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Citations de Frank Conroy (167)


Musique, musique, pour un temps, apaise nos tourments.
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Il inspira profondément, une sorte de soupir, et la musique commença, occupant instantanément tout l'espace, telle une fleur géante s'épanouissant à partir du néant en une fraction de seconde pour devenir aussi grande qu'une maison.L'air était dense de musique.
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« La musique était là, simplement, sans qu’il y pense, sans qu’il se concentre sur elle. Il n’en était pas plus conscient que de sa propre respiration. Il n’avait pas l’impression qu’il la faisait mais qu’elle existait indépendamment, circulant dans un coin de son cerveau. » (p. 79)
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Il joua presque sans savoir ce qui se passait. Dans le sous-sol de Weisfeld, Frescobaldi avait montré quelques variations au violon sur la mélodie originale, mais à présent il s’en éloignait presque entièrement – tombant en piqué, éclaboussant, pirouettant, lançant un nuage de spiccatos, faisant voler des staccatos, ricochant dans toutes les directions. Il donna des coups d’archet près du chevalet, près de la touche. Il frappa les cordes. Il produisit des douzaines de sons différents – de la flûte au banjo, jusqu’à quelque chose qui en vérité, ressemblait au bêlement d’un agneau – le tout formant une pièce d’architecture musicale qui retombait sur la partie de piano avec autant de précision qu’une tasse sur sa soucoupe. 
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Claude voulu parler mais en fut incapable. Un calme étrange s'installait au fond de lui - encore que son cerveau galopât autour des conséquences de ce qui venait de se produire. Il avait joué ces vingt mesures des centaines de fois, écouté Menti, Sturm, et même Weisfeld les jouer, et, pourtant, il savait qu'il venait de les entendre et de des comprendre pour la première fois. Il se sentit au bord de quelque chose, il eut l'impression que chaque atome de son corps subissait une transformation subtile, un réajustement minuscule, le préparant à entrer dans un autre monde. Il se sentit vivant.

page 119
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Frank Conroy
La littérature est un fleuve.
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Monsieur Oliver s'assit, considéra les touches un moment, retroussa les manches de sa chemise et commença à jouer, laissant échapper un grommellement étouffé du fond de sa gorge, mâchonnant sa lèvre inférieure comme un homme dans la souffrance. Il joua sans interruption des strides et des boogies pendant plus d'une demi-heure, les mains martelant, les bras pompant, la tête et le torse immobiles. Une sueur légère perla à son front au bout d'un moment. Ce fut une tempête de notes et Claude, fasciné, regarda les bras de l'homme se croiser et se décroiser, se déplacer ensemble et séparément, et ses doigts, fonctionnant à une vitesse incroyable, arracher des thèmes limpides à une lame de fond presque irrésistible de musique.
"On dirait un orchestre", souffla Claude lorsqu'il s'arrêta.


page 83
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Le son lui-même semblait l'envelopper d'une sorte de grande cape protectrice, l'enclore dans une bulle d'énergie invisible. (...)
Le sentiment de solitude le submergeait, provoquant moins la peur que du malaise. Il allait au piano, faisait du bruit, se glissait dans la bulle protectrice, s'oubliait. (p. 31)
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(...) où qu'il se trouvât, dès qu'il s'asseyait au piano, le monde qui l'entourait n'avait simplement plus d'importance. Sa relation physique avec le piano était immuable. Tout le reste était transitoire. ses repères étaient là. (p. 210)
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Le canapé bleu les mit à l’épreuve pendant plus d’un mois. Ils gardaient leurs vêtements, mais leurs mains et leurs bouches n’ignoraient rien de l’autre. Claude parvenait à se contrôler mais l’effort le rendait fou. Lorsqu’il atteignait le point de saturation – le corps tendu à la limite, les lèvres sensibles, gorgées de sang, le pelvis endolori, le pénis gourd et dur comme du bois, le cœur battant à coups redoublés dans sa poitrine – il se jetait en arrière et roulait sur le sol loin d’elle.
Puis un soir, alors qu’elle était allongée avec lui sur le canapé bleu, sa chevelure brune se balançant librement sur les temps de Claude tandis qu’elle lui mordillait la bouche, elle releva soudain sa jupe, dégrafa le jeans, prit le sexe de Claude dans sa main, écarta son slip, se coula en lui dans un gémissement tremblant. Il s’épanouit dans sa chaleur moelleuse.
« Ne jouis, pas, chuchota-t-elle, ne jouis pas, ne jouis pas… » tout en se mouvant de haut en bas avec une lenteur atroce. Cela s’était passé si vite – tout à coup il était en elle – que le cerveau de Claude eut besoin d’un moment pour rattraper son corps. Il se contrôla aussi longtemps qu’il put puis repoussa très vite des hanches du plat de la main et éjacula en l’air. Elle retomba, cramponnée à lui de toutes ses forces. Étourdis, ils restèrent étendus en silence un long moment.
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Jouant pour Menti, il apprit à masquer ses émotions, à ne pas bouger, à se concentrer sur une exécution propre. Mais dans le sous-sol du magasin de musique, c'était différent. Il fermait les yeux afin de mieux percevoir le bain de couleurs, oubliait ses mains, s'oubliait lui-même, écoutait les structures, les lignes entrelacées. Il jouait sans se préoccuper des erreurs, tout à son désir de sentir l'éxaltation spéciale qui montait en lui lorsque la musique prenait les commandes, une émotion si intense que les larmes lui venaient parfois aux yeux.
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Claude comprit que tous ces inconnus étaient entraînés dans quelque chose de commun, qu'une force invisible avait balayé toutes leurs différences. Ils ne faisaient qu'un, ils étaient unis. Et tandis qu'il se cramponnait encore plus fort au réverbère, il sentit ses propres larmes couler, parce qu'il était absolument seul, enièrement à part, et qu'il savait que rien ne pourrait jamais changer cela.
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Claude perçut le contrôle exquis avec lequel Fredericks libérait la musique dans l'air. C'était surnaturel. Le piano sembla disparaître, seules les lignes emplirent la conscience de l'enfant, l'architecture de la musique éclairée dans ses moindres détails, l'annonce entière scellée, flottant, se repliant sur elle-même . Puis le silence. Claude souffrit devant devant une telle beauté. Il eût voulu quitter son corps, suivre la musique là où elle s'en était allée, dans l'hyperespace, quel qu'il fût, qui l'avait avalée. (p. 155)
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Mais ne pensez-vous pas qu'il soit quasi impossible d'écrire directement sur la musique ? Elle ne se prête pas aux mots. Je veux dire, tout ce que l'on peut faire, c'est tourner autour, en quelque sorte.
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Monsieur Oliver considéra les touches un moment, retroussa les manches de sa chemise et commença à jouer, laissant échapper un grommellement étouffé du fond de sa gorge, mâchonnant sa lèvre inférieure comme un homme dans la souffrance. Il joua sans interruptions des strides et des boogies pendant plus d’une demi-heure, les mains martelant, les bras pompant, la tête et le torse immobiles. Une sueur légère perla à son front au bout d’un moment. Ce fut une tempête de notes et Claude, fasciné, regarda les bras de l’homme se croiser et se décroiser, se déplacer ensemble et séparément, et ses doigts, fonctionnant à une vitesse incroyable, arracher des thèmes limpides à une lame de fond presque irrésistible de musique.
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Quelqu'un meurt. Nous voulons croire que cela signifie quelque chose. Nous insistons pour donner une signification à cet acte. Mais par essence, il n'y en a pas. Il n'y a aucun sens, c'est un mystère qui n'a aucun sens.Tu l'as très bien dit. Les ficelles sont coupées. C'est tout. La fin.
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La musique était là ! La musique était là depuis toujours, elle serait toujours là ! Elle était tellement plus vaste que la vie, tellement plus forte, tellement irrésistible, elle révélait si puissamment l'existence d'une sorte de paradis sur Terre, qu'elle balaya tout, devant elle .Il aperçut cela dans un flash.Une fraction de seconde.
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C'est presque magique. C'est si bon, parfois, que c'en est presque insoutenable. je veux dire, on joue, on sent une résistance, on pousse de plus en plus fort... et soudain on débouche en pleine lumière, juste comme ça... On passe de l'autre côté du mur ! l n'y a plus de résistance, on navigue... De la pensée pure, qui se transforme en musique pure.
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Mais soudain, tandis que les lignes s’écoulaient, Claude perçut le contrôle exquis avec lequel Frédéricks libérait la musique dans l’air. C’était surnaturel. Le piano sembla disparaître, seules les lignes emplirent la conscience de l’enfant, l’architecture de la musique éclairée dans ses moindres détails, l’annonce entière scellée, flottant, se repliant sur elle-meme. Puis le silence. Claude souffrit devant une telle beauté. Il eût voulu quitter son corps, suivre la musique, là où elle était allée, dans l’hyperespace, quel qu’il fut, qui l’avait avalée. Frédérick tourna la tête, l’enfant plongea ses yeux dans les siens et demeura immobile, le souffle coupé, comme si son regard pouvait ramener la musique.
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Claude comprit que tous ces inconnus étaient entraînés dans quelque chose de commun, qu'une force invisible avait balayé toutes leurs différences. Ils ne faisaient qu'un, ils étaient unis. Et tandis qu'il se cramponnait encore plus fort au réverbère, il sentit ses propres larmes couler, parce qu'il était absolument seul, entièrement à part et qu'il savait que rien ne pourrait jamais changer cela.
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