Citations de G. H. David (111)
Je soupire de bien- être et heureuse, je me laisse aller contre son torse en fermant les yeux, avec le sentiment d'avoir accompli un long voyage et d'être arrivée, enfin.
— Tu ne fais pas le poids, Hardy. Mes démons sont plus forts que les tiens, tu ne m’impressionnes pas.
— C’est beau d’être courageuse, ironisé-je. »
Je suis violent dans mes à-coups, elle est brusque dans ses mouvements, c’est rude, désespéré, exigeant, cette étreinte n’a pas la saveur des précédentes, elle a la couleur de nos ombres.
J’avais peur d’avoir sombré dans les ténèbres, voilà qu’il m’apporte la lumière scintillante d’une dévotion érotique éthérée.
Ses mains entraînent des frissons délicats, de véritables pétales de velours portés par une brise d’espoir où se lie l’amour à l’absolu. Lorsqu’il plonge son regard dans le mien, je m’y cramponne.
Alors, harassé d’être prisonnier d’un impitoyable joug invisible, de chaînes impossibles à casser, je m’effondre sur moi-même. J’en ai assez : assez d’être en vie pour contempler mon cadavre, mes os brisés et ceux qui les rongent.
Il faut que tout cesse.
Mon cœur ne se calme pas et un sentiment tout autre a pris le relais sur la surprise. Son charisme est intense, presque dévastateur, son calme extrêmement déstabilisant. J’essaie de me reprendre, je déglutis, inspire.
Il bascule mon bassin légèrement, soutient mes reins, je geins, c’est trop…
— Je vais jouir, Alistair !
— Alors… viens ! rage-t-il en me pilonnant avec exigence.
Mon souffle devient erratique, je bascule, encore, et il jure pour m’accompagner :
— Viens, Estelle, putain, viens !
Mes mâchoires se crispent de rage, parce que je prends toute la mesure du monstre que je suis, comme l’étaient mon père et son père avant lui : une dynastie de tarés sanguinaires. Les bêtes comme nous ne sont pas faites pour aimer et être aimées. Nous sommes des trous noirs absorbant toute bonté et, dans notre âme, la lumière ne perce jamais.
Dans son attitude et dans son regard se bousculent des démons aussi forts et effrayants que les miens, j’en suis persuadé. Quand a eu lieu la collision de nos corps, j’ai ressenti l’ampleur de nos désespoirs communs, nous avons tenté une chose folle et désespérée : nager ensemble à contre-courant. Nous n’avons pas seulement baisé, nous avons repris notre souffle. Je me suis émerveillé devant le corps athlétique de la fille que je tenais entre mes bras.
Les scènes de crime m’ont toujours fait cet effet, excitation malsaine et érotisme mêlés d’une avide curiosité. Je me relève lentement et je passe près de lui en inspirant son odeur. À cet instant, j’entre dans la peau du prédateur.
Alors je m’accroche à son regard comme à la lumière qui vous préserve des ténèbres, il réduit encore l’espace qui nous sépare pour que son corps vienne épouser le mien. Ce contact provoque dans mon ventre une explosion de chaleur qui affole mon cœur. Je commets alors une erreur : je ferme les yeux, juste une seconde. L’instant d’après, je le découvre paupières mi-closes, tandis que sa respiration est devenue aussi profonde que brève, trahissant son trouble.
Mon père, une Clio bien conduit, comme une étreinte bien menée, aboutit tout aussi bien à l’orgasme de l’arrestation. Et je brûle de vous en offrir la démonstration.
On avait déjà le bon, la brute vient de se tirer et le truand débarque!
Plusieurs hommes m'ont enlacée, mais rares sont ceux qui m'ont inspiré le bien- être et la sensation d'être enveloppée réellement.
A trop vivre dans la crainte de perdre ce à quoi on tient, on finit par obtenir ce qu'on redoute.
La plupart de ceux qu'on accuse de maux: violence, dépendance, instabilité, phobies, sont des êtres blessés en souffrance. Le connard authentique ne représente qu'une part infime de la population. Si tu savais ce que vivent les gens, à quels drames ils sont confrontés, la nature humaine est si cruelle! Que nous passions de l'autre côté du miroir n'est l'affaire que d'un pas, d'un seul.
Les enfants, tous les psys vous le diront, ne connaissent pas la colère. Ils n'identifient pas la violence de ce sentiment qui les consume et ne font pas le tri avec ce qu'elle provoque: la tristesse et l'effroyable sensation de solitude qui l'accompagne. Elle n'explose que bien plus tard, avec l'adolescence. Elle engendre une crise libératoire qui purge l'inconscient, comme la fonte des neiges fait naître des torrents.
Seulement, Chills n'est pas le beau gosse sexy qu'on convoite, ni le flatteur qui vous fait du bien pour un temps. Il est une sortie de Chimère, un horizon inatteignable et, même s'il me semble toucher cette aurore du doigt, je sais bien que derrière viendra un crépuscule obscur et une nuit sans étoiles.
Mais si vous êtes sage je vous embarque en intervention. Sauf si vous parlez latin à l'envers ou si votre tête fait des 360° en affirmant que ma mère suce des bites en enfer.
Bien sûr, vous avez déjà fait le raccourci et vous aurez raison: je suis affectée aux affaires paranormales. Et cerise sur le gâteau, vu mon patronyme, on me surnomme Hell Christ. La classe à Dallas - ou plutôt à Paris.