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Citations de Gérard Morel (35)


fait de ta vie un rêve et
d'un rêve une réalité
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Visiblement, lui non plus n'a rien compris. Car, si je pleure, ce n'est pas à cause des jérémiades de ma mère, non. C'est parce que, à aucun moment, ni ma mère ni mon professeur de français n'ont envisagé que je puisse être innocent du meurtre de Margriet.
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Autant l'avouer tout de suite, je ne suis pas l'un des meilleurs élèves du collège Robert-Mellin. Loin de là...
C'est sûrement de ma faute, mais c'est aussi parce que je n'ai pas de chance : car je suis excellent en dessin, malheureusement les professeurs du conseil de classe, tout comme ma mère, se moquent de mes résultats dans cette matière qui ne nous occupe que deux heures par semaine. Us préféreraient tous que je fasse des devoirs de français plus longs...
-... Et avec moins de fautes d'orthographe, ajoute M. Brémond, mon professeur principal.
Ce qui ne me semble guère logique, car si mes devoirs étaient plus longs, il y aurait certainement plus de fautes encore, non ?
Ils sont persuadés que je m'en fiche, et ils seraient surpris de savoir combien j'ai peur avant une interrogation écrite.
Mais je n'ai jamais été terrorisé comme ce matin, où notre classe doit subir un contrôle de français, et où je suis terriblement en retard.
Avant-hier, M. Brémond m'a fixé de son air le plus méprisant en me rappelant ironiquement :
- J'espère que monsieur Santander ne se trouvera pas une nouvelle excuse fantaisiste pour arriver en retard ?
J'avoue qu'à deux ou trois reprises, j'ai inventé des histoires (légèrement) invraisemblables pour justifier un retard (nettement) exagéré, qui m'évitait d'être interrogé oralement ou de rendre un devoir. Oui. Mais ce matin, pour une fois, j'étais bien décidé à arriver à l'heure et à subir dans des conditions normales le contrôle du trimestre, quand ma petite soeur, cette idiote, a renversé son bol de chocolat au lait sur mon pantalon clair !
Si j'avais fait mon entrée au collège avec un pantalon au chocolat, vous auriez tous entendu de chez vous les éclats de rire et les commentaires stupides de mes copains. D a donc bien fallu que je me cherche un autre pantalon, car ma mère était déjà partie pour faire le ménage dans les bureaux de la préfecture avant l'arrivée des fonctionnaires.
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Comme beaucoup d’artistes, l’oncle Ernest est très superstitieux. Il n’a pas peur d’affronter un sanglier à la chasse, mais il frémit si l’on casse un miroir devant lui et il est terrifié chaque fois qu’il croise un chat noir.
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Gérard Morel
SI J ETAIS SPORTIF, JE MONTRERAIS MON CORPS. COMME JE NE LE SUIS PAS, J'EXHIBE MES FANTASMES.
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Comprenez donc que je n’ai jamais désiré que votre bonheur. Pour obtenir votre main, j’aurais été prêt à conquérir un titre ou bien la gloire, moi qui n’ai hérité de ma famille que l’amour des chevaux et le sens de la dignité. Je me suis effacé lorsque j’ai su que ni votre père ni vous-même ne souhaitiez me laisser la moindre chance. Et j’aurais accepté de souffrir le martyre de la jalousie si je vous avais vue heureuse d’épouser un homme aussi épris de vous. ...
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J’étais venu assister aux noces de la jeune fille que j’aimais avec le duc Corrado di Ferragosto et, malgré ma douleur, que chacun ici connaît, je me serais tu pour respecter le bonheur d’Azalaïs. Mais je crois qu’il m’incombe de parler et de m’étonner, afin d’obtenir quelques éclaircissements sur l’identité du futur marié. On nous l’a présenté comme se nommant Corrado di Ferragosto et étant l’un des favoris de la reine Jeanne. Or, j’ai appris, par un Napolitain qui m’a acheté trois chevaux, que cette souveraine, qui a quitté le royaume de Naples à la suite du décès de son premier époux et de son remariage avec Louis de Tarente, est actuellement retenue prisonnière par les notables d’Aix-en-Provence. Ceux-ci la séquestrent pour tenter de lui faire avouer qu’elle a elle-même assassiné son premier mari, Andréasso de Hongrie, ou bien qu’elle a poussé à ce meurtre l’homme qui était son amant, Louis de Tarente, en s’engageant en contrepartie à l’épouser par la suite. Auprès d’elle sont restés seulement sa dame de compagnie, la naine Lucchina, et l’homme qui prétend la protéger, c’est-à-dire Corrado di Ferragosto lui-même ! Aussi je souhaite savoir qui est cet homme qui prétend au titre de duc di Ferragosto et qui ne peut être qu’un usurpateur…
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Car, lorsque Azalaïs se tournait vers lui, il lui souriait, certes, avec autant d’amour que de tendresse. Mais sitôt qu’elle ne le regardait plus, il reprenait une attitude plus lointaine, comme s’il lui fallait déjà lutter contre des remords secrets. Ou quelque douloureux souvenir, connu de lui seul.
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Azalaïs avançait à pas lents sur le chemin, au bras du Capitaine, et elle se retournait fréquemment vers son fiancé napolitain, qui marchait derrière elle, conformément aux usages. Et il y avait dans le délicat regard de cette jeune fille tant d’amour, tant de promesses, que les villageois s’en trouvaient émus malgré eux. Comme si un tel élan de confiance envers l’avenir ne pouvait qu’être bafoué ou déçu…
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Si tu es venu pour maudire le marié ou jeter un maléfice sur cette union, alors mieux vaut que tu t’éloignes tout de suite, car personne au village ne te pardonnerait un pareil sacrilège. Mais si tu as besoin de voir Azalaïs heureuse et mariée, pour admettre qu’elle ne t’appartiendra jamais et te résigner ensuite à l’oublier, reste à côté de moi. Je peux te comprendre… J’ai fait de même autrefois, et je ne l’ai jamais regretté.
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Mais ce jour-là, tous ignoraient encore les drames et les rebondissements qui allaient secouer les plus intrépides et les plus passionnés des jeunes gens de Saint-Trophime. Les villageois ne désiraient qu’assister aux noces de la fille du Capitaine et, malgré les dénégations de Frédéric, ils avaient peur de ce qu’il pourrait faire.
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Pourtant, au-delà de l’attachement qu’elle essaie de lui insuffler pour sa terre natale, le véritable amour qui irradie dans ses yeux reste celui qu’elle éprouve pour lui, et qui illumine son sourire lorsqu’ils sont face à face. Grâce au duc Corrado, Azalaïs vivra une passion que personne n’espérait plus pour elle, et surtout pas son capitaine de père !
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Pourtant, n’importe quel observateur superficiel aurait affirmé de bonne foi que ce mariage se nouait sous les meilleurs auspices. Le jeune époux napolitain, le duc Corrado di Ferragosto, appartenait au plus proche entourage de la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence et de Forcalquier. À la suite de méticuleuses tractations financières, il avait été accepté comme gendre par le capitaine de la Montezane, qui devinait en lui un excellent parti, bien en cour, et aussi noble que fortuné.

Au mois de février 1348, comme la reine Jeanne avait quitté Naples pour venir visiter les terres provençales dont elle venait d’hériter, Corrado di Ferragosto avait suivi sa souveraine et était venu se présenter au mas du Butin. Peu après, il avait été convenu qu’il épouserait Azalaïs de la Montezane à la fin de l’été, selon la coutume camarguaise qui veut que les mariages soient de préférence célébrés en cette période aussi chaleureuse que paresseuse, qui suit les récoltes et précède les semailles.

Le duc Corrado était donc resté quelques jours au mas du Butin, le temps de rencontrer et d’apprivoiser sa douce promise. Il en avait aussi profité pour découvrir les terres de Camargue, sur lesquelles il régnerait un jour, si le Capitaine l’y autorisait.

Mais déjà, l’on pouvait lire dans le regard d’Azalaïs tout l’amour qu’elle éprouvait pour ce fiancé lointain et inespéré. Lorsqu’elle l’accompagnait à cheval le long des chemins de Saint-Trophime, elle interrompait fréquemment leur trot pour prendre le temps d’expliquer au duc Corrado les souvenirs qu’elle gardait de cette venelle-ci ou de cette fontaine-là. Certains matins, elle lui laissait admirer les reflets bleutés d’un martin-pêcheur posé sur la branche basse d’un arbuste, le bec en arrêt, prêt à traverser le Rhône. Souvent, Azalaïs descendait de sa monture pour cueillir à son fiancé les herbes les plus parfumées de la région, comme si elle tenait à partager avec lui son amour pour Saint-Trophime. Ou bien, elle l’obligeait à s’embusquer un moment, le temps de guetter l’envol bruyant et enfiévré des flamants roses, à l’heure où ils égaient subitement le ciel camarguais de toute la vigueur flamboyante de leur plumage…
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Vous verrez bien, concluait-elle. Aucun de vos fils ne sera jamais accepté par lui comme gendre. Et la pauvre enfant vieillira seule, ensevelie sous la fortune que son père aura accumulée en vain.
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Cette enfant-là ne ressemblait en rien aux jeunes filles révoltées qui frémissent de colère face aux ordres qu’on leur donne et qui ne songent qu’à s’insurger pour outrepasser les volontés de leurs parents. Non, au contraire, Azalaïs de la Montezane brillait d’une force paisible et saine, comme si elle s’était imprégnée de toute la puissance de la terre camarguaise, âpre de sel et de soleil. Tous ceux qui la connaissaient bien savaient que jamais elle ne s’opposerait à la volonté de son père et ils s’inquiétaient de savoir si un jour, le Capitaine trouverait parmi les prétendants de sa fille un garçon susceptible de lui paraître digne d’elle. Et digne, surtout, des ambitions féroces qu’il persistait à nourrir…
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Il fallait être fou comme un amoureux pour oser espérer un tel miracle, avait conclu la cousine Fifine, ainsi surnommée affectueusement parce que sa famille comptait parmi les plus anciennes de Camargue, de sorte qu’elle était apparentée avec presque tous ceux de Saint-Trophime.
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Le Capitaine l’avait reçu, l’avait écouté mais, aussitôt après, l’avait jeté à la porte en grondant que sa fille unique n’était pas pour lui, et qu’il n’hésiterait pas à l’abattre d’un coup d’arquebuse si jamais il le surprenait à rôder aux alentours de son mas.
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Logiquement, ces villageois auraient dû être comblés de joie par l’annonce de ce mariage, tant il est vrai qu’ils s’étaient attachés à la jeune Azalaïs, la fille d’Aurore et du capitaine de la Montezane. Cette enfant-là avait beau être l’héritière d’une délicate sauvageonne et du plus orgueilleux des navigateurs, elle était toujours demeurée modeste. Toute gamine déjà, elle adressait le même sourire lumineux aux riches éleveurs de chevaux comme aux plus modestes des planteurs de riz.

De plus, comme elle avait eu le malheur de perdre sa mère alors qu’elle était âgée d’à peine trois semaines, les dames de Saint-Trophime avaient pris l’habitude de l’accueillir chez elles, lorsque son capitaine de père la laissait seule pour se rendre à Marseille guetter le retour de ses navires ou surveiller la vente de ses cargaisons. Azalaïs avait ainsi grandi à la chaleur de tous les foyers, elle était allée ramasser avec les enfants des coquillages sur la grève, entre mer et marais, et à leur table elle avait dégusté le catigot d’anguille comme le cuisinaient les pauvres gens de la région. Elle avait retenu avec vivacité tout ce qu’on avait jugé bon de lui apprendre, de sorte que tous à Saint-Trophime la considéraient à peu près comme leur fille ou leur sœur.

Pourtant, aucun d’entre eux ne se serait risqué à oublier qu’elle était l’héritière du capitaine de la Montezane et qu’à ce titre, ils lui devaient le respect. Les mères de famille le rappelaient parfois aux aînés de leurs garçons, pour qu’ils ne s’entretiennent pas d’illusions et qu’ils ne rêvent pas trop de la jolie demoiselle qu’elle devenait. Azalaïs avait toujours eu de magnifiques yeux verts, qui semblaient s’être imprégnés de la couleur des marais camarguais, lorsqu’ils étincellent sous le soleil. Et, en grandissant, elle était devenue une jeune Provençale pétillante, au regard aussi doux que malicieux.

Elle était trop digne, trop discrète pour que les jeunes gens osent aller chanter la sérénade sous ses fenêtres, d’autant que son père effrayait même les plus courageux de Saint-Trophime. Néanmoins, tous les gardiens de chevaux se retournaient sur son passage.
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NOUS AVONS TOUS CONSTATÉ, à diverses reprises, que les maisons vieillissent comme les visages. Elles s'imprègnent des moments d'émotion au point d'en conserver la trace, plus ou moins floue, plus ou moins visible, même après un changement de propriétaire.
Il existe ainsi des maisons joviales, qui restituent encore l'accueil souriant d'un ancien occupant optimiste et bienveillant. D'autres replient leurs fenêtres sur des drames qu'il vaudrait mieux faire semblant d'ignorer. Et je mentionne à peine les maisons conformistes, encombrées de meubles de famille et décorées seulement de bibelots offerts à l'occasion de mariages ou de baptêmes, car dans ces maisons-là, rien de spontané ni de sincère n'a vraiment été vécu.
Évidemment, les maisons d'écrivains sont dif­férentes. L'hôtel particulier qu'occupait Victor Hugo à Paris, sur la place des Vosges, semble encore traversé par le puissant paraphe du poète : sa signature reste omniprésente sur ses manuscrits originaux, comme sur ses dessins et sur certaines de ses photographies. La demeure de Balzac, embusquée au creux du seizième arrondissement de Paris, pourrait paraître confortable, douillettement repliée derrière le lierre de son jardin, si l'on ne remarquait pas qu'elle comporte deux issues, ce qui permettait à l'écrivain de fuir ses créanciers. Quant au pavillon de Medan, que Zola surnommait sa «cabane à lapins», il s'enorgueillit encore des deux tours que l'auteur a fait édifier de part et d'autre, après le succès financier de deux de ses livres, Nana et Germinal. Et surtout, la fenêtre du bureau du romancier permet d'apercevoir l'endroit où vivait celle qui avait été sa lingère avant de devenir sa maîtresse et de lui donner deux enfants. Il arrivait que, dans la solitude de son bureau, Zola délaisse momentanément ses personnages pour s'évader de sa page blanche jusqu'à son balcon et observer avec des jumelles sa seconde famille...
Chaque écrivain a son secret. Mais sa maison le trahit.
On aurait donc tendance à imaginer que la demeure d'un auteur de romans d'énigme, comme Maurice Leblanc (1864-1941), est empreinte d'une atmosphère mystérieuse, avec d'étroites fenêtres, ouvertes moins sur la lumière du jour que sur les ombres du salon.
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Mais je pensais que c'était par respect pour moi que tu t'interdisais de me faire des reproches dit Maître Focardi à sa fille Lucrezia. Car tu pourrais regretter d'avoir vécu sans mère, sans frère ni sœur, et sans amis, à cause de ce damné métier qui effraie tant les Vénitiens ! Je suis donc très heureux d'apprendre aujourd'hui que tu n'as pas souffert durant ton enfance.

- Non, mon père, insista Lucrezia. J'ai été heureuse auprès de vous. Et j'entends bien le rester, quoi que s'imagine Tiberio Tolomei.
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