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Critiques de Giovanni Arpino (38)
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Une âme perdue

La jeunesse confrontee a la bizarrerie des adultes. Il faut croire qu'Arpino aime ce theme. Dans Parfum de femme l'adulte etait un aveugle, dont on comprenait le cynisme, fruit de son invalidite, de son impuissance, et qui finissait par etre redime, sauve par l'amour. Ici l'adulte est decrit comme un degenere, mais tout aussi malheureux, une ame en peine autant sinon plus que l’ame perdue qu'indique le titre.



Qu’avons-nous la? Un jeune orphelin accueilli pour quelque temps chez des oncles a Turin, le temps de passer les epreuves de la “maturita", le bac italien. Une fois cette “maturite” approuvee il espere pouvoir empocher l’heritage que sa mere lui a laisse et pouvoir se payer des etudes superieures. La tante, tres chaleureuse, le bichonne comme s'il devait se requinquer. “Elle sourit, parle, m’effleure la tempe du bout de ses doigts dodus et affectueux […] Sa realite corporelle evoque plutot un gros gateau, bien digne avec ses arabesques de creme, de chantilly, de cerises et de cedrats confits”. Son oncle est beaucoup plus reserve, distant, impenetrable. Ils n'ont pas d'enfants, mais ils ont accueilli le frere jumeau de l'oncle, une pauvre creature qui vit enferme, poussant des cris d'animal, et que l'oncle assiste et sert avec devotion.



Le jeune homme est curieux, il va essayer d’epier le malade, de rencontrer l'oncle en son travail pour essayer d'en savoir plus sur ce frere infortune, pestifere, et ses demarches aboutiront plus qu'il ne l'aurait espere. Des secrets gardes, enfouis sous les apparences, de longues annees durant, vont eclater au grand jour. Et ce ne sera pas jojo. La respectabilite d'aucuns s'ecroulera, se revelant en fait decrepitude, perversion, degenerescence. Mais comment reagira le jeune homme? Quelles pensees, quelles decisions cela va generer, pour son avenir, en ce debut de vie?



Ce livre peut etre vu comme un roman d'apprentissage, de formation; un apprentissage qui se fera en quelques jours seulement, differemment des canons du genre. Et tout aussi bien comme un roman gothique, decrivant les abimes ou peut s'enfoncer – et se noyer – une ame humaine. De toutes facons il est interessant. En une ecriture simple et fluide il commence par presenter une certaine facon de vivre un peu enigmatique, affinant peu a peu l'impression de mystere, captivant le lecteur, pour finir en un denouement inattendu, ahurissant, revoltant, mais qui garde une note d'espoir: le jeune homme s'en remettra.



Arpino n'est peut-etre pas un des grands auteurs Italiens, mais c'est un ecrivain qui connait son metier. Les abimes d'ames torturees sont bien analysees, et les etonnements, les emotions de personnages a l'aube de leur vie, bien campes. En definitive, un livre qui se lit avec interet, meme avec plaisir.

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Parfum de femme

Deux hommes entament ensemble un voyage de quelques jours, dans un propos connu d'un seul des deux. Un voyage qui les fera changer.





Deux hommes: un infirme et un jeune homme qui doit l'accompagner. L'infirme est un militaire aveugle et manchot suite a un accident, son accompagnateur une fraiche recrue qui doit l'amener de Turin a Naples, avec des arrets a Genes et Rome.





Deux hommes: un capitaine bourru, amer, qui hait ce qu'est devenue sa vie et le fait sentir autour de soi comme un enfant boudeur, et un jeune ingenu qui doit remplir ses besoins et surtout ses ordres.





J'ai adore la relation de leur voyage, jusqu'a ce qu'ils arrivent a Naples. le capitaine a developpe une maestria pour cerner avec sa canne assez vite les volumes de chaque endroit ou il se trouve, mais des qu'ils sont dehors il exige qu'on lui decrive tout ce qu'il y a a voir. Et il promene son accompagnateur, qu'il affuble du nom de Ciccio, au pas de course, le malmenant, le houspillant hargneusement: “Marche. Bon sang. Redresse-toi. Tiens-toi. On dirait une serpillière. […] Ne laisse pas ton crane vaguer. On marche. Inutile de penser. […] Et pas d'ondoiement de madame en promenade!”.



Il l'initie a la boisson: “Une fois devant l'armoire, (il) remplit deux verres de whisky à ras bord et m'en offrit un, la main droite tendue dans le vide. « Courage. — En vérité, je bois peu. Presque jamais, répondis-je en prenant le verre. — Ah oui ? Je m'en fiche complètement. Cinq jours plus deux : avec moi, tu bois. Et pas d'histoires ! Si tu n'en peux plus, verse le reste quelque part. Dans ta poche, par exemple. Pourvu que je ne m'en aperçoive pas. » Il rit sans bruit. Je bus une petite gorgée, puis je tournai le bras avec précaution et tentai de poser le verre sur la table. « Halte, Ciccio ! Tu joues au plus fin ? » dit-il. Il souriait paisiblement au milieu de la pièce. « Pas avec moi, mon garçon. Jamais avec moi. Finis ce verre maintenant. Et rends-le-moi vide. Un whisky de douze ans d'age, tu veux plaisanter, ou quoi ? ».



Il essaye de l'initier aussi aux plaisirs du sexe paye, sans succes, mais continue quand meme a parfaire son education: “Les bordels, c'était mieux. Mais toi, tu ne peux meme pas l'imaginer. Quel pays que le notre ! A crever de rire ! Rien ne marche, et qu'est-ce que le gouvernement fait ? Il ferme les maisons. Sa seule et veritable institution de bienfaisance”.





Bref, le capitaine est un magnifique personnage, cynique, rogue, grincheux, querelleur, hargneux et de tres mauvaise foi. J'ai adore, saisissant comme tout lecteur que cela ne traduit que sa detresse d'infirme.





Une fois arrive a Naples, ils rejoignent un autre militaire, un lieutenant, aveugle lui aussi. La se joignent a eux quelques jeunes filles, une d'elles amoureuse du capitaine, pour une fete exuberante. Dans des vapeurs d'alcool, les fins de fete sont elegiaques, les deux militaires ayant tout programme d'avance pour se suicider ensemble, mettre fin a des vies qui pour eux sont un calvaire. Mails ils se ratent et de la tout s'accelere: la jeune aimante, avec l'aide du Ciccio, va cacher le capitaine pour qu'il ne soit inquiete par aucune police, le soigner, et par ses soins, ses calins et surtout ses belles paroles, le convaincre qu'ils peuvent avoir une belle vie ensemble, une qui vaille le coup de la vivre avec plus d'espoir et moins de cynisme. le capitaine restera avec elle et le Ciccio peut s'en retourner seul a Turin.



Une fin feel good qui ne m'a pas convaincue. Je n'ai pas aime toute cette partie napolitaine du roman. du pur sucre, de la melasse, contrastant malheureusement avec la rafraichissante acidite de la premiere partie. Je n'ai pas aime ce que j'ai ressenti comme une abdication du capitaine. Sa reddition sans conditions. Il n'y a que le personnage du Ciccio, de l'accompagnateur, qui m'a console: en une semaine ce grand adolescent est devenu un homme.



Ce petit desappointement ne m'empeche pas de dire que c'est un beau livre. Toute la premiere partie, la plus grande partie, est d'anthologie.





Un roman pareil est une aubaine pour le theatre et le cinema. Un personnage truculent, une infirmite posant un sacre defi a tout acteur. Et ca ne s'est pas fait attendre. Vittorio Gassman a ete plus grand que nature en jouant le capitaine dans Profumo di donna en 1974 (Parfum de femme en francais), role pour lequel il recut un prix a Cannes, et Al Pacino s'est aussi surpasse dans le remake hollywoodien de 1992, et lui aussi a gagne un Oscar.

Les puristes preferent le film italien. J'ai visionne les deux et je les trouve tous les deux fameux. Dignes du livre. Peut-etre meme meilleurs que le livre? Alors, si vous avez l'occasion regardez-les, les deux ou l'un des deux, le premier que vous trouverez. Et lisez le livre, avant ou apres, il en vaut la peine. Je me corrige: il en vaut le plaisir.

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Le pas de l'adieu

Giovanni Arpino est un prolifique écrivain piémontais né en 1927. Il a obtenu de nombreux prix dont le Strega avec l’Ombre aux collines en 1964. Il a aussi beaucoup travaillé pour le cinéma, écrit notamment Parfum de femme qui sera adapté à l’écran par Dino Risi en 1975 avec l’inoubliable Vittorio Gassman. Un an avant sa mort en 1987 Giovanni Arpino écrit ce court roman sur le thème de l’euthanasie.

Chaque dimanche le jeune et sérieux Carlo Meroni se rend chez son vieux maître Giovanni Bertola, professeur de mathématiques depuis longtemps à la retraite, très affaibli par une maladie dégénérative. Celui-ci l’attend avec impatience, penché sur l’échiquier. Il l’enjoint de profiter de la vie, des femmes au lieu de passer son temps comme lui dans les équations. Le vieux professeur vit dans une chambre louée par les jumelles Mimi et Violetta Rubino, deux vieilles filles mélomanes. Une fois de plus le jeune Meroni gagne la partie puis se rend chez Nino Zaza petit restaurateur qui l’adule. Meroni est tourmenté ; Il a passé un pacte avec le vieux professeur : il mettra un terme à ses souffrances grâce à une seringue cachée dans le jeu d’échecs. Elle provoquera indubitablement une embolie fatale… Meroni n’arrive pas à passer à l'acte. Au contraire les jumelles et lui-même prennent toutes les précautions possibles pour empêcher Bertola de se suicider. Mais bientôt arrive une nouvelle pensionnaire, la sémillante Ginetta, nièce des jumelles qui l’exècrent.



Ce livre ne m’a pas éblouie. J’ai tenu le coup grâce à Vittorio Gassman que j’imaginais dans le rôle du vieux professeur. L’histoire désespérante est cousue de fil blanc. Les personnages secondaires sans grande nuances n’évoluent pas au fil du texte. Les jumelles sont des caricatures de vieilles bourgeoises rapaces. On se demande pourquoi l’intelligent professeur a choisi un tel ramollo pour l’exécuter et pourquoi le jeune a accepté un tel pacte. La fille sorte de putain au grand cœur est évidemment beaucoup plus forte.

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Giovanni le bienheureux

Nous nous retrouvons en 1951 dans les rues de Gênes où Giovanni vient d’arriver et essaie de s’y installer, vivant de petits boulots, au jour le jour avec ses deux copains : Mario, beau parleur et « Mange trous » avaleur de grenouilles et de feu par la même occasion.

Ces trois-là mènent une vie de bohème si l’on peut dire, et dépensent les peu qu’ils gagnent (de façon honnête ou pas) en beuveries, cuites mémorables, d’où ils émergent tard le lendemain matin. Des pérégrinations (si l’on peut dire) que je vous laisse découvrir…





Ce que j’en pense :



Ce livre est très surprenant. L’auteur y fait l’éloge de l’oisiveté, pas du « carpe diem » mais on se lasse très vite, car rien ne vient enrichir la vie des protagonistes. On sourit au début devant leurs petites blagues ou les actions, limite potaches ou adolescents attardés.

Cependant, les personnages ne sont pas attachants : ils sont jeunes (23 ans) et ils sont dans une misère psychologique vraie mais, ils deviennent vite un peu lourds et énervants, précisément parce qu’ils se complaisent dans cette vie d’oisiveté sans véritable envie de vivre, ou sans que ce soit une philosophie de vie en somme. Ils ont faim, car ils sont pauvres et au lie de se nourrir ils boivent, l’argent leur brûle les doigts, à peine gagné.

Giovanni, quand il est seul est capable d’une réflexion sur la nécessité de prendre sa vie en mains, mais dès que les autres sont là, on assiste à des discussions oiseuses d’ivrognes. Des réflexions sur les femmes pour le moins désobligeantes.



Si j’ai terminé ce livre malgré tout c’est parce que l’écriture est très belle, l’auteur montre bien les travers de l’alcoolisme comme une fatalité, il décrit bien l’aspect faussé de l’amitié quand on est désocialisé, il nous montre Gênes telle qu’elle est, sans fioriture, avec ses bas-fonds, ses femmes de mauvaise vie, les ruelles de son vieux port, mais on la trouve belle quand même car elle nous intrigue d’autant plus que l’intrigue du roman nous passionne peu.

Les points faibles : les personnages ne sont pas attachants, le livre fait l’éloge de l’oisiveté, de l’ivrognerie, comme s’il s’agissait d’une fatalité contre laquelle on ne peut rien et son héros est affligeant car son jeune âge lui sert d’alibi.

C’est le premier roman de Giovanni ARPINO que je lis et… j’ai bien peur que ce ne soit le dernier.



Note : 5,2/10


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Le pas de l'adieu

Carlo Meroni est un jeune enseignant chercheur en logique mathématique promis à un bel avenir. Il consacre chaque dimanche après-midi à son vieux professeur de mathématiques Giovanni Bertola. Ce dernier est malade, il s’évapore de temps à autre selon l’expression des deux demoiselles Rubino chez qui il est en pension depuis plus de vingt ans. Il ‘s’évapore’ est le terme élégant qu’elles emploient dans une sorte de déni de sa maladie cardiaque dégénérative, pour dire qu’il perd connaissance.



Cet étonnant rituel du dimanche avec son ancien élève est immuable. Tout d’abord ils jouent aux échecs puis suit une discussion animée philosophico-mathématique sur des thèmes choisis à l’avance par le professeur. Ensuite vient l’irruption un peu fantaisiste des deux sœurs Rubino qui viennent leur apporter une tasse de chocolat.



Carlo Meroni reste attaché à son vieux professeur par la passion de la logique, des mathématiques, du raisonnement. Il est un peu hors du monde, peu en phase avec le commun des mortels. Fort de cet attachement, Giovanni Bertola lui a fait promettre que, le moment venu, alors qu’il serait trop affaibli pour mener une vie digne, Carlo ferait le nécessaire pour abréger ses jours.



L’apparition de Ginetta, nièce des soeurs Rubino, une jeune femme libre, sensuelle, pleine de bon sens et de vitalité semble faire entrer un peu de lumière dans ce monde très cérébral, poussiéreux et assez crépusculaire. Carlo n’est pas insensible à son charme mais il est assez incapable de sortir de son monde logique d’équations. La vraie vie lui fait peur, les sentiments profonds l’effraient et lui sont étrangers. Il recule devant la vie, l’amour et la mort. L’état du professeur se dégrade mais il est incapable de tenir sa promesse et remet toujours à plus tard le geste fatal. Ginetta l’effrontée sera bien la seule à incarner l’humanité face à la cérébralité glaciale de Carlo et à la pusillanimité bien-pensante des deux sœurs.



Un livre que l’on peut trouver difficile d’accès au départ, mais qui est riche et devient assez captivant. C’est un beau roman autour des thèmes graves que sont la vieillesse, la morale et l’euthanasie.

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Giovanni le bienheureux

Le jeune Giovanni, fraîchement débarqué dans le quartier du Prè, à Gênes, est rapidement surnommé «le beau gosse ». Quand il arrive à gagner ou à grappiller quatre sous, son plaisir est d’aller les boire avec ses deux amis, Mario et Mange-Trous.

C’est avec délectation que j’ai commencé ce roman, ravie de me rendre en Italie (que j’adore).

Mais au fil des pages, mon enthousiasme a décru. La magie italienne n’est pas au rendez-vous.

Certes,il y a l’ambiance des rues de Gênes, mais c’est fourmillant de détails, à tel point que ça en devient pesant, d’autant que tous ne sont pas d’un grand intérêt.

Il ne se passe pas grand-chose, on assiste à une description minutieuse des bas-fonds d’une cité portuaire.

Les dialogues sont plutôt plats et inintéressants.

Entre deux beuveries entre copains, entre deux femmes, on a droit à une introspection plutôt sévère qui aboutit toujours à un constat d’échec et d’inutilité.

Je pense être passée à côté de quelque chose, mais franchement, je me suis ennuyée.

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Mon frère italien

Critique réalisée dans le cadre de Masse Critique Babelio. Merci à Babelio et aux Editions Belfond.



Quand j'ai jeté un premier coup d’œil sur la liste des ouvrages proposés par Babelio pour cette nouvelle édition de Masse Critique, il faut bien avouer que rien ne m'a sauté aux yeux. Mais la perspective de recevoir gratuitement un livre n'est pas à dédaigner en ces temps de précarité, et j'ai de nouveau réexaminé les choix proposés. Un titre m'a interpellée : "Mon frère italien". Auteur : Giovanni Arpino, inconnu pour moi. Adorant l'Italie, d'où est originaire une partie de ma famille, et le petit résumé de l'intrigue me paraissant vaguement attirant, j'ai coché la petite croix dans le cadre prévu à cet effet. Petit geste, grandes conséquences...



Lorsque j'ai reçu le livre, je m'étais renseignée sur l'auteur, ce qui m'avait laissé entrevoir des indices très prometteurs : il a écrit "Parfum de femme", dont a été tiré un de mes films cultes, avec Vittorio Gassman, le plus bel acteur que l'Italie ait porté.



Alors donc, me voilà sur le chemin de "Mon frère italien".

C'est un itinéraire tortueux, cruel, difficile, bien loin de l'image lumineuse que l'on pourrait avoir de l'Italie. Ici, nous sommes à Turin, ville industrielle du Nord, et cela a beau être l'été, ne suintent que la crasse et la désolation. Deux hommes se rencontrent. Deux vieillards, un intellectuel du Nord et un ouvrier du Sud, que tout en apparence pourrait opposer et qui ne sont finalement que les deux faces d'une même destinée. Les deux hommes entretiennent une relation difficile - et c'est un euphémisme - avec leur fille respective, et se voient investis d'une mission familiale, mission qui va les mener au bout d'eux-mêmes, et engendrer une amitié qui tient plus de la survie lors d'un naufrage que d'une relation mondaine... Leurs silhouettes m'ont fait penser aux deux vagabonds de "En attendant Godot" de Samuel Beckett. Ces deux italiens, au moment où nous faisons leur connaissance, ne sont rien d'autre que deux être en sursis, en attente de la mort, après une vie faite de désillusion et de labeur. Ils se rencontrent au cours d'une nuit angoissante, et sont tout à coup mis en demeure de trouver une énergie nouvelle pour sauver ce qui reste de leur famille. Par une entraide mutuelle, physique ou matérielle, ils scellent un pacte muet, traversent l'enfer ensemble dans une succession de scènes assez surréalistes et parfois insoutenables.

Le style de Giovani Arpino est ainsi agencé que nous ne savons jamais si nous sommes dans un rêve cauchemardesque ou dans la réalité. Ce que vivent les deux protagonistes est décrit avec maints détails crus et précis, mais leur environnement se nimbe de poésie. Chaque arbre, coucher de soleil, ruelle de Turin, paysage de campagne est présenté à l'aide de métaphores étranges, sensorielles, qui aèrent le récit parfois étouffant. Le personnage de Staline, le chat de l'instituteur du nord, est un peu le contrepoint stable du récit qui ne cesse de vaciller et de nous déstabiliser. Cette juxtaposition d'univers antinomiques donne me semble-t-il la force et l'originalité de ce récit étrange qui m'a remuée. "Mon frère italien" a une fin bien déterminée, et pourtant, au terme de ce roman, l'impression demeure de quelque chose d'inachevé. Reste un hymne discret mais tenace à la solidarité, à l'amitié, à la paternité, recouvert d'une couche de tristesse dans la solitude d'une vieillesse qui ne veut pas mourir, ou alors, debout, fière, après un glorieux combat. "Mon frère italien" se clôt par ailleurs par un discret mais remarquable salut dans l'écriture.

Ecrit dans les années 70, ce roman n'a rien perdu de son actualité. Je suis curieuse de découvrir les autres œuvres de cet auteur.

Petite anecdote personnelle pour terminer ce billet : après ma deuxième séance de lecture, d'une soixantaine de pages, ma nuit a été envahie d'un rêve dans lequel je déambulais dans Turin et parlais italien. J'ai pourtant lu ce livre en version française. Puissance évocatrice d'un auteur, réminiscence d'une lectrice...
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Mon frère italien

Le présent roman m'a été conseillé par une collègue, et, je n'ai pas régretté de l'avoir écouté.

Ne connaissant pas trop les romanciers italiens, ce roman fut pour moi une découverte.



Il s'agit ici d'une chronique douce amère des habitants de Turin dans les année 71, au travers de deux portraits de vieillards que tout oppose (l'un est un instituteur à la retraitre de gauche, et, grand admirateur de Staline tandis que l'autre est un ancien ouvrier d'origine calabraise), unis à leur corps défendant par une promesse faite à chacun de leur proche.



Ce n'est pas le Turin des riches que l'auteur décrit, mais, celui des "petites gens" où malgré un certain désabusement, malgré un certain fatalisme, un certain cynisme, malgré les difficultés financières, il y a une envie de vivre afin de faire reculer la mort au maximun.



On assiste également à la naissance à une certaine "amitié" entre les deux héros, même si celle çi devient une entente afin de se proteger l'un et l'autre (en effet, la promesse qu'ils ont tout deux passé va aboutir à une action pas très catholique).



Enfin bref, Mon frère italien est un roman à découvrir, et, à lire de toute urgence.
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Une âme perdue

C'est en rangeant la bibliothèque que je suis tombée sur ce petit roman à la très belle couverture. Je suis très sensible aux couvertures et celle-ci m'a tout de suite tapée dans l’œil. La quatrième de couverture m'a ensuite révélée une autre très belle surprise. Une histoire intrigante m'attendait à la lecture de ce roman. Alors ni une ni deux, je l'ai emprunté sans hésiter et je ne le regrette pas du tout.



Turin dans les années 60. Tino est hébergé chez son oncle et sa tant durant les épreuves du bac. A peine arrivé, il apprend que le frère de son oncle « le professeur » est enfermé dans une chambre de la maison depuis son retour d'Afrique quelques années plus tôt. Il souffrirait d'un traumatisme. Toute la maison vit au gré des humeurs de cet étrange pensionnaire que seul son frère peut voir.

Mais très vite, Tino va être de plus en plus intrigué par les mystères qui se cachent dans cette maison. Pourquoi son oncle disparait-il toutes les nuits et surtout ou va-t-il ?

Tino découvrira alors des choses peu reluisantes sur sa famille. Il fera alors son entrée dans le monde des adultes et la réalité sera dure.



Un roman plutôt bien mené avec un dénouement inattendu et efficace. Un roman qui pour une fois tient toutes ses promesses et ça fait du bien. Une écriture soignée aux doux accents poétiques.



Depuis je suis retournée faire du rangement dans les rayons, on ne sait jamais sur quelle pépite je peux de nouveau tomber.
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Une âme perdue

Inattendu..je ne savais à quoi m'attendre en ouvrant ce roman , court et superbement écrit. et puis on glisse doucement , mais on ne sait vers quoi.. la folie est là, en filigrane mais on ne sait d'où elle va surgir , ce qui nous laisse sur le fil jusqu'à la fin ; qui sont les funambules? qui va chuter? qui va entraîner qui? Le saurons nous vraiment , même après avoir fermé ce livre?
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Mon frère italien

A travers une verve caustique qui dépeint avec beaucoup de fatalisme cette Italie des années 70 en perdition, Giovanni Arpino signe un roman d’une grande force narrative. Les protagonistes de ce roman sont deux vieillards à la retraite que tout oppose. L’un est issu de la classe ouvrière, l’autre de la classe intellectuelle. L’un est originaire du Nord, l’autre du Sud. Pourtant, les deux anciens se rallient dans leur désespoir et dans leur humiliation. Perdus dans cette Italie qu’ils ne reconnaissent plus et dont la lente dégradation leur laisse un goût amer, ils vont s’unir pour sauver leur « honneur » bafoué par leurs filles respectives, deux fiascos complets dont-ils ont honte…



Laver son honneur dans le sang, voilà qui semble bien digne des mafieux de Cosa Nostra où la dignité de la famiglia passe avant toute chose. C’est donc avec une extrême noirceur que Giovanni Arpino décrit ce Turin au soleil écrasant, où l’on bastonne les vieillards au détour des rues pour trois francs six sous. Une ville de petits malfrats où les honnêtes gens n’ont plus leur place, une ville de décrépitude morale et de décadence. L’auteur, en fin observateur des mœurs de son temps, nous narre la rencontre de deux âmes sœurs, vieillards figés dans l’attente de la mort salvatrice. La plume de Giovanni Arpino est évocatrice, écrasante et caustique, la narration légèrement syncopée donnant du cachet à l’œuvre. On suit ce récit avec compassion et douleur, mais surtout avec consternation face au déclin du pays et de ses acteurs. Seule touche lumineuse, ancrée à la vie et à l’aspect immuable des choses, le chat Staline, éternel compagnon de Carlo Botero, qu’il appelle affectueusement « adjudant ». Digne comme un chat, le vieil instituteur semble finalement avoir plus de choses en commun avec cet ami à fourrure, qu’avec ses semblables.



En bref, « Mon frère italien » est un roman acerbe, servi par une très belle plume évocatrice. Le portrait brossé de Turin par Giovanni Arpino est révélateur du déclin de ce pays, qui sombre sous sa corruption omniprésente. Giovanni Arpino se dresse en fin observateur des mœurs de ses pairs et signe une satire grinçante et juste, qui se révèle en tous points une incroyable découverte. Que je suis heureuse d’avoir faite.



Lu dans le cadre de l’opération « Masse critique » entre babelio et les éditions Belfond, que je remercie.
Lien : http://avideslectures.over-b..
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Giovanni le bienheureux

De Giovanni Arpino, j'avais adoré Une âme perdue; moyennement aimé Mon frère italien. Avec Giovanni le bienheureux, on redescend d'un cran. Certes, le lecteur retrouve la patte Arpino : gouaille, belle écriture, tableau des milieux populaires, tendresse pour ses personnages...mais l'ensemble est trop bavard ! Il aurait fallu élaguer de moitié le roman pour éviter les effets d'ennui que décrivent les autres babelnautes.
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Une âme perdue

Etrange roman qui m'a fait passer par différents sentiments. Le début semble banal: Tino, orphelin de 17 ans, vient vivre quelques jours chez son oncle et sa tante à Turin, le temps de passer son baccalauréat. Puis la curiosité et l'intérêt augmentent quand on découvre le secret de la maison: le frère jumeau de l'oncle - " le Professeur"- est enfermé dans une chambre à l'étage car il est devenu fou. Seul l'oncle -" l'Ingénieur"- a le droit de l'approcher. Mais ce dernier a aussi un comportement bizarre que Tino va découvrir peu à peu: c'est alors l'étonnement pour le lecteur, voire l'ennui quand Arpino décrit les virées nocturnes de l'oncle et de son neveu.

La fin révèle un coup de théâtre spectaculaire qui n'éclaircit pas vraiment le mystère de cette maison.

Livre sur la folie? sur la solitude? L'auteur ne donne pas la clé. Son style percutant très personnel en fait un court roman pas comme les autres...

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Mon frère italien

Ce livre a été pour moi une découverte, découverte d'un auteur que je ne connaissais pas. Les bibliothécaires font vraiment bien leur travail d'incitation à la lecture.Mais venons en au fait. Quel talent, quel style, quelle poésie ! Un soupçon de suspense, comment peut-on penser que Botero, instituteur à la retraite puisse vouloir tuer... Et le suspens renverse la vapeur, mais quoi ? Deux hommes, deux retraités, italien du nord, italien du sud. Deux mondes et pourtant leurs chemins se croisent s'associent, l'un jauge l'autre, l'autre comprend l'un. La route continue dans une ville écrasée de soleil, écrasée de malheurs aussi, où les prostituées et les drogués, les paumés et les gens de bien s'agrippent, se mêlent et se démêlent. La vie italienne comme seuls les vrais cinéastes nous l'ont fait connaître, dans les films des années 60/70, et que l'on retrouve ici sous la plume de Giovanni Arpino. On se croirait dans les scènes du film "heureux sales et méchants"...

Le talent de Arpino, est de nous introduire, de nous inclure tellement fort dans le récit et l'on craint que la fin soit autre.....
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Giovanni le bienheureux

Giovanni le bienheureux est le récit simple de la vie insouciante d'un jeune homme innocent qui vit d'expédients dans la Gênes des années 1940.

Innocent, il l'est autant que peut l'être celui qui ne se soucie que de soi, ici et maintenant. Giovanni, dit Beau Gosse, ne s'inquiète pas de l'avenir, pas plus qu'il ne se préoccupe du monde qui l'entoure. Si le roman de Giovanni Arpino m'a séduite au début, mon intérêt n'a pas résisté au 270 pages que comporte le livre. C'est le portrait vivant d'une époque, la peinture séduisante d'une classe sociale et d'un mode de vie particuliers. Mais je n'ai pas éprouvé de sympathie ou de compassion pour le personnage-narrateur, or, le tableau dressé par l'auteur transite en permanence par l'expérience sensorielle de Giovanni, par la description de son ressenti et de ses envies. La trame narrative, à l'image de la vie du personnage, est peu riche et sans réel aboutissement. Elle n'a donc pas suffi à alimenter mon enthousiasme de lectrice. En définitive, ce roman et moi ne sommes pas parvenus à nous rencontrer.
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Le pas de l'adieu

N°529– Juillet 2011.

LE PAS DE L'ADIEU – Giovanni Arpino [1985] – Belfond.

Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.



Nous sommes à Turin par une fin d'été étouffante d'un dimanche après-midi. Le rituel est toujours le même. Le vieux professeur Giovanni Bertola reçoit la visite de son ancien élève, Carlo Meroni, déjà vieux garçon, à cause ou malgré la quarantaine. Ensemble ils parlent à bâton rompu des mathématiques, de la science, de la marche du monde, de la vanité des choses, de la vieillesse, des femmes... Ou plus exactement, c'est bien souvent le vieil homme qui parle. Puis c'est l'immuable partie d'échecs que le vieillard perd toujours. Ainsi se passent les dimanches sous la houlette de deux vieilles demoiselles, les sœurs Rubino, férues de respectabilité, de musique classique et de propreté, et accessoirement logeuses, depuis de nombreuses années du vieux professeur. Ici, on ne déroge jamais aux habitudes, comme les évanouissements temporaires du professeur que celui-ci vit comme l'antichambre de la mort à cause de son artériosclérose. C'est que c'est bien de mort qu'il s'agit puisque Bertola se plaint d'être encore en vie et ne cesse d'invoquer « Mme Requiem ». Meroni désire ardemment assassiner le vieillard lors d'une de ses « évaporations » mais recule toujours. Bref, on est ainsi depuis longtemps, dans cet état attentiste ou rien ne se produit de ce qui est espéré... et le vieil homme encourage son disciple à le faire passer dans l'au-delà puisqu'il se sait condamné. Ce sont les termes du pacte conclu entre eux.



Voilà que dans cet océan d'habitudes surannées qui sentent fort le moisi, derrière la cire et l'absence de poussière et qu'il ne faut surtout pas bousculer, apparaît Ginetta, nièce des vieilles filles. Cela ne fut pas pour déplaire au vieillard « sa silhouette lui apparut comme une minuscule et joyeuse virgule tombée sur la page du quotidien ». Elle apporte dans cette atmosphère grise « un éclair blanc » et voilà que le vieil homme se découvre des souvenirs de jeune Don Juan qu'il n'avait peut-être jamais été. La jeune femme est mal élevée mais sensuelle, pleine de vie et sa spontanéité bouscule la logique mathématique de Meroni . Dès lors, Bertola qui l'encourage à se marier, à profiter de la vie, voit dans la jeune fille une maîtresse possible pour le jeune homme. Effectivement, elle le deviendra mais Bertola disparaîtra dans la nuit et des idées de suicide ou les prémices de la maladie d'Alzheimer s'emparent de ses proches. Sans vouloir se l'avouer ils pensent que cela solutionnerait la situation. Pourtant des rapports particuliers se font jour entre le vieil homme et la jeune femme qui saura ce qu'il faut faire.

Il ne faudrait pas oublier non plus parmi les personnages secondaires, Nino Zarra, un pizzaïolo au grand cœur avide de connaissances.



Je ne connaissais Giovanni Arpino (1927-1987) qu 'à travers un film éponyme adapté par Dino Risi d'un de ses romans (Parfum de femme – La Feuille Volante n° 350). Je n'ai pas été déçu. Malgré le thème axé sur la mort, ce roman n'est pas triste. Bien écrit, bien traduit, le style humoristique et poétique rend la lecture agréable et même captivante. Mais il reste que, malheureusement, cet écrivain, romancier, nouvelliste, journaliste est inconnu en France.



  ©Hervé GAUTIER – juillet 2011.http://hervegautier.e-monsite.com
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Une âme perdue

Un auteur que je viens de découvrir... Une belle histoire, étonnante, qui se termine étrangement....

On attend presque la suite, une suite, qui viendrait nous compter ce qu'il advient du personnage principal auquel on s'accroche....

Un livre trop court donc, qui laisse sur sa faim....
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Parfum de femme

Où le Turin – Naples n’a rien d’anodin ;



Où les petites filles deviennent des femmes ;



Où l’ignoble devient (presque) attachant.



L’incipit



« Une grosse mouche dorée bourdonnait contre la fenêtre du palier et les murs sentaient la peinture fraîche. Découvrant, à la faveur d’un brusque virage, l’espace entre les vitres entrouvertes, la mouche disparut en mordant joyeusement l’air. Je gagnai moi aussi la fenêtre pour jeter mon mégot. »





Comment en suis-je arrivée là ?





En tombant dessus. J’ai lu quelque part qu’il y avait eu une adaptation au cinéma avec Vittorio Gassman (dans le rôle de l’officier infirme), qui est l’un de mes acteurs italiens fétiches … j’essaye de le dénicher (le film, pas Vittorio Gassman).





De quoi s’agit-il ?





Un jeune appelé, un peu naïf, est chargé d’accompagner Fausto G., un ex-officier dans la fleur de l’âge, rendu infirme par la manipulation d’une bombe lors d’un exercice militaire. Fausto G. est aveugle, perpétuellement masqué par ses lunettes de soleil, et ne peut se servir de l’une de ses deux mains ; il est cynique et désabusé.



Balançant entre haine, humiliation, sadisme et pitié, une relation des plus étranges s’instaurent entre les deux membres de cet improbable couple, au fil d’un road movie (ou plutôt de ce train movie, si l’on peut dire) entre Turin et Naples. Jusqu’à la cité parthénopéenne où la tension accumulée depuis le début du voyage fait tout basculer.





La citation





« Le monde est destruction, et cette destruction, il l’a en lui. Tu le vois, immobile, magnifique, mais à l’intérieur, c’est un champ de ruines » (p. 117)





Ce que j’en ai pensé :





J’ai quand même trouvé qu’il y avait quelques longueurs dans la première partie, dans laquelle j’ai eu un peu de mal à entrer (peut-être pas la tête à ça ?). Et puis on a envie de secouer le jeune militaire, dont on a l’impression qu’il se fait complètement écraser par l’asservissement que semble lui imposer son compagnon – qui est pourtant dépendant de lui. Avant de comprendre que tout cela est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. La deuxième partie, en revanche, est beaucoup plus rapide, subissant une soudaine accélération, et il devient dès lors difficile de lâcher le bouquin, qui est, par ailleurs, assez court (moins de 200 pages).





Les personnages sont extrêmement bien campés, et Fausto est un beau « méchant » ; tour à tout on le haït, on le prend en pitié, voire même on l’admire ; il est plein de nuances et beaucoup mieux brossés que certains odieux un peu trop « mono-blocs ».





Mais bon … il s’agit d’un roman d’une grande noirceur, et il faut reconnaître que c’est un chef d’œuvre de psychologie. Brutal et cruel. Au climat oppressant. C’est très bien, c’est vrai … mais mieux vaut ne pas avoir le moral dans les chaussettes.
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Mon frère italien

Ce livre est une bonne récréation, je l’ai lu en quelques heures, amusée par ces deux hommes de 60 et plus qui déambule dans Turin, chacun chargé de drôles de mission.



On découvre un Turin écrasé de soleil où on bastonne les vieillards pour 3 francs, six sous, une ville de décrépitudes morales ; nos deux personnages figés dans l’attente d’une retraite paisible vont s’unir pour sauver leur honneur, bafoué par leur filles respectifs.



La narration fait principalement de dialogues entre ses deux hommes est une bonne découverte.

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Le pas de l'adieu

Pour faire rapide et instruit, Giovanni Arpino est un célèbre écrivain italien, mort depuis une bonne vingtaine d’années et auteur du génialissime Parfum de femme.

On se souvient du film éponyme et de son acteur principal, le fringant et flamboyant Vittorio Gassmann – j’avoue avoir croisé un jour chez Lipp, ce bel acteur déjà vieillissant et être resté stupéfait, le regardant évoluer, théâtraliser sa vie, et tirer avantage de sa comédie.



Fin d’été à Turin, Le professeur Giovanni Bertola est au crépuscule de sa vie et ne veut pas se voir mourir. Aussi a-t-il chargé son ancien élève, Carlo Meroni, un jeune homme qui hésite dans sa vie, qui ne sait comment la prendre, ni comment la mener, de l’aider à passer le pas.



Mais dimanche après dimanche, Meroni n’arrive pas à s’affranchir et il reste à jouer aux échecs avec Bertola, sous les yeux des deux sœurs, vieilles filles « mélomanes », Mimi et Violetta qui hébergent le vieux professeur.



Tout va basculer lorsque la nièce de ces deux sœurs, Ginetta débarque dans l’appartement. Non seulement, elle va guider Meroni mais aidera tendrement Bertola à franchir ce pas de l’adieu.



De prime abord surannée, la narration scintille, elle farfouille dans les recoins des émotions, des sensations, des sentiments, etc.



Ce court roman est une brillante réflexion sur la mort et sur la place qu’elle occupe dans notre monde. C’est aussi le roman d’un amitié trahie, de la vieillesse insupportable, redoutée et rejetée.



Le Pas de l’adieu est la découverte italienne de cette rentrée littéraire, que vous ne pouvez pas rater.
Lien : http://livrespourvous.center..
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