Fred Bernard

Juin 2003. Je m'ennuyais dans le bibliobus, mon regard se pose sur cet album jeunesse qui dépasse de l'étagère. Sa forme déjà, c'est un grand format. Et puis, je me souviens qu'une amie m'avait parlée de ce texte. Curieuse, je l'ouvre, je le lis et maintenant il appartient aux quelques livres qui m'ont profondément marquée.

Ici, le pari est fou : raconter la vie d'un homme tronc à qui rien ne sera épargné dans un album pour la jeunesse. Et c'est justement là qu'à mon avis réside la beauté de cet album : la vie y est contenue toute entière : ses surprises, ses souffrances, sa cruauté, ses joies. Tout et dans un style épuré, pudique, poignant mais jamais mièvre. Les illustrations de François Roca servent ici encore magnifiquement la prose de Fred Bernard. Réalistes sombres mais tellement justes.

Au cours de sa vie, Jésus Betz rencontrera différentes femmes qui l'aideront ; il finira par rencontrer l'amour auprès de Suma Katra, une belle trapéziste muette.

Ce récit n'épargne pas les hommes : tous se montrent méchants et cruels.

Un album superbe dérangeant d'une grande beauté et surtout d'une grande douceur malgré la noirceur du récit. Aucune dramatisation dans cette longue lettre que, le succès et l’amour venus, Jésus Betz écrit à celle qui l'a abandonné.

Très bel album que cet ouvrage au style particulier, empruntant autant aux illustrations de l’époque coloniale qu’aux récits d’aventures modernes. Les dessins peints par Roca, occupant les ¾ de chaque double page, baignent l’ensemble dans une ambiance qui rappelle, mais en couleurs et dans des tons chauds, les images terriblement désuètes et pourtant si exotiques des premiers Tarzan. Pour les accompagner, Bernard choisit un lettrage script (des caractères Courier) et des phrases non verbales très brèves, afin de mieux coller à l’état d’esprit de la narratrice, Jeanne, jeune, sans doute belle, vulnérable dans un Nouveau Monde de cartes postales où la mort rôde et frappe à chaque instant au sein de paysages sublimes. Secondée par un guide qu’on devine alcoolique et blasé mais émoustillé par cette présence féminine (du moins est-ce ainsi que nous, pervers lecteurs adultes, pouvons interpréter ses paroles déplacées, son rire gras, sa cruauté mais aussi son empressement à la sauver) et environnée de porteurs indigènes sur lesquels elle porte (succinctement) le regard d’un Européen fasciné mais trop habitué au confort pour sortir de sa moustiquaire, elle va traverser savanes arides et jungles touffues pour accomplir sa quête.

On regrettera que les thèmes les plus porteurs (racisme, colonialisme, exploitation des ressources naturelles) soient seulement effleurés, mais le support ne permet pas d’aller au-delà de simples constats, souvent subtils quoique percutants. Ils confèrent à l’ensemble une dimension supérieure à celle du simple livre d’images qu’il paraît être de prime abord. N’oublions pas qu’il s’agit d’un (bon) album pour la jeunesse, et, comme la plupart des ouvrages de cette catégorie, qu’il est aussi un bel objet.
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Jeanne est une jeune femme de bonne famille dont la vie semble toute tracée. Son futur mariage avec un jeune homme sans intérêt mais fortuné lui assurera pour longtemps un train de vie enviable.

Cependant, avant de se " ranger " définitivement, Jeanne organise un voyage en Afrique pour de retrouver la trace de son père et ainsi avoir réponse à des questions existentielles qui la taraude de longue date.

Pour mener à bien sa quête, elle a engagé Eugène Love Peacock, un français qui s'est installé en Afrique et qui exerce aléatoirement les fonctions de guide, chasseur... cela dépend des bons plans qui lui tombent sous la main. Ses services se vendent aussi bien au gentil touriste qu'à l'aventurier en herbe soucieux de se procurer de l'ivoire.

Si Jeanne et Eugène ont un point commun, c'est bien leur personnalité acerbe et leur franc-parler. Pour le reste, ils devront s'accommoder l'un de l'autre pendant ce voyage.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..

Jeanne est une jeune femme de bonne famille dont la vie semble toute tracée. Son futur mariage avec un jeune homme sans intérêt mais fortuné lui assurera pour longtemps un train de vie enviable.

Cependant, avant de se " ranger " définitivement, Jeanne organise un voyage en Afrique pour de retrouver la trace de son père et ainsi avoir réponse à des questions existentielles qui la taraude de longue date.

Pour mener à bien sa quête, elle a engagé Eugène Love Peacock, un français qui s'est installé en Afrique et qui exerce aléatoirement les fonctions de guide, chasseur... cela dépend des bons plans qui lui tombent sous la main. Ses services se vendent aussi bien au gentil touriste qu'à l'aventurier en herbe soucieux de se procurer de l'ivoire.

Si Jeanne et Eugène ont un point commun, c'est bien leur personnalité acerbe et leur franc-parler. Pour le reste, ils devront s'accommoder l'un de l'autre pendant ce voyage.
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Le Capitaine O'Murphy nous conte sa rencontre avec Amédée le Potier dit " L'Homme Bonsaï ".

Bon public comme je suis, je me suis évadée dans cette légende que le Capitaine O'Murphy se plaît à véhiculer. On plonge avec plaisir dans le monde du brigandisme avec le destin forcé du personnage principal : Amédée le Potier. Un ouvrage qui aime marier les éléments complémentaires : rouge / vert, bleu / orange... voici pour le côté visuel. Mais également robustesse et fragilité, courage et timidité, amour et haine, obligation et liberté... que nous retrouvont chez Amédée au fur et à mesure de son évolution. Une personnalité maléable en devenir.
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Lily Love Peacock est une jeune fille, mannequin de son état (mais ce n'est point une tare ^^) qui vit un peu comme un électron libre dans l'environnement relationnel dans lequel elle baigne. Le hasard des rencontres lui fait croiser la route de Rubis qui va rapidement devenir sa confidente et meilleure amie.


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Lecture jeune, n°128 - Le très bel album Cheval vêtu (voir LJ n° 117) nous prenait de court. Il laissait la porte ouverte à un mystère. Comment ce cheval, cette bête de combat, s’est retrouvé seul, sans cavalier, au milieu de l’Amérique centrale ? Soleil Noir, le nouvel album du duo Fred Bernard – François Roca répond à cette énigme. C’est une terrible histoire de famille que le lecteur découvre dans les pages de cet ouvrage, fasciné comme peut l’être la petite Inès qui écoute le récit de sa grand-mère, tout en admirant les portraits de ses ancêtres. En effet, cette enfant est l’héritière d’un couple hors du commun : son grand-père est un noble espagnol parti à la conquête du Nouveau monde et sa grand-mère la fille d’un seigneur proche du roi Moctezuma. Au fil du récit, les souvenirs de son aïeule font revivre les émotions et les bouleversements engendrés par l’arrivée des Espagnols chez les Aztèques. Ces derniers, comme on le sait, après avoir bien accueilli les étrangers et les avoir utilisés pour vaincre leurs ennemis, sont soumis et décimés par les Espagnols avides d’or et de conquêtes. Mais ce récit est aussi une belle histoire d’amour entre ces beaux jeunes gens fascinés par leur étrangeté et qui chevauchent « Soleil noir », ce magnifique cheval qui accompagne son maître dans son tragique destin.



Les illustrations, en parfait accord avec le récit, évoquent le cadre grandiose, romantique et sauvage de ce nouveau monde où se joue une des pages majeures de l’Histoire de l’humanité.



Colette Broutin

Le capitaine O’Murphy est en plein coeur de l’océan lorsqu’il aperçoit un arbre gigantesque planté dans un vieux vaisseau du XVIIIe siècle. Il ordonne qu’on mette une chaloupe à la mer et qu'on aille voir de plus près cette curiosité. À peine les hommes sont-ils embarqués sur le vaisseau que l’arbre s’adresse à eux pour leur raconter son histoire. Commence alors le récit d’Amédée le potier qui fut enrôlé de force sur un navire marchand, puis capturé et maltraité par des pirates pour finalement échouer sur une île déserte. En passant sous le feuillage d’un arbre immense, Amédée reçoit une graine sur la tête qui s’incruste et germe, malgré les efforts du potier pour la déloger. Amédée assiste impuissant à la transformation de son corps et à l’apparition de cet arbre sur son crâne. Des Chinois le recueillent et taillent régulièrement les branches au-dessus de sa tête. Amédée devient l’Homme-Bonsaï, un être ayant la force, la majesté et la longévité propres aux plus grands végétaux de la terre. Fred Bernard propose un texte à la fois sobre, poétique et symbolique pour tracer le destin à la fois fabuleux et tragique de l’Homme-Bonsaï. Les pages de cet album grand format sont marquées de la force émanant de la nature. Les qualités symboliques du texte sont rendues de façon saisissante par les illustrations de François Roca. La puissance, la douleur et le déclin s’incarnent dans la composition de l’image qui repose sur des jeux de lumière subtils, situant le récit dans de grandes étendues d'eau couleur turquoise. Plusieurs images fortes de l’album demeurent dans l'imaginaire longtemps après la lecture. Il s’agit d’une oeuvre captivante dont le sens évoqué permet plusieurs interprétations.
Lien : http://www.livresouverts.qc...

Superbes illustrations

Lecture jeune, n°117 - Le texte est cadencé comme le pas d’un cheval de combat et laisse un arrière-goût de dureté. Il est servi à merveille par l’illustration de François Roca, d’une extraordinaire puissance évocatrice. Odile Mestrallet

Lecture jeune, n°117 - Un cheval noir, harnaché d’une cuirasse de guerre impressionnante, erre à proximité d’un campement d’Indiens comanches. Craignant tout d’abord un mauvais esprit, les Indiens fascinés adopteront le cheval espagnol et le nommeront Cheval Vêtu. Il va vivre désormais au rythme de la tribu, partir en guerre, chasser le bison et aimer la jument Trois Myrtilles. Mais la rivalité qui l’oppose à Cheval Sacré ne connaîtra son dénouement qu’en un combat mortel. Pour ce treizième album commun, F. Bernard et F. Roca nous proposent un voyage en terre indienne. Les amours et réflexions animalières passent en effet vite au second plan tant l’ouvrage invite à la découverte du quotidien et de la culture du peuple comanche. Réalistes et documentés, les tableaux de F. Roca représentent des instants de vie. Le format à l’italienne donne la part belle à la nature – ciel et terre. Il permet au mouvement de naître dans des scènes de bataille et de chasse très impressionnantes. Les couleurs sont lumineuses et le reflet doré qui baigne les Grandes Plaines en fait un personnage à part entière. Hélène Sagnet