Citations de Gilles de Becdelièvre (47)
Le meilleur auxiliaire que puisse trouver la discipline, c’est le danger. Quand tous sont exposés, chacun se tait et se cramponne au premier homme qui donne un ordre ou un exemple salutaire.
Alfred de Vigny
On hasarde de perdre en voulant trop gagner
Gardez-vous de rien dédaigner,
Surtout quand vous avez eu votre compte.
La Fontaine
Cette nuit-là, tandis que les Français fêtent la victoire, elle a, pour les hussards de Lasalle, le goût du desespoir.
Devant son état-major rassemblé sur la butte de Raasdorf, l’Empereur fait l’éloge de son ancien compagnon de l’armée de France.
Le général de division Lasalle a été tué d’une balle. C’était un officier du plus grand mérite et l’un de nos meilleurs généraux de cavalerie légère.
C’est court, c’est sec, c’est Napoléon.
Je ne combats pas l’ennemi, je joue à gagner contre la mort.
Tout officier de cavalerie qui aura été surpris par l’ennemi pour avoir passé la nuit dans un village, un château ou une ferme, ou pour avoir conservé la nuit le bivouac du jour, sera passible du conseil de guerre.
« Si je vois un homme que je ne connaisse pas et dont je veuille juger, je le mets sur les ouvrages de La Fontaine et je lui demande son avis. » N’est-ce pas le plus beau des compliments ?
Les officiers, comblés d’honneur, et couverts d’argent se battaient mollement pour éviter de donner de la gloire à l’autre.
De ces moments qui vous font connaître la minute d’un bonheur absolu mais que l’on croit une éternité.
Je n’ai jamais été infidèle. La femme que j’aime est, chaque fois, la seule au monde.
Il est vrai que certaines de mes poésies les racontent rusées, vénales ou débauchées… Mais elles sont toujours belles et malignes ! Elles mènent leurs vieux ou jeunes amants où bon leur semble…
Monsieur de Molière, vous êtes incomparable dans l'art de vieillir vos ennemis. (p.140).
Molière et La Fontaine ont retenu la règle d'or des Anciens : les "embellissements" d'un texte nuisent à sa beauté. (p.255).
Molière comble un manque : celui de penser en riant. (p.256).
Héritage du bon sens humain qui nous est venu du tréfonds de l'Antiquité, ces fables ne sont que des canevas simplets que La Fontaine a profondément remaniés. C'est là tout son génie. (p.256).
Plus que les travers de ces gens ridicules, vous dénoncez leurs vices. Ce monde-là est corrompu. Le mensonge, la lâcheté, l'hypocrisie et le paraître leur tiennent lieu de faire-valoir. (p.142).
Si Molière nous fait rire de notre voisin, La Fontaine nous ramène à nous-même. C'est leur différence : le premier se venge des sottises d'autrui, le second fait réfléchir à celles dont notre conscience est capable. (p.257).
Molière a sorti le théâtre de l'écriture. A l'inverse des tragédiens qui déclament au service de la rime, il crée un langage complètement nouveau, celui qui accompagne les déplacements du corps ou qui accentue les mouvements d'un acteur sur la scène. (p.255).
La flatterie est inséparable de la bienveillance des grands. (p.96).
Si les Fables n'avaient employé que l'alexandrin, elles auraient perdu la moitié de leur vérité et de leur agrément. Douze syllabes sont un trop long vêtement pour une pensée légère. Celle-ci risque de se prendre les plis d'un manteau, certes magnifique, mais qui ne peut marcher que d'un air sérieux et compassé !
Qu'un ami véritable est une douce chose ! Il cherche vos besoins au fond de votre cœur ; il vous épargne la pudeur de les lui découvrir vous même.