AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Jacques Temple (21)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Divagabondages

En ouvrant « Divagabondages » de Frédéric Jacques Temple, j’ai su immédiatement que je tenais une petite pépite entre les doigts. L’une de celles qui a le pouvoir de donner à la journée une résonnance autre que celle banale et sans âme.

Frédéric Jacques Temple est un écrivain, poète, né à Montpellier en 1921. De par son travail à la RTF/ ORTF du Languedoc-Roussillon mais aussi par sa passion pour les lettres, il va faire la rencontre d’écrivains, poètes, artistes divers et nouer des amitiés fortes (Blaise Cendrars, Henry Miller, Richard Aldington, Jean Carrière, Jean Hugo, Curzio Malaparte, Pierre Soulages, Lucien Clergue pour ne citer que les plus connus). Il a aussi été traducteur notamment de textes de Thomas Hardy, Henry Miller et Lawrence Durrell.

« Divagabondages » est le recueil d’une partie de ses textes, chroniques, articles écrits en hommage à tous ces artistes ; à toutes ces amitiés et ces souvenirs de moments passés avec eux (commencés en 1945 jusqu’au dernier en 2017). D’autres chapitres sont des pensées plus personnelles, des sensations plus intimes pour cet homme sensible, discret, amoureux des mots, de la nature, la mer, les oiseaux, les voyages.

Chacun des chapitres est une petite merveille. Il y a de la poésie dans ses textes, de la magie dans ses mots. Il sait nous faire partager toute l’amitié et l’amour qu’il ressent pour ces hommes dont il loue les mérites et qualités. Ce recueil est un véritable écrin qu’on ouvre avec délicatesse, une malle au trésor qu’on fouille, excité comme un gamin, une boite de chocolats aux milles saveurs et arômes.

Pour une bonne majorité, soit l’artiste m’était inconnu, soit je ne connaissais que peu son œuvre. D’ailleurs, bon nombre de ces écrivains, au vu des lecteurs actuels sur Babelio, ne sont plus beaucoup lus, ou malheureusement oubliés, tels Jean Paulhan, Rémy de Gourmont, Max Rouquette. Je ressentais parfois quelques frustrations face à ma montagne d’ignorance, ou encore à ne pas être de la génération de ces divers auteurs (ce n’est plus si souvent que je me fais la réflexion que je suis ‘’trop jeune’’). En plus de cela, ornithologue, conchyliologue, botaniste amateur, Temple est aussi capable de donner le nom d’espèces d’oiseaux par dizaines, des variétés de coquillages lors de ses promenades, etc.

Mais, loin de me décourager, cela titillait au contraire ma curiosité, mon envie de découvrir. Alors, j’ai souvent navigué sur internet à la fin des chapitres, à la recherche de l’écrivain cité, des critiques faites parfois sur certains de leurs romans, des peintures de tel peintre, fouillant dans les dictionnaires pour identifier les espèces animales, etc.

Je passais d’un artiste à un autre, comme me baladant dans une ville étrangère où chaque pas m’amenait vers un nouveau trésor, un nouveau sourire. J’avais l’impression à chaque fois d’être plus riche, plus chanceuse, plus cultivée. Au fil de mes pérégrinations, j’ai découvert par exemple qu’un recueil de correspondances de Henry Miller avait été édité « Frère Jacques » (correspondances avec Frédéric Jacques Temple) ; que Frédéric Jacques était déjà dans ma bibliothèque, ayant été le traducteur de « Poèmes du Wessex » de Thomas Hardy.

Parce que je n’ai pas eu dans ma famille de grands lecteurs, comme un grand-père qui aurait pu me tendre un livre en me disant « Tiens, lis-le, tu vas faire une rencontre magique ! », il m’a fallu bon nombres d’années avant d’oser aller vers des classiques ou des romanciers qui me paraissaient hors de portée. Intimidée, frileuse, ayant peur de ne pas être à la hauteur, je préférais ouvrir des romans contemporains, plus faciles, plus compréhensibles, plus proches de mon quotidien, plutôt que d’aller vers des chemins qui me paraissaient incommodes, peut-être trop pentus, trop ardus, trop nébuleux, trop sérieux… Et pourtant, je me rappelle encore ces émotions indescriptibles lors de mes premières fois avec Hemingway Camus, Steinbeck, Balzac, Aragon, Kawabata, Barthes, Tolstoï (mon 1er auteur russe)… (J’en profite pour remercier ces libraires et amis qui depuis me donnent de si précieux conseils… dont les deux qui s’évertuent à ce que je lise enfin Proust).

Temple est un formidable passeur de livres et d’art. Parce qu’il met tout son cœur, parce qu’il y a de l’âme, de la culture, de la beauté dans ses textes, il crée une ambiance tout à fait délicieuse lorsqu’on se plonge dans « Divagabondages ». Ce fut un bonheur à chaque fois de commencer un nouveau chapitre et qu’il me fasse partager ses émotions, ses plaisirs, ces moments forts avec tous ces auteurs et artistes.

Rêves, divagations et vagabondages, c’est bien ce que j’ai fait avec lui durant ces heures de lecture et de recherches. J’ai été tout bonnement happée par son écriture et sa sensibilité. Et j’avoue avoir été aussi été séduite par son doux sourire et ses yeux parfois rieurs. Je ne pourrais oublier cette rencontre avec cet homme qui a su réveiller en moi une telle vague d’émotions.

Et pour le bonheur qu’il m’a donné à parler de ces hommes dont j’appréciais l’œuvre (Hemingway, Soulages, etc.), et peut-être plus encore en me faisant découvrir tous ces auteurs, loin de mon monde et si proche en même temps, pour l’envie qu’il a insufflé en moi de lire certains de ces écrivains, l’envie de prendre plus souvent ces chemins de traverse plus ‘’risqués’’ (une de ces bonnes résolutions de nouvelle année qu’on compte bien tenir tant le plaisir est décuplé lorsque la « rencontre » émotionnelle se produit alors qu’on ne s’y attend pas), je n’ai pu m’empêcher d’écrire ce petit billet, bien loin de la haute qualité de ce recueil.

Il ne m’était pas possible de ne pas le remercier pour toutes les émotions qu’il m’a offertes. Il ne m’était pas possible de ne pas vouloir aussi les partager et essayer, à mon niveau, de passer le relais.

Alors, si certains d’entre vous aviez la curiosité de vous immerger dans « Divagabondages » et pourquoi pas aussi lire ou relire ces écrivains, je crois que j’en serais ravie pour lui (et pour eux). Et si, par le plus grand des hasards, quelqu’un à Montpellier pouvait dire à Frédéric Jacques Temple combien il m’a touchée, combien il m’a ouvert à de nouveaux horizons, j’en serais profondément, immensément heureuse !

Commenter  J’apprécie          337
La chasse infinie et autres poèmes

Embarquement immédiat avec le poète voyageur! Des quatre coins du monde, infatigable ( il aura 99 ans en août !), Frédéric Jacques Temple envoie des cartes postales à ses nombreux amis et nous communique son émerveillement jamais faiblissant devant la nature, son enthousiasme. Sa tristesse parfois aussi...



Les poèmes de ce recueil s'échelonnent de 1995 à 2019. Mes parties préférées sont " La chasse infinie" et " Profonds pays" et le magnifique " Un émoi sans frontières", titre qui résume à lui seul toute la poésie de l'auteur.



" Jules Verne! C'est lui qui m'a poussé, et non les poètes, vers la poésie "s'exclame-t-il. On comprend alors son désir d'aventure, de voyages. Et son ancrage dans la nature, il le doit à un oncle paternel qui l'a initié très tôt à entrer en dialogue avec la forêt, les oiseaux, les arbres.



Son écriture est dense, diversifiée, tour à tour joueuse, il y a d'ailleurs quelques calligrammes, sensible et émouvante, nostalgique aussi de l'enfant qu'il était. Les " poèmes de guerre" qui clôturent le recueil montrent, quant à eux, la douleur secrète des souvenirs de combattant de la seconde guerre mondiale.



Ce qui m'a plu essentiellement , c'est que tout est sensations pour le poète, transcrites avec intensité mais aussi sobriété:



" Nous sommes de cette terre

dans la douce respiration

sans relâche

de la mer



les embruns

nourrissent le thym

nous vivons

dans le chant solaire

de ces lumineux parages

lourds de fragrances

et de sel"



J'ai aimé la chaleur, la générosité qui se dégagent des mots: toujours le poète s'adresse aux amis, visite des lieux chargés d'histoire littéraire, comme Combourg, ou la tombe de Rimbaud. On le sent tourné vers les autres, bouillonnant de vie et d'amitié. Il a été journaliste, réalisateur de films, sa biographie est riche de rencontres et de déplacements multiples.



Et j'ai été sensible particulièrement aux évocations si tendres de sa mère, décédée précocement, le poème qui lui est consacré " Dors, ombre douce" m'a beaucoup émue...



Un périple enthousiasmant au travers de mots inspirés et vivifiants, cela vous tenterait-il? Je l'espère...





Commenter  J’apprécie          324
Par le sextant du soleil



" Avec l'enfant que je suis encore,

j'avance vers un terminus masqué.

Je suis toujours monté

dans les trains de lumière et de nuit

pour traverser les royaumes du rêve "



Ce pourrait être l'épitaphe de cet éternel enfant-voyageur, mort en août dernier, à presque cent ans...



Si j'ai préféré " La chasse infinie et autres poèmes", plus abouti, plus riche, j'ai eu plaisir aussi à lire ce dernier recueil publié. Le titre est inspiré par les vers d'un des poèmes:



" toute voilure déployée,

je tiens la barre

avec le soleil pour sextant"



Il reflète bien la lumière généreuse du poète, teintée ici d'un peu de nostalgie, et son goût des voyages au long-cours. Son inquiétude pour le futur des hommes est perceptible aussi, à travers plusieurs textes:



" Ils sillonnent le monde entier,

les hommes,

sourds aux battements du coeur

de la terre.

Dans la mortelle indifférence

ils se hâtent de faire naufrage."



C'est surtout l'évocation des souvenirs, des amis, de l'enfance, qui m'a touchée. Un testament poétique vibrant de vie et de passion.



Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour cet envoi émouvant.
Commenter  J’apprécie          302
Profonds pays

La poésie de Frédéric Jacques Temple, que je découvre grâce à ce recueil, est une poésie élégante, bucolique et douce, profonde et légère en même temps. Son emploi de mots rares, ses rythmes brefs et la concision de la plupart de ses textes n'excluent pas, au contraire, une très grande puissance d'évocation des pays décrits ainsi, avec grâce et douceur, comme un carnet de voyage qui serait aussi un recueil de chansons. Pris au charme d'une poésie visuelle, on savoure la justesse des images et la délicatesse de ce peintre des mots qu'est Frédéric JacquesTemple.

Beau voyage, donc, dans les "profonds pays".
Commenter  J’apprécie          160
Henry Miller

A la parution de Guerre et Paix, de Léon Tolstoï je me souviens avoir lu à son propos une critique féroce tout droit sortie de la gente réactionnaire inféodée au régime impérial, les bouffons en quelque sorte, qui ravala sa salive après quelques tentatives de dénigrement de tailler un costume aux oeuvres émanant des nouveaux intellectuels "douteux", puis se rentrer dans un silence honteux voire capiteux ; Les meilleurs d'entre eux finirent par être unanimes et crier au génie ..



Pour Henry près d'un siècle plus tard sans vouloir comparer l'homme qui se disait proche d'ailleurs de Dostoïevski, peut-être à cause de sa dimension à épouser la pesanteur des peuples, il se ramassa en France pour commencer une volée de bois verts, alors que dans son propre pays le persona non grata était entendu.. Temple nous explique que la critique eut du mal aussi à cerner l'oeuvre d'Henry dans un premier temps parce qu'elle était inclassable.. Ben oui, tout ce qui est nouveau est inclassable dans une certaine mesure. Et puis, chemin faisant, des grandes voix de la profession finirent par s'élever et le placer au rang des meilleurs de sa génération et donc étouffer la voix monocorde des petits contempteurs qui après avoir braillé, cherchait à minorer son oeuvre en la qualifiant de simpliste, de marécageux et de pornographique, nous dit Temple...



Essai-Biographie que ce Henry Miller de Frédéric Jacques Temple. Un fond de magies entoure ce livre comme j'ai pu lire récemment le Tchékhov de Roger Grenier ; tout est dans le symbole : tout aspect décisif de la vie de Henry Miller qui a marqué Temple, mais qui se fait aussi une raison par rapport à ce qu'écrit notamment l'écrivain américain dans Tropique du Capricorne .. Tout aspect décisif qui semble incompressible et définissant, façonnant le caractère d'Henry Miller. Cette rue de Brooklyn où dès l'âge de 9 ans, ce dernier fait son entrée dans le nouveau siècle qu'il appréhende déjà comme tributaire de mille choses, un fatras invraisemblable de spectacles, mille ouvertures sur le monde libre et qui dit pourtant dans le même temps être pieds et mains liées dans ce quartier puisqu'il n'a vu rien d'autre. Il contemple ce pont de Brooklyn comme une merveille du monde conçu par un allemand du nom de Roebling, autre allemand que le nom qu'il porte et qui est désormais lié à l'activité débordante des immigrés.



Très franchement ce Pont de Brooklyn, en plus d'appartenir à, l'enfance de Henry Miller est pour moi le pont sublime que Raoul Dufy a porté de son pinceau dans la force de son âge, à la cime de son art dans les années 25 ou encore quand il est dit dans Tropique que ce pont vu pour la première fois remplace le bac depuis huit ans, comment ne pas penser à Le Clézio dans Chanson bretonne qui "du pont de Cornouaille survole l'embouchure de l'Odet à la hauteur d'un Goéland..", ce pont qui supplante dans le temps plus que dans l'esprit l'ancien bac qui reliait les deux rives du temps de son enfance ; Et qu'est-ce qu'un autre lecteur lira à son tour de ce qui se raconte ici ?



Mystère, transmission des savoirs, oui le symbole demeure comme essentiel dans les lectures qu'on peut faire .. Je pense aussi à ces forges de Brooklyn comme à ciel ouvert ou comme si on entrait dans un moulin quand il dit ceci toujours dans Tropique du Capricorne : "..avec la lueur rouge des fournaises, et les hommes qui marchaient vers la gueule embrasée, d'énormes pelles à la main, tandis qu'au-dehors on voyait les moules de bois creux pareils à des cercueuils, traversés fe tiges de fer sur lesquelles on s'écorchait les tibias ou on se rompait le cou. Je me rappelle les mains noires des forgerons, des fondeurs, la saleté incrustée si profond sous la peau que rien ne pouvait l'ôter, ni le savon, ni le récurage, ni l'argent, ni l'amour, ni la mort. Comme une marque noire sur eux "
Commenter  J’apprécie          104
Phares, balises & feux brefs - Périples

Ouvrage rassemblant deux recueils de poésies inédites et de quelques textes en prose.



Frédéric Jacques Temple , un homme au parcours peu commun; Né en 1921, il fut l'ami de Blaise Cendrars, d' Henry Miller, de Lawrence Durrell. Ces poèmes évoquent les racines méditerranéennes du poète, des envies et recherches d'un ailleurs, célèbrent aussi les beautés de la nature. Textes, aux univers distincts, nous invitent au voyage...proche ou lointain...
Commenter  J’apprécie          100
La chasse infinie et autres poèmes

« La nature est un Temple… »

Sur son portrait, en couverture de « La Chasse infinie », avec sa barbe de prophète et ses yeux pochés (les valises de l’insomnie ?), Frédéric Jacques Temple rappelle l’exilé de Guernesey tourné lui aussi vers le grand large. Débutant sa superbe et consistante anthologie avec Foghorn (« corne de brume »), le poète voyageur languedocien âgé aujourd’hui de 99 ans, place son recueil dans le faisceau du phare, la poussée de l’amer où d’une voix forte et amicale, il clame et jette des balises aux amis, en passant impénitent. Chaque poème est dédicacé. Les notes en fin de volume apportent d’utiles compléments biographiques et géographiques qui dimensionnent le parcours poétique de l’auteur. Ouvrant le bal des dédicataires, Lawrence Durrell (1912-1990) est l’écrivain et voyageur britannique installé à Sommières, dans le Gard, durant les trente dernières années de sa vie, sur les conseils de Jacques Temple « où la lumière et les oliviers lui rappelleraient sa chère Grèce ». « Caravane », le poème offert à Durrell, sur des accents rimbaldiens, déploie la geste humaine dans son errance forcenée et opiniâtre, à la recherche, comme pour les Vagabonds des « Illuminations », « du lieu et de la formule » : « chaque pas remplacer le mot inutile et béant ». La vie et l’œuvre restent à faire, de concert, en écho, se nourrissant mutuellement. Les poèmes s’enchaînent et s’enchâssent au gré de lieux découverts de par le monde, des « anciens parapets » de l’Europe au continent américain. Le poète n’oublie jamais le Languedoc et ses terres âpres, éclatantes et brûlantes. Le Larzac revient à plusieurs reprises avec ses corbeaux craves à bec rouge parlant la langue d’oc. Outre l’apparente simplicité de l’écriture, les poèmes sont sertis de mots précis et précieux, d’un vocabulaire naturaliste que ne renierait pas un géopoète dans le sillage de Kenneth White.
Commenter  J’apprécie          80
Par le sextant du soleil

Je remercie la superbe maison d'éditions Bruno Doucey et l'opération masse critique pour cette réception. A l'origine, j'aime bien lire de temps en temps des recueils de poèmes et j'ai toujours eu de la chance de tomber sur des petites pépites chez Bruno Doucey. Malheureusement, pas cette fois-ci, cela arrive, F.J Temple n'a pas su m'emporter bien qu'à l'aube de ses 100 ans, il retranscrit dans ses poèmes, des thématiques fortes de son expérience de la vie : le voyage, les souvenirs et sa vision de l'Homme.
Commenter  J’apprécie          70
Un cimetière indien

J'ai beaucoup aimé ce livre, l'auteur a réussi à me rendre nostalgique d'époques et de lieux que je n'ai même pas connus. C'est une belle balade qu'il nous fait faire entre le sud de la France, le Nouveau-Mexique et L’Uruguay.



J'ai beaucoup aimé ce livre, et j'en veux pour preuve le nombre de citations/extraits que j'en ai tirés. Jamais j'en avais pris autant surtout au vu de la petitesse de l’œuvre. Et encore je me suis retenu, car j'aurais pu en prendre quasis une toutes les trois pages.



Oui, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'ai moins apprécié les nombreux passages en forme de listes où il énumère tantôt les divers poissons que l'on peut pêcher ici ou là, plus tard les différents gibiers que l'on peut chasser dans cette forêt aux arbres si variés, et j'en passe car sinon je finirais par faire comme lui, lister. Mais en même temps ,n'est-ce pas aussi pour ça que j'ai tant aimé ce livre ?



Alors oui, j'ai beaucoup aimé ce livre à l'écriture imagée et poétique, et au vocabulaire assez riche, mais pourtant si facile, si plaisant à lire, malgré toute la tristesse qui y est ancré entre ses lignes.



Donc oui, j'ai beaucoup aimé ce livre et c'est pour ça que je ne saurais que trop vous le conseiller (surtout que pour une fois c'est pas de la SF).
Commenter  J’apprécie          50
Profonds pays

Frédéric Jacques Temple ne rime ni ne conte en rythme. Chez lui, point de quatrins, encore moins d'alexandrins. Il s’affranchie des règles élémentaires de la poésie pour versifier librement, selon le bon gré de sa muse. Il en résulte des textes qui manquent parfois de souffle et d’harmonie.



Restent quelques images belles et fortes, telles ces figues que le poète, ivre de chaleur dans son verger, entend "chuter dans le soleil".
Commenter  J’apprécie          50
Par le sextant du soleil

Dernier recueil de poésie édité du vivant de Frédéric-Jacques Temple, l'année de son centième anniversaire.



Je ne suis malheureusement pas entrée dans ses poèmes, du fait de nombreuses références à des personnes et lieux que je ne connaissais pas.

J'ai préféré la seconde partie "Sirventès" qui évoque la nature humaine, à celle portant le titre du recueil, qui évoque la faune, la flore, les voyages, la musique.
Commenter  J’apprécie          40
La chasse infinie et autres poèmes

Tombé dessus par hasard au rayon poésie du Gibert de Lyon. Excellent achat et découverte d'un magnifique poète.
Commenter  J’apprécie          30
Dans l'erre des vents

Je ne suis pas une grande lectrice de poésie mais j'ai eu envie de tenter ce recueil.

L'auteur s'amuse des mots.

Il les déploie, les rend musicaux.

On les lit à voix haute et parfois ça chante.

Il les rend aussi tellement visuels, presque cinématographiques.

Les images et les mots se chevauchent.

Ils évoquent avec finesse, ouvrent de nouvelles serrures.

En fait, on voyage tout simplement.

Lumière et demie-ombre. Paysages et temporalité.

Une belle découverte grâce à Masse Critique !
Commenter  J’apprécie          30
L'enclos

Auteur qui devrait faire partie de toutes les bibliothèques de ceux qui aiment la belle écriture. Traducteur et ami d'H.Miller et L.Durrell, il est aussi poète dans l'âme.

N'attendons pas qu'il soit mort pour lui dire combien il est un écrivain important.

Ce livre, autobiographie plein de nostalgie, est un merveilleux moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Par le sextant du soleil

A l'aube de mes vingt ans, je me frottais à la prose d'Henry Miller, rocher heureux, avide lecteur et dévoreur de poète j'en arrivais donc à Temple.

Temple l'ami donc, toujours, entouré de ceux qui firent, de ceux qui font, des artisans-poètes, des baroudeurs-écrivains, des navigateurs-viticulteurs.

Ce dernier recueil est à l'image du poète, généreux et solaire.

Ca fleure l'odeur blanche de la pierre chauffée par le soleil, ça bruisse en -aille, de semailles, sonnailles!

On fait les comptes, de l'enfance et des jeux à la Fenimore, du violoncelle de la maman, on poursuit l'ocellé et la couleuvre de Montpellier.

On aime ce regard simple, alerte de l'homme conscient de son environnement, de l'homme qui sait nommer ce qui l'entoure, lentisques et tritons marbrés. C'est une traversée du siècle, Chaplin, Honegger, Cendrars, les Pâques à New York et la Pacific 231, Néant-sur-Yvel en Brocéliande puis les ergs sahariens. Un homme d'ubiquité Temple comme les voyants! Mais solidement enraciné dans son Occitanie, on l'imagine aisément au crépuscule de ses presque 99 ans, chêne vert centenaire continuant d'entendre rire la rivière.



"Voilà plus de neuf décennies,

dans ma bonne barque de vie

toute voilure déployée,

je tiens la barre

avec le soleil pour sextant,

à travers calmes et tourmentes,

pour la course sans relâches

des blancs cachalots du destin."



Y verrait-on du compagnonnage avec Brassens? Je le crois. Deux crèmes d'homme, l'un nous manque, l'autre va nous manquer.



Commenter  J’apprécie          20
Dans l'erre des vents

Voilà comment j'aime la poésie. Une écriture claire, un lexique fin sans être tiré par les cheveux. Je n'aime pas avoir besoin de mettre le nez dans le dictionnaire tous les deux mots, comme c'est parfois le cas avec certains poètes, ou de relire 5 fois la première ligne pour commencer à en apercevoir un sens. Dans ce livre, avec une lecture lente et fluide, des images m'arrivent, belles, inattendues, subtiles. Ce qui me donne envie de relire le poème, et les images se complexifient, de nouveaux liens se font, de nouvelles portes s'ouvrent. Quel plaisir ! Quelle différence entre une relecture par nécessité, pour accéder au sens, et une relecture par plaisir, parce que le texte m'appelle, par envie de me replonger dans ce délicieux bain de mots.

Un amour pour la vie traverse tout le recueil. Un amour pour la terre, la nature, la ruralité. Même ses Regrets, Frédéric Jacques Temple les exprime avec beauté, en quelques lignes qui me nourrissent autant que de longs essais, grâce au pouvoir évocateur des mots choisis.
Commenter  J’apprécie          20
Dans l'erre des vents

La critique d'un recueil de poésie n'est pas aisée. De manière générale, j'ai apprécié découvrir l’œuvre de Frédéric Jacques Temple, que je ne connaissais absolument pas. C'est le titre, tout d'abord, qui m'a interpellée et plu : "L'erre".



Certains de ses poèmes m'ont rappelé Apollinaire - à part qu'il ne s'agit pas d'un bestiaire poétique, mais d'un jardin. J'y ai croisé de belles images, qui m'ont parlé.



Un beau voyage que ce recueil, entre vers et prose, nature et ville, présent et passé.
Commenter  J’apprécie          20
Un cimetière indien

Toujours autant de plaisir avec cet auteur.

Un écrivain vivant que l'on devrait davantage exposer.

Venez le découvrir !

Vous n'allez pas le regretter.
Commenter  J’apprécie          20
Une longue vague porteuse. Carnet de bord

Rêverie d’un navigateur, à la barre, et parcours des inspirations d’un poète, à la mémoire.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/07/20/note-de-lecture-une-longue-vague-porteuse-frederic-jacques-temple/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          10
Le tombeau de Medora

La généalogie incestueuse et méconnue de lord Byron et la fin tragique de cette filiation dans un petit village de l’Aveyron et le port de Cette ( aujourd'hui Sète ). Frédéric Jacques Temple nous fait revivre cette histoire, avec le sens rebondissant d'un roman épique. j' aimerai bien qu'on en voit un jour une adaptation cinématographique; Medora, si c'est pas un prénom qui suggère le mystère,(il porte par son origine, la prescience de la mort de Byron en Grèce).
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Jacques Temple (78)Voir plus

Quiz Voir plus

Bilbo le Hobbit

On l'appelle Bilbon Sacquet dans la version Française mais comment s'appelle t-il en version originale ?

Bilbo Bag-End
Bilbo Baggens
Bilbo Baggins
Bilbon Bag-End

12 questions
676 lecteurs ont répondu
Thème : Bilbo le Hobbit de J.R.R. TolkienCréer un quiz sur cet auteur

{* *}