Enfin, un vrai roman policier, remarquablement bien écrit et extraordinairement bien ficelé. Il nous tient en haleine jusqu'à la dernière page, un vrai régal, pour moi, qui trouve suis assez déçue par les romans policiers en général, Durrenmatt fait exception à la règle, car j'ai savouré tous ses récits.
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J'imagine la jubilation de FD lorsqu'il a inventé le dénouement de ce roman. J'imagine son rire sardonique. le dernier chapitre est une satire féroce, une attaque, une caricature qui me rappelle deux choses : les dessins de l'expressionnisme allemand, Otto Dix … et aussi l'autobiographie de Fritz Zorn, un autre Suisse (je veux dire l'aspect social de cette bio).
Cependant, le roman a un rythme trop lent à mon goût, j'ai allégrement zappé des paragraphes... (d'accord avec colimasson). FD aurait dû élaguer.
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Très fin, sans complaisance sur les humains.
Aucune fausse note, malgré le sujet très risqué.
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Une sorte de dîner de cons, version intello - rien d'offensant dans mes propos, c'est juste que Traps, l'invité du diner, n'est pas très futé et se laisse manipuler sans même s'en apercevoir. Tous les autres rient à gorge déployée et lui rit avec eux sans saisir la portée de ses révélations...
Je pensais trouver des tensions et de la force dans le texte de sorte d'être tenue en haleine, sur le fil du rasoir , surtout avec un thème fort comme la justice et j'ai du coup été déçue et eu du mal à rester attentive aux monologues et descriptions du repas gargantuesque dont ils se régalent. Et pour être honnête, j'ai été déçue par la chute. Jusqu'au bout, j'ai attendu un petit sursaut qui me prendrait à la gorge mais il n'est jamais arrivé...
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Le roman; qui fait l'objet d'une nouvelle traduction, s'ouvre un préambule - les deux chapitres - où le premier narrateur; un écrivain-conférencier - invité au Cercle André Cambrouse de Coire donner une conférence sur l'art d'écrire. Il rencontre le Commandant H venu l'écouter. Ce dernier lui raconte l'histoire du Commissaire Mattthias, qui a fait une promesse. La PROMESSE à une mère de retrouver le meurtrier de sa petite fille. Obsédé par cette affaire, il enquête jusqu'à la folie, tenant une station-service sur le bord d'une route; avec comme appât, une petite fille blonde, habillée d'une robe rouge.
L'ancien flic devenu pompiste se leurre-t-il où se trompe-t-il.
Intrigue conventionnelle. Thriller intelligent.
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"Car, hélas, le fait même que cette chute ignoble existe, qu'elle soit là comme quelque chose d'impossible à prévoir, un hasard, si vous voulez, prouve à postériori l'absurdité de son génie, de ses plans et de ses agissements d'une manière encore plus cuisante qu'avant, quand on pensait encore, rue de la Caserne, qu'il avait fait fausse route : il n'y a rien de plus cruel qu'un génie qui bute sur une idiotie...Et c'est ainsi que mon histoire va se terminer sur une note particulièrement déprimante, car la solution qui s'est imposée est presque la plus banale de toutes les "solutions" possibles. ...Ce n'est qu'en intégrant humblement la possibilité de l'absurde à notre pensée, cet absurde qui, par la force des choses, s'impose avec une évidence et une force toujours plus grandes, ce n'est qu'en comptant avec la possibilité de l'absurde que nous réussirons à éviter l'échec et à nous faire une place tant soit peu confortable sur cette terre. Notre raison peine à éclairer le monde. C'est dans la lumière incertaine de ses limites que s'ancrent tous les paradoxes."
Comme l'indique le sous-titre , "Requiem pour le roman policier", ce court roman de Dürrenmat déborde la littérature de genre. Prenant prétexte d'une affaire criminelle non résolue, l'assassinat d'une petite fille dans un village des Grisons en Suisse, l'auteur y questionne la recherche de la vérité. Quelle serait pour le commissaire - et pour le romancier- l'attitude à adopter "pour prendre à bras-le-corps une réalité qui nous échappe toujours". Un questionnement qui est aussi éthique (le commissaire peut-il mettre en danger une enfant afin d'accéder à cette vérité ?)
"Et l'attente. Il n'y avait plus rien au monde, pour nous, que cette forêt ensorcelé par l'automne, cette petite fille en robe rouge au milieu de la clairière. Nous attendions l'assassin, avides de justice, de sanction, d'expiation. La demi-heure était passée depuis longtemps; nous étions là depuis une heure. A attendre. Nous attendions maintenant comme Mathias avait attendu pendant des semaines, pendant des mois..." La recherche du coupable deviendra pour le commissaire Mathias une obsession et le mènera au bord de la folie.
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Un roman policier qui vient démonter les règles du genre pour peindre les ravages d’une passion aliénante et destructrice. un anti-roman policier ! Lugubre et génial !
Coire (Suisse allemande), salle de l'association des employés de commerce : devant une assemblée clairsemée et endormie, un auteur donne une conférence sur l'art d'écrire des romans policiers. Parmi les rares spectateurs se trouve le commandant H, retraité de la police cantonale de Zurich, passablement agacé par la présentation. Les deux hommes font connaissance à l'issue de la rencontre : l'ancien policier assène une leçon magistrale à celui qu'il considère comme un « gratte-papier ». Après s'être appliqué à démonter les rouages artificiels du genre qui, faisant fi d'une « réalité qui nous échappe toujours, échafaude un monde qu'il s'agit de maîtriser », il revient sur l'affaire la plus marquante de sa carrière.
Nous plongeons avec l'apprenti écrivain dans cette histoire, impatients de voir comment s'écrit un anti-roman policier !
Bien sûr, les lecteurs habitués du genre, en retrouveront les principaux ingrédients : la découverte du cadavre lacéré au rasoir d'une fillette dans une forêt détrempée ; le coupable idéal, un colporteur déjà jugé pour attentat à la pudeur ; un détective, Matthias, surnommé « la Cuirasse » tant sa clairvoyance et son efficacité sont reconnues par ses pairs.
Pourtant, d'emblée, Dürrenmat nous emmène vers un autre genre, celui du conte, avec les références au Petit Chaperon rouge. Ce chemin de traverse nous invite à reconsidérer, avec le commandant Matthias, les indices sous un oeil différent, comme si le réel devait être décodé, décrypté pour être appréhendé avec perspicacité. Dès lors, la mission prend une ampleur inattendue puisqu'il s'agit alors de découvrir qui est ce Loup des bois qui sévit pour la troisième fois !
Mais, ce que j'ai trouvé génial, c'est la façon dont l'auteur parvient à détourner l'intérêt des lecteurs pour l'enquête policière en peignant la folie naissante de ce commandant hors-normes. Dès le début, on pressent que Matthias, qui s'apprête à prendre une fonction prestigieuse en Jordanie, ne sortira pas indemne de cette affaire : la promesse intenable faite à la mère de Gretel Moser apparaît en ce sens comme le préambule de sa longue descente aux enfers. Pourquoi sa capacité exceptionnelle de discernement n'a-t-elle pas eu raison de l'enquête ? Comment le brillant détective a-t-il pu imaginer avec un tel sang froid un scénario aussi machiavélique pour confondre le coupable ? Comment un esprit aussi affûté que le sien a-t-il pu devenir l'épave alcoolique, animée par une pensée obsessionnelle ? L'analyse fine des ravages de la passion aliénante et destructrice chez un homme raisonnable et impassible donne froid dans le dos : la folie, tapie en chacun de nous, n'attend-elle pas que le moment opportun pour surgir ?
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Le corps d’une enfant, Gretl Moser, est retrouvé dans une forêt près de Zurich. Blonde et habillée d’une robe rouge, la jeune victime n’est pas sans rappeler deux autres filles de son âge, morte quelque temps auparavant. Le commissaire Matthias, petit à petit, développe un intérêt immodéré pour cette affaire, d’autant plus qu’il est persuadé que l’homme désigné comme étant le coupable, était on ne peut plus innocent. Il ne peut plus faire machine arrière face à cette quête infernale et obsédante : après tout, il a fait une promesse.
Un roman court et à la construction narrative plus qu’addictive, réfléchie. Toute l’histoire est censée être la retranscription d’un échange entre le supérieur de Matthias avec un écrivain de romans policiers, afin de raconter la descente aux enfers et l’obsession destructrice du commissaire. En plus d’être un parti-pris plutôt intéressant pour introduire un récit, on ne peut que remarquer son efficacité à plusieurs niveaux. Tout d’abord, le rythme est dynamique ; en peu de pages, on est emporté, d’autant plus que l’écriture simple ne cherche pas à créer des figures de style qui risqueraient de « freiner » la lecture. De son côté, l’intrigue prend un aspect plus concret et semble plus ancrée dans la réalité, donnant ainsi une autre dimension aux thématiques abordées. Parmi elles, la maladie, la justice, les infanticides qui permettent d’introduire des questionnements plus vastes tels que : jusqu’à quel point peut-on être en quête de justice ? N’y a-t-il pas des limites à la résolution d’une enquête ? Est-ce qu’un homme peut réellement parvenir à éradiquer « le mal » ? Enfin, ce roman demeure imprévisible, malgré son peu de pages, nous donnant ainsi le droit à quelques rebondissements sympathiques. Un coup de cœur.
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LA PANNE de FRIEDRICH DÜRRENMATT
Un vrai bonheur que la lecture de ce court roman d'humour noir. Une panne sur la route, une hospitalité somptueuse et puis une soirée bien spéciale à laquelle le héros ne s'attendait sûrement pas. Je vous laisse découvrir ce monument qui ne pourra que vous séduire.
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la vie, une partie d'échecs ? En metaphore, sûrement, chacun avance ses pions, pour construire sa vie et si la vie devenait une vraie partie d'échecs... ce livre l'a fait... deux hommes, une partie et des pièces d'échecs qui sont en fait leurs proches, leurs connaissances... vraiment renversant ce livre autant le texte que les graphismes. j'adore
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Lors de mo n régendat en langues germaniques, j'ai eu l'occasion de lire Le tunnel. Cela s'est passé il y a maintenant près de 45 ans, et pourtant ce texte m'impressionne encore, et je crois que cette parabole, en quelque sorte, est un fait vrai de tout temps. Parfois, un problème passe à côté de nous sans que nous nous en apercevions, et puis on finit par y rester, et on est tout étonné de ne plus en sortir. On ne fait pJe me pose encore la question aujourd'hui.as attention au petit tunnel dans lequel on passe tous les matins et puis un jour, il est plus important qu'imaginé. Comment a-t-il grandi tout soudainement ?
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Ce livre policier m'a happé dès le début. le commissaire Bärlach mène l'enquête. Il est proche de la mort, mais son esprit n'a rien perdu de sa vivacité. L'histoire est bien ficelée. J'aime le style de Dürrenmatt, dont l'oeuvre est très diversifiée. Ce roman, je l'ai découvert au lycée grâce à ma prof d'allemand, qui d'ailleurs nous a, à deux reprises, permis de rencontrer l'auteur pour des lectures d'autres livres. "Der Richter und sein Henker" est un livre que j'ai lu déjà trois fois. Génial !
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Du théâtre vivant et drôle ! On s'attache rapidement aux différents personnages et quel vide à la fin de la lecture.
Une belle découverte de mes cours d'allemand.
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pire livre existant surtout quand il faut l'analyser en allemand. Histoire sans queue ni tête, parant dans tout les sens. les personnages ne sont pas attachants, et même plutôt désagréables. La fin n'a aucun liens avec le début de l'histoire chose que je trouve plutôt choquante étant donné la popularité de ce livre. acheter les physiciens reviens à jeter son argent par la fenêtre, je le déconseille.
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Quel plaisir de retrouver le commissaire du Juge et son bourreau. Un livre poignant sur la faute et le pardon
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Lecture scolaire qui ne m'a pas laissé de grands souvenirs. Le suspense est toutefois bien tenu, et l'intrigue bien rodée.
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