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Critiques de Fred Bernard (587)
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Raymond Devos

La folie des mots



Jeu de mots en folie... et poésie au rendez-vous... 18 textes de Raymond Devos, mis en image et en scène par 18 dessinateurs... 18+18 = un régal... somme toute.



Lu en février 2018.
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L'Histoire vraie de Yen Yen le Panda géant

Cet album avait tout pour me plaire mais finalement, pas tant que cela. L'estampille " Muséum National d'Histoire Naturelle " est probablement là pour donner davantage de cachet mais un bel emballage reste un bel emballage, s'il n'y a rien dans le paquet, la déception demeure.



Car, même si l'on peut trouver ici ou là deux ou trois éléments intéressants sur les pandas, il faut bien reconnaître que dans l'ensemble, cet album est creux. Marie-Claude Bomsel qui ne résiste jamais à l'attraction des caméras et au besoin irrépressible de se mettre en avant a trouvé le moyen d'y jouer un rôle de premier ordre, elle, la spécialiste en tout, spécialiste des singes, spécialiste du comportement animal, et maintenant, je vous l'apprend, spécialiste des pandas géants.



On apprend en tournant les pages de cet album que « le peuple chinois a décidé d'offrir deux pandas au président de la République française en signe d'amitié ». Et heureusement, WonderWoman Bomsel était là pour superviser la manœuvre car sans elle, rien ne peut vraiment bien tourner sur la planète animale.



Bref, on nous rapporte une somme d'anecdotes toutes plus captivantes les unes que les autres : entre autres que le couple de pandas était en fait deux mâles, que l'un d'eux est crevé lamentablement après quelques semaines en France, que Giscard a failli se faire sauter dessus par Yen-Yen, que si la bouillie qu'on lui prépare n'est pas à son goût, il la renverse et que même, même, là vous n'allez pas en revenir, même, il passe sa journée dans les arbres. Là, vous en avez le souffle court.



Bref, une compilation d'anecdotes à deux balles d'un très faible intérêt censée relater la vie trépidante du premier panda accueilli en France au zoo de Vincennes. Le tout assez bien illustré cependant par Julie Faulques d'où mes trois étoiles mais un album que je ne conseille pas plus que ça car en tant que documentaire, je le trouve vraiment médiocre. Ceci dit, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire pas grand-chose.
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On nous a coupé les ailes

Août 1899. René, avec ses frères, Eugène et Paul, et son cousin Firmin, rient comme des tordus à voir cette grenouille à qui ils ont fait fumer une cigarette. Des boyaux et de la boue sur le visage, ils se précipitent, dès que quatre heures sonnent au clocher, vers la maison. Maman les sermonne un peu. Mais qu'importe, c'est l'âge de l'insouciance, des bêtises, d'autant que le cousin Firmin fourmille d'idées plus ou moins débiles. René, fasciné par les oiseaux, les papillons, les libellules ou les lucanes, rêve, lui aussi de voler...

Octobre 1914. La guerre fait rage. La boue, les cadavres, les villages rasés, les explosions. L'on parle de milliers de morts. René ne peut pas le croire... Il se rassure comme il peut... Heureusement que les avions passent au-dessus de sa tête, le jeune homme s'enivre de ces vrombissements et vibrations...



Fred Bernard nous plonge en pleine guerre en compagnie de René Nicolas, matricule 1264 dans le 43è régiment d'artillerie. Il évoque, à travers les lettres que le jeune homme envoie à sa maman, la guerre et ses horreurs, le sort de ses compagnons et les avions qui, tout du long, lui auront donné espoir. L'auteur alterne habilement deux périodes, celle de l'enfance et celle de la guerre. Des souvenirs lumineux, poétiques et tendres qui s'opposent aux horreurs de la guerres et aux drames. Un album d'autant plus touchant que l'auteur s'est inspiré de l'histoire de l'arrière grand-père de sa compagne. Graphiquement, Émile Bravo sert à merveille ce texte émouvant et saisissant : une palette de couleurs allant du tendre au plus sombre.

Petits témoins de cette guerre : les aéroplanes fabriqués dans les tranchées.
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Essence

Un jerrican à la main, Achille déambule dans de sombres couloirs labyrinthiques, cherchant la sortie. Une fois sorti de cet étrange bâtiment, sa compagne de route, une belle jeune femme joliment apprêtée, une cigarette à la main, l'attend impatiemment afin qu'ils reprennent la route. Même s'il ne verse que quelques gouttes d'essence dans le réservoir, elle ne s'inquiète pas, certaine que tout sera réglé assez vite. Une fois repartis dans un décor post-apocalyptique, elle lui demande de se concentrer et de se souvenir... Une Porsche 911, de la glace, du sang... Tout cela reste vague pour Achille. Alors que la nuit tombe, ils doivent se reposer. Tandis qu'elle s'installe dans un hôtel, lui repart à la recherche d'essence. Mais au lieu de se rendre dans une station-service, il entre dans une étrange librairie et repart avec des bandes dessinées. Une fois franchi le hall de l'hôtel, la réceptionniste le conduit vers une chambre qui n'est autre que sa chambre d'enfant. Interloqué, ne comprenant pas grand-chose à cette situation, il se demande ce qu'il fait là et qui est cette jeune femme qui semble si bien le connaître...



Quelle étrange ambiance règne dans cet album... Pour comprendre ce qu'Achille fait dans ces décors grandioses et désertiques, il va falloir qu'il puise dans ses souvenirs. Cette belle jeune femme à ses côtes qui se dit être son ange-gardien va l'aider dans sa quête. Sur fond de science-fiction, ce roman graphique, un brin écologique et onirique, nous emmène non pas directement en enfer ou au paradis mais à la purge, c'est à dire le purgatoire. Au volant, Achille, un homme entre deux âges, pilote féru de bandes dessinées, ne saisissant guère la situation qui est la sienne. Côté passager, une jeune femme, complexe et distante, qui va le guider dans son cheminement. L'on croisera, au cours de ce road-trip, des personnages déjantés, ainsi que James Dean ou Jacques Villeneuve. Fred Bernard nous embarque ainsi dans un voyage extraordinaire et un peu dingue. Graphiquement, Benjamin Flao nous plonge littéralement dans des paysages aussi incroyables que fascinants. Il nous offre de magnifiques planches hautes en couleurs et lumineuses, sous un soleil plombant.
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La reine des fourmis a disparu

Difficile de déconnecter de mon métier d’enseignante avec ce livre, mais je vais essayer. (dans un premier temps !).



Il faut d’abord savoir que ce livre existe en album un peu plus illustré que celui que j’ai en main, et j’ai entendu dire que la version illustrée et présentée en plus grand format est plus parlante pour les enfants et les invite à la recherche d’indices, puisqu’il s’agit d’un roman policier.



L’histoire ne manquera pas de plaire : Mandibule de savon (Lol !) et son associé Elytre de lait (Lol !), sont deux fourmis rouges de la jungle. Malheureusement pour leur communauté, leur reine a disparu. Elles se lancent dans une enquête avec pour tout indice, un poil oublié dans la fourmilière. Muni de cette pièce à conviction, elles vont parcourir la jungle à la recherche de tout suspect ou témoin, découvrant un vaste monde étranger à leur milieu de vie.



Un roman a suspens qui mènera les lecteurs jusqu’à la fin, un roman court mais riche ! et c’est là que je remets ma casquette d’enseignante pour mentionner les nombreuses pistes de travail qui pourraient intéresser d’éventuels collègues : une lecture destinée à des enfants de CE2 (8-9ans) avec un bon niveau de lecture ou plus (10 ans) : le texte contient beaucoup de substituts et d’éléments implicites intéressants à travailler, des pistes de travail sur le roman policier, avec une activité possible autour de la notion d’indices, un travail en transversalité avec des possibilités de recherche en sciences sur le monde animal, l’étude de milieux : la jungle, des possibilités de mise en réseau et l’étude d’une espèce : les fourmis, l’étude des insectes, des prolongements possibles en arts visuels (inspiré par les quelques illustrations en noir et blanc de cette version)… ouf !!! là je me suis lâchée !

Donc en résumé : si vous êtes dans le milieu enseignant ce

livre est pour vous, sinon, ce livre est aussi pour vous et vos enfants car l'histoire est bien ficelée et intéressante.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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La Vie secrète des arbres en BD

Club N°55 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Énorme, incontournable.



J'ai couru acheter le livre dont elle est inspirée pour prolonger cette sensation de découvrir les arbres et leur rôle indispensable...



Nicolas

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Une BD qui fait du bien, qui rend intelligent sans jamais ennuyer.



Un ton et des petites histoires qui m'ont rappelé les petits recueils de La Hulotte, avec en plus la sensibilité de l'auteur.



A conseiller sans modération.



Je n'ai pas mis 5 étoiles à cause de quelques passages répétitifs.



JF

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Une BD sympa pour un beau livre.



Expliquons-nous.



Le livre de Peter Wohlleben sur sa vie, son amour des arbres, les découvertes des merveilles du vivant, des sciences stupéfiantes autour des arbres méritent d’être partagées sous toutes formes, et pour cela, cette BD est une bonne chose.



Mais c’est une BD qui en reprenant le contenu informatif d’un livre, et en offrant un mince fil conducteur sur la vie de Peter perd un peu de sa force.



Car la vie passe au second plan pour empiler les informations, parfois de manière assez décousue.



Les illustrations n’en restent pas moins jolies, les infos pas moins pertinentes, mais l’accumulation d’infos fait que l’on passe presque trop vite sur les illustrations et l’on perd un peu cette idée de lenteur et contemplation que l’auteur du livre répète pourtant souvent.



C’est un bel ouvrage, mais je recommande plus le livre.



En BD, j’avais trouvé l’adaptation du livre de Cortes, Par la Force des Arbres, plus « paisible et contemplative » et donc un format BD plus réussi.



Greg

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En complément du livre (que j'ai d’ailleurs aussi beaucoup aimé), cette jolie BD est très instructive, et très bien illustrée ... pour tout savoir sur les arbres !



Coup de cœur.



Sophie

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Cléo : une jeune femme prétendument ordinaire

Cléo, Parisienne, à peine 30 ans. Quelques kilos en trop auxquels les hommes aiment s'accrocher. Pas une reine de beauté mais elle sait qu'elle plait aux hommes. Elle a multiplié les conquêtes amoureuses, aimé certains puis détesté d'autres. Elle aime faire l'amour, le corps des hommes contre elle, la chaleur de leur peau, le plaisir partagé. Jeune femme libre, expansive, enjouée, elle vit au rythme de la musique qu'elle écoute à longueur de temps. Manquant un peu de tendresse, elle ne désespère pas de rencontrer un jour son prince charmant. Pour le moment, elle aime s'entourer de ses amies, sortir avec elles, danser et se raconter...



Cléo se livre, se raconte et parle d'elle très franchement. Elle s'aime parfois, se déteste aussi. Jeune femme sensible et sensuelle, elle a de l'imagination à revendre. Ce monologue est charmant, tout autant que Cléo, cette reine pleine de vie et de rêves. Malgré tout, l'on reste sur notre faim tant ce personnage aurait mérité qu'on l'approfondisse. Dommage, encore, de voir de trop courtes scènes sur son passé, elle n'aurait été que davantage touchante. Le trait noir et nerveux manque de douceur, certaines planches devenant parfois trop chargées et sombres. D'autres, au contraire, ambiance années 70, sont à la fois mélancoliques et gracieuses.



Cléo: une jeune femme prétendument ordinaire... pas si ordinaire...
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Chroniques de la vigne : Conversations avec..

Qui dit septembre dit vendanges...

Rien de telle qu'une bonne initiation, les pieds dans les ceps, la tête dans le fût (et à l'envers), les yeux qui pétillent et le palais soumis à nouvelles expériences gustatives. L'on prend alors la route vers la Bourgogne, haut-lieu éminemment connu pour ses vignes, plus précisément à Savigny-lès-Beaune là où a grandi Frédéric Bernard. On peut donc dire qu'il est tombé dans cette potion magique dès l'enfance. Arrière petit-fils et petit-fils de vigneron, en tant qu'aîné de la fratrie, il se devait de faire du crémant à son tour. Mais après avoir fait des études en biologie pour devenir vétérinaire, il s'est dirigé vers les Beaux-Arts. Cette idée de faire un livre sur son grand-père, sa passion pour le vin, mais aussi sur cette belle région qu'il affectionne et vers laquelle il vient se ressourcer, lui tenait à cœur depuis des années. Voilà comment sont apparues ces Chroniques de la vigne... L'on se balade dans les rues, l'on gambade dans la forêt, l'on découvre la nature, l'on se passionne pour toutes ces anecdotes racontées un verre à la main ou l'on admire ces vignes. L'auteur met en scène son grand-père de 90 ans et 40000 bouteilles au compteur. C'est dire le bonhomme... On ne se lasse pas de ces petites histoires narrées avec passion, nostalgie parfois, mais toujours dans la bonne humeur et un brin d'humour. Ce récit regorge de tendresse et d'humanisme tant les personnages sont touchants. La chaleur du coup de crayon et un dessin à l'aquarelle juste croqué renforce cette impression de douceur, d'amour et de respect que se portent les deux hommes mais aussi qu'ils éprouvent envers cette terre.



Chroniques de la vigne...à déguster avec un bon p'tit rouge...
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Le Train jaune

Theo a rendez-vous avec son grand-père pour une promenade inoubliable, à bord d’une antique locomotive jaune. Alors que se déploie autour d’eux un paysage industriel de métal et de fumées, le vieux conducteur de train évoque l’époque où le train jaune était encore jeune et vaillant et où la nature régnait en maître…



J’ai choisi cet album pour l’un de mes neveux de trois ans qui est un passionné de trains. Le texte est un peu bavard pour être lu à voix haute à un enfant aussi jeune et la structure du récit n’est pas évidente à suivre à cet âge : dans l’histoire de la balade à travers New Caldera surgissent les souvenirs anciens du grand-père, sublimés par l’imagination du garçon qui l’écoute. Mon neveu saisira plus tard ce que dit de cette histoire des manies humaines de coloniser chaque espace, de l’invitation à prendre son temps et à emprunter les voies de traverse, de la saveur des partages intergénérationnels. Mais l’univers ferroviaire de l’album et les peintures toujours incroyables de François Roca l’ont immédiatement fasciné et il a immédiatement voulu relire ces pages à plusieurs reprises.



Cet album n’est pas mon préféré parmi ceux de Fred Bernard-François Roca, mais il est parfait pour les amateurs de train et les titres du duo restent une valeur sûre qui promettent une immersion cinématographique et un moment d’évasion de toute beauté.



PS : Pour une vidéo (un peu ancienne) présentant l’album avec des extraits, vous pouvez vous rendre ici : https://www.dailymotion.com/video/xfara4
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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King Kong

Bête mythique, King Kong exerce une fascination qui ne s’est jamais démentie depuis son apparition initiale, dans le film éponyme de 1933 : les adaptations sont innombrables. Mais en s'emparant de cette icône du cinéma fantastique pour en tirer un album jeunesse, le duo de choc que forment Fred Bernard et François Roca allait forcément se démarquer et livrer une interprétation singulière...



Et effectivement, cela fonctionne à merveille, grâce à la plume vive de l’un et aux effets spéciaux de l’autre qui compose des illustrations sensibles et frémissantes. Des pages sépia qui sont autant de clins d’œil aux films de l’époque du premier King Kong. D’autres tableaux qui subliment la beauté imposante et fragile de la bête sauvage. Soulignant du même coup la frénésie et l’aliénation des humains, dominés par le mépris des autres espèces, la soif de conquêtes et la course au profit. Deux mondes que tout oppose – et pourtant, King Kong semble à la lisière, incarnation puissante de la bestialité, mais au regard grave où perce une triste sagacité. Et la rencontre avec ce colosse change Ann à jamais, nous donnant une lueur d’espoir…



Un album émouvant et de toute beauté.
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La Vie secrète des arbres en BD

Adapter un livre de non fiction à succès en bande dessinée, est-ce une bonne idée ?

Illustré par Benjamin Flao, très certainement.



Écrit par Peter Wohlleben, un agent forestier allemand, La vie secrète des arbres est un essai sur l’importance des forêts pour l’équilibre de la planète, des humains, et un manifeste pour l’arbre. Il nous décrit l’ensemble des phénomènes naturels en jeu autour de l’arbre, à coup d’arguments scientifiques, au courant des dernières recherches, des dernières découvertes.



Le propos est passionné, on a souvent tendance à qualifier les gens passionnés d’exaltés, une façon de les discréditer ou d'atténuer leur propos. Personnellement, je crois au discours de ces passionnés, on a bien sûr le droit de rester aveugle devant le constat de l’exploitation de la nature par l’homme, mais personnellement, je préfère ouvrir les yeux.



Le livre est très agréable à lire, les illustrations de Benjamin Flao sont absolument merveilleuses, elles nous montrent les arbres dans leur majesté, beaux, même les plus abîmés, il leur donne ce que le propos de Peter Wohlleben veut nous prouver, de la personnalité, de la force, du tempérament, de la sagesse, bref, je serais tenté de dire une âme.

Mais je ne veux pas dire par là qu’il s’agit d’un récit panthéiste, mystique, on est jamais dans l’exaltation, uniquement dans la réalité de la science et la volonté de faire évoluer les mentalités et les comportements.



À noter aussi le superbe travail de Fred Bernard, chargé d’articuler le récit pour lui faire rencontrer les aquarelles de Benjamin Flao, en parlant sans doute un peu plus de la personnalité de Peter Wohlleben que le livre ne le faisait, développant une empathie aussi bien pour la nature que pour son défenseur.



Cette bande dessinée est belle, savante, sage, mais c’est aussi et surtout un cri d’alarme nécessaire.
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La reine des fourmis a disparu

Ce livre a une valeur sentimentale pour moi. Il m'a accompagné à mes débuts dans l'enseignement et j'ai eu plaisir à le partager avec plusieurs promos de CE2. Je suis tombée amoureuse du travail de Fred Bernard et de François Roca.

Mise en garde tout de suite: il faut acheter le grand format.

Il existe en petit format, rattaché notamment à une méthode de français pour les CE2 mais il manque une partie primordiale des illustrations. Les fameux indices. (et c'est un grand regret !)

Car ici nous sommes en présence d'une enquête policière menée par deux insectes. La reine des fourmis a disparu et ce sont deux fourmis mandibule de savon et Elytre de lait qui vont remuer ciel et terre pour retrouver leur reine. La tâche ne sera pas aisée car les deux enquêtrices ne disposent que d'un indice: un poil clair retrouvé dans la fourmilière. Les deux fourmis vont traverser la forêt tropicale, rencontrer différents animaux : Singe, tamanoir, jaguars, papillon, tarentule... et finalement le pire de tous, l'homme.

J'aime cet album bien sûr pour l'enquête, les illustrations mais aussi pour la dimension écologique.

C'est un bel album qui peut se transmettre de génération en génération.
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Himalaya Vaudou

Jean-Marc Rochette m'avait subjuguée dans Le loup.

Par ses magnifiques dessins qui vous immergent dans la montagne, par son histoire forte, par le message subtilement délivré.

Aussi, lorsque j'ai vu que ma bibliothèque avait cet album plus ancien, Himalaya vaudou, je n'ai pas hésité une seconde et l'ai emprunté.



Ne tournons pas autour du pot : je n'ai pas été emballée, loin de là.



Les premières pages sont pourtant très encourageantes, et j'y retrouve la patte du dessinateur.

Dans un style un peu différent de celui du Loup, Jean-Marc Rochette nous offre des pages et des doubles pages magnifiques, et plonge le lecteur dans les hauteurs, la neige et le froid.

Malheureusement, la suite se gâte considérablement : je n'ai aimé ni le graphisme, sauf dans les dernières pages où l'on retrouve le style du début, ni le contenu.

Surtout le contenu !

L'histoire qui partait bien, avec quelques trouvailles amusantes que je ne vous révélerai pas (je ne veux pas gâcher une lecture éventuelle), tombe dans un prêchi-prêcha ennuyeux et dégoulinant de bienpensance : tout ce que j'exècre !

Adieu subtilité et petites ficelles, bonjour lourdeur et artifices gros comme une maison.



Ce voyage en Himalaya ne m'aura pas transportée. Il comportait pourtant de bons ingrédients, mais je trouve que la recette est ratée.
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Bijou

Antoine Laurain nous a fait suivre le parcours d’un objet avec ´Le chapeau de Mitterrand’. Dans cette BD c’est le cheminement, durant 102 ans, de ce diamant découvert en Afrique du Sud en 1907. Quel parcours incroyable ! Offert, perdu, volé, oublié, etc. Je ne sais pas ce qui est vrai. A découvrir pour son originalité et ses couleurs lumineuses. L’histoire prend fin sur la mort de Bashung que l’on aurait pu entendre chanter Bijou, bijou.
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Le pompier de Lilliputia

Un joli album tant au niveau des textes que des dessins sur grandes pages qui sont vraiment magnifiques. La première planche m'a fait penser à un tableau de Seurat tandis que d'autres... Ici, il nous est conté l'histoire de Henry MacQueen né dans une grande demeure en plein cœur de New-York entouré de frères et sœurs. Tout bascule le jour où on s'aperçoit qu'il ne grandira plus. Le père en est affecté. L'histoire est bien développée et touchante. Elle rend hommage au courage, à la persévérance et aux pompiers.

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Alcie et le pensionnat d'Alcatroce



Jérôme Attal nous avait annoncé une suite des aventures de son héroïne, il a fallu patienter, la sortie ayant été différée. Une voix se présente dans l’avant-propos et justifie ses interventions, comme un double de l’auteur, qui livre ses réactions.



Retrouvons donc Alcie et ses acolytes ( en photo avec ses fantômes au dos de la couverture), qui se réjouit à l’idée de passer ses vacances de Noël chez sa fameuse tante, Oupelaoupe. Elle anticipe ses retrouvailles avec son ami écolo Hugo.

Mais déception, ce n’est que son père, le milliardaire Drummond, qu’elle trouve au manoir. Un passionné de golf qui n’a aucun scrupule à raser des forêts pour implanter des greens. Mais pourquoi tous ces cartons ? Où est donc Hugo ? Il lui faudra faire appel à ses super pouvoirs pour remonter le fil de conversations et enfin le localiser. Mais arrivera-t-elle à le délivrer de cette prison sise sur une île, au nom explicite : «  le pensionnat d’Alcatroce » ?





Le récit s’ouvre sur un jeune pensionnaire tout affolé , traversant un couloir. Qu’a-t-il pu croiser sur son chemin menant à la haute tour ? Le rituel du repas encadré par le tintement d’une cloche rappelle une scène de La petite sonneuse de cloches ! Le réfectoire, quant à lui, a un côté «  old England », comme à Poudlard.(1) On découvre plus tard la localisation exacte de cet établissement pour «  les mal tournés », une vraie forteresse qui paraît inaccessible. Jérôme Attal dénonce indirectement le harcèlement dont est victime l’un des pensionnaires. Quant aux sanctions, telle cette machine à punitions, cela rappelle la dure discipline de fer de certains collèges anglais.

Les jeunes lecteurs peuvent se réjouir de l’abolition des châtiments corporels.





Puis en parallèle on suit l’expédition d’Alcie qui a réussi à fédérer toute sa famille. Même le cousin TractoPaul est prêt à oublier ses jeux sur écran , son paquet de chips,pour participer à cette odyssée ! Il apprend d’ailleurs des mots nouveaux, lui qui confond goéland et goélette.

Cette expédition initiatique pour TractoPaul le sera aussi pour les plus jeunes lecteurs.

Ainsi ils apprendront des expressions comme « loup de mer »….



Si à la veille de l’an 2000 , on imaginait des voitures qui voleraient, ici l’auteur a transformé le camping-car en « camping-coptère », grâce à la complicité et l’astuce d’un chevalier, voisin de la tante, à la conduite sportive, «  farfelue, en zigzag ». Le trajet est hallucinant, à donner le tournis, des hauts le coeur. Une tempête d’une violence inouïe s’annonce, alors on tremble pour eux.

Nombreuses onomatopées qui intensifient l’adrénaline pour les passagers et le lecteur.

Mais pour rallier leur destination finale, un bateau s’avère nécessaire. Une halte dans une auberge va permettre à Alcie de rencontrer les bonnes personnes dont Sonia,la capitaine de L’intrépide. Une jeune femme qui impressionne et met en émoi TractoPaul qui en tombe amoureux.

Son plan fonctionnera-t-il ? Ne divulgâchons rien de ce stratagème diabolique.





Dans ce passage on retrouve le goût irrésistible du chocolat chaud, breuvage onctueux, « réputé pour ses vertus aphrodisiaques » comme dans La petite sonneuse de cloches.

Les gourmands retrouveront aussi les « cookillages » servis au petit déjeuner par la tornade Oupelaoupe ( cf le tome 1) ! Pour rappel , Alcie , la bienveillante, aime en avoir un ou deux en

poche à offrir à ses amis. L’amitié, l’altruisme, deux valeurs portées haut par Alcie. Alcie qui s’indigne de voir les bébé pieuvres devenir la cible des golfeurs . Ce qui soulève la question de la maltraitance des animaux.









Jérôme Attal offre de nouveau un récit interactif, ludique, pétri de jeux de mots auquel les fans d’Alcie ne peuvent qu’adhérer d’emblée.

Il y développe l’aspect écologique déjà présent dans le précédent opus, pointant le réchauffement climatique et la pollution des océans, de la mer. Alcie se fait porte parole des défenseurs de la planète, une Greta en herbe, déterminée et motivée qui en a à remontrer aux adultes prédateurs.

Son combat n’est pas fini puisque l’auteur nous donne rendez-vous pour une suite.



Il y insuffle aussi sa passion pour les Beatles, et le lecteur de se mettre à fredonner Blackbird  ou So this is Christmas! Passion qu’il a déclinée dans son opus : J’aurais voulu être un Beatles. (2)

Jérôme Attal signe un volet 2 tout aussi abracadabrantesque, nourri par une imagination débordante et une vivifiante inventivité. Le tout illustré de façon remarquable par Fred Bernard. Décoiffant !

A lire devant une tasse de chocolat chaud, « puissant accélérateur de passions ».



(1) : École inventée par JK Rowling dans Harry Potter.

(2) Éditions Le mot et le reste.

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L'Homme Bonsaï

Conte fantastique mêlant philosophie de la vie et légendes orientales, sous fond de piraterie chinoise, accompagné de superbes illustrations.



Amédée le potier, enrôlé de force sur les mers, homme faible , va devenir le souffre-douleur de ses équipiers. Jusqu'au jour où une graine germera sur le haut de sa tête...

Il tirera de la force de cette métamorphose, en symbiose parfaite avec cet arbre, aidé en cela par un Chinois, qui prendra grand soin de tailler ses branches. Il deviendra l'homme bonsaï, admiré de tous, devenu invincible.







Ce conte peut amener à de multiples réflexions.

Pour le jeune lecteur, cela reste un conte, un peu cauchemardesque.











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L'Homme Bonsaï

N’avale pas les pépins de raisins, il te poussera une vigne dans le ventre… L’histoire de l’homme bonsaï semble s’inspirer de cette terreur enfantine pour la transformer en conte initiatique reflétant le tragique de l’existence.



Le parcours du personnage suit toutes les étapes classiques du parcours revanchard. Amédée le Potier, homme faible et incertain, est enrôlé de force pour monter à bord du vaisseau du capitaine Stroke. Il devient rapidement son souffre-douleur et finit abandonné sur une île déserte après une apothéose de brimades. Au milieu de ses lamentations, Amédée remarque à peine qu’une graine lui tombe sur le crâne. Quelques jours plus tard, une force terrible jaillit du sommet de son crâne. Un arbre s’est établi sur sa tête, pompant toutes les forces de son corps pour croître. Amédée serait mort s’il n’avait pas été sauvé par un vaisseau de chinois maîtrisant l’art de soigner un bonsaï. Grâce à leur aide, Amédée le potier prend conscience des potentialités que lui réserve cet arbre. L’heure de la revanche a sonné, le capitaine Stroke peut trembler !





L’écriture de Fred Bernard est aussi travaillée et imagée que les illustrations de François Roca. Une lecture d’adulte est réjouissante ; une lecture d’enfant risque sans doute de se montrer plus effrayante. Mais comme l’homme-bonsaï a su tirer profit des forces néfastes d’un parasite, ainsi doit-il être possible de trouver quelque plaisir à surmonter l’effrayante fascination que suscite cette histoire…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Cléo : une jeune femme prétendument ordinaire

Le graphisme est plaisant et réussi, d'ailleurs la couverture accroche tout de suite le regard. On sent que le dessin est travaillé, et pourtant il s'en dégage une impression d'aisance ; on sent (et c'est volontaire) l'influence, non seulement des Seventies, mais aussi de l'Art Nouveau, et pourtant la personnalité de l'auteur est patente. On trouve dans l'album de jolis moments, comme les planches 28, 29 et 30 - à l'atmosphère onirique, où l'héroïne nage au milieu de spermatozoïdes qui se transforment petit à petit en nénuphars -, ainsi que quelques autres.



Mais, mais, mais... Bon, déjà, étant donné le parti pris graphique, on s'attend à un découpage, et, surtout, à une mise en page qui sortent de l'ordinaire. La plupart du temps, ce n'est pas le cas. Et côté personnage principal, c'est un peu... comment dire ? Basique. On s'ennuie vite à écouter Cléo parler de sexe, de sexe, et de sexe, à la voir discuter de futilités avec ses copines, à la voir jouer les coquettes, etc., etc. J'ai même trouvé un côté Journal de Bridget Jones (le livre) à cet album, l'humour en moins. Et si vous enlevez l’humour à Bridget Jones, eh ben il ne reste pas grand-chose. Bref, le personnage manque de profondeur pendant pas mal de temps, au point que, lorsqu’elle parle des ses angoisses, on se dit qu'elle joue juste les égocentriques. Sauf que, on va le découvrir malheureusement un peu tard, Cléo est plus complexe et plus abîmée par la vie qu'il n'y paraît au premier abord - d’ailleurs, la scène de maltraitance parentale est extrêmement bien conçue et atteint on ne peut mieux son but. Elle est proprement glaçante.



Fred Bernard a bien tenté une forme de narration non-conformiste pour son roman graphique, d'une part en jouant sur la temporalité, avec un récit non linéaire. D'autre part, il a pris le parti de souvent dissocier le texte et le dessin, ou d'introduire un léger décalage entre les deux. C'est sans doute ce qu'il a réussi de mieux côté scénario. Mais, je ne sais pas, j'ai trouvé que ça ne fonctionnait pas complètement, que les effets recherchés tombaient un peu à plat. Surtout pour ce qui est de la déstructuration du récit.



Au final, on a là un album et un auteur/dessinateur qu'il est intéressant d'aborder, mais qui n'exploitent pas très bien, à mon avis, leurs avantages. Une déception, donc, mais tout de même la découverte d'un roman graphique empreint d'une certaine originalité.
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Anya et tigre blanc

Le pays des neiges permanentes, est gouverné par un roi cruel, les êtres humains communiquent avec les animaux et une malédiction frappe les enfants. Chaque année les enfants du même âge que l’héritier royal disparaissent sans laisser la moindre trace. Le frère jumeau d’Anya est enlevé après sa naissance, la petite fille grandit remplie de fougue et de colère avec pour seule compagnie un tigre blanc. Le jour où elle est enlevée à son tour et se retrouve au milieu des enfants disparus, elle décide de stopper cette fatalité et de tous les libérer avec l’aide de son frère, de son tigre et de tous les animaux.

Comme toujours François Roca nous émerveille avec de magnifiques illustrations d’un réalisme glaçant sublimant le texte de Fred Bernard nous permettant de nous immerger complètement dans cette aventure épique. L’univers de ce grand album fait beaucoup penser au Trône de fer de GRR Martin, La Reine des neiges de Hans Christian Andersen, Narnia de CS Lewis et surtout à la jeune héroïne Lyra de Philip Pullman. « Winter is coming »
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