Mais l'enfance n'est ni nostalgie, ni terreur, ni paradis perdu, ni Toison d'Or, mais peut-être horizon, point de départ, coordonnées à partir desquelles les axes de ma vie pourront trouver leur sens.
Ils voulaient rester disponibles, et presque innocents, mais les années s'écoulaient quand même , et ne leur apportaient rien. Les autres avançaient chargés de chaînes peut-être, mais eux n'avançaient pas du tout.
[G.S.] A propos de la lecture, du livre, que pensez-vous du prix imposé?
(G.P.] Je pense que ça va donner en tout cas une espèce de bol d'air aux petits libraires. Après, ce qu'il faut, c'est développer l'aide à la lecture publique. C'est ce genre de choses qu'il faut faire. Il faut que le livre soit davantage lu. Les bibliothèques n'ont pas assez de crédits. Sur cent livres qui paraissent, une bibliothèque peut en acheter dix ou quinze. Si elles pouvaient en acheter trente, il y aurait deux mille bibliothèques en France!
"Les Choses" a été tiré à mille exemplaires, tellement l'éditeur avait peur. Mais j'ai eu un prix! En fait, les milles exemplaires se sont vendus tout de suite. Ils ont retiré. Ils étaient arrivés à sept mille avant le prix, ce qui était déjà extraordinairement bien pour un premier bouquin. Et puis avec le prix, c'est arrivé à cent mille ou cent vingt mille. Depuis c'est passé en Poche, il y a des années. C'est un livre de classe maintenant, "les Chose"! Pour faire chier les gosses!
Je sais en gros comment je suis devenu écrivain. Je ne sais pas précisément pourquoi. Avais-je vraiment besoin, pour exister, d’aligner des mots et des phrases ? Me suffisait-il, pour être, d’être l’auteur de quelques livres ? Avais-je donc quelque chose de tellement particulier à dire ? Mais qu’ai je dis ? Que s’agit-il de dire ? Dire que l’on est ? Dire que l’on écrit ? Dire que l’on est écrivain ? Besoin de communiquer quoi ? Besoin de communiquer que l’on a besoin de communiquer ? Que l’on est en train de communiquer ? L’écriture dit qu’elle est là, et rien d’autre, et nous revoilà dans ce palais de glaces où les mots se renvoient les uns les autres, se répercutent à l’infini sans jamais rencontrer autre chose que leur ombre.
Il m’arrive de penser que mon père n’était pas un imbécile
Il y a deux mondes, celui des maîtres et celui des esclaves. Les maîtres sont inaccessibles et les esclaves s’entredéchirent… mais même cela l’athlète W ne le sait pas. Il préfère croire à son "Etoile