"A la station thermale, le temps s'est arrêté, ou plutôt il tournait sur lui-même en spirale, touchant à chaque tour un point intérieur de la courbe".
Emma, gentille veuve rondelette, en compagnie de Lucy sa jeune nièce eurasienne perturbée, le temps d'une cure (et plus si affinités) revitalisante et rajeunissante croisent dans leur hôtel deux amies Giuseppina, ancienne reporter toujours à l'aise, et Lucia, l'introvertie névrosée mal dans sa peau de femme.
Dans cette bulle, cocon maternant où les soins du corps se succèdent, ce temps, qui semble suspendre son vol, les protège des aléas du dehors, des angoisses de leur quotidien et de la solitude qui les attend dans l'après vacances.
Les réflexions de la petite Lucy (retranscrites dans son journal) alternent avec les conversations des deux amies ou avec le récit du narrateur omniscient.
Chacune dévoile ses facettes,ses manques, ses traumatismes et ses secrets.Lucia, maternelle, s'attache à Lucy dans laquelle elle se projette. Emma est jalouse.Giuseppina prend le relai. Lucia met en confiance.Emma se confie. Les liens se tissent autour d'une petite fouine pleine de tics et de TOC.Et le désespoir s'estompe, s'adoucit. L'écriture de Ginevra Bompiani sourd comme une source d'eau fraiche qui s'épancherait lorsqu'elle coule innocente et craintive de la jeune Lucy, mais elle est se transforme parfois en une vase un peu glauque dans certains rêves ou envies dont les névroses sous-jacentes entrevues déstabilisent le lecteur.
C'est un monde féminin où les hommes inconsistants font trois petits tours et puis s'en vont, une cure nostalgique, bercée par l'ennui, ponctuée de peurs, que nous propose Ginevra Bompiani (directrice de maison d'édition italienne et romancière) dans La station thermale.
J'aurais bien aimé quelques cours d'aquagym tonique pour rebooster tout ça!
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Chronique douce amère d'un séjour dans une station thermale, et, dans lesquels des sujets graves comme par exemple le refus de vieillir, la maladie (cancer), l'homosexualité, la pédophiphie sont traités avec délicatesse, tout en finesse, sans obstentation au travers le portrait de trois femmes, et, d'une enfants paumées, partant à la dérive.
Malgré tout, ce court roman (138 pages) se termine par une note d'espoir.
En ce qui me concerne, j'avais emprunté ce roman, à la bibliothèque, un peu par hasard, attirée d'abord par la couverture, puis, par le résumé. J'avoue, après avoir lu la dernière ligne, que je n'ai pas du tout regretté mon emprunt, ni ma lecture.
Ce titre fait partie de mes coups de coeur, et, je le recommande vivement.
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Dans une station thermale, deux couples de femmes: une fillette avec sa tante, deux vieilles amies, se rencontrent,se parlent,se lient d'amitié,s'observent et s'étudient.
Les vies de ces femmes,chacune avec ses secrets et ses silences se reflètent l'une dans l'autre.
Peu à peu, affleure le passé,se découvrent les secrets, s'illuminent les caractères ,les émotions et les diverses façons d'affronter les drames de la vie.
Dans la station,la féminité est enclose dans son lieu propre alors que le masculin reste à l'extérieur.
" L'univers de Ginevra Bompiani se divise en deux catégories: les heureux qui ont été aimés depuis tout petits et ceux qui n'ont jamais été l'objet d'un tel choix amoureux.
La dynamique du caractère et des relations adultes dépendent de cette variant fondamentale ;
Le comportement de ces femmes compose "un dessin secret, beau comme une toile d'araignée de soie ,comme une danse tranquille ,comme le dénouement d'une révélation cachée dans une mosaïque."
source:Sandra Petrignani
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L'histoire se déroule à Londres en 1733 où la jeune Sarah Malcolm, servante dans une grande maison, est accusée d'avoir assassiné sa patronne ainsi que deux autres femmes. Pourquoi le procès qui s'ensuivit attira-t-il autant de curieux, de peintres et de graveurs ? Tout simplement parce qu'un grand mystère plane sur cette affaire. Y aurait-il de la sorcellerie ou quelque autre magie noire la dessous ? Toujours est-il que Sarah, ayant refusé de se défendre, Sarah fut pendu et devint très vite une légende qui inspira également de nombreux poètes, dramaturges, chroniqueurs ou encore auteurs comme c'est le cas ici. Ginevra Bompiani, l'auteur de ce court ouvrage, retrace les évènements ainsi que le procès, tentant, preuves à l'appui, de démonter l'innocence de Sarah Malcolm.
Court ouvrage est agrémenté de reproductions de gravures de l'époque et est très agréable à lire. Je me suis totalement laissée envoûter par l'histoire qui, de plus, est un fait historique et qui concerne une période qui m'attire particulièrement, le XVIII ème siècle. À découvrir !
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Un très court livre, que l'auteure situe dans un lieu hors du temps, une sorte de station thermale, en fait un endroit où les femmes cherchent à "réparer des ans l'irréparable outrage" (pour parodier Athalie).
On y suit les monologues intérieurs de trois protagonistes, Emma et sa nièce adoptive Lucy, la petite Chinoise, Lucia hantée par la peur de vieillir et de "perdre l'amour", malgré la compagnie de la toujours belle Giuseppina, ancienne journaliste à succès.
Ces femmes ont chacune leur secret, leurs hantises, la solitude, le vieillissement, le délaissement... Une autre forme d'amour, moins cruelle que celle qui existe entre hommes et femmes, est-elle possible ? Et qui aimera Lucy, l'enfant adoptée, aux parents toujours absents ?
De belles formules inspirées par ces thèmes, une méditation romanesque plutôt qu'un véritable roman .
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Ce texte est une traduction d’un roman italien. C’est un huis clos dans l’hôtel d’un centre thermal où séjournent des « femmes trapues et des maris à gros ventre ».L’histoire met en scène trois femmes et une fillette. Elles s’observent, et peu à peu se lient d’amitié…découvrent et partagent leur secret. Observation sans condescendance de ces lieux de soins, de cures magiques de maladies imaginaires. D’ailleurs les maladies sont les aventures des vieux pense Lucy la plus jeune, c’est pour ça qu’ils aiment tant les raconter. Elle observe le monde des adultes, fait des remarques savoureuses sur le temps qui passe. Une réflexion intéressante sur la vieillesse, les sentiments qui évoluent, la diversité des réactions face à l’outrage du temps. Quand on pense que ces femmes sont en cure pour être « en exquise vacance de soi » ce n’est pas une réussite car finalement rien de plus horrible que les vacances dans un lieu où il n’y a rien à faire si ce n’est constater la fuite du temps sans pouvoir finalement y remédier. C’est un cruel face à face avec la réalité. A lire en gardant un esprit critique et le sens de l’humour si l’on ne veut pas être démoralisé. G.B.
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Pour tout lecteur avide de découvrir la production littéraire italienne contemporaine, je conseillerais d’aller découvrir le catalogue des éditions Liana Levi. Une maison d’édition que j’affectionne depuis que j’ai lu des ouvrages de Milena Agus, Silvia Avallone ou encore Antonio Pennacchi.
Dans ce roman, le lecteur arrive dans un huis-clos dont le décor est un centre médical thermal. Quatre personnages sont mis en avant. Tout d’abord Lucy et sa tante Emma, puis Lucia et Giuseppina, deux amies en quête de jeunesse éternelle.
Ces quatre figures féminines sont aussi différentes que l’on peut l’imaginer, mais toutes recellent une faille qu’elles voudraient oublier lors de cette retraite médicale. Or, il est bien connu que l’on a beau se mettre à l’écart de sa vie pendant un temps, on ne laisse pas ses secrets et ses soucis devant la porte. Le tout est de se résoudre à les assumer et cela passe, pour nos quatre héroïnes, par une confession.
Un très court roman de 136 pages qui m’a été assez difficile à appréhender. J’ai un sentiment globalement positif au sortir de cette lecture : le style est fluide et très charmant. Néanmoins, je n’ai pas toujours compris où l’auteur désirait m’emmener. Heureusement que la lecture est brève, sans quoi elle aurait certainement été fastidieuse. Enfin, je n’ai pas vraiment accroché aux personnages que j’ai parfois trouvé superficiels.
Selon moi, mais sans en être sûre, la réflexion profonde est la peur de vieillir, caractéristique de notre société, mais aussi celle de ne pas vieillir à cause d’une maladie telle qu’un cancer.
Je continue donc ma découverte de la production italienne contemporaine avec les éditions Liana Levi.
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Traduit de l'italien
Le premier récit est une éducation à l'autre,à la paternité et parle du choix.
Le second est une éducation à la mort et parle de la jalousie.
Le troisième, éducation à la solitude parle de la vocation
et le dernier, éducation sentimentale,parle de la justice;
Dans le premier et le dernier récit une histoire d'amour s'accomplit avant de commencer; dans le second et le troisième,un maître et son disciple se perdent avant de s'être trouvés.
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