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Critiques de Georges Arnaud (70)
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Le salaire de la peur

Attention : ne pas confondre Georges Arnaud, l’auteur du « Salaire de la peur », avec Georges J. Arnaud, l’auteur de la « Compagnie des glaces » ! Mise à part leur quasi-homonymie, ces deux écrivains n’ont rien en commun : le premier (1917-1987) écrit des romans de littérature générale, souvent tirés de ses expériences. Il mène parallèlement une carrière de journaliste d’information et de grand reporter. Le second (1928-2020) écrit des romans policiers, des romans d’espionnage ou de science-fiction, et même des romans érotiques.

Cette mise au point effectuée, arrêtons-nous un instant sur « Le salaire de la peur ». Nous avons tous en tête les images du film de Henri-Georges Clouzot (1950) avec Yves Montand et Charles Vanel : c’est à la fois l’avantage et l’inconvénient des adaptations. Si la vision du réalisateur colle avec celle qui était la vôtre quand vous avez lu le bouquin, tout va bien. Si elle diffère, ben, il y a un gros risque de déception ; lequel peut être minimisé si vous acceptez qu’il puisse exister plusieurs interprétations d’une même œuvre. Cela dit, le film est un chef d’œuvre. Le roman aussi.

L’histoire se passe quelque part en Amérique centrale, pas très loin du Guatemala. L’auteur a pris soin, en exergue, de préciser : « Qu’on ne cherche pas dans ce livre cette exactitude géographique qui n’est jamais qu’un leurre : le Guatemala, par exemple, n’existe pas. Je le sais, j’y ai vécu ».

Le titre « Le salaire de la peur » aurait tout aussi bien s’écrire « Le sale air de la peur ». Car tel est bien le sujet du livre : « la tragédie se noue entre l’homme et sa peur que, fuyant sa prison, il emmène avec lui ». La peur dont il s’agit n’est pas seulement la peur physique devant un danger, elle est un tête-à-tête avec la mort : le salaire de la peur, c’est le coût du risque ; tout ce qu’on peut gagner, c’est la mort, ou un sursis.

Dans ce patelin qui n’existe pas mais où des gens ont vécu, une poignée de personnages au bout du rouleau, aventuriers, alcooliques, drogués, ayant perdu toutes leurs illusions, mais espérant une rédemption, attendent l’occasion de sortir de ce trou. Gérard Sturmer et ses copains vont tenter cette mission : convoyer un tank chargé de nitroglycérine sur une piste impraticable, pour aller éteindre un incendie dans un champ pétrolifère. La peur, la vraie peur, ils vont la connaître intimement et longuement : c’est une agonie qui se répète de minute en minute.

L’auteur raconte ce roman à la façon des romanciers américains : sans fioriture, le langage est cru, les situations souvent paroxystiques, pas beaucoup de grands moments de méditation ou de réflexion, c’est l’action en cours, pas plus. Et pas moins non plus, parce que c’est de ce terreau que naît le suspense, le rythme de l’histoire. Et c’est également de ce matériau que naît le sens de l’aventure : ici, l’homme est tout nu devant la peur de sa mort, il se révèle dans toute sa vérité, dans la grandeur comme dans la médiocrité.

Le film a pris quelques libertés avec le roman, mais en a gardé l’essentiel, même s’il appuie un peu sur le côté « hitchcockien » de l’aventure, en jouant avec les nerfs du spectateur autant qu’avec ceux des personnages. Le livre fait également participer le lecteur, mais de façon plus profonde : au cinéma, la peur est un phénomène physique, un élément de scénario, on a peu de recul pour en déterminer les conséquences morales, encore moins métaphysiques. Dans le roman, elle incarne un critère existentiel du combat de l’homme avec lui-même, qui plus est pour sa propre survie.



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Le salaire de la peur

" Le salaire de la peur " est un roman de Georges Arnaud. Le chômage, la misère

et la famine se sont installés dans ce dépotoir du littoral Pacifique.Un trou sordi-

-de et malsain peuplé d 'aventuriers et d 'alcooliques, avec, au loin les champs

pétrolifères ( des compagnies américaines ) du Guatemala. Les hommes rongés

par les fièvres, l 'ennui et les drogues, ils attendent, cherchant une improbable

sortie. Leur choix est simple : " Partir ou crever ".Pour éteindre un feu qui s 'est

déclaré dans un champ de pétrole, il doive utiliser du TNT, un puissant explosif .

Mais le trinitrotoluène ( TNT ) est un liquide instable, volatil, très explosif qu' il

faut manipuler avec une grande prudence.Les responsables de la compagnie

doivent recruter des chauffeurs aux nerfs solides, calmes, prudents.Ils ont pris

quatre hommes, deux pour chaque camion-citer ne.Une fois le travail accompli ,

chacun d 'eux touche une importante somme d 'argent en dollars .

Le voyage se fait sur une piste impraticable, dangereuse. C' est voyage de

l 'angoisse et de l 'absurde .Dans ce combat tragique, sous la loi cruelle de la

survie, Georges Arnaud nous montre l ' être humain dans sa plus grande

nudité morale, celle de la peur et la mort imminente .

Ce roman a été adapté au cinéma par le réalisateur Clouzot. Dans la distribution , on trouve : Yves Montand et Charles Vanel .Ce film a été tourné

dans les années soixante .Ce film a obtenu un grand succès au box-office.

Ce film a été primé au festival de Cannes et a obtenu la palme d 'Or .

Alors : un livre à lire et un film à voir . Et à vous de juger !
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Le salaire de la peur

Un livre que j'ai en grande estime. C'est l'histoire excitante, la langue magistrale, la technique de narration.Le roman est captivant. C'est aventure, exotisme, le sujet du forage pétrolier et de ses dangers, la dure bataille d'hommes désespérés qui risquent leur vies pour sortir de l'enfer de ce monde exotique.

Adapté au cinéma, impressionant. Il y des images qui resteront dans la mémoire pour toute la vie.
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Le salaire de la peur

Magnifique.
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Le salaire de la peur

Guatémala, 1951.



Après diverses péripéties, un groupe d'Européens a échoué à Las Piedras, une misérable bourgade où règnent la misère et le chômage.



Un jour, un puits de pétrole est ravagé par un gigantesque incendie.



Une compagnie pétrolière américaine, la SOC, décide alors d'embaucher quatre hommes afin de convoyer 4 tonnes de nitroglycérine, réparties en 2 camions, jusqu'au puits de pétrole.



Quatre des Européens sont engagés : Mario, Jo, Luigi et Bimba.



Mais la tâche ne sera pas aisée, car les routes sont presque impraticables. Le moindre cahot peut donc être fatal...
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Le salaire de la peur

En 100-150 mots, pourquoi ce livre?

La sélection des livres que je lis se fait souvent de façon aléatoire. Selon la page couverture, selon le titre, selon l’apparence du livre, etc. C’est ainsi que mon choix s’est arrêté sur ce livre. J’allais bientôt faire un voyage en France et je me cherchais un livre à lire durant le transport. J’ai vu ce livre dans la section des dons de la bibliothèque. Il était neuf et sa couverture était très jolie. De plus, il n’était pas très gros, parfait pour un voyage. Ce qui a confirmé mon choix pour ce livre était cependant le titre que je trouvais particulièrement « punché ». J’ai lu les premières pages et mon choix était fait.

En 75-100 mots, un premier aspect qui m’a plu :

Le titre est définitivement l’aspect qui m’a le plus plu. Si « punché »! Je cachais un peu mon livre de façon à ce qu’on me demande ce que je lisais. Je pouvais alors répondre fièrement : Le salaire de la peur. Les gens frémissaient. Le titre annonce très bien le contenu du livre; un thriller bien ficeler où des hommes mettront leur vie en péril pour de l’argent. Je choisis souvent mes livres selon le titre et je suis rarement déçu.

En 75-100 mots, un second aspect qui m’a plu :

L’atmosphère extrêmement tendue du livre. Dans ce livre, quatre hommes doivent transporter en camion 400 kg de nitroglycérine sur des routes dangereuses et en mauvais état. Ils peuvent donc exploser à tout moment et plus la route avance, plus les obstacles qu’ils rencontrent sont susceptibles de les faire éclater. La trame n’est donc pas bien compliquée, mais l’auteur réussi à nous faire sentir le danger constant qui pèse sur les hommes. La tension psychologique est bien rendue aussi alors que les personnages sont toujours sur le point de craquer.

En 75-100 mots, aspect qui m’a moins plu :

Finalement, malgré son excellent titre, ce n’était pas le meilleur livre que j’aie lu. Pas le pire non plus. Quelques aspects m’ont moins plu, dont le personnage principal qui n’est pas très sympathique. Cependant, ce qui m’a le moins plus, ce sont les passages de description de la mécanique de la transmission d’un camion. Étant plutôt nul en mécanique automobile et ne conduisant pas d’auto manuelle, j’étais complètement perdu lorsque l’auteur décrivait comment le personnage principal devait manier avec tact la transmission du camion qu’il conduisait afin de conduire le plus doucement possible. Cependant, pour cet aspect négatif du livre, seule mon ignorance en mécanique est à blâmer.

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Le salaire de la peur

C'est à Las Piedras, un port perdu du Guatemala, qu'ont échoué quelques européens, aventuriers ou alcooliques, en recherche d'un hypothetique navire qui accepteraient de les ramener en Europe ou d'un boulot leur permettant de survivre. Parmi eux, Gerard Sturmer, un français, souteneur de Linda, Johnny un roumain, Hans Smerloff à l'origine incertaine, Bimba espagnol ou l'italien Luigi. Tous se retrouvent au Corsario Negro, le bar tenu par Hernandez. Quand la Crude and Oil limited, compagnie pétrolière et unique employeur du coin, recrute des chauffeurs pour convoyer deux camions de nitroglycérine pour éteindre un feu sur un puits de pétrole et que le salaire est de 1000 dollars, quatre hommes se portent volontaires. Mais le voyage s'avérera dramatique.



Le salaire de la peur est un roman à suspens, viril, avec des héros, aventuriers et âpres au gain, quand ils ne sont pas escrocs ou en rupture de ban...Mais il faut avoir ce type de profil pour accepter la mission suicide de convoyer un explosif sur des routes défoncées à bord de deux camions bricolés et poussifs, menaçant de casser à tout moment...Les deux équipes vont, dès lors, affronter dangers et frayeurs pour un destin que l'on devine funeste.

Le salaire de la peur, c'est également et surtout le film d'Henri Georges Clouzot qui a marqué les esprits. Yves Montand, Charles Vanel, Folco Lulli, des acteurs pour certains oubliés et qui ont sublimé la tension dramatique de ce voyage infernal, bien plus que le roman, que j'ai trouvé un peu décevant car décrivant surtout des pannes mécaniques, ou le fonctionnement ou dysfonctionnement des deux camions. Un autre bémol est l'aspect un peu daté du style, mais j'étais heureuse d'avoir l'occasion de lire le texte qui a inspiré ce film mythique.
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Le salaire de la peur

Le salaire de la peur (1949) est un court roman de Georges Arnaud. Des hommes désespérés acceptent une mission suicide. Transporter de la nitroglycérine à l'aide de camions non adaptés et sur des pistes chaotiques afin d'enrayer un incendie sur des puits de pétrole. Un thriller prenant au style direct et efficace. Adapté trois fois à l'écran.
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Le salaire de la peur

À côté de Georges Arnaud, presque tous les auteurs du genre « dur à cuire » ont l’air d’enfants qui écrivent à leurs tantes vieilles filles. Le salaire de la peur, c’est la route de tous les dangers, ce n’est pas de la dentelle pour robe de mariée qu’ils transportent les gars : c’est de la nitroglycérine.







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Le voyage du mauvais larron

A Paris, juste après guerre, le jeune André Plessis quitte Elisabeth, la femme qu'il aime, en lui promettant d'être de retour dans deux ans, le temps pour lui d'aller bourlinguer en Amérique du Sud. Après une traversée en bateau, il exercera tous les métiers, chercheur d'or dans le Mato Grossa, chauffeur de taxi à Caracas puis chauffeur routier plus ou moins trafiquant sur l'altiplano. Il traînera ses guêtres aux quatre coins du continent, de Valparaiso à Guayaquil en passant par Maracaïbo et mille autres lieues. Mais le retour comme passager clandestin sur le vieux croiseur Relampago sera moins reluisant...

« Le voyage du mauvais larron » n'est pas vraiment un récit de voyages (quoi qu'il semble évident que le pauvre André Plessis ne soit qu'un avatar sans doute mythifié d'Arnaud lui-même), ni une histoire de mauvais garçon, ni un roman noir ou policier, mais un peu de tout cela à la fois. L'auteur nous inflige de longues et parfois ennuyeuses descriptions des paysages grandioses qu'il traverse à bord de son camion. Par petites touches, il nous fait partager ses impressions, un peu au fil de la plume, passant du coq à l'âne, sans suivre une intrigue précise et revenant sans arrêt au huis clos de la condition du passager clandestin. Se voulant être une sorte de Cendras français, Georges Arnaud en profite également pour nous présenter une galerie de portraits d'aventuriers, de filles de joie et de mauvais garçons qui laissent un peu indifférents tellement ils semblent convenus. Le résultat donne une lecture laborieuse et sans grand plaisir. Le lecteur a l'impression d'un texte, d'un style (parfois Arnaud se laisse aller à des envolées céliniennes aussi peu convaincantes que les « exploits » racontés) et d'un genre qui ont tous très mal vieilli. Les lecteurs d'aujourd'hui étant sans doute moins naïfs que ceux d'hier...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le voyage du mauvais larron

Cinquante années après la lecture du célébrissime Salaire de la peur, Horusfonck achevait ce matin le voyage du mauvais larron.



C'est l'aventure, de galères en rencontres avec case prison, routes en camion qui frôlent les précipices, planques, révolutions, personnages singuliers et tous les autres ingrédients épicés d'un séjour en Amérique du sud... Avec ce mal du pays qui tient le narrateur et le pousse dans un retour à fond de cale, en parfait passager clandestin d'un cargo vadrouilleur... L'Aventure.

Bien plus que dans le salaire de la peur, Georges Arnaud se révèle, se raconte et se la raconte aussi comme mauvais larron.

Alors, si ce Voyage du Mauvais larron percute mois que le Salaire de la peur, il gagne en poésie et en évocation... Il raconte l'histoire d'un mirage dont on risque bien de rester prisonnier si l'on ne parvient pas à prendre son ticket de retour.

Une bonne littérature, si vous pouvez m'en croire!



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Le voyage du mauvais larron

Tout auréolé de la gloire consécutive au Salaire de la Peur, Georges Arnaud va livrer un récit largement tiré de son vécu en Amérique Latine, de 1947 à 1950. Ce sont approximativement les dates qui figurent en dernière page du roman. Et le roman se termine comme la vie de Georges Arnaud aurait pu se terminer s'il n'avait pas été trouvé et hébergé par le capitaine du bateau sur lequel il s'était embarqué comme clandestin.



Si on lit la bio de Georges Arnaud, on a une vie palpitante. C'est un personnage fascinant. Il refusera l'héritage familial, assez cossu, et le dilapidera. Il militera avec Vergès pour la défense des indépendantistes algériens. Avant cela, il va faire de nombreux métiers. Trafiquant. Chauffeur de taxi. Contrebandier. Camionneur. Barman. Souvent en marge de la loi. Il côtoie des nazis en cavale. Bourlingue pas mal. L'errance, c'est ce qu'il raconte dans le Voyage du mauvais larron. Mais sa bio est plus fascinante que le roman qu'il écrit sur lui. Comme s'il n'arrivait pas à rendre toute la substance de ses errements en Amérique Latine.



Ce roman montre André Plessis, a.k.a. Georges Arnaud, désireux de rentrer en France vers la femme qu'il aime (unilatéralement, visiblement). Seulement, il est bloqué dans la cale et se met à revivre ses aventures dans une sorte de flou dû au manque d'eau et de nourriture. Quelques fulgurances argotiques m'ont fait sourire. On retrouve alors une sorte de gouaille de bourlingueur, très plaisante mais trop fugace. Entre le Venezuela et la Colombie, Georges Arnaud nous conte sa vie à la dure, mais justement cette dureté n'est que rarement ressentie.



Au final, peu d'empathie se dégage du récit. Et même si c'est autobiographique, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au devenir du personnage principal dont -finalement- le destin ne me faisait ni chaud ni froid.
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Le voyage du mauvais larron

Commencer une carrière littéraire avec du premier coup un chef-d'oeuvre, comme Georges Arnaud en 1950 à 33 ans, avec "Le salaire de la peur" pose, je présume, des problèmes à l'écrivain, qui est supposé de faire néanmoins mieux avec un nouvel ouvrage et au lecteur, qui craint d'être déçu par ce nouvel ouvrage.

Lorsque 4 ans après avoir lu ce best-seller, je me suis procuré "Les aveux les plus doux" de lui, je n'étais pas trop rassuré et craignais en effet une déception. J'ai eu tort, car le livre est bien conçu et fait. Mais cette réaction de ma part est à la fois typique et injuste d'un simple lecteur envers un esprit créateur.



Il est incontestable que le roman de Georges Arnaud était exceptionnellement captivant et le splendide film réalisé par Henri-Georges Clouzot de 1953 avec un Yves Montand dans une de ses meilleures apparitions à l'écran, n'a que contribué à rendre "Le salaire de la peur" totalement inoubliable. Un des rares films à avoir gagné la Palme d'or à Cannes et l'Ours d'or à Berlin, la même année.



Dans "Le voyage du mauvais larron", qui aurait pu avoir au lieu de "voyage" aussi bien "vagabondage" dans son titre, nous retrouvons des éléments qui nous sont familiers du "Le salaire", comme la plaine au pétrole, les routes sans fin à bord d'un camion, l'Amérique latine, la désolation etc.



Le héros de l'histoire, André Plessis, qui a horreur du travail régulier, estimant que "le travail fait à lui seul plus de victimes que guerres, pestes, véroles et clergés réunis..." décide, un 2 mai de partir pour 2 ans. Il s'embarque pour l'Amérique du Sud, mais sans nous offrir un itinéraire précis et se limite à mentionner des noms de sites de passage : Portsmouth en Angleterre, Pointe-à-Pitre à la Guadeloupe, Bogotá en Colombie, Caracas au Venezuela...

Ce qu'André aime, c'est le mouvement. le mouvement pour le mouvement, un peu comme l'art pour l'art. Ou s'agit-il, en somme d'une fuite ?



Il y a un élément autobiographique, puisque l'auteur est effectivement parti pour l'Amérique latine, le 2 mai 1947, après avoir fait 19 mois de prison à Périgueux (1941-1943) pour une sombre histoire de triple meurtre, dont son père et une tante ont été victimes, et après avoir dilapidé la fortune de la famille. Par ailleurs, Georges Arnaud, qui a été un élève brillant, avait envisagé de se présenter au concours d'entrée du Conseil d'État, mais a écarté cette option parce qu'il ne tenait pas à prêter serment à Pétain.



Le récit commence et se termine par un André Plessis comme passager clandestin, caché dans une cale d'un cargo, qu'il espère va lui ramener vers la douce France. Or, le "Relámpago" ou éclair est un vieux croiseur, horriblement lent, utilisé pour le cabotage local dans le Pacifique sud ! En 18 jours ils n'ont même pas dépassé Panama. Dix minutes y durent deux jours, ce qui permet à notre héros d'arriver à la conclusion que "l'argument le plus solide contre la profession d'aventurier, c'est la longueur des temps morts". (page 252).



Et c'est cependant une vie d'aventurier qu'il a menée tout ce temps depuis son arrivée au nouveau monde. Comme chauffeur de taxi de nuit à Caracas et chauffeur de camion avec remorque sur la route de Maracaibo, il a rencontré la fine fleur des habitants de ce coin du globe : trafiquants, réfugiés, policiers véreux, gonzesses de bordel etc. Il a fait un bout de taule à Caracas, mais les prisons là-bas sont comme des paradis comparés à celles en France. Tout entre librement et tout s'y achète : livres, aliments, vêtements, putains. Pour 100 bolivars on passe 24 heures en ville, seul et pour le double... on est libre ! En tout cas, notre André y passe du temps à traduire des textes officiels d'Espagnol en Français et la variante d'Espagnol parlé par les Français d'Amérique latine.



La langue et parfois le style assez confus m'ont un peu déplu et j'ai l'impression que l'auteur a voulu terminer son roman à la hâte, un an après "Le salaire de la peur" en 1951. Les trouvailles et les descriptions de son Amérique du Sud de ce grand voyageur qu'il a été, compensent, à mon avis, les négligences stylistiques.



Dans un tout autre genre, en collaboration avec le réalisateur et scénariste Roger Kahane, Georges Arnaud a écrit, en 1978, "L'affaire Peiper" une biographie du lieutenant-colonel nazi, Joachim Peiper (1915-1976), responsable entre autres du massacre de Malmedy, dans les Ardennes belges, le 17 décembre 1944. Et dans un registre encore tout différent une préface au "Le Meurtre de Roger Ackroyd" un des best-sellers d'Agatha Christie.

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Le voyage du mauvais larron

Engoncé en fond de cale, un passager clandestin se souvient de son passé immédiat. Ses rencontres, ses aventures marquées du sceau de l'exil volontaire sont relatées semble-t-il sous emprise d'alcool ou autres inhibiteurs. Bien souvent, il s'agit de phrases rédigées en espagnol mal traduit. L'éditeur a -t-il seulement lu le texte ?
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Les Oreilles sur le dos

A la Nouvelle Grenade, un Français, ancien du bagne, prénommé Jackie et surnommé « Crocs de jonc », aventurier élégant et sans scrupules, tue dans un bar louche un certain Kousko dit « Mangemerde », un ukrainien sur la tête duquel il casse une bouteille un peu trop violemment. Quelques billets glissés dans les mains des bonnes personnes font qu'il n'est nullement inquiété dans un premier temps. L'ennui, c'est que dans ce coin d'Amérique latine, la CIA livre une guerre sans merci à l'AREC, une organisation communiste (ressemblant comme deux gouttes d'eau au Komintern) et que Kousko travaillait pour les Américains qui vont se montrer beaucoup plus sourcilleux sur les agissements du Français. Résultat la police locale donne douze heures à Jackie pour quitter le pays. En compagnie de la belle Monica, de George Whistway, de Jimmy le menteur et d'un couple d'Indiens, Jackie vole un camion, défonce les murs d'une banque locale, s'empare de 500 kg d'or et se lance sur des pistes défoncées, boueuses ou poudreuses dans l'espoir de gagner au plus vite la frontière. Y parviendra-t-il avant la police et l'armée lancées à ses trousses ?

« Les oreilles sur le dos » est à la fois un roman d'aventures exotiques et un roman noir fort bien mené sur fond de corruption et de lutte pour le pouvoir. L'intrigue ne manque ni de rythme ni de rebondissements. Les personnages de desperados sans scrupules arrivent à être attachants en dépit de leurs défauts ne seraient-ce que pour toutes les galères qu'ils doivent traverser. Publié il y a plus d'un demi-siècle, ce roman qui sent le vécu et le vent des grands espaces n'a pas pris une ride. Le lecteur prend un réel plaisir à le découvrir et se demande même pourquoi le cinéma n'en a pas encore tiré une des adaptations dont il a le secret. Il y avait là une matière quasiment aussi forte que celle du fameux et inoubliable « Salaire de la peur ».
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les Oreilles sur le dos

"Les oreilles sur le dos" est un - court - roman d'aventures de Georges Arnaud (auteur du "Salaire de la peur").

Jackie "Crocs de jonc" et Jimmy le Menteur sont deux "tropical tramps" : des aventuriers venus de France (en passant par le bagne pour l'un au moins), tueurs, escrocs, vivant de "contrats" en Nouvelle Grenade. Plus ou moins maqués avec l'AREC, un groupe révolutionnaire sud-américain, il se retrouvent mouillés par un indic et sont forcés à fuir. Ils volent alors un camion et 500 kilos d'or et, accompagnés par une fine équipe constituée d'une femme volage éprise de Jackie, d'un jeune paumé recherché pour meurtre, d'un taré de la Navy expert en armes de guerre et de deux Indiens, ils tentent de traverser le llano et le désert pour rejoindre Guayaquil.

Le style est incisif et vif. Ça castagne, les répliques fusent, ça va a cent à l'heure. L'empathie n'étouffe pas les personnages qui sont sans foi ni loi : on dézingue à tout va, tout à l'instinct, sans remord ni regret. Un contrat ? un garde qui se dresse sur le chemin , ou un ami qu'on a décider d'éliminer ? Pan, pas de sentiment. Il ne fait pas bon se tenir face à Jackie et Jimmy. Et quand on a l'armée aux fesses, il n'y a plus qu'à filer "les oreilles sur le dos" et tenter de se refaire une vie ailleurs.



Une lecture surprenante au rythme soutenu. Tout ça sent le vécu surtout quand on sait, après avoir lu la préface, la vie rocambolesque qu'a eue l'auteur. Mais n'étant personnellement pas trop fan de roman noir, je n'ai pas accroché avec les personnages. C'est ce qui m'a empêcher de me plonger totalement dans cette histoire.

Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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Les Oreilles sur le dos

Voilà un roman d'aventures, rempli de mauvais garçons, de filles de joie, de chaleur tropicale, d'huile de moteur et de fuite en camion avec à bord 500 kg d'or.



Dans la Nouvelle-Grenade, Jacques, dit "Crocs de Jonc" est un malfrat sorti du bagne, qui se retrouve poursuivi par la police et l'armée pour avoir, malencontreusement tué un ukrainien qui travaille pour les américains qui eux-mêmes pourchassent l'AREC (une organisation révolutionnaire de type communiste). En compagnie de quelques comparses de fortune, il dérobe un camion et l'or de la banque avant de s'enfuir vers la frontière à travers les pistes de sables ou de boue.



L'ambiance est moite, les mains agrippent le volant, les roues glissent, la mitrailleuse juchée sur le toit veille et assure la sécurité ... les amitiés prennent corps ou se délitent ... en ces quelques jours à travers l'Amérique centrale.



On connaissait l'auteur pour son célèbre "Le salaire de la peur" dont on retrouve ici à la fois la gouaille et l'amour de la mécanique. Celui-ci, dont c'est une réédition, date également des années 1950. Les personnages, cocasses et hauts en couleur, et les situations désespérées mais souvent drôles, font de cette histoire bien rythmée un agréable moment de lecture.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Les Oreilles sur le dos

Un roman d'aventure avec un aspect nettement polar, hold-up et action barbouzarde par l'auteur d'un très grand succès de librairie après guerre « Le salaire de la peur ». Devenu connu mondialement après l'adaptation en film par Henri-Georges Clouzot en 1953. (Palme d'or du Festival de Cannes et Ours d'or au Festival de Berlin.)



La même mécanique, les mêmes durs-à-cuire, le même climat, le même style brutal et imagé et presque le même camion. Pas du tout le même succès. L'effet nouveauté a disparu. Mort à Crédit n'a pas eu de succès après le Voyage au bout de la nuit.



C'est pourtant un roman sympathique, même pas daté après soixante-dix ans. J'ai vu sur le Net qu'il a fait l'objet d'une adaptation en téléfilm en 2002 par Xavier Durringer avec Béatrice Dalle dans le rôle de Monica. N'ayant pas la télé, j'y ai échappé.

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Les Oreilles sur le dos

« La seule bonne chose, c'est le vent. Presque frais, il caresse la figure, un vrai velours. Il s'engouffre dans les chemises qui claquent dur derrière eux, plaquées à leurs bréchets comme des collants d'acrobate.

- C'est bon ! dit Jackie. Le bon Dieu me lèche l'âme... »



J'aime les romans noirs. Les personnages charismatiques, menteurs, tueurs, machiavéliques mais avec de la classe ! et un humour qui sort de l'ordinaire. Georges Arnaud, de son vrai nom Henri Girard manie la plume avec insolence et une drôlerie à laquelle je ne m'attendais pas.



« Au coin d'un mur, une main malveillante et anonyme avait écrit : ''Le Ploum est un enculé''.

Hélas non ! pensa Ramon. Il m'aurait compris. »



L'auteur, qui a peut-être rencontré des mercenaires, les décrit très bien. Il ne survole pas. On entre dans leur tête et il nous apostrophe et nous surprend. Des hommes gentils, mais il ne faut pas s'y fier. Ils sont toujours aux aguets, sur le qui-vive et n'hésiteront pas à buter leur frère d'armes, pour une sordide histoire d'honneur ou de parole donnée, mais surtout pour de l'argent.



Comment les décrire aussi bien, leur attribuer des réparties qui font penser à Audiard, sans avoir naviguer dans les eaux sombres sud-américaines ? Ces "héros" vont traverser le désert puis suivre le fleuve qui traverse une partie de l'Amérique Latine pour échapper aux forces armées à leurs trousses. Faut dire qu'un tel pactole, ça fait courir.



J'ai oublié de vous dire, qu'ils ne fuient pas uniquement parce qu'ils ont volé un max d'or, non non non...vous pouvez ajouter un meurtre, une trahison et même une histoire d'amour. L'amour vache mais l'amour quand même, le silencieux, celui qui ne se dit pas. Monica. En fait.. Monique, mais sous ces contrées, on s'adapte et on adapte son nom pour oublier un peu son passé -et qu'on vous oublie aussi.



L'auteur a écrit également Le salaire de la peur. Si vous aimez les chevauchées incroyables à bord d'un camion en Amérique latine avec deux Tropical Tramps, n'hésitez pas. Un régal.
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Les Oreilles sur le dos

Pas un mot de trop ni une phrase inutile dans ce concentré d'aventures et de caractères marginaux : ex bagnards, mercenaires, chebeb...

De la même veine que "La plus grande pente", la lecture est d'autant plus agréable que l'action avance vite et que l'écriture est fine et précise.
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Thèmes : littérature française , critique littéraire , théâtre , littérature étrangère , carnaval , culture littéraireCréer un quiz sur cet auteur

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