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L'Ordre des jours de Gérald Tenenbaum
" Et il y a quelque part un héros vivant qui en sait peut-être assez pour déclouer la porte, ouvrir la fenêtre et laisser entrer l'air du temps;"
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L'Ordre des jours de Gérald Tenenbaum
" Et il y a quelque part un héros vivant qui en sait peut-être assez pour déclouer la porte, ouvrir la fenêtre et laisser entrer l'air du temps;"
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L'affaire Pavel Stein de Gérald Tenenbaum
Vous savez, nous avons des arbres au Liban. Des cèdres. Et ces cèdres sont un peu comme vos sapins, ils résistent aux années qui passent, ils insistent, ils persistent… Sauf qu'au Liban les saisons successives déposent sur leurs écorces une couche blanche, qui défigure les troncs élancés préfigure la victoire finale du temps sur l'aspiration foliaire. il était mignon quand il se croyait intelligent. |
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Les nombres premiers, entre l'ordre et le chaos - 2e éd. de Gérald Tenenbaum
La raison essentielle de l'intérêt des mathématiciens pour les nombres premiers est qu'ils constituent un alphabet (infini) permettant d'attribuer un nom unique à chaque nombre entier: ainsi le "nom" de 12 est 2x2x3, et celui de 2010 est 2x3x5x67. Dans ce dictionnaire à jamais inachevé, chaque mot possède un sens exclusif et toutes les combinaisons de lettres constituent des mots.
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Les nombres premiers, entre l'ordre et le chaos - 2e éd. de Gérald Tenenbaum
Compter, c'est d'abord compter sur soi. Au sens figuré, bien sûr, mais aussi au sens propre: compter sur ses doigts, sur ses pieds, sur ses épaules, sur ses genoux, etc. L'étymologie des noms de nombres fait en effet apparaître qu'ils sont des vestiges de langues très anciennes dans lesquelles ils désignaient les différentes parties du corps. Archétypes de notre représentation du monde, les nombres font, au sens le plus fort, partie de nous. A tel point que l'on peut légitimement se demander si l'objet d'étude de l'arithmétique n'est pas l'esprit humain lui-même.
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Souffles couplés de Gérald Tenenbaum
Alex est accroché au passé. Sa mémoire le protège du présent, mais, Sacks l'a décrit, c'est une arme aussi, formidable, qu'il pourrait utiliser pour recouvrer la liberté. Lettres, lire, libre … Pour Alex, être libre, c'est être lire.
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L'Affinité des traces de Gérald Tenenbaum
"Si le chemin de l'autre passe par mon propre jardin, que suis- je qu'il n'est pas?Qu'est- il que je ne suis pas?Que suis- je finalement que je ne sais pas? Chaque Touareg est un" ag essouf", un fils de la solitude. Car c'est dans la solitude qu'il retourne quand il quitte sa tente pour toujours." |
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L'Affinité des traces de Gérald Tenenbaum
"Claquemurée entre les caisses de munitions, les palettes de corned-beef et les inévitables sacs postaux, elle sent, à travers les vapeurs de kérosène, la qualité de l'air changer. Comme si, à plusieurs centaines de mètres d'altitude, la terre desséchée lui lançait un appel. Tu marcheras ici, oui, c'est ici, sur ce sol étranger, que tes pas laisseront leurs traces. Car les traces, comme les hommes, ont leurs dispositions secrètes, tu verras, sur le sable même, sur le sable surtout, une trace peut en rejoindre une autre. C'est l'impérissable, l'inaltérable magie propre aux traces, leur mystérieuse alchimie, c'est l'ineffable affinité des traces". |
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Souffles couplés de Gérald Tenenbaum
Des vies jumelles, de part et d'autre, sur les deux versants. Côté italien ou français, c'est le même temps qu'on prend. Quand on est de là-haut, de la montagne, la ville, on y descend parfois. Pas souvent. Quand il faut. Avec parcimonie. Mais là, d'un coup, c'est la ville qui est montée. La ville est vite et bruyante, elle s'agite, elle parle fort, elle vibre, elle résonne. En haut, on ne fait pas comme ça. C'est à cause du silence qui se dépose. On prend son temps. Le temps va comme il peut, on n'y peut pas grand-chose, c'est d'autre chose qu'on s'occupe. Le soleil se lève chaque jour du même côté de la montagne, on l'accepte, on fait avec.
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Peau vive de Gérald Tenenbaum
Elle n'a pas encore vu 'La dernière tentation du Christ', qui défraie la chronique plus que la critique, cris d'orfraies de catholiques intégristes : au moment d'expirer sur la croix, Jésus se voit offrir une autre voie, et accepte le sort commun, mariage, enfants, vieillesse, avant d'opter, yeux dessillés, pour l'accomplissement ultime au seuil de sa seconde mort. Côté critique, on en a dit tellement de mal, qu'elle est tentée, elle aussi. Les cinéphiles ont leurs orthodoxes autorisés. Ayant porté Scorsese au pinacle après 'Mean Streets', 'Taxi Driver', et 'New York', ils prononcent à présent l'anathème, au nom des dieux annexes, nommés mesure, sagesse, finesse, voire, toute honte bue, intelligence. Côté chronique, bondieuserie pour les incroyants, blasphème pour les fidèles, le film est attaqué de toutes parts. Jusqu'à Raymond Barre, candidat aux élections présidentielles en avril et précédemment fameux pour sa définition de l'innocence des Français, qui déclare à 'L'Heure de Vérité', « condamner tout ce qui peut être perçu comme un début d'intolérance ». (p. 30) + Lire la suite |
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Souffles couplés de Gérald Tenenbaum
Buste incliné vers l'avant, Alex gravit la Bastille par le sentier caillouteux, flanqué en silence d'un Trumeau étonné, oreilles aux aguets, alternant allure chaloupée et impulsions désordonnées. Tenté par les bourgeons ou les premiers insectes, il s'amuse par instants comme en plein jour, veillant discrètement cependant à maintenir le cap au côté de celui qui marche. Ils sont deux, le chat et l'homme, mais seul l'homme est dans la nuit. Ce qui lui plaît tant dans ces échappées noctambules, c'est la disparition des ombres, la sienne surtout. (p 92-93) |
"Dans cette direction-là, indiqua le Chat d'un mouvement circulaire de sa patte, vit un Chapelier, et dans cette direction-là, fit-il de l'autre, demeure un Lièvre de Mars. Allez voir celui que vous voulez : ils sont fous tous les deux."