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Citations de Gilles Morris-Dumoulin (30)


C’est un cauchemar et je le sais. Plus exactement, je crois le savoir. Bref, je suis en train de vivre cette expérience absurde, paradoxale, du dormeur qui, sachant qu’il dort ou croyant le savoir, voudrait en persuader cette part inerte de lui-même encore immergée dans les affres abyssales... dans les profondeurs ténébreuses, hantées de présences reptiliennes, abominables... d’un sommeil sans repos... Nouvel effort titanesque... désespéré... coup de talon psychique au fond de l’eau noire... sensation physique... bienheureuse... d’un mouvement ascendant... irrésistible... je rejaillis, comme on plonge, hors de ce sommeil agité, infernal... comme on plonge ou comme on plongerait, à l’envers... si l’on pouvait plonger du fond de l’eau à l’air libre, ou comme fuse un dauphin, flèche vive décochée à la rencontre du ciel... vive décochée à la rencontre du ciel... Toujours est-il que je crève enfin. la surface... jouis — un quart de seconde — de cette impression merveilleuse d’apesanteur... et retombe, comme le dauphin... pas dans l’eau, bien sûr... dans mon lit, simplement... transformé en piscine, ou presque, par la sueur glacée de mes tourments nocturnes. Qui imbibe, généreusement, mes draps roulés en cordes ! C’était un cauchemar, je le sais. Plus exactement, je crois le savoir puisque, même éveillé, le cauchemar continue... Un de ces cauchemars tellement horribles qu’au sortir de leur enfer, l’esprit refuse, tout net, d’en restituer la moindre bribe... Tout ce que je puis m’en remémorer, c’est que dans mon rêve, Karen était en danger, que je tentais de la secourir et ne pouvais qu’assister, impuissant, à ses souffrances... Mais était-­ce bien un rêve puisque, tout sommeil balayé, toute lucidité retrouvée, je continue d’entendre Karen
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J'existe en tant que Weena, mais je n'ai pas de vie propre... indépendante... Je ne suis qu'un fragment infime de l'entité, et tout fragment qui se sépare de l'entité disparaît, très vite...
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Lisa était dans l'eau bleuie par je ne sais quel produit de beauté à l'odeur entêtante. Lisa était dans l'eau, presque invisible et délivrée, enfin, du conflit opposant à son corps trop jeune les rides de son masque vieilli.
Car Lisa était entièrement immergée dans cette eau trop chaude et trop bleue, dont aucune bulle ne venait plus troubler la surface.
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Je triomphai en reprenant la route pendant qu’elle repliait la carte :
— Tu y crois, maintenant, à ma théorie du « champ de force » b…
J’avais failli dire « bandogène ». Je ravalai le mot, juste à temps.
Puisqu’elle n’aimait pas ça, Karen, à quoi bon aggraver mon cas en lui infligeant, à tout bout de champ, mes néologismes et mes calembours à l’emporte-pièce !
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Je n'avais pas refermé la porte qu'elle se replongeait déjà dans son bouquin. J'en aperçus le titre, au vol. "Des femmes pour le vampire", collection "Angoisse".
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Question typiquement humaine, homme-nommé-Hip, puisqu'elle donne à ce que tu appelles « l'individu » le pas sur la race, l'espèce prise comme un tout. Ici, tous sont un, un est tous. Tous peuvent communiquer avec un, un peut communiquer avec tous. Mais le fait même que notre unité soit divisée en millions de sous-unités ne te fournit-il pas ta réponse? Oui, nous sommes suffisamment distincts les uns des autres pour que chacun d'entre nous soit susceptible de se perfectionner, au bénéfice ultérieur de tous, dans un domaine ou dans un autre. Non, nous ne cessons jamais d'appartenir au grand tout et de communiquer les uns avec les autres.

Une définition en deux phrases qui pourrait être celle de l'humanité, si l'humanité n'avait oublié, depuis longtemps, qu'elle aussi forme un tout. Un tout puissant, coriace, globalement indestructible.
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P.9 Je remonte l'escalier plus paisiblement que je ne l'ai descendu. Retrouve, là-haut, une Sophia très occupée à masser tendrement les diverses parties meurtries, ou supposées telles, d'une anatomie très pauvre en lignes droites.
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Je m'aperçus, avec une mesure de retard, que j'avais épaulé le fusil, et le reposai sur sa crosse, d'un geste sec. Agacé, troublé par ce réflexe imbécile et tellement humain qui consiste à tirer d'abord sur tout ce qui bouge et que nous ne sommes pas équipés pour comprendre ! Tout ce qui est autre. Voire simplement différent. Un réflexe tellement commun, entre les hommes. Qui donne, à la sortie, cette abomination dont l'humanité crèvera : le racisme. La peur de l'autre.
L'intolérance. Le refus viscéral du droit à la différence...
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Un ordinateur ne pouvait pas plus de tromper que choisir entre les deux termes d'une alternative. Le courant passait ou ne passait pas, selon la programmation qu'il avait reçue. Contrairement à ce que pensaient les braves gens qui avaient eu peur de l'ordi, au cours des siècles passés, toute erreur éventuelle ne pouvait provenir que de la programmation, donc de l'homme !
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Puis vous êtes arrivés... Vous avez envahi nos campagnes qui, du jour au lendemain, se sont appelées des "maquis" ... Ca n'a pas été sans heurts, sans souffrances et sans larmes, car beaucoup d'entre vous n'étaient pas des anges... Certains, même, s'approchaient de l'image des maquisards donnée par ce feuilleton...Mais peu à peu ...bon gré, mal gré.... s'est forgé une sorte d'équilibres... Votre jeunesse, même, apparait un sang neuf à notre population vieillissante... Nous avions, je le répète, au delà des chocs, au delà des deuils, trouvé une sorte d'équilibre... L'homme est ainsi fait qu'il finit, toujours, par s'adapter à tout!
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Brusquement, il n'a plus envie de jouer, de participer à ces réunions, meetings, sessions, séances, séminaires... ce ne sont pas les mots qui manquent pour désigner ces parlotes au sommet, ces bavardages au top-niveau; comme ils disent, où les "grands de ce monde" [...], discutent, à perte de vue, de sujets, de problèmes impliquant des tas de gens qui ne sont pas là pour exposer leurs thèses ou défendre leurs causes !
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Il y a deux grandes catégories de "violents" dont il faut se méfier comme des oreilons: les sadiques, ceux qui aiment faire mal; et les affolés, ceux qui perdent la boule et, pris en défaut, n’ont plus qu’une idée: fuir, fuir... en écrasant tout..., fût-ce au prix d’un meurtre.
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P.44 Quant à son partenaire .... ce costume lui va mieux que celui qu'il a posé proprement sur le dossier d'une chaise. Selon le mot de Sophia, et encore, elle l'a vu seulement habillé : quel gaillard ! Le canon grec, et de gros calibre. La taille grand patron malgré son statut ancillaire, et doué pour le maniement d'arme. Le genre, d'après la façon dont il travaille à l'économie, qui peut tenir la route un sacré bout de temps, avant de rentrer au parking..
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Il y avait, sur la gauche, un "garage" pour voiture d’enfant, et je repérais dans coin de l’escalier, deux jeunots, garçon et fille, en train de se livrer, bouche à bouche, au premier de la longue série d’exercices qui les conduirait, tôt ou tard, à pousser une de ces voitures.
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La voix de ce piètre spécimen de l'espèce dominante autochtone n'est qu'une sorte de rugissement grave et rauque, encombré de parasites. Plus proche, semble-t-il, du cri d'un de leurs propres animaux que du timbre normal d'une voix humaine.
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Revenant des feuillées, comme disent les bidasses, je constate que ma visite, et surtout peut-être la restitution du pistolet, ont tellement rassuré Mallard qu'il s'est endormi dans son fauteuil. Le réveiller tiendrait du sadisme.
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Si sophistiqués que soient devenus les systèmes de détection et de protection, veiller sur un chef d'Etat n'a jamais été, ne sera jamais un sinécure. A plus forte raison sur un chef d'Etats. Au pluriel.
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A peine le temps de presser le bouton de la sonnette que le monstre surgi du néant traverse la pelouse en pulvérisant le record du cent mètres, catégorie quatre pattes.
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(...) le hasard... ce joli mot qui recouvre la somme de nos ignorances... (...)
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Les enfants jouaient au soleil.
Morgane retourna la phrase dans sa tête et ne put réprimer un trisson tandis que la vieille angoisse, la vieille souffrance à présent révolues, mais jamais oubliées - gravées, indélébiles, au plus profond d'elle-même comme de tous les vivants, les survivants du Grand Holocauste — lui tordaient cruellement les entrailles.
p.9
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