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Critiques de Gitta Sereny (102)
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Une si jolie petite fille

Histoire vraie de Mary Bell se déroulant en Angleterre en 1968; une petite fille de 11 ans devenue meurtrière après avoir tué 2 jeunes garçons.

Nous la retrouvons 30 ans plus tard et retraçons grâce à une journaliste son parcours jusqu'à maintenant. Sa nouvelle vie, qu'est- elle devenue ? Comment explique-t-elle son geste ? Comment continue-t-on à vivre avec un passé tel que le sien ?
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Une si jolie petite fille

Un livre très intéressant sur l'incarcération d'une petite fille âgée de 11 que l'on va suivre de son procès jusqu'à sa sortie de prison. L'autrice nous raconte son histoire à travers des témoignages et son entretien avec Mary.



Mary va être accusée de la mort de deux petits garçons de 3 et 4ans (alors quelle était aux côtés de sa meilleure amie de l'époque) et connaître trois établissements différents pour purger sa peine.
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Une si jolie petite fille

Comment un enfant peut-il en tuer un autre ? Que se passe-t-il donc dans sa tête ? Comment une fille de 11 ans peut-elle tuer deux garçonnets de 3 et 4 ans ?

Patiemment, minutieusement, la journaliste d'investigation spécialisée dans les traumatismes de l'enfance enquête, non seulement à l'aide des nombreux interviews de la meurtrière, mais surtout à l'aide des multiples témoignages de tous ceux qui l'ont approché de près ou de loin, lui permettant de recouper les informations et de faire apparaitre la vérité.

Ce roman peut donner l'impression que l'autrice prend parti pour la meurtrière, alors qu'elle ne fait que dénoncer les failles des services sociaux et du système judiciaire. Il faut le lire dans son intégralité pour constater l'impartialité de l'autrice et se poser les bonnes questions. Un livre poignant.
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Une si jolie petite fille

Il est très difficile pour moi de critiquer ce livre, étant donné qu’il sort complètement de ma zone de confort. Tout d’abord, et comme l’ont déjà remonté de nombreux commentaires, il ne s’agit pas d’un polar, malgré le prix reçu. En fait, il ne s’agit même pas d’un roman et c’est ce qui m’a le plus surpris. Je pensais ouvrir un roman biographique, et en vérité, s’il s’agit bien d’une biographie, ce n’est pas un roman. L’auteure s’adresse directement au lecteur, donne ses sentiments, apporte des explications… même la chronologie n’est pas toujours respectée, autant pour apporter une cohérence dans les thèmes abordés que parce que c’est le mode de fonctionnement de l’esprit de Mary. Et au final, une fois la surprise passée et l’adaptation au style d’écriture effectuée, on se prend de passion pour ce récit. Il s’agit d’une incursion brute et sans fard dans l’esprit de Mary, tout au long de sa vie, à la fois avec ses souvenirs de l’époque et de ses sentiments au moment de l’écriture du livre, à ses 40ans. Cela apporte un éclairage complet sur ce qu’elle a vécu, surtout lorsque ses propos sont contrebalancés ou appuyés par d’autres intervenants (psy, agent de probation, proches…)

Au final, comme le dit elle même l’auteure, qui a fourni là un travail titanesque, ce livre n’est pas seulement l’histoire de Mary Bell mais également une fenêtre sur le système judiciaire anglais, le fonctionnement des jugements pour enfants, la vie en prison ou en centre de détention, le suivi des libérés par leurs agents et la protection qui leur est apportée… Cela nous permet de découvrir un monde qui nous est totalement inconnu et surtout, de nous poser beaucoup de questions, notamment sur la Justice.

Au final, je referme ce livre un peu plus instruite, un peu chamboulée par ce que j’ai lu et découvert, et je pense que je garderai longtemps en mémoire ma lecture et ce qu’elle m’a apportée pour nuancer mes jugements et augmenter ma compassion envers les autres.
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Une si jolie petite fille

Gitta Sereny, qui est journaliste et écrivaine, s'est intéressée à l'histoire de Mary Bell, cette petite fille qui en 1968, à l'âge de 11 ans, va assassiner, à quelques semaines d'intervalle, deux petits garçons de 3 et 4 ans. Après avoir écrit un premier documentaire qui retrace cette histoire, elle a pu cette fois, avoir le témoignage de Mary Bell, qui après avoir purgé une peine de 12 ans a refait sa vie. Avec elles, nous allons remonter le fil de toute cette histoire : les meurtres ainsi que le procès en passant par ses années de prison, sa libération, mais aussi l'enfance de Mary Bell.



Ce roman, c'est 7 mois d'entretien entre les deux femmes et au total deux ans de travail pour Ginny, d'ailleurs, elle a fait un travail de recherche phénoménal ! Loin de prendre au mot tout ce que lui dit Mary, elle n'hésite pas à rectifier ou à contredire celle-ci lorsque les faits ont été modifiés ou inventés. J'ai aimé qu'elle garde son professionnalisme et qu'elle arrive à rester neutre.



Ensemble, elles dissèquent chaque période de la vie de la jeune meurtrière et si comme le dit l'autrice en début de roman, il ne faut pas oublier les deux petits garçons qui sont les premières victimes ainsi que leurs familles, je n'ai pu m'empêcher d'avoir de l'empathie aussi pour Mary.



Jugée à une époque où l'on ne savait pas quoi faire de ses enfants meurtriers, on assiste au procès où les ratés sont nombreux... Jugée dans les mêmes conditions qu'un adulte, personne ne se demandera comment une petite fille a pu en arriver à faire de telles atrocités. Personne ne se penchera sur l'enfance qu'elle menait... Et pourtant, à travers ce documentaire, on se rend compte que cela aurait été nécessaire car, et c'est mon avis personnel, d'autres personnes (une en particulier) auraient dû être elles aussi punies.



Si certaines périodes m'ont plus intéressées que d'autres et que j'ai eu parfois une sensation de longueur qui a rendu ma lecture laborieuse, il n'empêche que c'est un portrait complet de cette terrible histoire que nous livre l'autrice. Un récit qui ne peut laisser indifférent et qui m'a fait ressentir tout un panel d'émotions.



En résumé, si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous le conseiller pour son récit complet et détaillé.
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Une si jolie petite fille

e découvre ce fait divers par la lecture de ce second ouvrage que l'auteur consacre à la petite criminelle Mary Bell. Elle s'est attachée à retranscrire le parcours de cet enfant depuis ses crimes jusqu'à 30 ans plus tard (1968-1996).

L'auteure justifie ce second livre par sa volonté de faire évoluer le système judiciaire anglais, notamment dans sa prise en charge des enfants auteurs de délits et crimes.

Pour ma part, dans ce face à face auteure/sujet, je n'y ai trouvé que du voyeurisme sordide. La pauvre vie de cette enfant est disséquée année après années par la journaliste. Elle sollicite peu, et de façon partiale, les tiers de l'époque. Pourtant ils semblent être un relai indispensable pour permettre prise de recul et analyse de la situation. On est bien loin de la volonté première d'universaliser le sujet.
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Une si jolie petite fille



Comme le dit si bien l'auteur l'enfance est sûrement la clé de cette tragédie.

À 11 ans, comprend t'on vraiment ce qu'est la mort ? Je ne pense pas...

C'était très dur mais très intéressant.

On n'en ressort pas indemne...

Ce livre à été à la fois captivant et éprouvant. J'ai fais quelques pauses afin d'arriver au bout !
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La balade des enfants meurtriers

Vraiment peu instructif en ce qui concerne le cœur même du livre, j'ai l'ai choisi en pensant que c'était une enquête ou tout du moins un récit regroupant les faits : avant, pendant, et après le meurtre.

Ce n'est pas du tout ça, c'est un essai en réalité. Il aborde le système judiciaire anglais et les défaillances de l'enquête.

Je connaissais cette histoire que dans les grandes lignes et j'en appris qu'un tout petit plus grâce au prologue et à l'épilogue.
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Une si jolie petite fille

Comme l'ont souligné d'autres Babéliotes avant moi, placer Une si jolie petite fille dans la sélection du meilleur polar 2016, est un plan-com malhonnête de la part de Points, qui trompe le lecteur et dénature le travail effectué par Gitta Sereny durant 30 ans. Nulle intrigue due à l'imagination débridée d'un auteur dans ce récit éprouvant, douloureux, dans lequel comme souvent, la réalité dépasse la fiction. Gitta Sereny était une journaliste d'investigation respectée pour son intégrité intellectuelle, pour la qualité de ses recherches et le sérieux de ses parutions. Elle commence d'ailleurs son récit par une très longue mise au point pour justifier son enquête, excluant toute intention de voyeurisme, sensationnalisme, démagogie, sensiblerie ou intérêt financier. Il est vrai que le sujet traité a excité, depuis le drame et sans jamais faiblir, tout ce que la presse compte de tabloïds qui font, en tous lieux et de tous temps, leurs choux gras de la détresse humaine, celle des victimes, et quelquefois, celle des coupables.





Car le sujet traité, c'est Mary Bell, qui en 1968, à l'âge de 11 ans, est devenue un enfant meurtrier, dont les victimes étaient deux bambins de 3 et 4 ans.





Sans jamais oublier la douleur des parents ni excuser ou amoindrir la gravité des actes commis, Gitta Sereny souhaite se servir, dit-elle, du "cas Mary Bell” pour dresser l'état des lieux d'une société, d'un gouvernement, de policiers, d'une justice, de services médicaux, sociaux ou pénitentiaires impuissants face à l'inconcevable pour lequel aucune réponse institutionnelle adaptée n'a été prévue, faute de volonté ou de budgets. Jugés comme des adultes à partir de l'âge de 10 ans (en Grande-Bretagne) et parce que personne ne sait ni comment les prendre en charge, ni comment les traiter, ces enfants ne reçoivent en prison ni soins, ni enseignement et ne bénéficient d'aucune forme de suivi psychologique ou psychiatrique.





Victime d'une enfance sordide au cours de laquelle elle a vécu l'indicible avant de l'infliger à d'autres plus jeunes qu'elle, Mary Bell a souvent appelé à l'aide sans que personne l'entende. Prenant appui sur un fait divers effroyable, Gitta Sereny interpelle tous ceux qui ont en charge la protection des enfants, en premier lieu les parents, et questionne : Naît-on “enfant du diable” ou “monstre de la nature” ? Travail courageux sur la culpabilité, la responsabilité, la rédemption, Une si jolie petite fille n'est pas un polar, je ne remercie pas Points pour cette classification racoleuse.
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Une si jolie petite fille

C'est un documentaire très intéressant je trouve. En commençant ce livre, je l'admets, je cherchais du sensationnel en parti, mais pas du tout enfait . J'ai beaucoup appréciée ce livre néanmoins,et toutes personnes s'intéressant au sujet des enfants criminels c'est un document des plus édifiant.



L'accompagnement de Mary n'a pas du tout était à la hauteur de la souffrance dont Mary a souffert .

Très bon ouvrage, une enquête très complète qui mets en lumière la justice des mineurs .
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Une si jolie petite fille

Un livre qui m'a mise mal à l'aise !



Du début à la fin j'ai ressenti un sentiment de malaise. Au point de me demander si j'arriverai à la fin de ma lecture. De part le sujet difficile déjà avec cette enfant qui en tue d'autres et son cheminement vers sa "vérité ". Et surtout la façon dont l'auteur se met en scène et nous explique son parcours personnel et critique la façon dont tout le monde à utiliser Mary et surtout sa mère mais en même temps n'est ce pas ce qu'elle fait elle même ? En forçant celle- ci à se rappeler des mauvais souvenirs qu'elle s'était efforcé d'enfouir au plus profond d'elle-même.



L'auteur s'improvise psy et entre dans la tête de l'insondable mary qui à 11 ans à assassiner -ou pas- deux petits garçons avec l'aide d'une amie -ou pas-. A la fin de ma lecture je ne suis toujours pas certaine de connaître la vérité, si on l'a connaîtra un jour. Mary ayant l'habitude de manipuler tout le monde- ou pas ?



Ce livre est passionnant dans le sens ou il nous interroge sur les enfants criminels et leur traitement par la justice. Naît-on criminel ? Les enfants connaissent-ils le bien et le mal ? Un enfant meurtrier sait-il que mourir c'est pour toujours ?



Evidemment il y a d'autre chose dedans comme la vie d'une enfant en prison et sa façon de se construire tant bien que mal. La relation particulièrement malsaine de Mary avec sa mère et sa famille en général. Les autorités démunies qui ne savent pas prendre en charge ces enfants avant comme après le crime. Le fait de pardonner et de pouvoir offrir à ses enfants une fois sorti de prison une nouvelle vie ou faut-il les condamner pour toujours?



A la fin de ma lecture je me pose encore plus de question qu'au début ce qui est une bonne chose malgré tout mais je ressors de ma lecture avec un goût d'inachevé et de malaise persistant.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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Une si jolie petite fille

[Lu en 2016]

Je me suis laissé un petit moment avant de venir écrire ce que j'ai pensé de ce livre pour le "digérer". J'ai rarement lu un livre documentaire qui prenait autant aux tripes. Et j'ai beaucoup de choses à dire sur lui car je fini ce livre en étant révoltée !

Un petit point avant sur cette 4e de couverture qui n'est vraiment pas adaptée au contenu... Certes on revient sur son enfance pour comprendre ce qui a conduit Mary Bell a ça mais plus de 70% du livre se joue au moment des faits et après sa condamnation.

Je disais donc que ce livre m'a révolté : révolté dans le sens où on se rend compte qu'en 1968 les failles des systèmes judiciaire et médicales sont incroyables ! Bien sûr cette enfant à donné la mort à deux autres, mais a 11 ans, comment peut-on traiter un enfant de "monstre de la nature" alors qu'il n'a même pas conscience de ce qu'est la mort ?

J'ai été outré du traitement fait à cette enfant durant le procès quand on voit que Norma Bell, l'autre accusée, s'en est sorti grâce à des pirouettes et un cercle familiale bien plus "attractif" (et un avocat plus doué pour ce genre d'affaires aussi).

J'ai ensuite été révoltée par les décisions de justices qui se sont déroulées à partir de ses 16 ans (je n'en dirais pas beaucoup plus pour ne pas gâcher la lecture de certains). Mary Bell a eu la chance durant sa vie de tomber sur quelques personnes qui ont compris que donner la mort à ses 11 ans devait forcément révéler un ou des problème(s) beaucoup plus important. Mais voilà, il y a toujours ces gens qui prennent des décisions ou/et qui parlent de ce qui ne connaissent pas ce qui mène à de terribles erreurs de jugement et de traitement adéquats.

On le sait que cette enfant sera traumatisée à vie même si la force de se reconstruire est vraiment impressionnante.

Et son enfance. Mais pourquoi personne n'est intervenue ? Sans révéler l'histoire, j'ai vraiment mais vraiment été furax en lisant les pages, en sachant que certains connaissaient les problèmes de la petite fille et que personne n'a jugé bon de prendre les bonnes décisions pour la sortir de là.

Car si j'ai bien une conclusion à ce livre et même si je ressens une haine profonde envers sa mère (Betty Bell), c'est elle en premier lieu qu'il aurait fallut traiter. Elle était clairement malade psychologiquement parlant et personne n'a rien fait. Le peu de gens qui ont tenté des choses ont fini par abandonné...

En finissant le livre je me suis dit que finalement, c'était étonnant que cette gamine n'est pas fait encore plus et bien pire que ce qui s'était passé quand on voit l'enfance qu'elle a eu.

Alors certes ce livre comporte quelques "failles" : des redites (surtout dans la première partie) mais c'est principalement du aux souvenirs confus de Mary Bell. Certains passages restent aussi flous et confus comme Mary ne se souvient pas de tout (et au vu de ce qu'elle a subi, j'ai limite envie de dire que ce n'est pas plus mal) mais au final le livre est vraiment très intéressant car plus que raconter une simple histoire, il met en relief les failles du système en 1968 et montre à quel point l'enfance joue un rôle déterminant dans le psychisme.

Je n'avais rien lu avant sur Mary Bell et je ne m'attendais pas à ça quand je l'ai lu (vu la 4e de couverture) et j'ai été vraiment "enchantée" de ma lecture que j'ai trouvé très intéressante et complète.
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Une si jolie petite fille

J'ai entamé ce livre en pensant qu'il s'agissait d'une intrigue, d'un roman scénarisé bien que basé sur des faits réels, d'un polar, comme indiqué sur la couverture... Or, il n'en est rien.



Il s'agit d'un documentaire, d'une immersion dans la tête de Mary Bell, jeune femme devenue meurtrière à l'âge de 11 ans et dont le parcours met en exergue les failles du système judiciaire britannique pour les enfants.

Gitta Sereny, journaliste et auteur de cet ouvrage, cherche également à comprendre, sans excuser, le parcours de cette enfant, de sa naissance jusqu'à l'indicible...



Une vie sordide peut-elle atténuer la monstruosité de certains agissements ? A quel âge un enfant est-il réellement responsable de ses actes ? C'est à ces questions que vous serez confrontés en ouvrant ce livre.
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Une si jolie petite fille

Ce n’est pas le genre de lecture vers lequel on se dirige spontanément mais on se rend compte rapidement que ce serait dommage de passer à côté. La thématique est loin d’être simple à traiter et l’approche est intéressante. Comme souvent, les précieux conseils des libraires font mouche et je me suis retrouvé embarqué dans cette enquête menée d’une main de maître, sur la piste des crimes d’une jeune fille de 11 ans.



Je ne trouve pas indispensable de s’arrêter sur le bandeau racoleur, le travail d’investigation de la journaliste sur les crimes de Mary Bell permet justement de se poser des questions plus en profondeur et de ne pas s’arrêter à l’aspect médiatique. Des questions émergent alors au fil du récit. Comment traiter les crimes des enfants ? Quelle justice pour les enfants ? Quelle rédemption ? Ou encore et c’est une des réflexions les plus aboutie du livre je trouve, comment une enfant en arrive à commettre de tels actes ?



C’est un récit avec des extraits d’interview, des commentaires sur la vie de Mary Bell, de son entourage, structurées dans le temps. On se laisse porter par ce travail complexe et il faut reconnaître un vrai talent pour conter et agencer les évènements chez la journaliste Gitta Sereny. Une lecture que je vous recommande et qui se révèle bien plus dense que ne le laisse penser la couverture.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Des enfants tuent un enfant

L'histoire est insoutenable, qui secoua la Grande-Bretagne puis le monde au début de l'année 1993.

Comment deux enfants de dix ans avaient-ils pu faire ça?

Gitta Sereny, journaliste d'investigation, tente de comprendre et de faire comprendre... Car il y a eu un avant à cette journée abominable d'une école buissonnière qui tourne au cauchemar, et un après qui n'en finit pas avec ses autres cauchemars et ses effets pervers.

Gitta Sereny pointe du doigt cet archaïsme, qui consiste à juger les deux petits criminels comme des adultes. Elle montre aussi les failles de systèmes sociaux parfois aveugles sur des situations familiales souvent perturbées.

Pour autant, même si certaines lumières se font, personne ne peut vraiment saisir ce qui a conduit Jonathan et Robert à commettre une telle atrocité. Les petits meurtriers eux-mêmes le savent-ils exactement?

Raison pour laquelle, ces enfants n'auraient pas dû être jugés comme adultes.

Le récit de l'affaire Bulger, est suivit de celui d'une affaire similaire survenue en... 1861: L'affaire Burgess. Très intéressante, par le jugement étonnant pour l'époque (les enfants assassins étaient âgés de huit ans!) rendu à l'époque...

Voilà donc un livre passionnant, mais difficile par les faits qu'il relate.

Un livre qui ne peut que questionner bien plus qu'il ne révèle.

Le lire, donc.
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Une si jolie petite fille

En 1968, Mary Bell, 11 ans, a été reconnue coupable des assassinats de deux petits garçons de quatre et trois ans, à deux mois d'intervalle. Gitta Sereny a assisté au procès comme journaliste et en a tiré un livre (Meurtrière à 11 ans). A l'époque, même si elle n'a jamais douté de la culpabilité de Mary, elle est catastrophée de constater que la majorité des personnes qui s'intéressent à l'affaire semblent considérer Mary comme un monstre, une enfant perverse. Gitta Sereny, quant à elle, pour avoir travaillé 20 ans auparavant avec des enfants rescapés de camps de travail forcé nazis, reconnaît en Mary une enfant traumatisée par son passé. Qu'a vécu cette petite fille pour en arriver à tuer ? La justice britannique ne se posera pas la question. Mary Bell est condamnée à la détention à perpétuité.



Mary Bell a retrouvé la liberté en 1980. 30 ans après les faits Gitta Sereny la contacte pour lui proposer une série d'entretiens dont va émerger cet ouvrage, paru au Royaume-uni en 1998 et traduit en français en 2014. Les entretiens s'étalent sur trois ans. Gitta Sereny interroge Mary sur sa détention, sur les événements de 1968, sur sa petite enfance, sur ses relations avec sa mère. Je trouve que ça joue un peu un rôle de thérapie. En tout cas ça conduit Mary à reconnaître qu'elle a bien tué les deux garçons -depuis son procès elle parlait d'accident- et à retrouver les graves violences dont elle avait été victime et qui peuvent expliquer son comportement.



Dans ce fort intéressant ouvrage, l'auteure exprime très clairement son désaccord avec une justice qui, dès 10 ans, traite les enfants comme les adultes et ne s'interroge pas sur l'origine de la violence. Un enfant de 11 ans comprend-il que la mort c'est pour toujours ? Pourrait-on éviter des crimes commis par de très jeunes enfants en étant plus attentif aux signaux de détresse qu'ils émettent ? Quelle vie après une adolescence passée en détention ? Gitta Sereny aborde de nombreuses questions de façon très intelligente. En face d'elle elle a aussi une femme intelligente et qui s'est posée beaucoup de questions.



J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage.
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Dans l'ombre du Reich

Cet ouvrage est un recueil d'articles parus entre 1967 et 1999 -parfois accompagnés de préfaces rédigées à l'occasion de la parution du livre- et traitant de l'héritage du nazisme. L'auteure présente d'abord quelques éléments autobiographiques : sa jeunesse à Vienne, sa réaction à l'Anschluss, son engagement à 24 ans, au lendemain de la guerre, comme volontaire de l'UNRRA (Administration des Nations Unies pour le Secours et la Reconstruction) chargée de rechercher des enfants polonais volés par les nazis et confiés à l'adoption en Allemagne, pour les rendre à leurs familles. Cela permet de comprendre ce qui a motivé son engagement au service de la vérité sur le nazisme.



La suite combine journalisme d'investigation et entretiens.



Journalisme d'investigation : elle enquête sur les révisionnistes et leurs procédés. Elle retrace plus particulièrement son travail pour débusquer les commanditaires des faux carnets d'Hitler, apparus en 1983 (il me semble me souvenir qu'en France, c'est Paris Match qui en avait proposé des extraits). C'est de l'investigation de haute qualité, à mon avis. Elle n'a pas pu aller jusqu'au bout parce qu'à un moment son journal a dit halte aux frais mais elle a acquis la conviction qu'il s'agissait d'innocenter Hitler du crime de génocide.



Elle suit les procès de John Demjanjuk, soupçonné d'être Ivan le Terrible, gardien sadique de Treblinka.



Entretiens : elle rencontre des anonymes et des personnes plus célèbres ; de jeunes lycéens allemands avec qui elle débat de la responsabilité de la génération précédente et plusieurs anciens nazis qu'elle essaie d'amener à admettre cette responsabilité. Elle s'est entretenue ainsi avec Franz Stangl, commandant de Treblinka. Le chapitre qui en traite apporte quelques éléments complémentaires par rapport à Au fond des ténèbres. Elle a rencontré aussi Leni Riefenstahl, Kurt Waldheim et Albert Speer. Je vois qu'elle a écrit sur ce dernier un livre que je lirai sans doute.



Après ce que j'avais déjà lu de Gitta Sereny, cet ouvrage passionnant me convainc qu'il s'agissait d'une femme intelligente et d'une journaliste de premier plan. Je suis admirative de son travail.
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Une si jolie petite fille

" Vous ignorez probablement la tragédie qui s'est déroulée dans la jolie petite ville de Newcastle-sur-Tyne au Printemps 1968. Vous avez oublié, vous étiez trop jeune, peut-être n'étiez vous même pas né, ou viviez-vous dans un pays préoccupé par ses propres problèmes.

En deux mots: à neuf semaines de distance, deux petits garçons âgés de 3 et 4 ans furent retrouvés morts.

Plusieurs mois plus tard, en décembre 1968, deux fillettes étaient jugées pour leur assassinat.

Norma Bell, âgée de 13 ans fut acquittée;

Mary Bell (aucun lien familial) fut condamnée à la prison à vie.

L'affaire fit beaucoup de bruit et Mary Bell, vilipendée à travers tout le pays, fut décrite comme "une mauvaise graine" fondamentalement démoniaque.

Gitta Sereny a couvert le procès de Mary et Norma pour le Daily Telegraph Magazine. Suite à une enquête auprès de l'entourage de la fillette, la journaliste publie un premier livre en 1972, Meurtrière à 11 ans.



Mary Bell sera libérée en 1980 à 23 ans. C'est à l'âge de 40 ans , en collaboration avec Gitta Sereny, qu'elle nous parle, nous décrit ses actes et ses sentiments, le mal qu'on lui a fait et ce qu'on a fait pour elle, ce que fut sa vie. Elle raconte les mois qui ont précédé les deux meurtres, son amitié avec sa petite voisine et co-accusée, Norma Bell, leur vie imaginaire qui devait aboutir à la mort tragique des deux petits enfants.

Elle se souvient de son procès, qui lui semble durer des années, de la vois de ses hommes édifiants dont les propos lui étaient incompréhensibles, et de sa terrifiante certitude qu'on allait l'envoyer à l'échafaud.

Une lecture bouleversante!
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Dans l'ombre du Reich

Gitta SERENY, ne sais pas se positionner, ou ne veut pas, là est la question : elle est à la fois choquée et admirative.

Bon sang cette partie de notre histoire nous a révélé bien des crimes pour que notre jugement ne nous fasse pas défaut.

Concernant ses enquêtes, Gitta SERENY, aurai du s'attacher aux faits et être plus rigoureuse. On sent comme une compassion dans ses échanges avec les personnages, elles se laisse influencer, presque manipuler.

Mise à part mes réflexions, j'ai eu plaisir à lire son livre, bien qu'il ne me renseigne pas plus de ce que j'aurai aimé.

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Une si jolie petite fille

Gitta Sereny avait écrit un premier livre sur cette petite fille, Mary Bell, 11 ans, qui a tué 2 petits garçons en Angleterre à la fin des années 1960.Un crime d'enfant jugé comme un crime d'adulte par la justice anglaise. Une condamnation à perpétuité pour Mary Bell et la relaxe pour son amie. L'auteur avait été terrifiée par le crime, certes, mais aussi par le traitement de la justice envers Mary et avait voulu savoir pourquoi, Mary s'était comporté ainsi, ce que cachait le comportement de sa mère. 30 ans après, elle reprend le dossier car Gitta Sereny n'a pas oublié la petite fille qui a bien grandi, malgré tout, a bénéficié d'une sortie de prison, a eu une petite fille et un compagnon stable. La mère de Mary vient de mourir et la jeune femme va accepter de se raconter. Un livre émouvant car raconté par une femme qui connaît l'enfance maltraitée, les traumas de cette époque et leurs impacts sur l'enfant qui grandit. On sent de la part de l'auteur, le souci de l'équanimité, une tendresse et un grand respect pour les enfants : ceux qui ont tué et ceux qui ont été tué, blessé par d'autres qu'eux quel qu'ils soient.
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