magicien... Il arrondit sa paume autour de mon épaule extasiée, la dénude avec des lenteurs exquises, mon bras glisse tout entier hors de ma manche, il le flatte et le charme comme un serpent, et comme un serpent, mon bras, doué soudain d'une vie propre, d'une lascivité consentante et éperdue, coulisse dans le bracelet de ses doigts, s'y caresse, s'y affole, mon bras n'est plus, de l'aisselle au poignet, qu'un long python voluptueux qui danse de plaisir, ma main s'ouvre et se ferme comme un cœur qui palpite, partout ma peau frémit d'attente et de gratitude, un bien-être fabuleux m'envahit, définit mes formes, assouplit mes lignes, alourdit ma chair et fait battre mon sang ainsi qu'une huile épaisse et tiède, dont je crois entendre le murmure soyeux dans mes oreilles...
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Ma parade, hier, c'était Alfred. Alfred me voue une tendresse amoureuse et sensuelle que je n'ai rencontrée nulle part ailleurs. Moi, je n'éprouve pour lui qu'une amitié douce, et une infinie reconnaissance parce qu'il sait, lui seul, engourdir mon corps, l'alanguir, le transporter rien qu'en y posant deux doigts timides, et en les y promenant suavement, lentement, interminablement. Jamais un homme ne m'a touchée avec plus de délicatesse, plus d'intuition, plus de génie qu'Alfred...
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Plus il avance en âge, plus il est avide de conquêtes, c'est-à-dire de preuves qu'il existe toujours, qu'il séduit toujours. «Quarante-cinq ans, et j'ai les plus jolies femmes de la boîte, et je les saute allègrement et je les rends dingues de plaisir... »
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Je sens la tiédeur de son bras sous le mien, la solidité de son grand corps que j'aimerais étreindre, je vole littéralement dans ce couloir ciré où je ne m'aventure d'habitude qu'avec circonspection. Et soudain, sans rime ni raison (ou alors l'euphorie m'a si fort étourdie que j'ai eu une absence de quelques secondes), sans lien logique avec le dialogue précédent, ni surtout avec la trêve délicieuse que nous nous accordons, il déclare : « Tu sais comment ils m'appelaient, les copains du foot, quand j'étais jeune ? Ils m'appelaient "la Trique"!» Voilà. Toute l'histoire est là. Je sais, on dirait une mauvaise réplique d'un film à prétention satirique sur la vulgarité des beaufs...
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C'est un mot de passe entre nous. Un mot apparemment joli, comme ça, innocent et badin. En fait, il est plein de souffrance secrète et d'amertume. Grâce à ton mari, Christine, je suis en mesure de t'affirmer que ce terme possède un masculin, et que le gourgandin vaut largement la gourgandine.
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