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Critiques de Gérard Davet (111)
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La clef. Révélations sur la fraude fiscale du..

Musique de 24 heures chrono"Taun taun tauntaun"

Le 24 décembre 2008, Hervé Fulciani livre des précieuses données au fisc français.

"Inespéré cadeau de Noël."





Les premiers noms des supposés fraudeurs apparaissent : " le tennisman Henri Leconte, les footballeurs Christian Karembeu ou Christophe Dugarry, les grandes familles aux paronymes célèbres... "





L' informaticien Hervé Falciani joue au lanceur d'alerte, il a les preuves des avoirs dissimulés de 20 130 sociétés, de 107 181 personnes physiques, le tout issu de 144 pays. ( 70 gigaoctets de données de fraude fiscale...)





C'était le 22 décembre 2008, que la police suisse a arrêté Fulciani. Mais alors, comment la France a récupéré la clef contenant les preuves de fraude fiscale dont se vantait l'informaticien?

Des preuves provenant de la banque HSBC, HSBC Holdings, basé à Londres, est un mastodonte bancaire. "Taun taun taun".





Il faut revenir en arrière, comme dans les romans d'espionnage de John le Carré. Une jolie femme, appelons la... Margaux ( une espionne de la DGSE, une comportementaliste)

Elle est "experte dans l'art de jauger une source, d'évaluer son langage corporel, ... son degré de fiabilité !)"

Margaux juge Hervé Falciani, alias Ruben Al-Chidiak fiable, dans une" note blanche," c'est à dire non signée.

"Un chevalier blanc" qui veut aider à lutter contre la fraude fiscale..."





Espionnage? Ooh, James!

Encore un grand Bond, en arrière...





Falciani a du bagout et du charme. Il séduit Doina, Myriam une étudiante en philo à une table de poker...

Il double la mise. Tout sur le tapis!

Et aussi Georgina, employée à la HSBC PB.

Le jeu et les femmes la nuit.

Mais le jour, Falciani a accès aux coffres virtuels de la banque...





Autour du lit de Falciani, les dessous de sa dernière conquête et une clé USB, rouge sang:

les dessous de l'affaire Swissleaks!

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Apocalypse Now  les années Fillon

"J'aurais fait plus vite et plus fort qu'Emmanuel Macron."

Fillion, France 2, le 30/01/20.





"François, rends nous le million!" ( un des slogans lors de l'affaire du " Penelope Gate"). Le candidat qui a électrisé la droite en battant Juppé, a fait exploser son parti, à cause "d'habits présidentiels" trop grands pour lui...





Mais non, je ne parle pas des costumes à 6000 euros... Nous savons que c'est sa femme Pénélope qui faisait et défaisait, chaque soir, sa tapisserie cousue d'or et qui a gagné plus de 600 000 euros... pour ce travail (fictif) éreintant.

Les auteurs sont formels, Pénélope Fillion n'a jamais travaillé pour son mari. Elle l'avait déclaré dans une interview, en 2007...





Pénélope qui attendait le retour de son mari, à Ithaque ( pas en politique...)

Pas d'accroc donc, dans un costume Arnys, de ce prix, mais, l'habit ne fait pas l'escroc...

"...depuis 1981, c'est une somme de...(je compte!) 1 306 400 euros, que le couple Fillion aurait détourné."





Derrière l'avocat Robert Bourgi, qui a offert les costumes (et des chemises) à Fillion, il y avait Sarkozy...

"Sarko m'a tuer." Référence au livre de Gérard Davet, publié en 2011... Et aussi "La Haine, les années Sarko" des mêmes auteurs.





"Oh, que de grands seigneurs, n'ont l'habit que pour tout talent." Jean de la Fontaine.
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L'homme qui voulut être roi



Non, il ne s'agit pas de la nouvelle magnifique de Rudyard Kipling avec le même titre de 1888, superbement portée à l'écran par John Huston en 1975, avec 2 monstres sacrés du cinéma, Sean Connery et Michael Caine, sans oublier Christopher Plummer dans le rôle de l'auteur Kipling.



Le "héros" de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, le sénateur Gaston Flosse de la Polynésie française, n'a jamais été couronné officiellement roi à Papeete, mais apparemment pour lui il s'agit d'un regrettable oubli, un détail en somme - qui comme tous les détails est vulgaire - car cette absence de cérémonie ne l'a pas du tout empêché de vivre comme une altesse royale. En seigneur et maître de cette province lointaine, ou plutôt en autocrate !



Comme Tahiti n'est pas exactement à côté de la porte, 24 heures de vol de Paris avec escale à Los Angeles, je dois admettre qu'à part les vahinés rendues célèbres par les merveilleux tableaux de Paul Gauguin, mes connaissances de cet archipel au sud de l'océan Pacifique sont des plus rudimentaires et ce fameux Flosse de 87 ans aujourd'hui, un illustré inconnu.



Élu 5 fois président, en 1984, 1991, 2004,2008 et 2013, le parrain de la Polynésie (un nom que Le Monde lui a trouvé), né en 1931 sur l'île de Rikitea, de père lorrain et mère polynésienne, sans grande instruction, s'est donc plutôt bien débrouillé dans la vie. Ses atouts ou qualités : une intelligence vive dans le sens légèrement péjoratif de malin, une mémoire phénoménale et le goût de l'intrigue. Ses petits péchés mignons : une soif de pouvoir, de luxe et de richesse. Sa faiblesse : absolument pas pointilleux sur les moyens pour arriver aux desseins qu'il s'était fixés. Un de ses nombreux surnoms est "Monsieur 10 %" à cause de ses petits prélèvements personnels sur des tractations commerciales d'un certain volume. Autre atout du "Vieux Lion" (et autre surnom) ses bonnes relations avec les autorités à Paris, surtout avec l'ancien président Jacques Chirac.



Sa vie familiale est aussi riche que ses revenus. Marié 2 fois et vivant avec une 3ème compagne, la députée et ex-ministre de l'Artisanat, au nom on ne peut plus approprié de Pascale Haiti, seulement 41 ans plus jeune que "Gaston Ier" de Polynésie. Il est l'heureux père de 9 rejetons officiels, plus 2 qu'un juge lui a obligé d'adopter et de donner son nom.



Avant de signaler les dérives de son règne, en toute honnêteté, il convient de mentionner ses réalisations positives : un statut d'autonomie pour la Polynésie, l'introduction d'une protection sociale généralisée en 1995 et la création d'une compagnie aérienne, Air Tahiti Nui, l'année après.



La liste des initiatives peu orthodoxes et parfois carrément illégales de sa présidence est longue. Parmi les plus manifestes figurent les détournements de fonds publics et le trafic d'influence. Flosse a procédé à l'achat de propriétés privées et même d'atolls, ainsi que l'aménagement de son palais présidentiel pour un montant de 41 millions d'euros - avec un bureau plus vaste que celui de son homologue français à l'Élysée - aux frais des contribuables. Toutes sortes de fonctions fictives, appelées par lui des "sucettes", furent créées et payées par des deniers de l'État.



En 1997, le Machiavel du Pacifique a fondé un Service d'Études et de Documentation, une espèce de service personnel de renseignements "pour surveiller tout le monde". Le SED a été rapidement intégré au sein du Groupement d'Intervention de la Polynésie. Le GIP constituait sa garde prétorienne personnelle ou plutôt ses tontons macoutes à l'exemple de la milice paramilitaire de Papa Doc Duvalier à Haïti. Cette milice "barbouzarde" comptait vers la fin des années '90 pratiquement 1000 membres.



Ce sont des miliciens du GIP qui, en décembre 1997, "ont balancé au fond du Pacifique, lesté de 4 parpaings", le corps du journaliste Jean-Pascal Couraud, connu par tous les Polynésiens par son sigle de "JPK". Ce journaliste, né à Poitiers et âgé de 37 ans, fut la bête noire de "Papa Flosse", bien qu'il s'agisse très probablement d'un "accident" de la base, sans que le Grand Chef en soit nécessairement informé à l'avance.



Gaston Flosse a fait l'objet de toute une série de procès. À 2 reprises il a fait de la prison provisoire à Nautania et au moins dans 2 procès, où il s'est vu condamné, il a fait appel contre le jugement. En juillet 2014, il a finalement perdu tous ses mandats après que le président François Hollande lui avait refusé la grâce. C'est son beau-fils, le mari de sa seconde fille Joan Flosse, Édouard Fritch, qui lui a succédé comme president de l'archipel en 2014 et qui a ete réélu le 18 mai dernier.



Parti de rien, Gaston Flosse a mené une vie princière : propriétaire de 2 luxueux appartements à Paris, 2 grandes résidences dans les îles, un avion personnel ("Air Flosse One"), une écurie d'une soixante de voitures pour lui et son administration, parmi lesquelles des somptueuses Cadillac.

Il serait présomptueux de prétendre que les 375.000 Polynésiens (chiffre de 2017) aient beaucoup bénéficié de ses dépenses démesurées, sauf les potes, bien entendu !



Gérard Davet et Fabrice Lhomme se sont très bien documentés tant à Paris qu'à Papeete. Leur tentative d'une entrevue avec le père Flosse s'est soldé par un échec et des menaces de poursuites judiciaires. L'ouvrage de même pas 200 pages et 12 chapitres se lit très vite. Pour les titres des chapitres les auteurs ont eu l'idée originale d'utiliser des titres de films, comme par exemple : "L'homme qui aimait les femmes" (de François Truffaut), "L'homme qui en savait trop" (d'Alfred Hitchcock) et "Arrete-moi si tu peux" (de Steven Spielberg) !

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Le traître et le néant

Cette fois les 2 compères du "Monde" ont eu plus de mal à percer les mystères de l'Elysée sous E.Macron; la liste des gens ayant refusé de répondre à leurs questions est bien longue, elle se trouve à la fin du livre...

Hormis les fusions -acquisitions qui ont bradé la haute industrie française du temps de Bercy, en remerciement une campagne financée sans difficulté aucune et pour lesquelles les juges se hâtent très lentement, c'est surtout à définir l'homme que se sont attardés les journalistes.

Il en ressort des confidences de ceux qui n'ont plus rien à perdre, des déçus internes du macronisme, de l'opposition raisonnable, qu'E.Macron, très intelligent, sous un fond de conviction libérale est un parfait pragmatique et un pur cynique. Après lui le néant.
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Le traître et le néant

Macron, nettement plus intelligent que ses prédécesseurs, a refusé de parler aux auteurs sans garantie du droit de révision de ses propos. Il n'en est pas mieux traité pour autant (et peut-être plus mal; le journaliste du Monde est un animal rancunier) puisque ces derniers le considèrent comme plus calamiteux que ses deux prédécesseurs, ce qui serait pour le moins difficile quand on voit ce que ces derniers ont fait et couronnent l'ouvrage d'un titre pour le moins blessant. Au moins macron aura-t-il la satisfaction de n'avoir pas donné de verges pour se faire battre, étant tout de même nettement plus malin que les autres.

Bon, mais je sors du sujet. J'avais voulu lire ce livre, comme j'avais voulu lire "un président ne devrait pas dire ça" (qu'il aurait été plus juste d'intituler :"Un président ne devrait pas parler à des gens comme ça". pour reprendre la formule de Desproges "On peut rire de n'importe quoi, mais pas avec n'importe "qui" qui s'applique mutatis mutandis), à cause du battage dont bénéficié Davet et Lhomme grâce à leurs bons confrères. Et dans les deux cas, je n'ai pas eu le courage de poursuivre ma lecture au-delà du premier tiers du livre

Car ce n'est en définitive qu'un ramassis de conversations de couloir et de bistro (ou plutôt de diner en ville mais cela revient au même, recueillis auprès d'individus peu intéressants et finalement de peu d'influence, que les auteurs essaient de vous vendre comme de grands esprits et des faiseurs de roi.

Si encore ces ragots étaient amusants, mais ce n'est même pas le cas



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Le traître et le néant

Après un double échec au concours d’entrée à Normale Sup, le jeune Emmanuel Macron réussit celui de l’ENA. Déjà, il commence à s’y constituer un réseau. Puis très vite le voilà à l’Inspection générale des finances et bientôt secrétaire à la commission pour la libération de la croissance économique française présidée par Jacques Attali, l’homme qui murmure à l’oreille de tous les présidents depuis Mitterrand, le faiseur de roi, l’éminence grise de la république qui le présente à Hollande juste avant que celui-ci ne devienne président. Il en fera un secrétaire général de la présidence, puis son ministre de l’économie et des finances. Il s’apercevra trop tard que Macron joue double jeu, le ringardise, le pousse vers la sortie et qu’il monte son propre mouvement « En Marche ». Finalement, en mai 2017, Macron réussit « le hold-up politique du siècle ». Jamais élu, sans véritable parti, mais avec l’énorme soutien des médias et de quelques milliardaires, il parvient à s’emparer du fauteuil de celui qu’il a trahi.

« Le traitre et le néant », nouvel opus du duo d’enquêteurs du « Monde », se présente comme un très long article de journal plus attaché à décrire la personnalité ambivalente de l’actuel chef de l’État que de vraiment pousser loin l’investigation. Les deux auteurs ont essuyé une longue suite de refus de participation à cet ouvrage. La liste de ceux-ci tient d’ailleurs sur plusieurs pages en fin de volume. Ni l’intéressé, ni sa femme, ni ses principaux ministres n’ont accepté de les rencontrer. Ils ont donc dû se contenter des échos de seconds couteaux et autres personnages du cercle dont une bonne majorité reste d’une discrétion de violette et d’une prudence pas trop étonnante quand on sait combien Macron est craint. Ces témoignages distillés un à un, sans véritable souci de chronologie ni de cohérence, nous brossent un portrait psychologique assez précis du personnage : prétentieux, arrogant, intrigant, populiste mais libéral, fluctuant, opportuniste, cynique, pragmatique, sans convictions, mais supérieurement intelligent et disposant d’un charme indéniable. Ces potins de cour, ce « verbatim », ne nous apprennent finalement pas grand-chose sur le fond. On aurait aimé en savoir plus sur les financements de sa campagne, sur ces milliardaires qui, ayant payé l'orchestre, ont pu choisir les morceaux joués. La manière dont sont traités la plupart des sujets (vente à la découpe du pays avec Alstom, Alcatel, Technip, Lafarge, Safran Identity, les chantiers de l’Atlantique et l’aéroport de Toulouse-Blagnac, CSG, retraites, révolte des Gilets Jaunes, crise sanitaire) est tout à fait décevante. Les auteurs s’en tiennent au narratif officiel dont tout le monde découvre peu à peu combien il était mensonger. Les rares mesures utiles sont toutes à mettre au crédit du président, les erreurs à la charge de ses subordonnées. Au bout du compte, le lecteur finit par avoir l’impression que nos deux pseudo-enquêteurs cherchent à innocenter un personnage qui n’aime ni la France ni les Français tout en lui concédant une personnalité assez détestable, mais sans vraiment désapprouver son exercice solitaire du pouvoir pour ne pas dire plus.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Un président ne devrait pas dire ça...

Il avait démarré avec 3% d'intention de vote. Le capitaine de pédalo, Flamby, Guimauve le conquérant, va t-en guerre, le fonctionnaire qui a réussi le concours de président, fraise des bois, pépère, culbuto s’épanche...Mais on confirme vite qu'il y a comme une erreur de casting.



Plus que les petites phrases soulignées par la presse, c'est le continuum d'un fonctionnement politique godillant que l'on revisite, classé en chapitres.

On ressort de la lecture en confirmant que les préoccupations présidentielles sont loin de l'intérêt général. Dommage d'ailleurs que le livre s'arrête avant l'annonce de sa non-candidature.

Ce livre est un suicide politique. C'est le film du quinquennat et nous reprenons, de l'intérieur, cette histoire avec un petit "h" que nous avons vécue de l'extérieur. Les chutes de chapitres de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sont critiques envers «la langue de caoutchouc».

Plus que les mots qu'il n'aurait pas dû dire, ce sont les analyses incisives des journalistes qui font mouche, comme cette anaphore ( voir citation ) qui exprime ce que l'on ressent mais que l'on ne pouvait pas mettre en mots à propos de celui qui, atone, ne restera pas dans l'Histoire.

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Un président ne devrait pas dire ça...

Tout le bruit et toutes les exclamations offusquées des politiques sur ce qu'avait dit le Président Hollande dans ce livre ont piqué ma curiosité et je me suis donc lancée dans la lecture de ce pavé (960 pages quand même!) avec bonheur.

J'ai trouvé que c'était un bon livre politique dans le sens où les deux journalistes restent assez distanciés sur leurs relations avec Hollande et surtout gardent leurs valeurs journalistiques en ligne de mire constamment.

Ensuite, certes, on apprend certains faits avec un peu plus de détails que lorsque cela avait été abordé par les médias mais il n'y a pas de grands grands scoops non plus. Le livre a le mérite de nous remettre en mémoire les faits passés du quinquennat, ce qui permet tout de même de voir le chemin parcouru.

Par contre, on en apprend beaucoup plus sur François Hollande en tant qu'homme politique et en tant qu'homme tout court et sur sa façon d'être ou de faire, qui souvent a du mal à être percer à jour et qui ne se comprend qu'au fil de la lecture et des éclairages apportés par les journalistes.

On note cette énorme solitude, cette énorme pression, le lieu et la fonction qui pressurise et avale tout, cette masse média plus à l'affut du petit couac que des grands faits. Mais également, le jeu politique, cette diplomatie si délicate qui permet d'avancer...ou pas, ces ambitions personnels qui font que la loyauté et l'amitié sont des choses plus que rares en politique, bref, une sorte d'ouverture d'un coin du rideau qui nous montre un monde bien impitoyable et dont les actions, même si elles sont pleines de bonnes volontés, ne sont pas forcément mises en valeur...

Intéressant, sincère et argumenté, ce livre dépeint un homme dont la focntion parait trop grande pour lui ou qui n'a pas su mettre en valeur son action dans ce monde si communicant.
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Apocalypse Now  les années Fillon

Une bombe atomique ...dévoré en deux nuits. Les coulisses de la descente aux enfers de la droite avec règlements de comptes des cadors du parti et la responsabilité évidente de l ex premier ministre dans cette tornade.

Bien écrit, parfaitement documenté comme toujours ...ca se lit comme un polar.

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Apocalypse Now  les années Fillon

Un polar politique ? Oui et non. Oui car la réalité a rattrapé l'affliction. Non car c'est, hélas, le vrai visage de la politique, lorsqu'elle n'est pas habillée par les médias ( aucune allusion aux costards Arnys à 6500 euros), maquillée par des journalistes courtisans, transcendée par les citoyens électeurs que nous sommes... moutonniers avant de brûler ceux dont nous avons fait des idoles.

Gérard Davet et Fabrice l'homme, d'une manière fluide, explicite, haletante, nous font vivre ou revivre les titaniesques aventures de la droite française, de la défaite de Sarkozy jusqu'au naufrage de Fillon... continuant à haranguer ses troupes (lorgnant les chaloupes) au Trocadéro ; la poupe déjà happée par les flots tourbillonnants et glacés de l'Atlantique Nord qui s'apprête à engloutir l'insubmersible géant des mers qu'on appelait LR...

Les deux journalistes enquêteurs nous font pénétrer à l'intérieur du réacteur qui s'est auto-nucléarisé en 2017 et qui a fait du paysage politique français ce qu'ii est aujourd'hui ou ce qu'il en reste.

Jamais le plus délirant, le plus inventif et le plus génial des scénaristes n'aurait pu écrire une telle histoire, dont aucun producteur n'aurait consenti à engager le premier euro pour en faire un film. Le public aurait sifflé un script aussi abracadabrantesque et des acteurs aussi mauvais. C'eût été un bide national et historique. C'est devenu un succès national et historique, vu par plus de 65 millions de Français. Mais à quel prix ?!!!

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Le traître et le néant

C’est la deuxième fois que je m’attaque à un « Gérard Davet / Fabrice Lhomme ». Il y a quelques années, j’avais lu « Un président ne devrait pas dire ça… » dont François Hollande était le sujet. J’avoue que j’avais jeté l’éponge un peu avant la fin de ce pavé de 672 pages (j’avais lu 500 pages) car l’écriture et le sujet avaient fini par m’ennuyer sérieusement. En effet, bien que les thématiques soient intéressantes, l’écriture des deux journalistes du Monde est bien particulière. Je l’ai retrouvée dans ce livre « Le traître et le néant » sur Macron et le macronisme. Ça doit être leur marque de fabrique. Ecriture soutenue, ils ont la malheureuse habitude de faire d’incessants allers et retours dans le temps et de revenir encore et encore sur les mêmes faits. Leur propos est très documenté. Ils interrogent de nombreuses personnes qu’ils nous présentent mais oublient de le faire pour beaucoup d’autres qui gravitent autour des premières. Pareil pour les nombreuses institutions dont ils parlent sans nous expliquer à quoi elles correspondent. J’imagine qu’ils pensent que tout le monde connaît ce microcosme éco-politico-judiciaire parisien. Mais il n’en est rien. En tout cas, personnellement, je ne suis absolument pas une spécialiste de tous ces milieux parisiens. Et du coup, je me suis pas mal perdue dans tout cet imbroglio. Et c’est fatigant et lassant, à force, d’autant que le livre fait 638 pages tout de même. Bien que très intéressée par cette découverte des coulisses de la montée fulgurante de l’OVNI Macron, j’ai eu du mal à terminer cette lecture. Intéressée et choquée par ce que j’ai lu. Je ne peux pas vous en faire ici le résumé, trop dense, mais de nombreux faits m’ont scandalisé. Juste un exemple : Comprendre en lisant ces lignes, qu’un homme, seul, Macron, a été élu président de la République, mais qu’à l’arrivée ce n’était pas forcément lui qui prenait les décisions mais un quatuor de technocrates, la garde très rapprochée du président… Alors on aime ou on n’aime pas Macron, mais c’est lui qui a la légitimité du choix du peuple français, mais pas ces arrivistes de l’ombre qui ont souvent le dernier mot dans les décisions qui concernent tout de même le pays et notre vie in fine. Bref, c’est hallucinant et choquant ! Je ne vous cache pas que ce livre est un livre à charge, mais il révèle tout de même une réalité assez effrayante et un moment de notre société important où la politique vit un réel séisme. Il y aura sans doute un avant et un après Macron. Cette lecture ne m’a pas réconcilié avec tous ces hommes politiques qui n’ont pas tous une idéologie mais beaucoup d’ambition, d’arrogance et de mépris pour les autres. A vous de voir ! Peut-être utile avant les prochaines élections ?!
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Inch'allah

Livre polémique pour un sujet qui l'est tout autant.

Sous la forme d'une enquête journalistique, les auteurs dressent un portrait sans concession sur l'islamisation rampante qui aurait cours dans le département de la Seine Saint Denis : le 9-3.

Au travers différents témoignages, (un syndicaliste, une directrice d'école, des chefs d'entreprises, d'associations……), on a ici un florilège de tout ce qui se passe dans le département dans ce domaine.

Quelque soit le type d'organisation, la laïcité y semble ouvertement bafoué et les lois de la république passent au second plan.

Les exemples apportés sont très explicites. Est-ce la réalité pour autant ? Je ne saurais le dire. En effet, pour moi qui vis à des kilomètres de cela, c'est un peu voyage en terre inconnu.

Par contre ce qui est très choquant lorsqu'on lit ce livre, c'est la passivité pour ne pas dire plus de nos élus face à ce phénomène. Pour de sordides motifs électoraux, ces derniers font preuves de beaucoup de complaisances, pour ne pas dire de lâcheté.

La nature à horreur du vide dit on. Pour ne pas avoir su apporter de réponses à la misère sociale ou au chômage, nos politiques ont abandonné le terrain et laissé le champ libre à ces extrémistes qui ne demandaient qu'à prendre cette place.

Ce livre présente une vision qui peut en heurter certains, mais il a l'avantage de poser les bonnes questions. Ces questions, il est urgent que la République y apporte des réponses avant qu'il ne soit trop tard.

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Un président ne devrait pas dire ça...

Beaucoup de bruit pour pas grand chose, comme souvent avec ce type de livre, un titre accrocheur, une personnalité publique et une bonne pub. Tout n'est pas à jeter, il y a quelques révélations croustillantes mais si vous ne voulez pas chercher dans les plus de 600 pages, attendez que la presse les trouvent pour vous.

Beaucoup de propos sont contradictoires entre ce que le président François Hollande dit au début de son mandat, et plus tard. Comme le fait de ne pas garder un haut fonctionnaire car il a enfreint la loi, alors que lui même avoue faire la même chose quelques années plus tard.



Le gros point fort c'est que je n'ai pas remarqué de gros parti pris, les auteurs ont simplement cités le président actuel et expliqués le contexte des mots. Enfin, ils ont suivi un président de gauche donc forcément la droite n'est que peu présente ou alors pas sous son meilleur jour. Encore une fois, si vous vous attendez à des grosses révélations de ce côté, vous risquez d'attendre longtemps. Pas de quoi créer un scandale, rien qu'on ne sache déjà grâce à un autre ouvrage du même style ou à la presse. Ce témoignage fait, au moins, office de piqûre de rappel pour les événements du mandat.



La construction est par thème et non pas par ordre chronologique, ce qui m'as un peu perdu au début, je n'avais pas souvenir de l'affaire Batho par exemple puis finalement, ça passe vite. J'ai apprécié que ça ne touche pas trop à sa vie privée, je souhaitais vraiment lire un lire politique pas un magazine people. Je me penche sérieusement sur la politique pour la prochaine élection présidentielle, ma première en tant que votant, et ce livre me fait réaliser que j'étais encore loin de tout savoir sur le métier de président.
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Le traître et le néant

Bon quand on en a lu un on les a tous lus. Suis encore en pleine lecture et j'ai envie de boucler après 30 pages. Toujours la même rengaine, les mêmes histoires chez ces deux grand reporters qui ont au final dézingué tous les présidents de la 5ème république.

J'ai trouve le précédent sur Hollande très mal venu (donc au niveau traîtrise je pense que les deux protagonistes savent de quoi ils parlent ) et celui ci est juste lassant et insipide.

Le genre de bouquin ou on apprend rien
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Apocalypse Now  les années Fillon

Livre totalement jubilatoire! le scénario est excellent mais Davet et L'Homme ont aussi beaucoup de talent pour trouver les phrases assassines.Si le documentaire à la télé était bien, le bouquin est beaucoup mieux, il va plus en profondeur et quel régal tous ces interviews des politicards de droite. On comprend que l'une des valeurs cardinale de la droite c'est l'argent, l'argent, toujours l'argent et par moment ça en devient carrément obscène. Enfin Justice a été rendue et merci aux juges qui ont fait le job rapidement ; sinon on aurait eu ce triste personnage comme président.

Bravo aux deux auteurs, qui sont la crème du journalisme, on attend la suite .
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Le traître et le néant

Ouf... je viens enfin de terminer ce livre politique, un gros pavé de plus de 600 pages. Prêté par un ami, je l'ai lu par curiosité mais j'ai beaucoup traîné dessus, alternant de nombreuses autres lectures, en particulier des romans qui correspondent plus à mes goûts.



Une fois de plus, les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont réalisé une enquête approfondie mais polémique sur un président de la République, en place, ici c'est Emmanuel Macron.



Pendant plus de dix-huit mois, ils ont interrogé environ 110 personnages politiques, je veux dire ceux qui ont accepté de les rencontrer car une centaine d'autres ont refusé. Sympathisants, membres du gouvernement, adversaires, opposants, déçus du macronisme... Tous se sont exprimés librement et leurs propos ont été enregistrés et retranscris directement par les deux journalistes.



Eloges ou jugements négatifs, ressentiments et points de vue subjectifs, anecdotes et petites histoires, règlements de comptes, magouilles en tous genres... Il y en a pour tous les goûts et ce n'est pas toujours très joli !



Ce livre enquête n'est pas inintéressant et on en apprend beaucoup sur le monde politique et ses protagonistes de tous bords. Mais beaucoup de choses m'ont parues longues et compliquées. Comme certainement de nombreux lecteurs, je ne suis pas familière du fonctionnement des institutions et organisations politiques. Quelques vulgarisations et éclaircissements auraient été les bienvenus.



En bref, Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont à nouveau atteint leur but en publiant un livre polémique, qui se vend bien. Mais que de longueurs et de redites pour expliquer en plus de 600 pages ce que le titre de leur enquête sur Emmanuel Macron résume clairement et sans ambiguïté : le Traitre et le Néant.



#Challenge illimité des Départements français en lectures (92 - Hauts-de-Seine)
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Histoire secrète de la Droite française

Rien à voir avec le livre « culte » pour les anciens élèves de Sciences Po comme moi, « Les Droites en France » de René Rémond. La référence serait plutôt ici « Game of Trones » ou « le Baron noir » . Et de fait, je me demande si je vais ranger cet ouvrage dans la section « Histoire » ou « Thrillers » de la bibliothèque …



Après avoir dézingué François Hollande avec « Un Président ne devrait pas dire ça », l'empêchant de poser sa candidature à un second mandat, Gérard Davet et Fabrice Lhomme s'attaquent à la droite, ou plus exactement au parti de tradition gaulliste, l'UMP devenu Les Républicains. Manière de faire bonne mesure dans le domaine de l'impartialité journalistique, mais surtout d'analyser pourquoi et comment ce parti de gouvernement a presque complètement disparu de la scène politique au point de n'avoir réuni que 8% des suffrages lors du dernier scrutin proportionnel.



J'ai lu avec avidité ces deux épisodes de la saison 1 – parce que j'imagine qu'il faudra bien une suite en 2022 ! La première partie s'intitule « La haine » et la seconde « L'Apocalypse ». Tout un programme, mais les auteurs n'exagèrent pas.



La première retrace le chemin de croix de Jérôme Lavrilleux, le « couteau suisse » de l'UMP, fidèle d'entre les fidèles de François Copé dans sa bataille contre François Fillon pour la maîtrise du parti après l'échec de Nicolas Sarkozy à un second mandat. Et le commencement des ennuis judiciaires portant sur le dépassement gigantesque de ses comptes de campagne.



Ainsi résume Claude Guéant : « Ce qui est surprenant à droite, c'est cette capacité à générer des ego qui se détruisent mutuellement et qui détruisent la famille, et même la pensée de droite ».



Dans la seconde partie, c'est l'aventure inédite de la primaire ouverte pour désigner le candidat de la droite, avec l'émergence inattendue de celui que personne n'avait vu venir, François Fillon, celui qui avait perdu sur le fil le leadership du parti et propose un programme particulièrement austère d'assainissement des finances publiques. Et immédiatement après son élection triomphale, sa descente aux enfers avec l'affaire de l'emploi fictif de son épouse et de ses enfants, puis, clouant le cercueil, le cadeau empoisonné des costumes Arnys …



Ces événements, nous les avons vécus au jour le jour, effarés, désolés, scandalisés comme chaque citoyen s'intéressant de près à la chose publique. Les témoins qui ont contribué à cette saga s'expriment avec le recul nécessaire, une franchise sincère, des rancoeurs, certes, mais pas tant que ça : Rachida Dati, Valérie Pécresse, Roselyne Bachelot, Xavier Bertrand, Jérôme Lavrilleux, Benoist Apparu, Thierry Solère, Patrick Stefanini, Jean-Louis Debré, François Baroin, Jean-François Copé, Robert Bourgi, Philippe Briand, Jérôme Fourquet …



Dans cette descente aux enfers, certaines vérités restent dans l'ombre – d'où provient la fuite des feuilles de paye de Pénélope Fillon par exemple – mais d'autres méritent d'être mises en lumière. C'est en tous cas François Fillon qui apparaît à chaque chapitre : sa haine envers Sarkozy, son ressentiment contre Jean-François Copé, sa piètre défense face à son attrait pour l'argent, tout le contraire de l'image publique dont on le créditait.



Racontés avec précision, les témoignages sont vérifiés, les informations recoupées, dans un style vif et non dénué d'humour, bref, j'ai dévoré ces 774 pages en deux jours. La justice est passée – du moins en première instance – sur ce qui désormais s'apparente à un champ de ruines, pour toute la démocratie. Nul ne doit s'en réjouir …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le traître et le néant

Ces deux journalistes d'investigation ont étudié ici l’ascension d'Emmanuel Macron vers le pouvoir et l'exercice de celui-ci jusqu'à la fin de l'année 2021.

Ce livre est donc paru à l'orée de la campagne présidentielle de 2022, et a eu un écho très faible dans les médias. A la lecture on comprend vite pourquoi.

Si Macron et ses proches ont refusé de témoigner, les auteurs ont cependant pu recueillir les témoignages et les confidences de nombreux témoins qui l'ont l'approché et travaillé avec lui, qu'ils fassent partie de ses partisans ou non.

Pour résumer, on y découvre un Macron dévoré par l'ambition, séducteur par intérêt, menteur, ingrat avec ceux qui l'ont aidé, sans affect ni surmoi.

Son ascension vers le pouvoir suprême est particulièrement détaillée, y compris sa trahison de plus en plus évidente devant un François Hollande qui ne voit rien – ou ne veut rien voir – malgré les avertissements de ses proches.

Quant à l'étude de l'exercice du pouvoir elle est plus particulièrement centrée sur la crise des Gilets jaunes caractérisée par la méconnaissance de Macron du pays réel, et sur sa gestion de la crise de la Covid menée de façon opaque, technocratique et négligeant l'avis scientifique des spécialistes de santé.

On peut relever une grosse lacune du livre : Macron est parvenu au pouvoir grâce au support des médias, c'est évident. Rien n'est dit à ce sujet. Étonnant !
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Inch'allah

J'ai beaucoup peiné pour aller au bout de cette enquête, ou plutôt de ces enquêtes, sur les lobbys islamistes de Seine Saint-Denis. Le titre, plutôt racoleur, aurait dû me décourager de lire ce livre. Mais étant donné que j'ignorais tout des réalités politiques de ce département, je me suis laissé tenter.

Je ne peux pas dire que j'ai été convaincu par ce que j'ai lu : si le style a visiblement été "unifié" et qu'on ne ressent pas un effet patchwork qui pourtant aurait du être présent de part la multiplicité des jeunes journalistes qui ont contribué à ce projet, le fond ne m'a pas semblé différent de celui d'un reportage télé sur le même sujet, c'est à dire sensationnaliste et manquant de point de vue...

C'est donc livre qui pour moi manque cruellement de mise à distance et de réflexion sur son sujet, pourtant grave.
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Un président ne devrait pas dire ça...

Un titre racoleur, des médias qui s’empressent d’en extraire les morceaux les plus croustillants… Voilà les principales raisons qui m’ont donné envie de lire ce document. Ne fallait-il pas rétablir quelques vérités ? Etait-il utile d’apporter une critique de nature à corriger ce qui semble être excessif ? Il me fallait voir de plus près…

On a reproché à M. Hollande d’avoir passé beaucoup trop de temps avec les journalistes concernés. En fait, le livre est tiré de 61 entretiens d’une moyenne d’une heure et demie chacun répartis sur plus de quatre années, ce qui ne fait qu’un entretien par mois. C’est bien moins que ce que soutiennent les détracteurs.

Les médias et les adversaires politiques ont sortis quelques phrases pour les lâcher à la vindicte populaire et essayer de démontrer la totale inconscience du Président, voire son cynisme, sa naïveté ou son manque de discernement.

Après lecture, je puis assurer qu’il n’en est rien. Ainsi que je l’imaginais, les phrases sont sorties de leur contexte et ne disent aucune vérité tangible. Ainsi, les jugements de valeur négatifs qu’aurait formulés M. Hollande à l’égard des siens (les socialistes) sont pure invention. S’il les brocarde un peu, c’est avec gentillesse et humour, guère plus. Il se montre plutôt réaliste et proche de la vérité dans ses analyses et ses constats. En revanche, il se montre sévère, à juste titre, avec son ennemi juré, M. Sarkozy et ce n’est que justice quand on voit comment celui-ci traite le Président de la République !

Le fil conducteur des auteurs est de montrer un président difficile à cerner. Ils le voient fin calculateur, homme du consensus, capable de discerner le bon chemin et d’entreprendre de belles choses avec une réelle fermeté. Mais ils le perçoivent paradoxalement aussi hésitant, fragile à certains égards, incapable de mettre en œuvre une action de conviction et de rassemblement.

Ils nous révèlent en fait un être complexe, foncièrement honnête, un homme de gauche qui a de vraies convictions et un vrai projet de société mais décrié, bien à tort, dès le début de son mandat. Vilipendé par la droite dure majoritaire dans le pays, déclaré élu principalement pour chasser M. Sarkozy, trahi par les siens, ceux qu’on va appeler les frondeurs, alors que ce ne sont, de mon point de vue, que de lâches et tacticiens démissionnaires…

Un autre phénomène ne lasse pas de troubler les auteurs. C’est la difficulté perpétuelle de M. Hollande à mettre en évidence les réussites nombreuses de son quinquennat (loi sur la transparence des élus, réduction de la dette, mariage pour tous, améliorations dans l’Education nationale, CICE, politique étrangère et tant d’autres). Il semble inaudible… L’explication est pourtant simple. Il est matraqué de toutes parts, discrédité à droite et à gauche dans des proportions telles que son message est brouillé et sa légitimité continuellement remise en cause. Jamais un Président n’a été autant attaqué que lui. C’est inédit sous la 5ème république et constant depuis que le perfide Mélenchon l’a traité de Capitaine de pédalo en début de mandat, sonnant l’hallali … Depuis, toute bonne nouvelle est critiquée, diminuée, vidée de son sens, entrainant la cote de popularité du président dans une chute vertigineuse.

Pourtant, notre président a le mérite de tenir bon, avec dignité et compassion lors des attentats meurtriers de 2015 et 2016. Tout le monde loue la haute tenue présidentielle, sans que pour autant il en récolte les fruits en terme de légitimité. Les attaques sur sa vie privée, la multitude de détracteurs qui s’acharnent sur sa personne, souvent avec un mauvais esprit manifeste, tout concourt à sa perte. Mais il reste digne, à la hauteur de sa noble mission. Il ira jusqu’au bout, fidèle à sa grande et belle mission.

Le livre met également en évidence l’extrême solitude de cet homme perdu dans les couloirs du palais de l’Elysée, fantomatique et pourtant si lucide… Cette solitude n’est peut-être pas voulue, mais elle s’impose à lui. Son parcours et son poste le rendent solitaire. C’est à lui que revient la lourde responsabilité de décider de l’effacement d’un terroriste dangereux (n’allez pas croire ce que l’on vus a répété dans les médias, nul secret d’état n’est dévoilé à cette occasion), ou de nommer des personnes de confiance aux postes clés, ou encore rédiger les discours importants dans lesquels chaque mot est pesé. Effectivement, notre président assume pleinement son rôle et n’hésite pas à prendre des risques. On est loin de l’être mou et incompétent qu’on voudrait nous servir dans l’opposition déchaînée et les médias complaisants amateurs de sensationnel.

Cet imposant document vaudra pour la postérité. Il a le mérite de rétablir bon nombre d’erreurs et falsifications savamment entretenues dans les discours ambiants et donne à M. Hollande une dimension qu’il mérite.

Il est agréable à lire, bien construit et rassurant pour ceux comme moi, ont une haute estime de notre président et de sa fonction. Il paraitra peut-être indigeste et dévoyé aux autres. L’entourage de M. Sarkozy a d’ailleurs œuvré en coulisses pour tenter de faire croire que les deux journalistes Davet et Lhomme affublés de M. Hollande manigançaient de sordides plans dévastateurs pour leur ennemi commun, dans une espèce de cabinet noir entièrement voué à sa perte !



Michelangelo 2017


Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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