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Citations de Georges Perec (859)


d'aucuns claquant de la langue, opinant du bonnet, branlant du chef et frisant leurs moustaches, donnaient le signeau de l'hihilarité générale.
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L'on servit quelque liqueur apéritive. Les soiffards que nous étions tous autant que nous étions (ai-je dit que nous étions la bonne douzaine au fait ?) s'y ruèrent comme la pauvreté sur le monde et comme la vérole sur le bas clergé breton.
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le calot crânement posé de travers sur le sinciput
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alors que le désespoir aux doigts crochus et aux dents déchaussées commençait à envahir la place
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Et le lendemain, à peine la douce Aurore aux doigts boudinés eut-elle tiré du lit, non sans difficulté, le gars Phoebus, que le Pollak Henri, redevenu margis chez les tringlots, dévalant les boulevards périphériques de toute la vitesse de son pétaradant petit engin vélomotorisé
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Serait-il dit qu'encore une fois l'intelligentzia française, dans ce qu'elle avait de plus écrémé (c'est-à-dire nous), serait mise en défaut ?
Non, tout cela ne serait pas dit.
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Un loustic chanta :
Le gars Karacho-o
L'ira à l'hosto-o
L'en aura d'la convalo-o-o...

Mais les autres, tragiques :
- C'est pas du tout cuit, dit le premier.
- C'est pas marrant, dit le second.
- Ca m'a l'air plutôt con, dit le troisième.
- Boudiou de Boudiou, dit le quatrième.
Blef, notle implession finale, elle fut plutôt défavolable.
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- Prends ta Djip, proféra l'autre d'une voix de Centaure, prends ta Djip, répéta-t-il, et me passe sur le corps. Me casse le pied que plus jamais ne puisse m'en servir à des fins meurtricides.
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Le célèbre sixtain d'Isaac de Bensérade (1613 - 1691) où l'évidence le dispute à la grâce et que je ne résiste pas au plaisir de vous le citer in extenso.
Entre la Poire et la Fromage
Mon Cueur ne sait laquelle choisir :
Si je prends la Fromage,
Je n'aura pas la Poire,
Et si je prends la Poire,
J'aura pas la Fromage.
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L'écriture est le souvenir de leur mort et l'affirmation de ma vie.
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Je ne sais pas si je n'ai rien à dire, je sais que je ne dis rien.
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Je n'écris pas pour dire que je ne dirai rien, je n'écris pas pour dire que je n'ai rien à dire. J'écris.
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Où étaient les dangers ? Où étaient les menaces ? Des millions d’hommes jadis, se sont battus et même se battent encore, pour du pain. Jérôme et Sylvie ne croyaient guère que l’on pût se battre pour des divans Chesterfield. Mais c’eût été pourtant le mot d’ordre qui les aurait le plus facilement mobilisés. Rien ne les concernait, leur semblait-il, dans les programmes, dans les plans : ils se moquaient des retraites avancées, des vacances allongées, des repas de midi gratuits, des semaines de trente heures. Ils voulaient la surabondance ; ils rêvaient de platines Clément, de plages désertes pour eux seuls, de tours du monde, de palaces.
L’ennemi était invisible, ou plutôt, il était en eux, il les avait pourris, gangrenés, ravagés. Ils étaient les dindons de la farce. De petits êtres dociles, les fidèles reflets du monde qui les narguait. Ils étaient enfoncés jusqu’au cou dans un gâteau dont ils n’auraient jamais que les miettes.
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Comment faire fortune ? C'était un problème insoluble. Et pourtant, chaque jour, semblait-il, des individus isolés parvenaient, pour leur propre compte, à parfaitement le résoudre. Et ces exemples à suivre, éternels garants de la vigueur intellectuelle et morale, aux visages souriants et avisés, malins, volontaires, pleins de santé, de décision, de modestie, étaient autant d'images pieuses pour la patience et la gouverne des autres, ceux qui stagnent, piétinent, rongent leur frein, mordent la poussière. (…)
Ainsi rêvaient-ils, les imbéciles heureux : d'héritages, de gros lot, de tiercé. (…)
De grands élans les emportaient. Parfois, pendant des heures entières, pendant des journées, une envie frénétique d'être riches, tout de suite, immensément et à jamais, s'emparait d'eux, ne les lâchait plus. C'était un désir fou, maladif, oppressant, qui semblait gouverner le moindre de leurs gestes. La fortune devenait leur opium. Ils s'en grisaient. Ils se livraient sans retenue aux délires de l'imaginaire. Partout où ils allaient, ils n'étaient plus attentifs qu'à l'argent. Ils avaient des cauchemars de millions de joyaux.
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Pour ce jeune couple, qui n'était pas riche, mais qui désirait l'être, simplement parce qu'il n'était pas pauvre, il n'existait pas de situation plus inconfortable. Ils n'avaient que ce qu'ils méritaient d'avoir. Ils étaient renvoyés, alors que déjà ils rêvaient d'espace, de lumière, de silence, à la réalité, même pas sinistre, mais simplement rétrécie – et c'était peut-être pire -, de leur logement exigu, de leurs repas quotidiens, de leurs vacances chétives. C'était ce qui correspondait à leur situation économique, à leur position sociale. C'était leur réalité, et ils n'en avaient pas d'autre. Mais il existait, à côté d'eux, tout autour d'eux, tout au long des rues où ils ne pouvaient pas ne pas marcher, les offres fallacieuses, et si chaleureuses pourtant, des antiquaires, des épiciers, des papetiers. (…) Paris entier était une perpétuelle tentation. Ils brûlaient d'y succomber, avec ivresse, tout de suite et à jamais. Mais l'horizon de leurs désirs était impitoyablement bouché ; leurs grandes rêveries impossibles n'appartenaient qu'à l'utopie.
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Ne plus rien vouloir. Attendre, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre. Traîner, dormir. Te laisser porter par les foules, par les rues. Suivre les caniveaux, les grilles, l'eau le long des berges. Longer les quais, raser les murs. Perdre ton temps. Sortir de tout projet, de toute impatience. Être sans désir, sans dépit, sans révolte.
Ce sera devant toi, au fil du temps, une vie immobile, sans crise, sans désordre : nulle aspérité, nul déséquilibre. Minute après minute, heure après heure, jour après jour, saison après saison, quelque chose va commencer qu n'aura jamais de fin : ta vie végétale, ta vie annulée.
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C'est à cette occasion que j'appris que les pins et les sapins étaient des arbres tout à fait différents...le sapin est un arbre beaucoup plus haut, beaucoup plus droit et beaucoup plus noir que le pin; il fallait aller dans les Vosges pour en voir.
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Je ne sais où se sont brisés les fils qui me rattachent à mon enfance. Comme tout le monde, ou presque, j'ai eu un père et une mère, un pot, un lit-cage, un hochet, et plus tard une bicyclette que, paraît-il, je n'enfourchais jamais sans pousser des hurlements de terreur à la seule idée qu'on allait vouloir relever ou même enlever les deux petites roues adjacentes qui m'assuraient ma stabilité. Comme tout le monde, j'ai tout oublié de mes premières années d'existence.
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Mais l'enfance n'est ni nostalgie, ni terreur, ni paradis perdu, ni Toison d'Or, mais peut-être horizon, point de départ, coordonnées à partir desquelles les axes de ma vie pourront trouver leur sens.
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Ils voulaient rester disponibles, et presque innocents, mais les années s'écoulaient quand même , et ne leur apportaient rien. Les autres avançaient chargés de chaînes peut-être, mais eux n'avançaient pas du tout.
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