Nous nous retrouvons en 1951 dans les rues de Gênes où Giovanni vient d'arriver et essaie de s'y installer, vivant de petits boulots, au jour le jour avec ses deux copains : Mario, beau parleur et « Mange trous » avaleur de grenouilles et de feu par la même occasion.
Ces trois-là mènent une vie de bohème si l'on peut dire, et dépensent les peu qu'ils gagnent (de façon honnête ou pas) en beuveries, cuites mémorables, d'où ils émergent tard le lendemain matin. Des pérégrinations (si l'on peut dire) que je vous laisse découvrir…
Ce que j'en pense :
Ce livre est très surprenant. L'auteur y fait l'éloge de l'oisiveté, pas du « carpe diem » mais on se lasse très vite, car rien ne vient enrichir la vie des protagonistes. On sourit au début devant leurs petites blagues ou les actions, limite potaches ou adolescents attardés.
Cependant, les personnages ne sont pas attachants : ils sont jeunes (23 ans) et ils sont dans une misère psychologique vraie mais, ils deviennent vite un peu lourds et énervants, précisément parce qu'ils se complaisent dans cette vie d'oisiveté sans véritable envie de vivre, ou sans que ce soit une philosophie de vie en somme. Ils ont faim, car ils sont pauvres et au lie de se nourrir ils boivent, l'argent leur brûle les doigts, à peine gagné.
Giovanni, quand il est seul est capable d'une réflexion sur la nécessité de prendre sa vie en mains, mais dès que les autres sont là, on assiste à des discussions oiseuses d'ivrognes. Des réflexions sur les femmes pour le moins désobligeantes.
Parfois, ils en arrivent même à se comporter de façon brutale, violente, notamment avec les femmes, méprisable. Cependant, on espère, dès qu'il y a une once de réflexion, sur le bonheur ou sur la nécessité de s'en sortir tout simplement, on se dit qu'il y a eu une prise de conscience que tout n'est pas perdu qu'il va se passer quelque chose et plouf, ça repart dans la boisson.
Évidemment, ils vont flirter de plus en plus avec la légalité pour l'argent facile et quand ils ont de l'argent dans les mains, beaucoup d'argent, il y a un bug dans le cerveau : « qu'est-ce qu'on fait avec de l'argent, à quoi ça sert en gros ?
Et puis, il y a Maria…. Que peut faire une femme dans cet imbroglio ? Est-ce que l'amour peut quelque chose ?
Si j'ai terminé ce livre malgré tout c'est parce que l'écriture est très belle, l'auteur montre bien les travers de l'alcoolisme comme une fatalité, il décrit bien l'aspect faussé de l'amitié quand on est désocialisé, il nous montre Gênes telle qu'elle est, sans fioriture, avec ses bas-fonds, ses femmes de mauvaise vie, les ruelles de son vieux port, mais on la trouve belle quand même car elle nous intrigue d'autant plus que l'intrigue du roman nous passionne peu.
Les points faibles : les personnages ne sont pas attachants, le livre fait l'éloge de l'oisiveté, de l'ivrognerie, comme s'il s'agissait d'une fatalité contre laquelle on ne peut rien et son héros est affligeant car son jeune âge lui sert d'alibi.
C'est le premier roman de
Giovanni ARPINO que je lis et… j'ai bien peur que ce ne soit le dernier.
Note : 5,2/10
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